SPORT DU MONDE
Football:Allemagne et Brésil deux équipes fortes du foot
Pourquoi le Brésil et l'Allemagne, meilleures équipes de l'histoire du Mondial, ne s'y jouent quasiment jamais
Pourquoi tant de matchs et si peu de duels? On pourrait l'avancer l'hypothèse comme quoi les grandes générations allemandes et brésiliennes se sont succédées au lieu de se superposer. En 1974, quand la RFA remporte sa seconde Coupe du monde, le Brésil tenant du titre entame lui une traversée du désert qui lui vaudra vingt ans sans finale, pendant que les Allemands en disputeront quatre et en gagneront deux. Depuis 2002 et la finale de Yokohama, c'est la première fois que le Brésil revient dans le dernier carré alors que l'Allemagne y a elle été constamment présente.
Depuis 1974, l'Allemagne et le Brésil sont les deux seules nations à avoir constamment été têtes de série, ce qui fait qu'elles ne peuvent pas se rencontrer au premier tour; et le hasard fait que, lors des phases à élimination directe, elles ont systématiquement, sauf en 1986, été placées dans deux moitiés de tableau séparées, ce qui fait qu'elles ne pouvaient s'affronter qu'en finale.
Occasions ratées
– 1958: en encaissant deux buts dans les dix dernières minutes, la RFA est éliminée en demi-finale par la Suède, qui affronte le Brésil en finale.
– 1970: défaite lors du «match du siècle» (3-4 a.p.) en demi-finale, la RFA laisse l'Italie se faire écraser par le Brésil en finale.
– 1974: c'est au tour du Brésil, vaincu par le football total des Pays-Bas, de rater un rendez-vous en finale avec la RFA.
– 1978: en s'inclinant sur la fin de son dernier match de poule contre l'Autriche, la RFA est éjectée du match pour la troisième place, où le Brésil s'impose?
– 1986: petite variante, cette fois-ci, ce sont les tirs au but de Guadalaraja qui privent la Seleçao du dernier carré, où la France va perdre contre la RFA.
Et la meilleure preuve que le Mondial est un tournoi plein de surprises et où les «grands» ne sont pas faits pour s'affronter systématiquement, ce sont justement les noms des détenteurs actuels du record. Ce ne sont pas l'Allemagne et l'Argentine (qui pourraient cependant l'égaler s'ils gagnent ou perdent tous deux en demi-finale, puisqu'ils en sont à six affrontements), ni la France et le Brésil, l'Italie et l'Argentine, le Brésil et l'Italie ou l'Allemagne et l'Angleterre (cinq affrontements chacun).
Non, les deux matchs les plus courants en Coupe du monde sont deux duels plus déséquilibrés, entre le Brésil et la Suède et l'Allemagne et la Yougoslavie.
4 Juillet1954:Date historique pour L'Allemagne qui remporte face à l'Hongrie, la Coupe du Monde!
4 juillet 1954
Le «miracle de Berne»
Le 4 juillet 1954, l'Allemagne remporte contre toute attente la Coupe du Monde de football : c'est le «miracle de Berne» qui rend sa grandeur et sa respectabilité à toute une nation.
L'Allemagne réssuscitée
La Coupe du Monde 1954 se déroule en Suisse. Elle est, de l'avis général, promise à la Hongrie. Son équipe étincelante, emmenée par le génial meneur de jeu Ferenc Puskas dit «le Major galopant», paraît irrésistible. N'a-t-elle pas remporté les Jeux Olympiques d'Helsinki en 1952, qui plus est devant la Yougoslavie, alors mise au ban des nations communistes pour son déviationnisme titiste ?
L'Angleterre a été écrasée lors de deux matchs amicaux (13 buts à 4 au total). Les deux premiers matchs de la compétition sont du même acabit : 9 à 0 contre la Corée du sud, et surtout 8 à 3 contre l'Allemagne, une équipe cependant largement composée de remplaçants.
La suite de la compétition est plus difficile, voire houleuse, avec une blessure de Puskas et des rixes de fin de partie, mais l'équipe se qualifie pour la finale, le 4 juillet, contre l'Allemagne.
Le match débute bien pour les Hongrois, qui mènent rapidement 2 à 0, avant de se faire rattraper puis dépasser à la 84e minute, sur un but de l'ailier Rahn. Les supporters se mettent à chanter «Deutschland über alles» et le pays entier se laisser aller à la liesse de redevenir un État comme les autres, légitimé par ce brillant résultat sportif qui permet de tourner la page du nazisme et de se tourner vers l'avenir.
De son côté, la Hongrie se console en remportant le 23 octobre 1956 une victoire très politique sur l'URSS, à Moscou, quelques jours avant le soulèvement hongrois et sa répression dans le sang par le «grand frère» soviétique. Mais la plupart des amoureux du football regrettent encore aujourd'hui ce jour de 1954 où la pluie incessante empêcha les Hongrois de déployer leur jeu aérien.