L’enfant  africain sera à l’honneur ce dimanche 16 juin 2013. En effet, promulguée en 1991 par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), aujourd’hui Union Africaine (UA). La journée 16 juin est célébrée chaque année en Afrique afin d’attirer l’attention des dirigeants sur la situation des enfants. Pour la petite histoire, en date du 16 juin 1976, plusieurs centaines d’enfants et adolescents de Soweto, grande banlieue située à 25 km de Johannesburg, en Afrique du Sud, s’étaient révoltés contre le pouvoir raciste qui imposait la langue « Afrikaans », langue des Boers, aux Sud-africains noirs. 

Cette situation poussa les jeunes de Soweto à organiser une marche pacifique afin de défendre leur droit légitime de recevoir un enseignement dans leur langue maternelle. A travers la commémoration, chaque année, de la journée du 16 juin, un signal fort est lancé à toute la jeunesse africaine pour lui rappeler qu’elle a droit au bonheur et qu’elle ne doit pas percevoir la possibilité de réaliser ce rêve uniquement en dehors de son propre continent.

De mal en pis

Si dans certains pays africains, l’enfant évolue dans des conditions acceptables, la situation est tout autre en République démocratique du Congo où l’enfant est pratiquement abandonnée à son triste sort. Par conséquent, aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. Par rapport à l’accession de la RDC à la souveraineté nationale, c’est depuis près de trois décennies que l’enfant congolais est en déperdition. Et malgré les multiples discours promoteurs des dirigeants, il vit une situation de précarité. Cherchant à échapper à la spirale de pauvreté qui l’étrangle, il emprunte des canaux dangereux pour accéder aux rives de l’Europe ou de l’Amérique.

En outre, l’enfant congolais est victime de l’inefficacité de l’encadrement dont il devait normalement bénéficier de la part des parents. Ces derniers, ne sachant à quel saint se vouer, parce qu’étant eux-mêmes clochardisés, ont simplement démissionné de leurs responsabilités. La conséquence qui en résulte est aujourd’hui néfaste. Le nombre d’enfants de rue ne faisant qu’accroître au jour le jour, on parle de plus en plus d’une bombe à retardement, au cas où l’Etat continue de dormir sur ses lauriers.

Aux enfants de rue est venu s’ajouter un phénomène que l’Etat n’arrive pas à maîtriser. Il s’agit des délinquants communément appelés « kuluna ». Et depuis un temps à Kinshasa comme dans l’arrière-pays de la RDC, la population vit sous la hantise de la peur, d’autant plus que ces hors-la loi opèrent paisiblement sous la barbe des agents de l’ordre. Les multiples opérations de ratissage initiées par les services compétents ne donnent toujours pas satisfaction.

Pitié pour les enfants de l’Est

A l’Est de la République démocratique du Congo, plus précisément dans les provinces du Nord et Sud-Kivu où la population est constamment victime d’exactions de tout genre, l’enfant est chosifié. Face aux déplacements qu’effectuent les familles, soit qu’il meurt en cours de route de la même manière que les adultes, soit qu’il survit pour ne pas être utile à la société. Car sa vie de broussard ne lui permet pas de s’épanouir.

Tant que la paix ne sera jamais rétablie à l’Est de la RDC, on ne pourra, en aucun cas, s’attendre à un quelconque épanouissement de l’enfant dans cette partie de la RDC. En lieu et place de l’autosatisfaction dont on lui reconnaît, l’Etat congolais doit donc reconnaître qu’il a un long chemin à parcourir pour prétendre assurer l’avenir de l’enfant.

Véron Clément Kongo

Le Potentiel