La guerre en Ukraine continue, sans aucune solution à l’horizon. Il ne s’agit pas seulement d’une guerre civile, mais d’une guerre d’agression par procuration de la part des États-Unis et de ses satellites européens et anglo-saxons contre la Fédération de Russie. Les raisons pour lesquelles le gouvernement US poursuit une telle politique dangereuse peuvent paraître mystérieuses, c’est pourquoi il est bon de rappeler les origines de la guerre actuelle.
Devoir de Memoire:Le Monde
CONSCIENCE:
Perception,connaissance plus ou moins claire de notre existence,du Monde extérieur.
EXEMPLE: Avoir conscience de ce qui se passe...
La vision de Ammafrica world est liée par la passion de l'histoire dans son travail sur un éveil de la conscience et la connaissance du monde extérieur.Connais-toi toi même, mais ce qui sera encore mieux, c'est bien la connaissance du Monde extérieur qui nous entoure.
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LA BELGIQUE SOUS HAUTE SURVEILLANCE
Niveau d’alerte maximum à Bruxelles: une mesure exceptionnelle BELGIQUE
Selon le Centre de crise, il est important que « chacun soit informé dès ce matin » que le danger est estimé à 4 – sur une échelle de 4 – en Région bruxelloise.
C’est une mesure des plus exceptionnelles que celle enclenchée en milieu de nuit par l’Ocam, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace qui a décidé de pousser le curseur au maximum, estimant le danger à 4 sur une échelle de 4 et ce, en Région bruxelloise, le reste du pays restant au niveau 3. Un niveau 4 déjà enclenché par deux fois, fin 2007, lorsque le feu d’artifice a été annulé à Bruxelles et, plus récemment, après l’attentat contre le musée juif, indique-t-on à la direction générale du Centre de crise qui met en avant une « menace imminente en Région bruxelloise ».
Suivre les dernières informations en direct sur mobile
Par ailleurs, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort réunit à 11h00 le conseil de sécurité de la Région pour assurer la coordination entre les différents services et autorités compétentes. « Je veux donner un message de prudence et de vigilance aux Bruxellois. Mais aussi les rassurer: tout est sous contrôle », a-t-il indiqué.
Le Premier ministre Charles Michel a réuni quant à lui le Conseil national de sécurité ce samedi matin avec les vice-premiers ministres chargés de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Economie. «La menace est suffisante pour passer au niveau d’alerte quatre, nous devons maintenant prendre des mesures», a déclaré à son arrivée Jan Jambon (N-VA).
Plusieurs recommandations
Pourquoi déclencher cette fois l’alerte en pleine nuit ? « L’analyse démontre une menace sérieuse et imminente nécessitant la prise de mesures de sécurité spécifiques ainsi que des recommandations particulières à la population », indique le Centre de crise sur son site internet .
Parmi les recommandations : éviter les lieux à forte concentration de personnes au sein de la Région bruxelloise (les concerts, les grands événements, les gares et aéroports, les transports en commun, les lieux à forte concentration commerciale). Faciliter et respecter les contrôles de sécurité. « Ne diffusez pas de rumeurs : suivez les informations officielles des autorités et services de police ». Selon le Centre de crise, il était important de diffuser l’information au plus vite. « Pour que chacun soit informé dès ce matin ».
Patrice Leprince avec la rédaction
@Le Soir.be
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DEVOIR DE MEMOIRE:LA GENESE DU CONFLIT UKRAINIEN ET PERSISTANCE DES USA
Traduction
Anthony Leflem
Source
Strategic Culture Foundation (Russie)
@Voltairenet
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HISTOIRE:L'Assassinat de John Kennedy fait encore parlé de lui..
HISTOIRE:DEVOIR DE MEMOIRE
La CIA a bien caché des choses après la mort de Kennedy (et c'est elle qui le dit)
Les Kennedy à leur arrivée à Dallas Cecil W. Stoughton via Wikimedia CC License by
Un rapport de 2013, à présent rendu public, détaille les informations que John McCone, directeur de l'Agence en 1963, a refusé de donner à la commission Warren, responsable de l'enquête autour de l'assassinat.
Un rapport de la CIA daté de 2013 et déclassifié ces jours-ci a révélé un certain nombre de secrets de polichinelle concernant la mort de l’ancien président John Fitzgerald Kennedy, assassiné à Dallas en 1963. Mais ce document relayé par Politico a également laissé filtrer quelques révélations quant à la gestion de l’affaire par l’Agence et ses relations avec la commission Warren chargée de faire la lumière sur l’événement.
Accrochez-vous: oui, la CIA a bien couvert le meurtre de JFK. Son directeur de l’époque, John McCone, a caché des informations aux investigateurs de la commission Warren. Aucune révélation décisive. Mais la présence de pareilles indications dans un document officiel de la CIA rédigé par le responsable du service historique de la CIA, David Robarge, représente une évolution majeure dans le dossier.
Connexions cubaines
John McCone avait été intronisé directeur de la CIA par Kennedy, en 1961, après la pantalonnade américaine de la Baie des Cochons. Cet industriel remplaçait assez curieusement Allen Dulles, un historique de l’espionnage américain. En 1963, c’est lui qui sera en première ligne au moment de l’enquête sur la mort de son bienfaiteur. Auditionné en 1964, il oublie de signaler que l’Agence avait échafaudé des années durant des opérations pour abattre Fidel Castro ou renverser son régime, certaines d’entre elles impliquant même le concours de la mafia.
Une omission fâcheuse qui empêche les enquêteurs de se pencher sérieusement sur le cas de celui que l’histoire a retenu comme le seul assassin, Lee Harvey Oswald, qui aurait pu, selon certaines théories, être l’instrument de la vengeance cubaine. Le rapport explique ainsi la conduite de McCone: «Si la commission ne posait pas de question au sujet d’opérations secrètes à Cuba, McCone n’allait pas leur dire où regarder.»
Lee Harvey Oswald sous surveillance
En plus de ça, la pudeur de McCone l’a poussé à taire les contacts entre la CIA et Oswald avant 1963 et le fait que les services avaient surveillé le courrier du même personnage après sa tentative de prendre la nationalité soviétique lors de son séjour en URSS entre 1959 et 1962.
Le magazine Esquire, qui a lu le même rapport, spécule sur les cachotteries de la CIA. Pour eux, le silence des espions viendrait d’une peur de rendre une intervention militaire à Cuba inévitable. L’article remarque malicieusement que les mêmes hommes avaient pourtant parfois été partisans de créer de toutes pièces des motifs d’entrée en guerre contre Castro.
@Repéré par Robin Verner
Slate.fr
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Des grandes figures historiques ignorant leurs origines Noires
12 figures historiques dont beaucoup de gens ignorent qu’elles sont noires
1° Général Thomas-Alexandre Dumas (1762-1806)
Le Général français Thomas-Alexandre Dumas repoussant l’armée autrichienne, au pont de Clausen dans le Tyrol, le 17 janvier 1797. |
2° Alexandre Dumas (1802-1870)
3° Alexandre Pouchkine (1799-1837)
4° Joseph Boulogne (1745-1799)
5° La Reine Charlotte d’Angleterre (1744-1818)
6° Alexandre de Médicis (1510 – 1537)
Alessandro de Médicis. Duc de Florence. Peinture dans la Galerie des Offices, Florence
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7°Juan de Pareja (1606-1670)
Juan de Pareja par Diego Velázquez (Metropolitan Museum of Art de Nueva York, 1649-1650) |
8° Juan Latino (1518 – 1596)
9° George Polgreen Bridgetower (1780-1860)
10° Anton Wilhelm Amo (1703 – 1759)
11° Anatole Broyard (1920 – 1990)
12° Carol Channing (née le 31 janvier 1921)
Source : AtlantaBlackStar
Traduction : Team Ojal
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La Libération de Vietnam contre Les Etats-Unis:Le combat pour une Nation
Il y a quarante ans, le 30 avril 1975, les Vietnamiens mettaient définitivement fin à la guerre américaine contre leur pays. Ce jour-là, l’armée nord-vietnamienne et l’armée de résistance sud-vietnamienne (le Vietcong) libéraient le dernier bastion américain au Vietnam : la capitale du Sud, Saigon. Les images de la chute de Saigon sont historiques. Dans la panique, des milliers de collaborateurs vietnamiens se massent devant les grilles fermées de l’ambassade des Etats-Unis. Des hélicoptères atterrissent et décollent du toit du bâtiment pour évacuer diplomates et militaires américains. Les occupants ont abandonné la partie, et la guerre du Vietnam est enfin finie. Le Vietnam est désormais un et libre, et il a choisi la voie du socialisme. Mais pour cela, il a dû parcourir un long chemin.Quelques dates clefs pour comprendre le Vietnam
Quelques dates clefs pour comprendre le Vietnam (Cliquez pour agrandir)
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C’est en 1516 que les premiers colonisateurs occidentaux, des Portugais, mettent le pied sur la côte vietnamienne, appelée alors Cochinchine (la partie sud de la péninsule du sud-est asiatique). Ceux-ci se limitaient principalement à la conversion des âmes au catholicisme, ce qui ne les a bien sûr pas empêchés de découvrir plus loin dans la région des territoires économiquement plus intéressants. Ils laissent alors la Cochinchine aux caprices de l’empereur de Chine. En 1787, un empereur vietnamien avide de pouvoir, Nguyen Ahn, appelle les Français à lui prêter main-forte dans sa lutte contre la Chine, beaucoup plus puissante. La France ayant besoin de matières premières, de main-d’œuvre bon marché et de débouchés, elle répond favorablement à la demande.
Lorsqu’on appelle un impérialiste à l’aide, il n’est guère étonnant que, très vite, on n’ait plus grand-chose à dire dans son propre pays. L’empereur Nguyen Ahn a certes fondé une longue dynastie impériale mais, question pouvoir, il a dû se contenter d’un rôle de second rang – par ailleurs richement rétribué. L’empire colonial français bordé à l’est par la mer de Chine méridionale a été rebaptisé Indochine (les actuels Vietnam, Laos et Cambodge) et a rapidement fourni à la France d’énormes profits grâce à l’exportation de bois tropical, de café et, surtout, de caoutchouc. Une forte résistance a bien sûr éclos, surtout dans la classe des « mandarins », les fonctionnaires impériaux dont le pouvoir avait été rogné, mais aussi au sein du peuple, contraint à travailler dans des conditions d’esclavage sur les plantations françaises et qui se révoltait régulièrement. La répression était sanglante. En 1882, l’écrivain et officier de marine français Pierre Loti a été le témoin d’un expédition punitive. Il écrit dans son rapport : « Les Français tuent allègrement. Sourds aux cris des victimes, ils poursuivent le massacre, ivres de la folie du sang. »En 1883, la France décide d’une nouvelle invasion militaire et s’empare officiellement du pays, qui devient un protectorat de l’empire français.
« Organiser d’abord les paysans et les ouvriers »
Hô Chi Minh, né en 1890, est le fils d’un brillant mandarin qui avait cependant été destitué de sa fonction pour ses sympathies nationalistes et anticoloniales. Pour subvenir aux besoins de la famille, Hô a dû faire toutes sortes de petits boulots, avant de travailler comme cuistot sur un bateau français. C’est ainsi qu’il voyage autour du monde, découvrant Paris, Londres, New York, Moscou et Pékin, tout en s’instruisant et en commençant à militer. Pour Hô, il est évident que les multiples révoltes spontanées qui se produisent depuis près d’un siècle n’ont donné aucun résultat dans la lutte contre les colons Français. Les rebelles ont toujours manqué d’une vision politique, d’effectifs, d’armes et d’entraînement. Pour lui, cela n’a pas de sens de se battre à ce moment pour la prise totale du pouvoir : « Si nous voulons renverser le colonialisme, nous devrons d’abord organiser les paysans et les ouvriers dans leur lutte pour la subsistance quotidienne. » Il rédige un programme de revendications centré en première instance sur de meilleures conditions de vie, l’octroi de terres aux paysans, des libertés démocratiques, l’amnistie pour des prisonniers politiques et la légalisation du Parti communiste. En 1941, Hô Chi Minh parvient à créer un front de gauche pour l’indépendance du Vietnam (le Vietminh). En 1944, le Vietminh entame la lutte militaire contre les occupants Japonais et les colonisateurs Français. Certains dirigeants du Vietminh plaident pour une victoire rapide, mais Hô Chi Minh les freine : ils ont trop peu d’armes, trop peu de cadres formés et encore trop peu de soutien de la population. Pour Hô, il faut faire primer la lutte politique sur la lutte militaire. Dans les décennies de guerre qui ont suivi, il a continué à insister sur ce point essentiel : « Nous devons d’abord convaincre le peuple et l’organiser derrière des revendications justes et légitimes. La conviction et l’unité du peuple passent avant le militaire. » Entre-temps, Hô et son bras droit militaire, le général Giap, ont formé partout dans le pays des unités de guérilla, tant politiquement que militairement au service du peuple.
La première libération du Vietnam
Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Vietnam est occupé par les Japonais. La France, en guerre avec l’Allemagne, est bien trop occupée en Europe pour pouvoir encore s’occuper de ses colonies asiatiques. En 1945, après la défaite de l’Allemagne et du Japon, la France entend bien reprendre la main sur « son » Indochine. Mais vers la fin de la guerre, durant et après le retrait des Japonais, un vide du pouvoir s’est installé. Hô estime alors que le temps est mûr pour le début de la lutte armée. Au départ du Nord-Vietnam, une province après l’autre est libérée. Dans chaque région libérée, les premières mesures prises consistent en aide alimentaire pour les pauvres, alphabétisation, propagation d’un nouveau style de vie et droit de vote pour tous. En août 1945, Hô appelle à « l’insurrection générale » ; quinze jours plus tard, tout le Vietnam est libéré. Le 2 septembre de cette année, il proclame officiellement le pays République démocratique du Vietnam.
Guerre totale avec la France
Cependant, avec le soutien des Américains et des Anglais, les Français ont entamé au Sud-Vietnam la reconquête de l’Indochine. Constatant qu’il n’est pas encore prêt pour affronter les forces françaises, Hô Chi Minh opte provisoirement pour la signature d’un accord de paix avec la France. Les pourparlers de paix à Fontainebleau, près de Paris, ne débouchent toutefois pas sur grand-chose, et la France reprend le pays en main à la manière forte. Le 18 décembre 1946, l’armée française occupe la capitale du nord, Hanoi, et exige le désarmement total des milices vietnamiennes. Pour Hô, c’en est trop : il appelle à nouveau à l’insurrection générale dans tout le pays. Le Vietminh mène désormais une guerre totale avec la France.
La France, qui a envoyé 20 000 hommes supplémentaires au Vietnam, était sûre d’une victoire rapide. C’était compter sans l’intelligente tactique de guérilla des Vietnamiens. En septembre 1950 est lancée la première attaque massive contre les Français. Avec seulement quelques dizaines de milliers de troupes régulières, quelques milliers de troupes régionales et quelques centaines de noyaux de guérilla, les troupes de Hô Chi Minh font perdre 8 000 hommes aux Français et libèrent 13 capitales de district. Dans les régions conquises, le Vietminh aide immédiatement la population. Il redistribue par exemple les terres selon la devise « le sol appartient à celui qui le travaille ». Tous les impôts fonciers sont également abolis. Par ce type de mesures, le Vietminh a très rapidement joui d’une énorme popularité dans les régions conquises. En 1953, les Français décident de jouer le tout pour le tout. Ils larguent des milliers de paras dans la région frontalière du Laos, sur la base de Diên Biên Phu. En décembre, le général Vietminh Giap organise l’encerclement progressif de Diên Biên Phu où les soldats français sont bloqués dans la vallée. Les paysans locaux aident sans relâche les combattants de la guérilla, leurs chevaux tirent les canons sur les sommets de toutes les collines. Le 7 mai 1954, les soldats Vietminh prennent le camp retranché aux 16 000 soldats français épuisés. La défaite militaire est cuisante pour la France, qui doit retourner à la table des négociations.Les Américains prennent le relais
Un peu plus tard, en juillet 1954, les accords de Genève sont signés, actant l’indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge. Le Vietnam reste temporairement divisé en deux parties, séparées par le 17e parallèle : le nord est sous le contrôle de Hô Chi Minh (la République démocratique du Vietnam), le sud reste sous surveillance française jusqu’à la tenue d’élections en 1956. L’ensemble du pays devra alors être attribué au vainqueur de celles-ci. De facto, la France est mise hors jeu. Mais les Etats-Unis veulent à tout prix éviter un « effet domino » et un basculement des pays de l’Asie du Sud-Est dans le camp communiste. Les Américains voient d’un très mauvais œil la tenue d’élections démocratiques, que la résistance vietnamienne remporterait immanquablement. Ils installent un régime pro-occidental avec une armée formée, armée et contrôlée par les Etats-Unis, dirigé par Ngo Dinh Diem qui refuse de tenir les élections prévues au Sud-Vietnam. Entre-temps, Hô Chi Minh poursuit et renforce le développement politique et économique du Nord-Vietnam, lançant ses premiers plans triennal et quinquennal. En 1959, les Nord-Vietnamiens se sentent assez forts pour relancer les actions de guérilla pour la reconquête du Sud.
David contre Goliath
Pendant plus de vingt ans, les Etats-Unis vont tout mettre en œuvre pour anéantir le résistance vietnamienne. Les militaires du régime de Diem ne s’en sortant pas, Washington enverra ses propres troupes. Au début, il s’agissait seulement de « conseillers », mais les Etats-Unis ont dû progressivement envoyer leurs troupes régulières sur le terrain. La guerre a escaladé dans des proportions jamais vues. Plus de la moitié de l’armée américaine a été mobilisée, dont les troupes au sol les mieux entraînées, les troupes d’élite spécialisées et d’innombrables escadrilles d’avions bombardiers. Les eaux vietnamiennes étaient en permanence parcourues par un tiers de toute la flotte de guerre dont disposaient les Etats-Unis, porte-avions compris. Au point culminant de la guerre, en 1969, 550 000 soldats américains combattaient au Vietnam, complétés par 70 000 militaires alliés. Les bombardiers américains ont jeté chaque mois plus de bombes sur le Nord-Vietnam que sur l’Allemagne durant les derniers mois de la Deuxième Guerre mondiale.
Le Laos, l’autre pays victime de la guerre
Le Vietnam compte aujourd’hui 92 millions d’habitants ; son voisin le Laos, seulement 6,6 millions. L’histoire du Laos est cependant parallèle à celle du Vietnam. Il faisait aussi partie de l’Indochine, a été occupé par les Français, puis par les Américains. Sous la direction du prince Souphanophong, le Pathet Lao (mouvement communiste laotien) a mené une lutte de libération en lien étroit avec le Vietminh. Les Américains ont bombardé sans relâche la piste Hô Chi Minh qui passait par le Laos. Par ailleurs, en quittant le Vietnam pour leur base en Thaïlande, les bombardiers américains ont largué des masses de bombes inutilisées sur le plateau des Bolovens, au Sud-Laos. Encore aujourd’hui, au Laos, des dizaines de personnes meurent ou sont blessées chaque années par des « bombes », des restes de bombes à sous-munitions qui n’ont pas explosé. Le Laos a été libéré en même temps que le Vietnam et a également opté pour le socialisme sous la direction du Parti populaire révolutionnaire du Laos. La croissance économique oscille autour des 8 % par an et la prospérité de la population est en constante progression.
Déluge de bombes
Le Vietcong (le Front national de libération du Vietnam, branche du Vietminh active dans le Sud-Vietnam) était bien ancré dans les villages et dans les villes. Il soutenait et protégeait la population et pouvait donc aussi bénéficier de sa protection.
Les Américains ont tenté « d’assécher l’étang pour attraper le poisson ». Pour ce faire, ils ont construit des « villages stratégiques » : les villageois étaient rassemblés dans une zone entourée de barbelés, de douves et de champs de mines. Ces villages ont très vite ressemblé à des camps de concentration où régnaient la faim et l’arbitraire total. Celui qui ne s’établissait pas « volontairement » dans un village stratégique était automatiquement considéré par les Américains comme un combattant Vietcong. La résistance s’est cependant également installée dans ces villages stratégiques. Le Vietcong était actif partout : dans les villes et villages, dans la jungle, dans le delta du Mékong. Les combattants Vietcong ont construit des tunnels souterrains d’approvisionnement et des chemins détournés. Ils étaient constamment approvisionnés en nourriture, hommes et armes depuis le Nord via la fameuse piste Hô Chi Minh, un réseau de chemins à travers la jungle frontalière du Laos.
Les Américains ont déversé un déluge de bombes sur Hanoi, la capitale du Nord-Vietnam. Le Laos et le Cambodge ont également reçu plus que leur part de bombardements, puisqu’ils soutenaient les Vietnamiens et que la piste Hô Chi Minh passait sur leur territoire. Les avions américains ont également pulvérisé les campagnes et forêts de produits défoliants, dont le fameux Agent Orange, particulièrement toxique. Aujourd’hui encore, des centaines d’enfants de cette région naissent avec des malformations dues aux effets de l’Agent Orange, et des dizaines de milliers d’hectares de nature et de terres agricoles sont toujours pollués.
L’agent orange
Panique à Washington
Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1968, lors de la fête du Têt, le Nouvel-An vietnamien, le général Giap a lancé une offensive sans précédent. Sur une ligne de front de 1 200 kilomètres, le Front national de libération a mené une attaque surprise avec 200 000 hommes. Plus de cent grandes et plus petites villes du Sud ont été attaquées simultanément. Vu le manque de moyens de transport et de communication modernes, le matériel était transporté à dos d’homme. La plupart des quartiers-généraux américains, y compris l’ambassade, ont été assaillis. Trente champs d’aviation ont été temporairement occupés et 1 500 avions et hélicoptères américains ont été détruits. La facilité avec laquelle le Vietcong a pu mettre cette opération sur pied a sonné la fin du régime de marionnettes de Thieu. A Washington, la première panique a frappé. Les Etats-Unis ont alors lancé une ultime série de lourds bombardements sur le Nord-Vietnam. Après son attaque particulièrement réussie, le Vietcong s’était stratégiquement replié sur ses positions de guérilla. La défaite militaire et politique des Etats-Unis était cependant considérable et, en outre, les bombardements de masse sur les villes du Nord-Vietnam étaient mondialement condamnés. Au pays de l’Oncle Sam, l’opposition s’était également fortement développée contre cette « guerre sans issue ».
L’opinion publique américaine s’oppose à la guerre
Entre-temps, le nombre de morts vietnamiens au Nord et au Sud-Vietnam avait atteint les deux millions, auxquels il faut ajouter les 300 000 Cambodgiens et les 200 000 Laotiens qui sont tombés dans cette guerre atroce.
Du côté américain également, les pertes étaient immenses. En effet, plus d’un million de soldats américains ont été mobilisés pour cette guerre, près de 60 000 d’entre eux y ont perdu la vie et plus de 300 000 ont été blessés. Les Etats-Unis ont aussi perdu quelque 5 000 avions et 5 000 hélicoptères. D’innombrables soldats américains sont tombés dans la drogue et/ou ont déserté. Des atrocités comme le massacre de My Lai, où les 450 habitants d’un village ont été tués en représailles par les militaires américains, ont suscité une tempête de protestations dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis, on prenait de plus en plus conscience que les guerres étaient souvent un combat de pauvres contre des pauvres pour défendre les intérêts des riches. La toute grande majorité des morts et blessés américains étaient en effet principalement issus des classes sociales inférieures. Nombre d’entre eux étaient afro-américains et n’étaient, aux yeux de l’élite politique de Washington, que des citoyens de second rang. Cet aspect a encore amplifié l’indignation. Le nombre d’objecteurs de conscience n’a cessé d’augmenter pour atteindre rapidement le nombre de 40 000, au nombre desquels figurent quelques personnalités célèbres comme le champion du monde de boxe Cassius Clay (alias Mohammed Ali). Quand aux grands médias américains, ils se montraient aussi de plus en plus critiques. Lentement mais sûrement, le soutien à la guerre du Vietnam s’est effrité.
Sympathie pour le Vietnam
Si, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Américains ont été accueillis dans toute l’Europe de l’Ouest comme des libérateurs, leur popularité en a cependant pris un fameux coup lorsque, dans les années 1960, ils ont débarqué au Sud-Vietnam pour y mener la guerre. En Europe – et plus tard aussi aux Etats-Unis –, la sympathie n’a cessé de croître pour le Vietcong, les partisans du légendaire président nord-vietnamien Hô Chi Minh qui menaient le résistance.
Dans notre pays aussi s’est manifestée une grande solidarité avec les Vietnamiens. Amada/TPO, par exemple, le prédécesseur du PTB, a organisé des manifestations, des meetings et des débats. La lutte du peuple vietnamien contre plus de cent ans d’oppression coloniale, la solidarité internationale croissante et la résistance du Vietcong ont finalement eu raison de la plus grande puissance militaire au monde.
Etapes diplomatiques
En 1968, Henry Kissinger, le conseiller à la Défense du président américain de l’époque, Richard Nixon, entreprend une tentative pour sortir de l’impasse. Il entame des discussions avec Lê Duc Tho, du bureau politique du Nord-Vietnam. Il faudra attendre janvier 1973 pour qu’un accord de paix soit enfin signé. Par ces accords, les Américains s’engageaient à se retirer définitivement, même s’ils ont continué à soutenir le régime de marionnettes du Sud-Vietnam, lui fournissant matériel conseillers. En avril 1975, le général Giap lançait l’offensive finale. Saigon – entre-temps devenue Hô Chi Minh-ville – était libérée le 30 avril 1975. Le Nord et le Sud étaient réunifiés pour former la République socialiste du Vietnam.
Le chemin vers le socialisme
Lors de la réunification en 1975, le pays était complètement ruiné. Le Nord avait été bombardé à ras du sol et le Sud venait juste d’être libéré d’une guerre de guérilla de longue durée et devait se débrouiller avec une économie de survie.
Au début, les dirigeants vietnamiens se sont inspiré du modèle soviétique pour la construction d’un Etat socialiste. Ils ont opté pour une économie strictement gérée par l’Etat. Cette option n’ayant pas livré les résultats espérés, ils ont cherché de nouvelles méthodes pour développer le socialisme « à la vietnamienne ». Le « Doi Moi » a été la solution, un modèle économique pour une période de transition. Dans le Vietnam de 1975, il n’était pas encore question d’industrie, de classe ouvrière, de capital, d’expérience de direction et de gestion. Il n’était dons pas question d’une économie capitaliste. Le Vietnam a donc choisi de d’abord développer les forces de production. A côté de compter sur ses propres forces, le capital et les technologies étrangères ont été attirés pour construire une économie moderne. Chacun était stimulé à s’engager dans ce processus de production. Les initiatives privées n’étaient plus indésirables dans ce processus. Avec la phase de transition du « Doi Moi », le Vietnam a opté pour le modèle économique d’une économie de marché orientée vers le socialisme.
Et les résultats ne mentent pas. La croissance économique annuelle est entre 6 et 8 %. Le PNB par habitant a été multiplié par quatre entre 1989 et aujourd’hui. D’un pur pays agricole, le Vietnam a évolué vers une nation industrielle avec une importante production agricole et une croissance stable.
Devoir de mémoire:Le monde à l'apogée Egyptien et la naissance du Monothéisme
Le monde à l'apogée égyptien
Grèce : l'époque mycénienne
Pendant que des empires déjà anciens dominent le Proche-Orient, la Grèce entre dans les temps homériques avec la civilisation mycénienne.
Les temps homériques
Historiquement, la Grèce a toujours été tournée vers la mer Égée. En effet, cette mer constellée d’îles est particulièrement favorable aux échanges commerciaux et culturels, notamment entre l’Anatolie, la Crète, et la Grèce continentale. La région culmine au mont Olympe à 2917 m d’altitude. Le relief entraîne l’existence de plaines étroites plutôt propices à une fragmentation politique, tandis que les échanges maritimes favorisent l’unité culturelle : cette constante restera une caractéristique forte de la Grèce pendant toute l’antiquité.
Vers 1900 av. J.-C., un peuple Indo-Européen venu du nord, les Achéens, commence à supplanter les populations locales en Grèce continentale, notamment grâce à leur maîtrise du bronze. Vers 1650 av. J.-C., des pouvoirs locaux commencent à apparaître dans le sud de la Grèce, tandis que la population s’accroît. Bien qu’autochtone, la culture est fortement influencée par la civilisation minoenne de Crète, qui est alors rayonnante.
De tradition guerrière, les populations proto-mycéniennes commencent à effectuer des raids sur la Crète vers 1450 av. J.-C.. La période de prise en main de l’île, qui s’échelonne jusqu’en -1370, est celle où la civilisation mycénienne acquiert ses traits définitifs. Les premiers palais apparaissent sur le continent, notamment à Mycènes, mais aussi à Thèbes, Pylos ou Tirynthe. Il s’agit de forteresses massives entourées de murs cyclopéens, qui attestent d’une société très militarisée où les guerres sont fréquentes. Mycènes apparaît comme la cité la plus puissante, et donnera son nom à tous les habitants de cet ensemble culturel.
C’est aussi le contact avec la Crète qui amène les Mycéniens à adopter l’écriture à cette époque : ils créent le linéaire B, qui a été déchiffré contrairement aux écritures minoennes. La langue des Mycéniens apparaît alors déjà comme une forme archaïque de grec. Les dieux de la Grèce classique sont également déjà présents.
La civilisation mycénienne gagne parallèlement les îles du sud de la mer Égée, y succédant à l’influence minoenne. Si les Mycéniens dominent politiquement et culturellement cet ensemble, en revanche les populations locales restent en place, y compris en Crète. De plus la civilisation mycénienne ne forme pas un royaume unifié, mais plutôt un ensemble de cités plus ou moins soumises à l’hégémonie du roi de Mycènes.
Les Achéens sont mentionnés en Anatolie par les Hittites dès 1420 av. J.-C.. A cette époque, c’est le royaume louvite d’Arzawa qui domine la région, avec Éphèse pour capitale. Les Mycéniens s’allient avec lui contre les Hittites, ce qui leur permet de s’implanter dans certaines cités côtières comme Milet. Cependant vers -1320, les Hittites s’emparent de l’Arzawa et la côte anatolienne se retrouve au carrefour des influences hittite et mycénienne. De même, la ville de Troie plus au nord connaît de nombreuses guerres pendant toute cette période qui témoignent de la politique expansionniste des Mycéniens. En particulier la célèbre guerre de Troie retranscrite 500 ans plus tard par Homère, qui met en jeu le roi Agamemnon de Mycènes et ses alliés, trouve probablement sa source vers -1200.
Les prétentions mycéniennes concernent ainsi toutes les rives de la mer Égée. Quant aux relations commerciales, elles s’étendent notamment jusqu’à l’île de Chypre, qui sert à la fois de relais avec le Proche-Orient et de fournisseur en cuivre.
Vers 1200 av. J.-C., la puissance des Mycéniens s’effondre assez brutalement, et même les villes les plus peuplées comme Mycènes sont abandonnées. Cela correspond à l’arrivée d’un nouveau peuple en Grèce continentale, les Doriens, qui tendent à y supplanter les Achéens.
Cette irruption va avoir une conséquence dramatique pour tout le Proche-Orient : en effet, les populations refoulées vont prendre la mer pour trouver refuge plus à l’est. En Égypte, ils sont connus sous le nom de « Peuples de la mer ». Partout l’irruption de ces peuples va affaiblir les empires en présence jusqu’à leur effondrement. La fin de la civilisation mycénienne est donc le prélude au plus profond bouleversement de la haute-antiquité.
Égypte : la naissance du monothéisme
En 1400 av. J.-C., l’Égypte du Nouvel Empire a atteint le sommet de sa puissance et va bientôt connaître sur son sol un profond bouleversement.
Révolution spirituelle
Les pharaons Thoutmosis IV et Amenhotep III profitent de la situation qu’ils ont héritée et leurs règnes sont paisibles. Amenhotep III fait notamment construire le temple de Luxor : c’est l’apogée artistique de l’Égypte antique. Cependant, peu enclin à la guerre, il refuse d’intervenir en Syrie face aux nouvelles prétentions des Hittites, affaiblissant ainsi son influence dans la région.
L’ouverture du pays sur l’étranger a permis un brassage des idées propice au renouvellement culturel. Le clergé d’Amon, garant de la tradition, est hostile à ces évolutions. De plus, il est devenu démesurément puissant grâce aux richesses acquises. Cela peut expliquer qu’Amenhotep III, épaulé par sa femme Tiyi, amorce un retour vers le culte solaire.
Cependant, c’est son fils Amenhotep IV qui va créer une véritable rupture, soutenu notamment par sa femme la reine Néfertiti. Après 6 ans de règne, il décide officiellement d’abandonner le culte d’Amon au profit d’Aton, le Disque Solaire. Il quitte Thèbes au profit d’une nouvelle capitale qu’il fait entièrement construire, Akhetaton, et change lui-même de nom en devenant le pharaon Akhénaton. Au-delà de sa volonté d’affaiblir le clergé d’Amon, il s’agit d’une véritable révolution religieuse : en effet, Aton devient rapidement le dieu unique qui rassemble en lui-même toutes les divinités, tandis que le culte des anciens dieux est banni.
Akhenaton est donc le fondateur du monothéisme, qui conduira plus tard à la naissance du judaïsme. L’art se transforme aussi radicalement sous son règne. Cependant, la population, ancrée dans près de 2 millénaires de polythéisme, n’adopte guère ces changements. À l’extérieur, Akhenaton se préoccupe peu du Proche-Orient et l’influence de l’Égypte recule, y compris en Palestine. A l’intérieur, le clergé d’Amon prépare sa revanche.
Vers 1343 av. J.-C., en l’an 12 de son règne, l’Égypte entre dans une période très obscure. 5 ans plus tard, Akhenaton meurt dans des circonstances troublées. Son successeur Smenkhkarê a un règne éphémère et meurt lui aussi de façon prématurée. Dans cette période chaotique, c’est la reine qui assure les régences. Toutankhaton monte ensuite sur le trône et décide de mettre fin au marasme en abandonnant le culte d’Aton au profit d’Amon et des anciens dieux : il change ainsi son nom en Toutankhamon, et abandonne Akhetaton au profit de Thèbes. Il est surtout célèbre parce que c’est le seul pharaon dont le tombeau n’a jamais été pillé.
Toutankhamon meurt à l’âge de 19 ans, et son successeur Aÿ ne règne que 3 ans. Ce pharaon apparaît terne face à l’aura de son général en chef, Horemheb, que Toutankhamon a élevé au-dessus du rang de vizir. Sa plus grande action d’éclat est de stopper la progression des Hittites vers le sud, permettant à l’Égypte de retrouver sa frontière au niveau de Qadesh. Il réprime aussi les attaques des Libyens à l’ouest et les révoltes en Nubie au sud.
À la mort du pharaon, il s’empare lui-même du pouvoir, mettant fin à la XVIIIe dynastie. Son règne, de 1323 à 1295 av. J.-C., voit le retour à la stabilité. Il réforme l’administration, restaure les relations commerciales lointaines, et engage de vastes travaux de construction. Sans descendance, Horemheb désigne son vizir et général en chef pour successeur : celui-ci deviendra Ramsès Ier, inaugurant la XIXe dynastie. Cette dynastie se chargera d’effacer toute trace du règne d’Akhenaton et de son idéologie, afin d’éviter qu’elle n’ébranle à nouveau la stabilité de l’Égypte. Cependant dans le delta, certains étrangers perpétueront sa croyance en un dieu unique, ne serait-ce que par opposition au polythéisme dominant. Pour l’instant cantonné dans l’ombre, le monothéisme sera bientôt exporté aux portes de l’Égypte où il connaîtra son plein épanouissement.
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Un petit rappel de Mémoire de l'histoire de la Shoah:Que savait-on de la Shoah?
La Shoah
Aux origines du génocide
L'entreprise d'extermination des juifs d'Europe (1941-1945), est l'aboutissement de l'idéologie raciste et antisémite développée par Hitler, Führer de l'Allemagne. Elle se déroule en pleine guerre mondiale, tandis que l'Allemagne hitlérienne et ses alliés combattent le monde entier. Il va porter à son paroxysme la rupture des Européensavec les valeurs chrétiennes, humanistes et philosophiques qui ont fait la grandeur de leur civilisation.
Le génocide des Juifs (*) européens résulte d'un extraordinaire retournement de situation si l'on veut bien songer qu'en 1914, l'Allemagne et l'Autriche étaient considérées comme les pays européens les plus tolérants envers les juifs et qu'au début de la Première Guerre mondiale, les juifs américains prirent même leur parti contre la Russie tsariste.
Hitler et les juifs
Adolf Hitler est le premier coupable de l'extermination des Juifs. Dès 1920, à son initiative, le petit parti nazi dont il a pris la direction projette d'attribuer aux Juifs le même statut qu'aux étrangers et de favoriser leur émigration.Dans Mein Kampf (« Mon combat »), le livre qu'il écrit en prison en 1924 pour décrire son itinéraire et exposer son projet politique, le futur Führer explique qu'il est devenu un « antisémite fanatique » à Vienne, avant la guerre. Mais c'est en 1919, suite à la défaite des Puissances centrales, que son antisémitisme devient véritablement haineux.Hitler, comme beaucoup d'Allemands, est déstabilisé par le contraste entre une élite juive citadine, parfaitement enracinée dans le pays, et une forte minorité de réfugiés en provenance de Pologne ou de Russie, misérables, incultes, ne parlant que le yiddish. Jalousant les premiers, méprisant les seconds, oublieux du courage et de la loyauté des combattants juifs dans les tranchées, il rejette la responsabilité de la défaite sur la « juiverie internationale ».Selon lui, les Juifs aux commandes de l'économie auraient poussé les responsables politiques à demander l'armistice : il n'est que de voir Walther Rathenau, un Juif, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Weimar ! Ils auraient aussi encouragé les ouvriers à faire la révolution, comme en Russie, afin d'anéantir le peuple allemand. Les Juifs n'étaient-ils pas majoritaires parmi les dirigeants de l'odieuse et éphémère République des Conseils (Räterepublik), à Munich, au printemps 1919 ? En France et dans les pays anglo-saxons, les Juifs auraient usé de leur influence pour entraîner les gouvernements contre l'Allemagne et l'Autriche.Toutefois, s'il s'épanche dans Mein Kampf sur ses sentiments antisémites, Hitler ne dit rien du sort qu'il réserve aux Juifs, une fois qu'il serait au pouvoir. En 1928, il renouvelle le souhait de ne tolérer les Juifs en Allemagne « que comme des étrangers ».Sauf en tordant les mots, on ne peut trouver dans Mein Kampf un projet d'extermination physique des Juifs. Cela se conçoit : Hitler ne conçoit pas de tuer tous les Juifs de la Terre, y compris ceux d'Amérique ou d'Afrique du Sud ! Il se satisfait donc de la perspective de chasser le demi-million de Juifs qui peuple l'Allemagne... Mais il oublie au passage que sa politique de conquête placera en son pouvoir les millions de Juifs polonais et soviétiques, sans possibilité de les chasser comme les précédents.La montée progressive de l'antisémitisme
Quand Hitler prend le pouvoir, peu de gens prêtent attention à ses foucades antisémites et même l'on peut dire que certains juifs allemands ne voient pas d'un mauvais oeil l'arrivée d'un homme à poigne à la tête de l'État !Après la journée de boycott des magasins juifs organisée le 1er avril 1933, les nazis réduisent soudain la pression. Quarante mille juifs, agités de mauvais pressentiments, quittent néanmoins l'Allemagne pour d'autres États européens entre février et juin 1933. Le gouvernement allemand conclut par ailleurs un accord avec l'Agence juive pour encourager l'installation des Juifs allemands dans la Palestine sous mandat britannique, avec leurs avoirs. 60.000 environ saisissent cette opportunité, non sans regret. Une partie des exilés reviendront dans la mère patrie au cours des années suivantes cependant que la grande majorité des Juifs allemands supporteront les brimades et les exactions jusqu'à la dernière extrémité, au nom d'un optimisme mal placé et par amour de leur patrie.C'est que le régime nazi fait bonne figure dans un premier temps, tout en consolidant son emprise sur la société allemande. Le 20 juillet 1933, il conclut un concordat avec le Saint-Siège. Surtout, il signe à la surprise générale un traité d'amitié avec la Pologne le 26 janvier 1934, laissant croire chacun à la perspective d'une décennie de paix. En 1935, brutal changement de ton. Les lois antisémites de Nuremberg, principalement destinées à interdire les unions mixtes entre « Aryens » et Juifs, font monter la pression.Le régime se radicalise
Après les accords de Munich, au grand dépit de Hitler, beaucoup d'Allemands se réjouissent publiquement de ce que la paix a été in extremis sauvegardée. Le Führer, qui est, lui, déterminé à faire la guerre, souhaite reprendre la main.L'occasion se présente avec un pogrom d'une extrême violence qui voit beaucoup d'Allemands basculer du côté du Mal. Ce pogrom, qui se déroule dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 - « NovemberPogrom » -, a été baptisé avec ironie « Nuit de Cristal » par les badauds berlinois par allusion aux nombreuses vitrines cassées.Hitler pense dès lors en finir avec les derniers Juifs du Reich (300.000 en 1940) en les réinstallant à Madagascar ! L'idée ne scandalise pas outre-mesure les contemporains ; Staline n'a-t-il pas créé aux confins de la Mongolie une pseudo-République du Birobidjan pour ses propres Juifs ? Dès novembre 1938, le nouveau ministre des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop sonde son homologue français Georges Bonnet sur la possibilité de racheter la grande île de l'Océan Indien, alors colonie de la France. Jusqu'en 1941, sous l'autorité de Reinhard Heydrich, chef des services de sécurité, et d'Eichmann, responsable du « Bureau central pour l'émigration juive », un groupe de travail va réfléchir au moyen de convoyer les Juifs jusque dans l'océan Indien.Vers l'extermination
Le 30 janvier 1939, tandis que se fait jour l'imminence d'un conflit généralisé, le Führerévoque pour la première fois en public, devant le Reichstag (Parlement allemand), à l'occasion du sixième anniversaire de sa prise de pouvoir, le projet d'exterminer les Juifs et non plus seulement de les chasser, cela dans l'hypothèse où ils menaceraient son projet politique : « Si la juiverie internationale devait réussir, en Europe ou ailleurs, à précipiter les nations dans une guerre mondiale, il en résulterait, non pas la bolchevisation de l'Europe et la victoire du Judaïsme, mais l'extermination de la race juive ».Aucun auditeur ne prend à la lettre le propos, d'autant que tout semble réussir au Führeravec l'occupation sans coup férir de la Bohême-Moravie, de la Pologne puis de la France.- dépeçage de la Pologne :Le traitement de la Pologne occupée s'avère très vite kafkaïen. Au printemps 1940, la Prusse-Occidentale (autour de Dantzig) ainsi que le Warthegau (autour de Poznan et Lodz) et la Haute-Silésie (autour de Katowice) sont intégrés au « Nouveau Reich » avec l'objectif de les germaniser au plus vite. Quant au reste de la Pologne, autour de Cracovie, Varsovie et Lublin, elle est constituée en un « Gouvernement général », avec vocation de récupérer tous les Polonais et les Juifs restants.Il s'ensuit un désordre imprescriptible avec des échanges croisés d'Allemands, de Polonais et de Juifs, sous la férule des SS. Les premiers se voient attribuer les appartements et magasins enlevés aux Polonais, les autres se voient livrés à eux-mêmes dans le « Gouvernement général » dirigé par Hans Frank, installé tel un seigneur médiéval dans le château de Cracovie.Le 25 mai 1940, sur instruction de Hitler, le chef de la SS Himmler organise dans la Pologne occupée un « triage racial » en restreignant l'enseignement secondaire aux enfants « racialement purs ». Il s'agit de réduire les Polonais tant catholiques que juifs à l'état d'esclaves, avec ce commentaire : « Aussi cruel et tragique que soit chaque cas particulier, une telle méthode est la plus douce et la meilleure si l'on refuse, par conviction profonde, la méthode bolchevique de l'élimination physique d'un peuple comme contraire à la germanité et impossible » (*). Ce propos montre que Himmler a déjà envisagé à cette date l'hypothèse de l'élimination physique d'une race (Juifs ou Polonais) mais qu'un reste de scrupule moral le dissuade de passer à l'acte.Même réflexion chez son acolyte Heydrich à l'été 1940, rapportée par l'historien Édouard Husson : « Les Juifs sont nos ennemis vu notre conception de la race. Nous devons les éliminer. Une extermination biologique serait cependant indigne de l'Allemagne comme nation de haute culture. Après la victoire, nous demanderons par conséquent aux puissances ennemies de faire servir leur flotte à l'envoi des juifs et de leurs effets à Madagascar » (*).- vers la « ghettoïsation » :La tonalité change au printemps 1941, quand sombre le rêve hitlérien d'une alliance avec l'Angleterre et la France contre les Soviétiques et que l'Allemagne, au contraire, se retrouve en guerre contre l'Angleterre de Winston Churchill et l'URSS de Staline. « Plus l'Allemagne remporte des succès militaires, plus le nombre de Juifs s'accroît dans les territoires qu'elle domine », écrit l'historien François Bédarida. Le gouvernement allemand doit renoncer au projet « Madagascar ». Himmler songe à regrouper les Juifs de l'Est dans des « réserves » autour de Lublin, dans le Gouvernement Général (ex-Pologne sous occupation allemande). Cette démarche reçoit un début d'application avec la ghettoïsation, à commencer par la ville de Lodz. Elle est officiellement justifiée par le souci de protéger les Juifs contre le typhus ! De fait, elle vise à accélérer la disparition des Juifs en exposant ceux-ci à la famine et aux exactions de toutes sortes.Mais elle s'avère à son tour rapidement impraticable après Barbarossa (22 juin 1941). « Avec l'invasion de l'URSS, qui risque encore de gonfler ce chiffre, il s'agit de briser le cercle vicieux. La réponse, c'est la politique d'extermination : une politique calculée, planifiée et impitoyablement exécutée », note François Bédarida (*).Premiers massacres de masse
Au printemps 1941, lorsqu'est déclenchée l'opération « Barbarossa » contre l'URSS, quatre Einsatzgruppen (« groupes mobiles d'intervention » de la SS) suivent l'armée allemande en Pologne puis en URSS. Ils entreprennent de « nettoyer » l'arrière pour éviter que des francs-tireurs ne s'en prennent aux soldats. Pour cela, ils fusillent préventivement les commissaires politiques du parti communiste et les juifs en âge de combattre.Le génocide et la guerre
À ce moment-là, dans les plaines russes, la Wehrmacht piétine devant l'arrivée de l'hiver et la résistance des partisans. La défaite se profile à Stalingrad. D'autre part, les États-Unis entrent en guerre contre l'Axe qui réunit l'Allemagne, l'Italie et le Japon.Appréhendant une nouvelle défaite après celle de 1918, le Führer éprouve le besoin d'engager totalement le peuple allemand à ses côtés. Alors prend forme le projet d'extermination totale des juifs d'Europe. Ce sera la « Solution finale de la question juive » (en allemand : Endlösung der Judenfrage).Au vu de quelques correspondances de chefs nazis, il semble, selon différents historiens, que Hitler ait validé avec Himmler le principe d'une extermination systématique des Juifs le 9 novembre 1941, au cours d'une réunion privée.Ses aspects logistiques sont définis lors de la fameuse réunion de Wannsee, le 20 janvier 1942. Eichmann écrit dans son compte-rendu de la conférence : « Désormais, à la place de l'émigration, la nouvelle solution, avec l'aval préalable du Führer, est l'évacuation des Juifs vers l'est (...). Au cours de la solution finale de la question juive en Europe, seront à prendre en compte environ 11 millions de Juifs... ». Prudent, il se garde d'évoquer par écrit une élimination physique des Juifs.Outre son caractère inhumain et dément, ce projet a pour les militaires l'inconvénient d'employer des moyens de transport qui seraient plus utiles sur le front soviétique. Mais l'antisémitisme l'emporte sur le sens pratique chez Hitler et ses acolytes sur l'anticommunisme...Foin d'empirisme ! Ils mettent sur pied une gigantesque organisation de type industriel qui va conduire à la disparition en moins de quatre ans d'un total de six millions d'innocents. Avant tout conçue pour exterminer les juifs d'Europe, elle va aussi être dirigée contre les Tziganes, du moins ceux qui sont restés fidèles au nomadisme (plusieurs dizaines de milliers de victimes), et même contre les homosexuels, tombés en défaveur au milieu des années 1930 dans les milieux nazis.C'est ainsi qu'à l'est de Minsk (Biélorussie), les Einsatzgruppen poursuivent sans faillir les fusillades à ciel ouvert jusqu'en 1944. Du côté occidental, à l'ouest de Cracovie (Pologne), les nazis prennent davantage de précautions pour ne pas heurter de plein fouet l'opinion publique : ils mettent en place une puissante organisation logistique au centre de laquelle figurent des camps de travail forcé et des camps d'extermination avec chambres à gaz et fours crématoires dont Auschwitz est le cruel symbole. Dans la zone intermédiaire, entre Minsk et Cracovie, les bourreaux s'adaptent au contexte...– d'une part l'antisémitisme d'essence nationaliste et socialiste qui fait du Juif le symbole du capitaliste cosmopolite et apatride,
– d'autre part le darwinisme social, une perversion de la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin.L'antisémitisme se répand à la fin du XIXe siècle en Europe. Les milieux nationalistes, socialistes et laïcs qui dénoncent le pouvoir de l'argent, exaltent les vertus des classes laborieuses et pratiquent le culte de la Nation, opposant cette dernière au cosmopolitisme judaïque et bourgeois, à l'universalisme chrétien ainsi qu'à la royauté, qui transcende les identités nationales. La banque Rothschild, présente à Londres, Paris, Vienne et Francfort, devient pour les nationalistes comme pour les socialistes le symbole vivant du juif cosmopolite qui suce le sang des peuples.Dans le même temps, sous l'influence du darwinisme social, il paraît légitime aux Européens « de progrès » que les êtres les plus faibles disparaissent et laissent la place aux êtres les mieux armés pour survivre, au nom de la sélection naturelle. Cette démarche scientiste s'avère en totale rupture avec l'éthique chrétienne qui avait jusque-là dominé en Europe.En 1922, le gouvernement social-démocrate de Suède permet à l'administration de stériliser d'office les personnes simples d'esprit ou handicapées sans que cela choque le moins du monde l'opinion éclairée d'Europe. Une décennie plus tard, Hitler, en Allemagne, édicte à son tour des lois similaires contre les handicapés. Il suffit ensuite au Führer d'étendre les lois d'exclusion aux Juifs, considérés d'une certaine manière comme des handicapés de la nationalité. Au début de la Seconde Guerre mondiale, les nazis ne se contentent plus de stériliser les handicapés mais entreprennent de les exterminer. Aussitôt après vient naturellement le tour des Juifs.
1941-1945
Que savait-on de la « Shoah » ?
La Shoah, entreprise d'extermination systématique des Juifs d'Europe, a été menée par les nazis dans le plus grand secret de 1941 à 1945. Malgré cela, elle n'a pas échappé dès son commencement à la vigilance de quelques observateurs de bonne volonté ainsi qu'aux représentants de la Croix-Rouge.
Informé par ses services de renseignements que les Allemands massacrent d'innombrables civils dans les zones soviétiques soumises à leur joug, Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, lance un avertissement aux nazis dans son discours à la Nation du 24 août 1941 : « Depuis les invasions mongoles au XIIe siècle, on n'a jamais assisté en Europe à des pratiques d'assassinat méthodique et sans pitié à une pareille échelle. Nous sommes en présence d'un crime sans nom (...). Quand sonnera l'heure de la libération de l'Europe, l'heure sonnera aussi du châtiment ».
À ce moment-là, il est encore difficile pour les Britanniques de faire la différence entre le crime de guerre et le crime de « génocide » (le mot n'existe pas encore). En effet, les victimes, massacrées à la mitrailleuse dans des fosses communes, sont désignées par les Allemands comme des saboteurs juifs, des bolcheviks ou des partisans. Mais, après le discours du 24 août 1941, les renseignements adressés au gouvernement britannique laissent de moins en moins de doutes sur la volonté nazie d'exterminer la population juive.
Un an plus tard, dans son numéro du 25 juin1942 et les suivants, le Daily Telegraph de Londres publie une série d'articles incendiaires. Le premier révèle : « Plus de 700.000 Juifs polonais ont été exterminés par les Allemands dans le plus grand massacre de tous les temps ». Ces informations sont reprises par le New York Times et suscitent des manifestations de protestation à New York. Elles proviennent d'une dépêche reçue par Samuel Zygelbojm, membre du Conseil national polonais de Londres. Meurtri par l'indifférence de l'opinion publique, celui-ci se suicide le 12 mai 1943 (« Puisse ma mort être un cri contre l'indifférence avec laquelle le monde regarde la destruction du monde juif et ne fait rien pour l'arrêter »).
Anne Frank (13 ans), juive d'origine allemande, est cachée dans un appartement secret à Amsterdam, avec sa famille. Elle écrit dans son célèbre Journal à la date du vendredi 9 octobre 1942 : « Nous n'ignorons pas que ces pauvres gens [les juifs capturés par les nazis] seront massacrés. La radio anglaise parle de chambre à gaz. Peut-être est-ce encore le meilleur moyen de mourir rapidement. J'en suis malade... » Le vendredi 31 mars 1944, elle écrit encore : « La Hongrie est occupée par les Allemands ; il y a encore un million de juifs qui, sans doute, vont y passer, eux aussi. »
Des informations plus ou moins fiables ont donc circulé tout au long de la guerre. À la fin de la guerre, les rapports se font plus précis et plus nombreux. Avec un minimum d'attention, chacun pouvait en tirer une idée assez précise du drame qui se jouait en Europe centrale. Pourtant, personne ou presque n'en a rien voulu savoir. C'est que l'extermination paraissait proprement incroyable aux contemporains du fait de son caractère inédit et démesuré.
Le philosophe Raymond Aron, qui servit la France Libre à Londres, explique dans ses Mémoires son incrédulité et celle de ses contemporains : « Les chambres à gaz, l'assassinat industriel d'êtres humains, non, je l'avoue, je ne les ai pas imaginés et, parce que je ne pouvais pas les imaginer, je ne les ai pas sus ».
Dans un témoignage récent, un Français confie par ailleurs qu'ayant entendu à la radio, en 1945, que les Alliés avaient libéré d'horribles camps d'extermination, il a d'abord pensé à une banale affaire de propagande de guerre.
Qui est responsable ?
Il est très difficile a posteriori de départager les responsabilités des uns et des autres dans l'absence de réaction au génocide. Il semble d'abord que nul, y compris le pape, Churchill et le président américain Roosevelt, n'ait osé prendre la véritable mesure d'un drame comme l'humanité n'en avait encore jamais connu.
Pour Churchill et Roosevelt, chefs de guerre engagés dans une lutte inexpiable, il était impensable d'autre part de détourner des moyens militaires ou logistiques pour tenter de sauver des civils, avec des résultats qui n'étaient pas le moins du monde garantis. Que pouvaient-ils faire ? Arrêter les trains de la mort ? Ce n'était pas une mince affaire que de bombarder des voies ferrées au coeur de la Pologne occupée par les nazis... De leur point de vue, ce qui importait avant tout dans l'intérêt de l'humanité était d'en finir au plus vite avec le nazisme.
Le président américain était sensible aussi à son opinion publique et il connaissait sa versatilité. Devait-il prendre le risque de rompre le front uni contre le nazisme en hébergeant quantité d'immigrants juifs ? C'est seulement en janvier 1944 qu'il se laisse convaincre par son secrétaire au Trésor Henry Morgenthau de créer un Bureau des réfugiés de guerre (War Refugees Board ou WRB) pour contrecarrer « les plans nazis visant à l'extermination des Juifs ». Par ses interventions en Europe, cet organisme allait contribuer au sauvetage d'un demi-million de Juifs hongrois.
Les organisations sionistes qui préparaient l'avènement en Terre sainte d'un État juif étaient dans la même expectative que les chefs alliés. Leur leader, David Ben Gourion, s'était accommodé des mesures antisémites de l'Europe des années 1930 qui lui avaient permis d'accueillir en Palestine des flots d'immigrants. Confronté aux informations concordantes sur le génocide, il n'avait, pas plus que les autres, mesuré sa véritable dimension.
Le pape Pie XII, enfin, a tenté tardivement et timidement, à la Noël 1942, de dénoncer le génocide. Eût-il parlé plus fort que son message n'aurait sans doute pas eu plus d'effet sur les hommes de bonne volonté. Sans doute ne faut-il pas se faire d'illusions. Après la mi-1941, Hitler et les nazis étaient déjà trop engagés dans la course au précipice pour s'arrêter sur des injonctions publiques.
Plus surprenant que le déni collectif du génocide pendant la Seconde Guerre mondiale est son déni après !...
Immédiatement après 1945 paraissent de nombreux témoignages bouleversants sur les camps. Mais très vite, l'intérêt du public retombe. Primo Levi, rescapé d'Auschwitz, est affecté par l'échec de son livre ô combien poignant : Si c'est un homme (Se questo è un uomo, 1947).
Au sortir de la guerre, les Occidentaux ont encore du mal à percevoir les différences de nature entre le sort des déportés politiques, des résistants et des travailleurs forcés et celui des Juifs. Ils mettent dans le même lot les camps de déportation des premiers (Buchenwald, Dachau, Mauthausen), situés à l'Ouest et libérés par les Anglo-Saxons, et les camps d'extermination des derniers, avec chambres à gaz et fours crématoires (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor, Belzec...), généralement situés à l'Est, en Pologne, et libérés dans une relative discrétion par les Soviétiques.
Jusqu'à la fin des années 1950, la spécificité du génocide des juifs (et des tziganes) est passée sous silence et ignorée de bonne foi...
On s'en rend compte dans l'émouvant documentaire filmé d'Alain Resnais Nuit et Brouillard (1955) comme aux procès du maréchal Pétain (1945) et de René Bousquet, principal responsable de la rafle du « Vél d'Hiv » (1949), où les questions juives furent passées sous silence (*) !
Dans son essai Réflexions sur la question juive, écrit en 1944 et publié en 1946, le philosophe Jean-Paul Sartre réalise même l'exploit de passer sous silence la Shoah ! Il s'attache seulement à démontrer que l'antisémitisme est le fruit maudit du capitalisme !
Quand le Comité d'histoire de la seconde guerre mondial passe commande à Alain Resnais (32 ans) d'un film sur la déportation, le cinéaste a déjà à son actif de nombreux courts-métrages percutants sur l'art, Guernica ou l'Art nègre (Les statues meurent aussi, 1953).
Le titre de son nouveau documentaire, fait référence au décret du 7 décembre 1941, signé par le maréchal Keitel, qui ordonne que tous les déportés et prisonniers qui représentent une menace pour le Reich soient éliminés sans bruit, dans la nuit et le brouillard. Ces personnes sont désignées sous le sigle NN (« Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard en allemand).
Le film Nuit et Brouillard, d'une durée de 34 minutes, sort en 1955. Sa violence maîtrisée fait immédiatement sensation et lui vaut d'être présenté en marge du Festival de Cannes 1956.
Tout en dénonçant l'univers concentrationnaire, il omet cependant de faire la différence entre les camps de déportation, destinés aux opposants, comme il s'en trouve aussi en URSS et dans bien d'autres pays, et les camps d'extermination, destinés aux Juifs et Tziganes et caractéristiques du génocide... C'est que simplement, cette distinction n'est encore perçue que par quelques rares historiens.
La spécificité du génocide va peu à peu apparaître au grand jour, sans que s'éveille pour autant l'intérêt du public.
Léon Poliakov publie en France en 1951 le Bréviaire de la haine (Le IIIe Reich et les juifs) où tout est dit du génocide. L'écrivain Robert Merle livre de son côté une biographie à peine romancée de Rudolf Hoess, le commandant d'Auschwitz : La mort est mon métier (1952).
Un rescapé des camps, Simon Wiesenthal, réunit dans l'indifférence générale une abondante documentation sur les criminels nazis survivants afin que justice soit rendue.
Mais l'État d'Israël relaye son action et enlève à Buenos Aires Adolf Eichmann. Avec le procès en 1961, à Tel Aviv, de cet acteur majeur de la Solution finale, l'opinion occidentale commence enfin à prendre conscience de la portée de celle-ci. Pourtant, rien n'est encore acquis :
– En 1963, la Shoah est instrumentalisée par un dramaturge autrichien, Rolf Hochhuth, dans sa pièce Le Vicaire, pour casser l'image du pape Pie XII et de l'Église catholique.
– La même année, le chanteur Jean Ferrat met en chanson le film Nuit et Brouillardd'Alain Resnais :
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ».
Hymne intemporel à la liberté, à la résistance et à l'humanité souffrante ; superbe mais erroné ! Comme Alain Resnais, Jean Ferrat, fils d'un artisan juif déporté à Auschwitz, assimile les Juifs à des résistants (Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux). À l'image de ses contemporains des années 1960, il cultive le mythe d'un nazisme opposé d'égale façon à l'ensemble des hommes de bonne volonté (y compris les fidèles de Vichnou, dont on ne sache pas qu'ils aient été persécutés par les nazis !).
En définitive, c'est seulement dans les années 1970 que va apparaître la spécificité de la Shoah, en Europe et en Amérique. Cette prise de conscience prend corps au cinéma et à la télévision, notamment avec la série américaine Holocaust en 1978... Elle trouve son aboutissement dans le document-fleuve de Claude Lanzmann, Shoah (1985). Ainsi se construit notre représentation de l'Histoire.
Méfions-nous de la tentation de refaire l'Histoire après coup et de juger nos aïeux.
Des drames plus récents devraient nous ramener à une grande humilité... Songeons à ce que diront nos enfants quand ils réexamineront notre attitude face aux horreurs du génocide rwandais (1994), de la guerre en Yougoslavie (1992-1996) ou encore face à la collusion entre les groupes pétroliers (TotalFinaElf...) et les régimes criminels d'Afrique (Soudan, Congo, Nigéria, Angola).
Rappelons-nous par exemple comment, en 1994, la France s'abrita derrière l'ONU pour ne rien faire quand des Hutus massacrèrent leurs compatriotes à la machette, sous les yeux des officiers français chargés d'assister le gouvernement du Rwanda... alors qu'en 1978, il n'avait fallu que quelques heures au président de la République française Valéry Giscard d'Estaing pour envoyer des paras à Kolwezi, au coeur de l'Afrique. Sans s'embarrasser d'arguties diplomatiques, ces hommes allaient sauver une poignée de Blancs menacés par la soldatesque locale.
Source:Herodote
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HISTOIRE:LE PLAN D'EXTERMINATION DES NOIRS DE PW BOTHA
Ce discours a été fait par Pieter Willem Botha, président sud-africain, en 1985 à son cabinet. Le discours a été repris pour la 1ère fois par le journaliste David G Mailu pour le Sunday Times en Afrique du Sud et a été attesté, notamment par l’Université de Mount Holyoke aux Etats Unis.
"Pretoria a été faite par l’esprit blanc pour l’homme blanc. Nous ne sommes pas obligés encore moins ne devons nous essayer de prouver à qui que ce soit et aux Noirs que nous sommes un peuple supérieur. Nous l’avons démontré aux Noirs de milles et une façon.
La République d’Afrique du Sud que nous connaissons aujourd’hui n’a pas été créé par la pensée. Nous l’avons créé avec notre intelligence, notre sueur et notre sang. Y a-t-il eu des afrikaners (blancs sud-africains) qui ont essayé d’éliminer les aborigènes australiens ? Y a-t-il des afrikaners qui discrimine les Noirs et les appelle nègres aux Etats Unis ? Y a-t-il eu des afrikaners qui ont commencé l’esclavage ? Où l’homme noir est-il apprécié ? Le Canada, la France, la Russie et le Japon font aussi de la discrimination. Alors pourquoi diable tant de bruit à propos de nous ? Pourquoi 2 poids 2 mesures ? J’essaie simplement de vous prouver à tous qu’il n’y a rien d’inhabituel que nous faisons que les soit-disant « mondes civilisés » ne font pas.
Nous sommes simplement un peuple honnête qui disons fort une philosophie claire de comment nous voulons vivre notre propre vie blanche.
Nous ne prétendons pas comme les autres Blancs que nous aimons les Noirs. Le fait que les Noirs ressemblent à des humains et agissent comme des humains ne les rend pas nécessairement des êtres humains sensibles. Les hérissons ne sont pas des porcs-épics et les lézards ne sont pas des crocodiles simplement parce qu’ils se ressemblent. Si Dieu voulait que nous soyons égaux aux Noirs, il nous aurait tous créé avec la même couleur et la même intelligence. Mais il nous a créés différemment : Blancs, Noirs, Jaunes, dominants et dominés.
Intellectuellement, nous sommes supérieurs aux Noirs. Cela a été prouvé au-delà de tout doute raisonnable depuis des années.
Je pense que l’afrikaner est un homme honnête craignant Dieu, qui a démontré de manière pratique la bonne façon d’être. Cependant, il est rassurant de savoir que derrière les portes closes, l’Europe, l’Amérique, le Canada, l’Australie et tous les autres sont derrière nous en dépit de ce qu’ils disent. Pour des raisons diplomatiques, nous savons quel langage doit être utilisé et où. La preuve camarades, y a-t-il un d’entre vous qui connaisse un pays blanc sans investissement ou intérêt en Afrique du Sud ?
Qui achète notre or ? Qui achète nos diamants ? Qui commerce avec nous ? Qui nous aide à développer l’arme nucléaire ? La vérité est que nous sommes eux et ils sont nous, un seul peuple. C’est un grand secret. La force de notre économie repose sur l’Amérique, la Grande Bretagne et l’Allemagne.
Il est par conséquent de notre forte conviction que le Noir est la matière première de l’homme blanc. Alors frères et sœurs, joignons nos mains pour lutter contre le diable noir. J’en appelle à tous les afrikaners à développer tout moyen créatif pour aider à cette guerre. Dieu ne peut certainement pas abandonner son peuple que nous sommes. Jusqu’ici chacun de nous a constaté que les Noirs ne peuvent pas se diriger eux même. Donnez-leur des armes, ils se tuent les uns les autres.
Ils ne sont bons à rien d’autre que faire du bruit, danser, épouser plusieurs femmes et se livrer au sexe. Acceptons tous que l’homme Noir est le symbole de la pauvreté, de l’infériorité mentale, de la paresse et de l’incompétence émotionnelle. Cela est-il plausible ? Que l’homme Blanc soit par conséquent créé pour diriger l’homme Noir ? Pensez à ce qui arriverait si un jour vous vous réveillez et que sur le trône s’asseyait un Kaffir (nègre).
D’où nous avons de bonnes raison de laissez tous les Mandela rôtir en prison, et je pense que nous devons être félicités pour les avoir maintenus en vie alors que nous avons en main de quoi les finir. Je souhaite vous annoncer un nombre de stratégies qui devraient être mis en place pour détruire ce bug Noir.
- Nous devons faire usage d’armes chimiques.
- La première priorité est que nous ne devons plus permettre l’augmentation de la population noire sinon nous serons étouffés très bientôt.
- J’ai des nouvelles excitantes, nos scientifiques ont découvert un truc efficace. J’envois plus de chercheurs sur le terrain pour identifier autant de lieux possibles où les armes chimiques pourraient être employées pour combattre toute autre augmentation future de la population.
- L’hôpital est un endroit stratégique par exemple et devrait être utilisé. Son système d’approvisionnement en nourriture devrait être utilisé.
- Nous avons aussi développé des poisons qui tuent lentement et des destructeurs de fertilité humaine. Notre seule peur est dans le cas où ces trucs arriveraient entre leurs mains puisqu’ils peuvent commencer à les utiliser contre nous. Regardez juste tous les Noirs qui travaillent pour nous dans des travaux domestiques.
- Cependant, nous faisons du mieux que nous pouvons pour que ces trucs restent strictement entre nos mains. Deuxièmement beaucoup de Noirs sont vulnérables à la corruption. J’ai mis sur pied un fond spécial pour exploiter cela. La vielle tradition de diviser pour régner est toujours valable aujourd’hui.
Nos experts devraient travailler jour et nuit pour monter le Noir contre son frère. Son sens inférieur de la morale peut être exploité merveilleusement. Et ici nous avons une créature qui ne regarde pas l’avenir.
Nous avons besoin de le combattre avec des projections à long terme qu’il ne peut pas suspecter. Le Noir moyen ne planifie pas sa vie au-delà d’une année. Ce point, par exemple, doit être exploité. Mon département spécial travaille déjà 24/24 afin d’établir un plan d’opération à long terme.
J’envoie aussi une demande spéciale à toutes les mères afrikaners pour qu’elles doublent leur nombre d’enfants. Il serait nécessaire aussi de mettre sur pied une industrie avec une population en plein boom afin d’employer et de supporter les hommes et femmes complètement blancs qui produiraient des enfants pour la nation. Nous devons aussi investiguer les locations d’utérus comme moyen d’accélérer la croissance de notre population à travers les mères porteuses.
Pendant ce temps, nous devons passer à la vitesse supérieure et faire en sorte que les hommes noirs soient séparés de leurs femmes et se trouvent imposés des femmes mariées avec des enfants illégitimes.
J’ai un comité qui travaille à trouver des méthodes pour monter les Noirs les uns contre les autres et encourager les meurtres entre eux. Les cas de meurtre entre Noirs devraient être très faiblement punis de façon à les encourager.
Mes scientifiques ont découvert un médicament qui pourrait être introduit en contrebande dans leur bière pour entraîner un empoisonnement lent et une destruction de la fertilité. En travaillant sur les boissons et la fabrique de boissons pour Noirs, nous pourront promouvoir les voies de réduction de leur population. Nous ne pouvons pas utiliser de bombe atomique pour détruire les Noirs alors nous devons utiliser notre intelligence pour le faire. Une stratégie de rencontre personne par personne peut être dans ce sens très efficace.
Puisque nous savons que l’homme noir mourrait pour coucher avec une femme blanche, il y a ici une opportunité unique. Notre Brigade de Mercenaires du Sexe devrait se camoufler dans les rôles de militants anti-apartheid pendant qu’ils effectueraient leurs opérations secrètement en administrant le lent poison tueur et les destructeurs de fertilité à ces Noirs avec lesquels ils se sont liés d’amitié.
Nous modifions notre Brigade de Mercenaires du Sexe en introduisant des hommes blancs qui iraient avec la femme noire militante et toute autre femme noire vulnérable. Nous avons reçu un nouvel approvisionnement de prostitués d’Europe et d’Amérique qui sont désespérés et seront aptes à jouer ce rôle.
Mon dernier appel est que les actions des maternités hospitalières doivent être intensifiées. Nous ne payons pas ces gens pour aider à apporter des bébés noirs dans ce monde mais pour les éliminer au moment même de l’accouchement. Si ce département travaillait très efficacement, beaucoup pourrait être fait.
Mon gouvernement a mis sur pied un fond spécial pour construire plus d’hôpitaux et des cliniques afin de promouvoir ce programme. L’argent peut tout faire pour vous. Alors pendant que nous l’avons, nous devons l’utiliser au mieux. Pendant ce temps, mes concitoyens blancs aimés, ne prenez pas à cœur ce que le monde dit, et n’ayez pas honte d’être traités de racistes. Je n’en ai rien à faire d’être appelé l’architecte et le Roi de l’Apartheid. Je ne dois pas devenir un singe simplement parce que quelqu’un m’a traité de singe. Je resterais votre étoile brillante."
PW Botha
AFRO CONCEPT NEWS
LA BANDE NEO NAZIE DU NSU ET LES SERVICES DE RENSIGNEMENTS ALLEMANDS
La bande néo-nazie du NSU et les services de renseignement allemands
Le mardi 14 mai, l’acte d’accusation, long de trente-cinq pages, a été lu. La principale accusée, Beate Zschäpe l’est pour complicité dans tous les crimes commis par le NSU. Avec Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos qui se seraient suicidés pour ne pas être arrêtés, Zschäpe est accusée d’avoir joué un rôle dirigeant dans les activités du groupe néo-nazi qui, entre 2000 et 2007, a assassiné huit personnes d’origine turque, un petit commerçant d’origine grecque et une femme policier.
Pendant les mois qui ont précédé le procès, les débats ont fait rage quant à diverses questions de procédures et au comportement de la cour. Bien que ce procès soit le plus important ayant pour objet des meurtres racistes jamais tenu en Allemagne et que l’intérêt du public soit très fort – outre le procureur de la république, il y a près de quatre-vingt parties plaignantes venant des rangs des familles des victimes qui sont engagées dans ce procès – la Cour provinciale d’appel de Munich insista pour conduire le procès dans une petite salle de la cour.
Cela conduisit à une longue dispute sur la question de l’attribution du tout petit nombre de siéges disponibles pour les médias. Lors d’une première accréditation, la presse turque fut complètement exclue. Des journaux et des politiciens turcs ont protesté avec véhémence parce que huit des victimes du gang étaient originaires de Turquie.
La Cour constitutionnelle fédérale ayant par la suite enjoint au tribunal munichois de garantir « un nombre raisonnable de sièges aux représentants des médias étrangers, ayant des rapports particuliers avec les victimes des crimes… », le tribunal munichois a repoussé le début du procès et organisé l’attribution des places par tirage au sort. Cela a de nouveau conduit à des conflits parce que de petits journaux de province avaient obtenu des places alors que les principales agences de presse en avaient été privées.
Le report du procès et l’interruption d’une semaine qui s’ensuivit signifiaient des problèmes et des inconvénients supplémentaires pour les parties plaignantes et les familles des victimes dont beaucoup devaient à nouveau organiser un voyage et un hébergement onéreux afin de pouvoir participer au procès.
Les actions bureaucratiques et parfois provocantes de la cour furent qualifiées dans les médias d’« insensibles » et décrites comme manquant « d’instinct politique » ( Süddeutsche Zeitung ), mais ils représentent bien plus que cela. La tentative de prendre à tout prix une petite salle de tribunal est directement liée à la campagne menée pour minimiser l’importance politique du procès et d’ignorer le contexte des meurtres en série, avant tout l’implication des agences de l’Etat allemand dans le terrorisme d’extrême-droite.
Le président du tribunal, Manfred Götzl, a souligné a plusieurs reprises qu’il voulait limiter le procès à la question de la stricte responsabilité criminelle des cinq accusés. La question centrale de savoir comment il fut possible au groupe terroriste d’extrême-droite de mener sa campagne de meurtres contre les immigrés sous le nez de la police et des agences de renseignement ne devait pas être touchée à ce procès.
Il a cependant été confirmé que les agences de renseignement tant fédérales (BfV) que régionales (LfV), tout comme le contre-espionnage militaire (MAD) et la police du Land de Berlin, avaient placé au moins 24 indicateurs dans l’entourage immédiat du NSU.
Il est également connu que l’organisation d’extrême-droite de Thuringe «Thuringer Heimatschutz » dont est sorti le NSU dans les années 1990, a été montée par un informateur des services de renseignements, Tino Brandt, et que – selon un article du magazine Der Spiegel – elle a été financée par l’agence de renseignement de Thuringe à hauteur de centaines de milliers de marks.
Lorsque Halit Yozgat fut tué à l’âge de 21 ans dans un café Internet de la ville de Kassel en avril 2006, un employé de l’agence de renseignement de Hesse était présent sur la scène du crime et – selon l’article correspondant sur Wikipedia – a quitté le café quelques secondes seulement après le meurtre.
Les efforts entrepris pour passer sous silence le rôle des services secrets allemands et d ‘autres agences de l’Etat dans l’affaire du NSU montrent clairement que l’objet du procès est de camoufler plutôt que de révéler la vérité.
Même un examen superficiel des faits déjà connus sur les origines du NSU et sur les meurtres montre clairement qu’il existe des liens étroits entre les assassins et l’Etat allemand.
Début 1995, le MAD (contre-espionnage militaire) a essayé de recruter Uwe Mundlos comme employé et comme informateur. Selon ce service, Mundlos a décliné son offre. Puis, en 1997, le service de renseignement de Thuringe avait tant Mundlos que Böhnhardt sous sa surveillance au moment où ils achetaient des pièces capables de constituer une bombe.
Deux mois plus tard, la police mena une fouille dans un garage loué par Beate Zschäpe et y découvrit un atelier servant à faire des bombes ainsi que quatre bombes tuyau en état de fonctionner. Böhnhardt se trouvait dans le garage au moment de la fouille mais put disparaître sans problème.
Plus tard, il apparut que l’explosif destiné aux bombes tuyau, environ 1,4 kilogramme de TNT, avait été fourni par Thomas Starke, un ancien ami de Zschäpe. Starke était un agent infiltré du LKA (Office régional de police criminelle) du Land de Berlin.
Sous le titre « Le fournisseur d’explosif du NSU était un agent infiltré de la police berlinoise », le magazine Spiegel Online écrivait en septembre dernier que « le contact entre le LKA et la source S. » était de toute évidence très intensif. Starke a plus tard aidé le trio (Zschäpe, Mundlos, Böhnhardt) à chercher un appartement-refuge dans la ville de Chemnitz.
Une collaboration de Zschäpe avec les services de renseignement n’est pas avérée. En novembre 2011,Focus Online écrivait en se réclamant de la Leipziger Volkszeitung: « Des informations font état de ce que Beate Zschäpe a effectivement travaillé pour les services de renseignement du Land de Thuringe », ces informations provenant du LKA de Thuringe. Selon l’article, Zschäpe a fourni des informations sur les milieux d’extrême-droite et donc agi en tant qu’agent infiltré. En contrepartie elle a été protégée par les services de renseignement de Thuringe. Elle a durant cette période utilisé pas moins de cinq faux noms.
Le service secret de Thuringe a nié ces informations, admettant qu’il avait été en contact avec Zschäpe et qu’il avait envisagé de la recruter comme agent, mais cela n’avait pas été possible à cause de son instabilité et du fait qu’elle consommait de la drogue.
La situation reste peu claire, dû au refus des agences de renseignement de fournir des informations importantes. Immédiatement après avoir appris, en novembre 2011, les meurtres en série commis par le NSU, et encore par la suite, les responsables des services secrets ont détruit en masse des dossiers qui auraient pu faire la lumière sur les rapports entre la cellule terroriste et les autorités. Durant toute cette période on parla de décisions de routine, d’informations insuffisantes, de ‘pannes’ et d’‘erreurs’ regrettables dues à des gens qui ‘ne réfléchissent pas’.
Néanmoins, le comportement illégal des agences de sécurité était tellement évident que le président du BfV Heinz Fromm et les chefs du renseignement de quatre agences provinciales (Thuringe, Saxe, Saxe-Anhalt et Berlin) ont déjà été contraints à démissionner.
Malgré ces faits, personne dans les milieux politiques ni celui des média n’ose prononcer des conclusions qui sont évidentes : que les meurtres commis par le NSU ont eu lieu dans le contexte d’une collaboration étroite entre leurs auteurs et une partie de l’appareil de renseignement allemand.
Cet appareil soit soutient, soit couvre les milieux d’extrême-droite parce qu’il partage en grande partie l’idéologie. Les révélations ayant vu le jour jusqu’ici, ont déjà indiqué l’existence d’un Etat dans l’Etat, libre de tout contrôle parlementaire et poursuivant des objectifs racistes et d’extrême-droite.
En même temps, de tels liens ont une tradition dans les services secrets allemands. L’histoire toute entière de cette agence gigantesque, dont le personnel et les agents secrets se comptent par milliers et qui opère centralement et dans pas moins de seize agences régionales, est marquée par son passé droitier.
Fondé en 1950 par les Etats-Unis et leurs alliés dans le but d’en faire un instrument dans la Guerre froide, l’agence allemande de renseignement employait de nombreux anciens membres du régime nazi et de la Gestapo.
Lorsque le gouvernement de Konrad Adenauer (1949-1963) a pris le contrôle des services secrets, prenant le relais des alliés, il a nommé à leur tête un ancien nazi important, Hubert Schrübbers (CDU). Celui-ci avait servi le régime nazi en tant que membre des SA [organisation paramilitaire du parti nazi] et en tant que procureur général durant 17 ans. Selon Wikipedia, Schrübbers a alors recruté « un grand nombre d’anciens membres des SS et du SD [service de renseignement des nazis] à des postes en vue de l’agence. »
Le premier vice-président du BfV a été Ernst Brückner, un autre membre des SA. Brückner était aussi membre du NSDAP et à partir de 1941 il fut le chef de la sécurité policière à Tschenstochau, en Pologne occupée, où les Nazis ont commis certains de leurs pires crimes de guerre.
Ces traditions droitières, racistes et profondément antidémocratiques de l’appareil d’Etat allemand, qui suggère des liens étroits entre les membres du NSU et les agences de renseignement, doivent être tenues secrètes dans ce procès. C’est la seule conclusion qu’on puisse tirer de celui-ci jusque là.
WSWS
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CONSTANTIN LE PREMIER EMPEREUR ROMAIN QUI TRANSFORMA LE CHRISTIANISME EN RELIGION D'ETAT
Constantin le Grand (280 - 337)
Le premier empereur chrétien
Constantin 1er, issu d'une lignée de militaires de fortune, apparaît comme le plus important des empereurs romains, César et Auguste mis à part.
Trois siècles après eux, il a donné une nouvelle jeunesse à l'empire tout en le réorientant vers une religion nouvelle, le christianisme, et en faisant basculer son centre de gravité vers l'Orient de langue et de culture grecques.
Né à Naissus (aujourd'hui Niš, en Serbie), Constantin est le dernier d'une longue suite d'empereurs originaires d'Illyrie.
Ces hommes énergiques, militaires de modeste extraction, ont redressé le vieil empire à la fin du IIIe siècle, lorsqu'il était menacé par les premières attaques des Barbares. Ils ont fortifié les villes et renforcé les légions des frontières.
Constance Chlore, le père de Constantin, était césar dans la tétrarchie, un gouvernement à quatre institué par Dioclétien en 293. Il avait reçu en partage la Gaule, l'Espagne et la Bretagne et s'était établi à Trèves.
Son fils, né d'une concubine chrétienne,Hélène, témoigne de ses aptitudes de chef militaire. Après l'abdication volontaire des deux augustes (tétrarques principaux) Dioclétien et Maximien, il rejoint son père à York (Angleterre) et recueille son dernier soupir. Ses soldats le proclament alors auguste. Dans le même temps, à Rome, Maxence, fils de Maximien, est proclamé princeps par la garde prétorienne.
Comme la guerre éclate entre les héritiers des tétrarques, Constantin se lance avec ses armées sur Rome, traversant les Alpes au Mont-Genèvre. Il bouscule l'armée de Maxence au Pont Milvius, près de Rome, le 28 octobre 312. Maître incontesté de l'Occident, il convient avec Licinius, son dernier concurrent, d'un partage de l'empire. À lui l'Occident, à Licinius l'Orient.
Naissance de l'empire chrétien
Bon politique, Constantin 1er constate les progrès du christianisme. Il ne séduit encore qu'un dixième de la population de l'empire, surtout en Asie mineure et en Afrique du Nord, mais manifeste un dynamisme étonnant dans les villes. Lui-même se rallie à la nouvelle religion, avec la discrétion qui sied à sa fonction.
Renonçant à la politique de persécution de ses prédécesseurs, l'empereur prend le parti de s'appuyer sur la nouvelle religion pour consolider l'unité de l'empire. Le 13 juin 313, de concert avec son homologue d'Orient, Licinius, il publie à Milan un édit de tolérance qui lui rallie les chrétiens.
De façon prévisible, l'entente entre Licinius et Constantin ne dure pas. Dès l'année suivante, les deux hommes s'affrontent. La guerre prend un tour décisif en 324 avec la défaite de Licinius devant Andrinople puis à Chrysopolis. L'empire romain retrouve dès lors son unité sous l'autorité de Constantin.
Devant le succès de la doctrine du prêtre Arius, Constantin s'inquiète d'un schisme qui remettrait en question l'unité de l'empire. Il convoque lui-même unconcile oecuménique à Nicée en 325 pour apaiser les esprits. À la suite de la condamnation de l'arianisme par le concile, l'empereur ordonne l'exil d'Arius. Il inaugure ainsi le césaropapisme, une pratique de gouvernement qui se caractérise par la confusion des affaires séculières et des affaires religieuses entre les mains du souverain.
En-dehors de la légitimation du christianisme, la principale oeuvre de Constantin reste la fondation de Constantinople en 330, en vue de remplacer Rome comme capitale de l'empire. Il s'ensuivra à la fin du siècle
Après que Constantin a affronté Maxence à l'entrée de Rome, une légende tardive veut qu'il ait été guéri de la lèpre et converti à la foi chrétienne par le pape Sylvestre 1er, évêque de Rome.
Constantin, pour manifester sa reconnaissance, serait allé à la rencontre du pape et, humblement, aurait guidé son cheval par les rênes. Ensuite, il aurait fait don au pape des territoires environnant Rome.
Cette décrétale dite «donation de Constantin» a été opportunément exhibée par les conseillers de Pépin le Bref, au VIIIe siècle, pour justifier les prétentions du souverain pontife, sur l'exarchat de Ravenne, alors possession byzantine. On montra plus tard sans trop de difficultés qu'il s'agissait d'un faux de l'époque carolingienne.
SOURCE:HERODOTE.NET
Les Amis d'Hérodote
SCIENCE ARABE:LA CIVILISATION ARABO-MUSULMANE
Science arabe
«La civilisation arabo-musulmane n’a rien inventé»
«La civilisation arabo-musulmane n’a rien inventé» :
cette idée reçue remonte à la Renaissance et sera confortée au XIXe siècle...
Spécialiste du monde arabo-musulman, ancien journaliste auMonde et directeur honoraire du Centre d’études de l’Orient contemporain, Paul Balta réexamine ci-après une idée reçue sur la science arabe.
Son texte est tiré d'un essai publié par les éditions Le Cavalier Bleu en février 2011 : Islam & Coran, idées reçues sur l'histoire, les textes et les pratiques d'un milliard et demi de musulmans(collection Idées Reçues, 272 pages, 18 euros). Il a été écrit en collaboration avec Michel Cuypers et Geneviève Gobillot.
Histoire d’un préjugé
Au XVIe, alors que la civilisation arabo-musulmane est entrée en déclin, l’Europe prend l’ascendant et redécouvre son héritage gréco-romain ; elle doit bien admettre sa dette : la plupart des textes perdus pendant «l’âge des ténèbres» avaient été traduits en arabe par des savants syriens maîtrisant les deux langues ; mais on souligne leur chrétienté plutôt que leur arabité. Il est vrai que les bédouins d’Arabie des débuts de la conquête avaient des poètes mais pas de savants.
Au XIXe siècle, les tenants de la laïcité, dont de grands écrivains comme Ernest Renan et le positiviste Auguste Comte, critiquent l’obscurantisme des religions sur un fond d’antisémitisme ; or les Arabes sont aussi des sémites.
Partageant cette façon de voir, les orientalistes de l’époque minimisent les apports originaux de la civilisation arabo-islamique en expliquant qu’elle n’a été qu’une courroie de transmission de la science grecque et des savoirs indiens et persans.
Ce sont des spécialistes, notamment européens et arabes et le Pakistanais Abdus Salam (1926-1996), premier prix Nobel scientifique (physique, 1979) du monde musulman, qui rétabliront les faits dans la seconde moitié du XXe siècle.
En 1999, le prix Nobel de chimie a été décerné à l’Égyptien Ahmad Zuwail.
Les Arabes à la pointe de la modernité
Du VIIIe au XIIIe siècle, cette civilisation a été à la pointe de la modernité. Il y a certes eu un «miracle grec» dans l’Antiquité mais il y a eu aussi un «miracle arabe» au Haut Moyen Âge, celui des savants et des penseurs qui ont choisi de rédiger leurs travaux dans cette langue alors qu’ils étaient persans, berbères, andalous, juifs, etc. Ils ont exploré tous les domaines du savoir : astronomie, mathématiques, physique, chimie, médecine, philosophie, géographie, architecture, botanique, histoire.
Les Arabes, chrétiens d’abord, puis ceux convertis à l’islam, ont commencé par traduire les textes fondamentaux grecs, persans, indiens. Les conquérants arabes ont assimilé parallèlement les techniques et les savoirs des peuples conquis avant d’innover avec eux, puis seuls.
L’Américain George Sarton (1884-1956) a divisé sa monumentale Introduction à l’histoire des sciences (3 tomes, 1927-1948) en «époques» d’une durée d’un demi-siècle environ et a associé une «figure centrale» à chacune d’elles. Il constate : après les Égyptiens, les Grecs, les Alexandrins, les Romains, les Byzantins, Arabes et Persans viennent, en une succession ininterrompue, de 750 à 1100.
Citons-en quelques uns : Jabîr (vers 800), alchimiste arabe connu en Occident sous le nom de Gerber. Khawarizmi (780-850), inventeur de l’algèbre et des algorithmes. Râzi ou Rhazès (865-925), médecin persan, fondateur du premier hôpital à Bagdad.
Birouni (973-1050), né à Khwarezm, en Asie centrale, astronome, historien, géographe, mathématicien, auteur d’un célèbre Kitâb al-Hind,«Description de l’Inde» (1030).Avicenne (980-1037), né à Boukhara, philosophe, commentateur d’Aristote et médecin dont les traités ont été en usage dans les universités européennes jusqu’au XVIIe siècle. Omar Khayam (1047-1122), poète et mathématicien persan.
Pour sa part, Abdus Salam considère Ibn Haitham ou Al Hazen (965-1039) comme «un des plus grands physiciens de tous les temps» ; il souligne qu’il a formulé les lois de l’optique bien avant Roger Bacon (1212-1294) ainsi que la loi d’inertie qui deviendra la première loi du mouvement chez Newton (1642-1727).
Rappelons aussi que les chiffres arabes, de 1 à 9, que nous utilisons ont été inventés au Maghreb (leur graphie au Proche-Orient est indo-persane) et introduits dans l’Europe chrétienne par le moine Gerbert d’Aurillac lorsqu’il est devenu pape, en 999, sous le nom de Sylvestre II ; il les avait découverts au cours d’une mission secrète à Cordoue.
Le zéro, d’origine indienne, traduit en arabe par as-sifr (qui donne cephirum, zefero, en italien et zéro, en français) ne sera introduit qu’au XIIe siècle. La numération décimale représente un progrès considérable par rapport à celle des Romains qui était jusqu’alors en usage en Europe. Illustration : CCCXXXIII s’écrit, grâce aux Arabes, 333 ! Les unités, les dizaines et les centaines permettent ainsi des calculs plus complexes et plus rapides.
Ce n’est qu’à partir du XIIe siècle, souligne Sarton, qu’apparaissent les premiers savants européens. Toutefois, pendant encore deux siècles et demi, l’apport des hommes de l’islam sera considérable et contribuera à masquer le déclin qui a commencé au XIIe siècle, comme on le verra. Citons les plus grands, tels Averroès (1126-1198), philosophe andalou et commentateur d’Aristote (comme Avicenne). Maïmonide (1135-1204), théologien et médecin juif andalou.
Ibn Battûta (1304-1377), géographe et voyageur marocain qui vaut bien Marco Polo(1254-1324). Ibn Khaldoun (1332-1406), né à Tunis, ancêtre de la sociologie et historien au sens moderne du terme alors qu’il n’y avait à l’époque que des chroniqueurs sur les deux rives de la Méditerranée.
Sans tous ces apports, la Renaissance européenne n’aurait pas été ce qu’elle fut ou aurait été plus tardive. L’origine arabe de nombre de mots des langues européennes témoigne aussi de cette influence.
Partis du désert, les nomades se sont enracinés et sont devenus de grands bâtisseurs de villes ; ils en ont fondé environ deux cents. Au début de la conquête, ils n’avaient pas d’architectes et avaient dû recourir aux Byzantins pour édifier leurs premiers monuments, notamment la mosquée d’Omar ou Dôme du Rocher à Jérusalem (688-692).
Pourtant, dès le milieu du VIIIe siècle, les Arabes et les peuples sédentaires convertis ont élaboré un art original très caractéristique dont témoignent déjà la grande mosquée de Damas (706-715) et celle de Cordoue (785-800). L’architecture est assez dépouillée mais la décoration, qui bannit la représentation figurée et privilégie l’abstraction, l’arabesque, la calligraphie, est déployée à profusion.
La civilisation arabo-islamique a également contribué à transformer le paysage méditerranéen en y acclimatant des espèces apportées d’Asie : l’oranger, le pêcher, le prunier, l’abricotier, les cucurbitacées (pastèques, melons, courges).
Influencés par les Jardins suspendus de Babylone, une des Sept merveilles du monde, les musulmans ont introduit chez les soeurs latines la culture en terrasse et des systèmes d’irrigation et de répartition de l’eau dont plusieurs sont toujours en usage en Espagne.
De même, au Moyen Âge, les Arabes après s’être inspirés des traditions culinaires gréco-byzantines, persanes et turques, ont développé un art culinaire complexe et raffiné qui a influencé les cuisines et la diététique de la rive nord.
Il faut citer, à ce propos, Ziryab (789-857), arbitre des élégances et du bon goût. Originaire de Bagdad, il vécut à Cordoue. C’est lui qui a introduit la mode saisonnière (étoffes légères de couleurs vives au printemps, vêtements blancs l’été, manteaux et toques de fourrure l’hiver), créé un institut de beauté d’une étonnante modernité, fixé l’ordonnance des repas - entrée, plat principal, desserts - remplacé le gobelet d’or ou d’argent par le verre à pied tel que nous le connaissons, rétabli la tradition du banquet.
Un déclin bien réel
Dès lors, quelles sont les causes du déclin qui, à son tour, a donné naissance à une idée reçue en grande partie fondée ? Les causes géopolitiques et économiques sont indéniables : déferlement des Mongols et prise de Bagdad (1258), montée en puissance de Venise, Gênes, Lisbonne qui ouvrent de nouvelles voies commerciales terrestres et maritimes. Mais la cause principale est interne : l’empire abbasside est déchiré par des conflits, menacé par la rébellion chiite et agité par l’effervescence intellectuelle.
En 1019 (409 de l’hégire), le calife de Bagdad, Al Qadir, prend une décision politique en utilisant la religion : il fait lire au palais puis dans les mosquées une profession de foi appelée Risâla al-qâdiriya, «l’Épître de Qadir», dans laquelle il condamne la doctrine du «Coran créé», interdit les exégèses et fixe le credo officiel. Il «ferme la porte de l’ijtihad» (effort de recherche personnel), selon l’expression en usage chez les musulmans. Il tue ainsi l’esprit critique et encourage le taqlid, «l’imitation servile», au détriment de l’innovation.
Commentant cette décision dont les conséquences se font sentir jusqu’à nos jours, un grand savant, Al Ghazali écrit en 1100, dansLa Renaissance des sciences religieuses : «En vérité c’est un crime douloureux que commet contre la religion l’homme qui s’imagine que la défense de l’islam passe par le refus des sciences mathématiques». Depuis, nombre de réformateurs s’efforcent de «rouvrir la porte de l’ijtihad».
Un des plus graves problèmes qui continuent à se poser dans la plupart des pays musulmans est celui de l’enseignement, inspiré par la méthode coranique et fondé sur l’apprentissage par cœur. En outre, le niveau est faible. Pour les seuls pays arabes, en moyenne, 50% des femmes et 30% des hommes étaient analphabètes en 2005.
Établi à la fin des années 1990, un rapport de l’ALECSO, Organisation de la Ligue Arabe pour l’Éducation, la Culture et les Sciences, soulignait : «Les programmes d’éducation, dans de nombreux cas, ne correspondent ni aux besoins de la société arabe, ni aux exigences du développement. De même, ils ne conduisent pas à la formation de l’esprit critique, scientifique et démocratique».
Depuis, la situation ne s’est guère améliorée. Le deuxième rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) sur le monde arabe, tire la sonnette d’alarme. Rédigé par des intellectuels arabes et publié en 2004, il relève de«grands déficits» et dresse une longue liste des retards, notamment : accumulation médiocre des connaissances, faiblesse des capacités d'analyse, de l'esprit créatif, de l'ouverture sur le monde, de la recherche fondamentale. Il recommande donc de renouer enfin avec l’esprit de «l’âge d’or» pour retrouver la modernité perdue.
SODOMITES ET ZOOPHILES;CES BOUGRES D'HERETIQUES
Sodomites et zoophiles, ces bougres d'hérétiques
Du Moyen Age à la Révolution, ces deux formes de sexualité ont eu une histoire pénale commune. Et restent amalgamées par certains anti-mariage pour tous.
«Qui pourra délégitimer la zoophilie, la polyandrie, au nom du sacro-saint amour ?» se demande l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France, dans un communiqué. «Et ça peut donner des choses très bizarres, comme le mariage avec un animal», s’inquiète un manifestant lors de la marche «Non à l’homofolie», organisée contre le mariage pour tous. Polygamie, polyandrie, pédophilie, inceste, les institutions religieuses n’hésitent pas à agiter de multiples chiffons rouges pour s’opposer au projet de loi du gouvernement.
L’un des arguments récurrent de certains opposants au mariage pour tous, c’est que le projet de loi serait la porte ouverte à l’autorisation de la zoophilie. A première vue, ce propos n’a aucun sens. Pourtant, quand on se penche de plus près sur l’homosexualité et la zoophile, on se rend compte que les deux pratiques ont un lien : elles partagent une histoire répressive commune.
En France, les «sévices de nature sexuelle» sur les animaux sont interdits depuis 2004. Les condamnations sont rares, puisqu’il faut prouver que l’animal a été maltraité et l’affaire est légèrement compliquée à traiter en l’absence de de flagrant délit. En Allemagne,une loi pour pénaliser cette pratique devrait être votée prochainement.
Code pénal de 1791
Pourtant, la zoophilie n’a pas toujours été pénalement réprimée. Dans l’Hexagone, le crime de bestialité avait disparu avec le premier code pénal de 1791. En même temps que celui de... sodomie. Dans un souci révolutionnaire d’accorder de nouvelles libertés, on juge que ces actes ne nuisent pas à la société. En revanche, si l’on remonte un peu plus loin dans le temps, à travers les ordonnances royales ou les jugements locaux, les deux pratiques ont souvent été associées, voire confondues.
Le Lévitique, dans l’Ancien Testament, prévient : «Vous ne devez pas avoir de relation avec une bête, cela vous rendrait impurs ; de même, aucune femme ne doit s’accoupler à un animal ; c’est de la perversion.» Or, «la loi hébraïque fut à l’origine des pénalités romaines et germaniques qui châtièrent les actes de bestialité et qui restèrent en vigueur jusqu'à la fin du XVIIIe siècle», raconte le Dr Ludovico Hernandez dans les Procès de bestialité aux XVIe et XVIIe siècles. Un ouvrage oublié en 1920, sous pseudonyme, par les écrivains Louis Perceau et Fernand Fleuret, qui se sont plongés dans les archives judiciaires de la zoophilie. On se rend compte alors qu’elle marche souvent de pair avec l’homosexualité.
Le 19 août 1623, Toussaint Boudier est «accusé d’avoir connu charnellement et contre-nature plusieurs personnes, et encore de copulation et habitation détestable avec une asnesse». On lui reproche notamment d’avoir commis un «acte de sodomie» sur Léopold Jean Bougeran. C’est la famille de la victime, dont on ignore l’âge, qui a porté plainte. L’affaire avec l’ânesse n’est que peu évoquée. Dans le rendu du jugement, on considère que la bestialité est un fait certain. Toussaint Boudier est condamné à être pendu tandis que l’animal est brûlé. «Les procès concernaient aussi les animaux "complices", qui généralement subissaient une peine semblable à celle du coupable», précise l’avocat Emmanuel Pierrat dans le Sexe et la Loi.
Pendu pour sodomie et bestialité
Le Dr Ludovico Hernandez remarque que «la coutume judiciaire était de confondre sodomie et bestialité, comme si les antiques coupables des trois villes de la Bible [Sodome, Gomorrhe et Babylone, ndlr] eussent été indistinctement adonnés aux deux vices qui passent pour les plus monstrueux». D’autant qu’à l’origine, le terme de sodomie ne désigne pas seulement la pénétration anale. L’historienne Florence Tamagne note que,«même si du Moyen Age au XVIIIe siècle des homosexuels en furent victimes, les lois sur la sodomie pouvaient s’appliquer à des relations hétérosexuelles, à la bestialité et même de manière beaucoup plus vague à l’hérésie et à la trahison»1.
Mais l’historien Thierry Pastorello ajoute qu’au XVIIIe siècle «il y a un glissement dans l’emploi du terme de sodomie et sodomite. En effet, ce vocable finit par désigner ce que nous appelons aujourd’hui un homosexuel masculin»2. Il rappelle que «ce terme est chargé de symbole, celui de la destruction de la ville de Sodome»3. Dans l’imaginaire populaire, les homosexuels concentrent ainsi tous les vices, dont la zoophilie.
En 1532, sous Charles Quint, la Lex Carolina règle la procédure criminelle dans l’Empire romain germanique et va rester en vigueur pendant près de trois cents ans. Dans un paragraphe commun, elle met sur le même plan les relations sexuelles entre les hommes et celles avec un animal. En allemand, le terme de «Sodomie» désigne encore aujourd’hui des relations zoophiles.
Les bougres, ces «hérétiques homosexuels»
Dans le monde anglo-saxon, l’histoire est semblable. Aux Etats-Unis, même si la loi a été déclarée non constitutionnelle par la Cour suprême en juin 2003, l’Etat de Virginie estime toujours dans la même phrase que «si une personne connaît charnellement n’importe quel animal, ou connaît charnellement n’importe quel homme ou femme par l’anus ou par et avec la bouche», ce sont des «crimes contre-nature». Ces «sodomy laws» sont restées en vigueur pendant des dizaines d’années dans de nombreux Etats américains, influencés par la pruderie du grand frère anglais.
Outre-Manche, en 1553, sous le règne d’Henri VIII, le Buggery Act,promulgué par le Parlement, regroupe sous le terme de «buggery» - «bougrerie» en bon français - la sodomie et la bestialité. Cette définition, sous différentes formes, dure jusqu’au début du XIXesiècle. «Chaque personne qui a commis le crime de sodomie, que cela soit avec un homme ou avec un animal, et a été déclarée coupable, sera exécutée», juge-t-on en 1821.
Le mot «bougrerie» renvoie au vieux français «bogre» qui signifie «hérétique» et «débauché». Il est issu du bas-latin bulgarus qui désigne les Bulgares. A partir du Xe sicèle, ils sont vilipendés par Rome pour avoir adopté une nouvelle doctrine, le Bogomilisme. Considérés comme des chrétiens hétérodoxes, ils rejetaient les princes, l’Eglise et le mariage. Durement réprimés car ils remettaient en cause l’ordre naturel de la société et de la famille, ils ont été accusés d’homosexualité et de sodomie pour être discrédités. En France aussi, les juges utilisaient ce terme. En 1550, Jacques Gion, accusé du crime de sodomie avec une vache, est coupable de «bougrerie». Pour l'anecdote, le «roi des Bulgares» dans Candide de Voltaire est une référence au Prusse Frédéric II et à son homosexualité.
Certains arguments des anti-mariage pour tous renvoient décidément à de bien vieux modes de pensée.
1, 2 et 3. L’abolition du crime de sodomie en 1791 : un long processus social, répressif et pénal, de Thierry Pastorello, paru dans la revue Cahiers d’histoire revue d’histoire critique.
PARTIE II
Face à l’interdiction de la zoophilie, Kiok défend ses amours chiennes
Le Bild Zeitung a publié leur photo :
Michael Kiok, assis sur une voie de chemin de fer, regarde dans les yeux sa partenaire - Cessy, une bergère allemande de 8 ans. Outre-Rhin, ces deux-là sont devenus le symbole d’un combat singulier.
Michael Kiok, bibliothécaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à l’ouest du pays, est le président de Zeta, une organisation menacée, plaidant pour le libre épanouissement des zoophiles.
Des gens «qui se livrent à toutes formes de relations sexuelles avec des animaux, leur imposant un comportement contraire à leur nature», insiste Hans-Michael Goldmann, spécialiste de la protection animale au sein du parti libéral FDP, allié à la CDU d’Angela Merkel.
La semaine dernière, le gouvernement a présenté un projet de loi interdisant la zoophilie, qui deviendrait passible d’une amende de 25 000 euros. En Allemagne, cette décision a donné lieu à un débat sur l’ampleur du phénomène.
Les activistes des associations de protection des animaux estiment à 2 millions le nombre de zoophiles Outre-Rhin. 100 000, tout au plus, leur rétorque Michael Kiok, amoureux des chiens et des chevaux qui a ouvertement déclaré son penchant en 1995.
Jusqu’à présent, les zoophiles et leurs compagnons à quatre pattes vivaient dans une relative liberté. Depuis le mouvement contestataire de 68, l’Allemagne a connu une période de grande indulgence sexuelle :
pédophilie et zoophilie y sont plus ou moins tolérées, au nom de la liberté des enfants et des animaux de vivre une «sexualité épanouie». En 1969, la zoophilie est même dépénalisée, «à condition qu’aucune souffrance ne soit imposée aux animaux».
Un article du code civil, qui punissait toute personne se livrant à des actes à caractère sexuel avec des animaux, est alors purement et simplement supprimé.
L’interdiction de la zoophilie fait partie d’une série de mesures visant à renforcer la protection animale en Allemagne, en conformité avec une directive européenne.
Le projet de loi entend également instituer un «usage responsable»de certaines pratiques courantes dans l’élevage, comme la castration des porcins et le marquage des chevaux sans anesthésie.
«C’est un pas considérable pour la protection des animaux», se félicite la très conservatrice et agricole CSU bavaroise.
Michael Kiok reste pour sa part persuadé que, «derrière la défense des animaux, se cache en fait un retour à la morale et à l’intolérance». Son organisation entend porter plainte contre le texte.
SOURCE:next.liberation.fr
L'HOMME LE PLUS PUISSANT DU MONDE; HU JINTAO!
Hu Jintao (1942 - )
L'«homme le plus puissant du monde»
Le magazine Forbes l'a désigné à l'automne 2010 comme l'«homme le plus puissant du monde», devant Barack Obama...
Après Mao Zedong, Deng Xiaoping et Jiang Zemin, l'imperturbable Hu Jintao est emblématique d'une quatrième génération de dirigeants chinois, qui n'a pas connu la Révolution et entretient un rapport plus lâche à l'idéologie.
Hu Jintao a été élu secrétaire général duParti Communiste chinois lors du XXVIe Congrès, en novembre 2002.
Il est devenu président de la République populaire de Chine en mars 2003, en remplacement de Jiang Zemin, avec Wen Jiabao en qualité de Premier ministre.
Il est également chef de l'Armée populaire de Chine depuis septembre 2004 et a été réélu à la présidence de la République en 2008 pour un deuxième mandat de cinq ans.
Un rejeton du maoïsme
Né en décembre 1942 dans la province de l'Anhui, à l'ouest de Shangai, Hu Jintao est avant tout un technocrate, qui obtient un diplôme d'ingénieur à l'université de Pékin, spécialité hydraulique. Mais plutôt que de construire des barrages, il entame une carrière au sein de Parti en tant que répétiteur en marxisme-léninisme et membre de la Ligue de la jeunesse.
Advient la Révolution culturelle, qui vaut à cet intellectuel un séjour de «rééducation»de deux ans dans la province pauvre du Gansu. Il y rencontre Wen Jiabao, destiné à devenir son Premier ministre.
Revenu à la vie urbaine, Hu Jintao devient en 1982, à 39 ans, le plus jeune membre du comité central du Parti. Toute une jeune génération de technocrates formés à l'étranger garnit alors les rangs de la bureaucratie.
Hu Jintao s'appuie sur elle pour monter les échelon du pouvoir.
Il prend la tête de la Ligue de la jeunesse communiste, avant de devenir le plus jeune secrétaire général de province, dans celle, déshéritée, du Guizhou. Il est ensuite dépêché pour quatre ans au Tibet, une autre province excentrée, rurale et peuplée de minorités ethniques. En réprimant une rébellion, il gagne, pour ses partisans, une réputation du dirigeant à poigne et pour ses détracteurs le surnom de «boucher de Lhassa».
Suscitant l'intérêt de Deng Xiaoping, il fait son entrée au Politburo du PCC, où il côtoie de nombreux collaborateurs conservateurs de Jiang Zemin, originaires de Shanghai. Il parvient rapidement à nommer de jeunes technocrates et des collaborateurs de la Ligue de la Jeunesse dans les provinces comme au gouvernement central.
Ainsi se constituent les deux clans qui rythment depuis lors la vie interne du PCC :
le«clan des Shanghaïens» autour de Jiang Zemin, soucieux avant tout de développement économique ; le «clan des tuanpai» ou «jeunesses communistes», autour de Hu Jintao, avec une préoccupation sociale plus marquée.
Quelques années plus tard, la transition entre Jiang Zemin et Hu Jintao se joue de façon très fluide. Hu Jintao devient secrétaire général du Parti en 2002, puis président de la République populaire en 2003, avant de récupérer en mars 2005 la tête de la Commission militaire centrale.
Respectueux du principe édicté par Deng Xiaoping, Jiang Zemin se retire paisiblement de la scène. C'est une première dans l'Histoire de la Chine populaire.
La «société harmonieuse» de Hu Jintao
Alors que Jiang Zemin s'était surtout concentré sur le développement des villes et des zones côtières chinoises, Hu Jintao se focalise sur l'intérieur du pays, se fixant pour objectif la réduction des disparités entre Chinois urbains et ruraux.
À la fin des années 1990, la Chine est en effet confrontée à un nouveau problème : l'augmentation de la population migrante intérieure, alors qu'à l'époque maoïste, les paysans étaient «attachés» à un village et subissaient des restrictions de mobilité.
Hu Jintao allège les impôts qui pèsent sur les paysans et subventionne l'éducation dans les zones rurales. Il mène campagne pour une «société harmonieuse», basée sur les valeurs traditionnelles du confucianisme, l'équilibre et la modération, mais en même temps, il n'hésite pas à faire taire les voix qui dénoncent le désespoir sévissant dans les campagnes.
Plus généralement, il renforce le contrôle du Parti sur internet, qui est devenu un espace de débat sous son prédécesseur Jiang Zemin. Cyber-dissidents et intellectuelles indépendants, comme Liu Xiabao, prix Nobel de la Paix 2010, sont jetés en prison.
Sous Hu Jintao, le pouvoir central se renforce également au détriment des régions.
Peu enclin aux réformes politiques, le président a souligné lors du 50e anniversaire du Parti que la Chine ne comptait pas imiter les institutions occidentales. Cela ne l'empêche pas d'oeuvrer pour la rationalisation de l'administration chinoise et de lutter contre la corruption, afin de maintenir la légitimité du Parti-État.
Parallèlement, Hu Jintao n'hésite pas à jouer la carte nationaliste pour mobiliser les foules, par exemple face au Japon, accusé de continuer à honorer les criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il refuse aussi toute concession face à Taïwan, notamment à travers la loi anti-sécession adoptée en 2005.
Le président Hu Jintao peut se féliciter d'avoir guidé la Chine populaire à un moment-clé de son redressement, après deux siècles d'éclipse. Il a poursuivi l'intégration à la communauté internationale, entamée sous Jiang Zemin, en faisant entrer la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) le 11 décembre 2001.
Les Jeux Olympiques de Pékin, ouverts le 8 août 2008, ont témoigné à la face du monde, du spectaculaire réveil de la Chine. En 2010, le pays a dépassé le Japon en richesse globale, devenant la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, avec une chance sérieuse de rattraper ceux-ci d'ici 2025.
Assumant cette puissance nouvelle, Hu Jintao a fait en 2009 la tournée des capitales africaines, en vue de garantir l'approvisionnement de la Chine en matières premières, pétrole et produits agricoles de base. En contrepartie, la Chine inonde l'Afrique de ses produits manufacturés, tuant au passage les embryons d'industrie locale. En 2010, le président chinois a fait la tournée des «canards boiteux» de l'Union européenne, notamment Athènes, Paris et Lisbonne, pour négocier des prêts ou des achats de technologie.
À l'issue de son deuxième mandat, en novembre 2012, Hu Jintao doit céder ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste chinois, président de la République et président de la Commission centrale militaire à son vice-président, Xi Jinping...
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LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS
Le Parti communiste chinois
Un Parti très peu «communiste»
Le Parti communiste chinois (PCC) a été fondé dans la discrétion en 1921 à Shanghai par une poignée de militants. Parmi les treize délégués de ce premier congrès figuraitMao Zedong.
Pragmatique, ce fils de paysan s'écarte très vite de la ligne marxiste-léniniste qui privilégie l'alliance avec la classe ouvrière. Dans un pays aussi profondément rural que la Chine, cette alliance imposée par Moscou s'avère vouée à l'échec et débouche sur une tragédie sanglante à Shanghai en 1927.
Mao, de son côté, taille un embron d'État communiste dans le Shaanxi, une province très pauvre du nord-ouest. Ses succès et son habileté manoeuvrière lui valent d'être élu à la tête du Comité central du parti en février 1935. Dès lors, mettant à profit l'occupation japonaise, il combat et élimine le parti nationaliste de son rival Tchang Kaï-chek, le Guomindang.
Le 1er octobre 1949, il proclame à Pékin l'avènement de la République populaire de Chine (RPC). Dès lors, le parti communiste va devenir la courroie de transmission du pouvoir central et quadriller le pays en étouffant impitoyablement toutes les oppositions extérieures.
Mais à l'intérieur même du Parti communiste se manifestent des tensions très violentes entre conservateurs (partisans d'une application stricte des principes communistes) et modernistes.
Pour mieux éliminer ces derniers, Mao déclenche en 1966 une très sanglante «révolution culturelle».
Les modernistes prennent leur revanche peu après la mort de Mao, dix ans plus tard, avec à leur tête Den Xiaoping.
Cet octogénaire né en 1904 modernise à marche forcée le pays. Il encourage l'investissement et l'initiative individuelle, tout en réprimant les velléités démocratiques.
Soucieux de la pérennité de son oeuvre, il se retire en 1993 après avoir installé son dauphin Jiang Zemin au secrétariat général du Parti et à la présidence de la République.
Il met en place par ailleurs des modalités pacifiques de sélection et de succession des dirigeants à la tête du Parti et de l'État pour en finir avec les anciennes luttes de palais à coup d'invectives, de procès et d'assassinats.
Théoriquement distincts comme dans tout régime constitutionnel, les partis politiques et l'État sont étroitement imbriqués. Ce sont en effet systématiquement des responsables du parti communiste qui sont désignés ou élus à la tête du gouvernement et des administrations.
Un parti de masse
Parti révolutionnaire devenu parti de gouvernement, le PCC est de loin le plus vaste parti politique au monde. Il regroupe en 2012 quatre-vingt millions de membres, soit 5% de la population chinoise. Si son idéologie est aujourd'hui plus nationaliste que communiste, son organisation pyramidale a très peu évolué depuis ses origines.
Le «centralisme démocratique» autorise théoriquement tout membre du Parti à débattre de n'importe quel sujet jusqu'à ce que les autorités centrales prennent une décision indiscutable.
Sous des dehors démocratiques, avec des élections à tous les niveaux, le Parti laisse en fait peu de place à l'expression des militants de base.
Les candidats aux postes de responsabilité sont cooptés par leurs pairs avant d'être présentés aux élections (cette démocratie de façade se retrouve peu ou prou dans certaines démocraties occidentales actuelles).
Selon la théorie des «trois représentations», adoptée sous Jiang Zemin et inscrite dans la Constitution en 2003, le Parti communiste chinois se doit de représenter à la fois les forces productives avancées du pays, la culture chinoise moderne et la masse du peuple.
Cette nouvelle base théorique a permis aux nouvelles élites d'adhérer au Parti. Intellectuels aisés et entrepreneurs privés constituent 70% des membres du parti en 2010, les ouvriers et paysans constituant le reste, alors que les proportions étaient inversées en 1980.
Aujourd'hui, on compte même des milliardaires au sein du parti unique...
Une façon de mettre ce parti au goût du jour, pour l'aider à survivre au XXIe siècle, après l'avertissement de juin 1989.
Cooptation des élites dirigeantes
Le Parti communiste chinois réunit tous les cinq ans un Congrès national, composé d'environ 2.000 délégués. Il revient à ceux-ci d'élire les 300 membres du Comité central.
Le Comité central élit à son tour le secrétaire général et les membres du Comité permanent du Bureau politique, censés prendre collectivement toutes les décisions importantes.
Ces hommes, au nombre de neuf depuis 2002, sont surnommés les «neuf saints» ou les «neuf empereurs», bien que n'appartenant pas au gouvernement de l'État.
Depuis la réforme de Deng Xiaoping, en 1992-1993, le secrétaire général du Parti est candidat (unique) à la Présidence de la République. Il est élu par les députés de l'assemblée législative, ou Assemblée nationale populaire, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
Le même personnage est appelé à se porter candidat à la présidence de la très puissante Commission centrale militaire, qui assure le maintien de l'ordre à l'intérieur comme à l'extérieur, ce qui lui donne un pouvoir très important, avec néanmoins le risque d'être destitué à tout moment par l'Assemblée nationale populaire.
Le Premier ministre, qui assiste le président de la République, est également élu par l'Assemblée nationale populaire parmi les «neuf saints» du Comité permanent.
Ces élections ne laissent aucune place au hasard. Ainsi, le candidat à la présidence de la République est automatiquement celui des «neuf saints» qui a été élu cinq ans plus tôt à la vice-présidence de la République, un strapontin sans pouvoir destiné seulement à le faire patienter.
La relève
Jiang Zemin, installé à la présidence de la République en 1993, a laissé son poste à Hu Jintao en 2003, à l'issue de ses deux mandats. Ce dernier s'apprête à passer la main à son tour à l'issue du XVIIIe Congrès du PCC, qui réunira 2000 délégués de toute la Chine à Pékin, à partir du 8 novembre 2012.
Sans surprise, il doit céder la fonction de secrétaire général du Parti communiste puis celle de président de la République à son vice-président, Xi Jinping.
Cet ingénieur né en 1953, marié en secondes noces à une chanteuse très populaire, serait attiré par le bouddhisme et, dit-on, non corrompu (une exception !).
C'est surtout le fils d'un ancien vice-premier ministre et compagnon de route de Mao, autrement dit un «taizi» ou«prince héritier», ce qui rappelle le passé impérial de la Chine et n'est pas pour plaire à tout le monde.
Dans le même temps, le Premier ministre Wen Jiabao, issu d'un milieu très pauvre mais dont la famille s'est considérablement enrichie sous sa protection, doit laisser la place à Li Keqiang, un juriste né en 1955, protégé de Hu Jintao, apparemment très soucieux de lutter contre la corruption des dirigeants locaux.
Prévus de longue date, ces changements et bien d'autres doivent renouveler la classe dirigeante chinoise à l'issue du XVIIIe Congrès.
Ils interviennent dans un climat quelque peu tendu. D'une part, la croissance économique est tombée aux alentours de 8% par an, ce qui est énorme d'un point de vue européen mais délicat à assumer pour le gouvernement chinois qui doit gérer les tensions produites par les inégalités sociales et géographiques.
D'autre part, le pouvoir communiste est quelque peu malmené par la montée d'une opposition semi-clandestine qui s'exprime sur internet. Son image a été aussi entachée par le scandale, associant meurtre, sexe et argent, qui a entraîné la chute de Bo Xilai.
Chef du parti communiste de Chongqing (la plus grande ville du pays, en aval du barrage des Trois-Gorges) et également «taizi» ou «prince héritier», Bo Xilai était appelé à rejoindre les «neuf saints» du Comité permanent du Bureau politique !
Enfin, des bruits de botte, ou plutôt de rames, se sont faits entendre dans la mer de Chine cet été 2012, faisant resurgir le spectre d'une guerre (une vraie) entre la Chine et le Japon...
Le 1er octobre 1949, à Pékin, Mao Zedong proclamait l'avènement de la République populaire de Chine. Bien que rassemblant le cinquième de la population mondiale sur 9,5 millions de km2 (17 fois la France), le pays ne produisait alors guère plus de 3% de la richesse mondiale.
En 2010, après trois décennies de croissance à plus de 10% par an, la Chine a dépassé le Japon en richesse globale, devenant la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, avec une chance sérieuse de rattraper ceux-ci d'ici 2025.
Elle assure en 2012 à ses 1,3 milliards d'habitants un PIB/habitant/an moyen de 6000 dollars contre 50.000 pour les Américains.
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MARTIN LUTHER KING: LE DEBUT D'UN COMBAT
Le début d’un combat
Martin Luther King
C’est en 1968 que le destin du grand leader noir, Martin Luther King, s’achève brutalement. Assassiné à Memphis par James Earl Ray, Martin Luther King s’est battu toute sa vie contre la ségrégation raciale qui sévit aux Etats-Unis.
Ce pasteur est devenu le symbole de la lutte pour l’égalité des droits civiques. Pourtant, Martin Luther King n’a pas fait l’unanimité, aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs. Inquiétant pour les premiers ou trop modéré pour les seconds, cet apôtre de la non-violence a été tué dans des circonstances troubles.
Son assassin présumé est mort en prison en clamant son innocence et les dernières analyses balistiques n’ont pas élucidé ce meurtre.
Né en 1929, à Atlanta, Martin Luther King est issu d’une famille bourgeoise. À dix-huit ans, il décide de devenir pasteur, comme son père, dans l’Église baptiste.
Bien qu’il n’ait pas connu la pauvreté, il est très tôt confronté à la discrimination raciale. Mais, il est convaincu qu’il faut appliquer les principes chrétiens aux problèmes sociaux et se préoccuper des âmes aussi bien que des conditions économiques et sociales qui agissent sur elles.
Martin Luther King en 1964. Licence
Grand admirateur de Gandhi, c’est un pacifiste dans l’âme. Sa lutte courageuse est celle de l’amour contre le mal. La non-violence est pour lui le seul moyen d’atteindre l’objectif.
En 1954, il est revenu dans le Sud. On lui a confié la direction d’une paroisse à Montgomery, dans l’Alabama, une ville de 120 000 habitants dont 50 000 Noirs.
À la fin de 1955, une passagère noire, Rosa Parks, refuse de se plier aux règles de la ségrégation qui règne dans les autobus.
Elle s’assoit à une place réservée aux Blancs. Elle est aussitôt arrêtée. Cette fois, la communauté noire décide de réagir.
L’activité politique du révérend Martin Luther King commence alors avec le boycott des autobus d’Alabama.
Les dons et les encouragements affluent de partout. Les Noirs de la ville marchent à pied ou mettent en place leurs propres moyens de transport ; ils refusent d’acheter chez les commerçants qui leur sont hostiles ; ils ne répondent pas aux provocations à la violence du Ku Klux Klan.
Ecole réservée aux Noirs en 1917 en Oklahoma. Licence
Après un boycottage d’un an, les tribunaux fédéraux déclarent illégale la ségrégation dans les transports. La victoire est acquise, grâce à la non-violence et avec l’appui des libéraux blancs.
La lutte pour l’égalité des droits civiques
Dès 1957, Martin Luther King réunit les pasteurs noirs du Sud dans une « Southern Christian Leadership Conference ».
Peu à peu, la Cour suprême impose l’ouverture à tous des piscines, des plages, des cafétérias, des églises.
Martin Luther King et Malcom X en mars 1964. Licence
Le mouvement acquiert une force supplémentaire avec l’arrivée au pouvoir du président Kennedy. En 1963, Martin Luther King mène une dure campagne contre la ségrégation à Birmingham, dans l’Alabama. En même temps, il organise une marche sur Washington pour pousser un Congrès réticent à voter la loi sur les droits civiques.
Marche pour l'égalité en 1963. Licence
S’adressant à plus de 200 000 personnes présentes et à des millions de téléspectateurs, il déclare :
« J’ai encore un rêve. Mon rêve fait partie du rêve américain.
Je rêve qu’un jour notre pays se décidera à appliquer véritablement ses principes, d’après lesquels nous tenons ces vérités pour évidentes que les hommes sont nés égaux. »
Cette déclaration touche le cœur de nombreux américains et le révérend connaît alors une grande popularité.
En 1964, il reçoit le prix Nobel de la paix et le président Johnson fait voter deux lois sur les droits civiques, qui posent les fondements de sa « Grande Société ».
L’opposition du Black Power
La non-violence préconisée par Martin Luther King ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté noire.
Après plusieurs siècles d’esclavage et de ségrégation, les jeunes noirs des ghettos veulent tout et tout de suite.
Marche à Washington en 1963. Licence
Une émeute éclate en 1965 dans le ghetto de Los Angeles à Watts et se propage en 1966-1967 dans les autres ghettos.
Auprès des partisans du « Black Power », King jouit d’un grand prestige mais fait figure de modéré.
Face aux violences, les libéraux blancs sont décontenancés et prennent peur, tandis que la majorité silencieuse adopte une attitude plus rigide à l’égard des Noirs.
Les combats de Martin Luther King
En 1967, le révérend manifeste son hostilité vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam. Mais, cette prise de position est loin de faire l’unanimité. Les Blancs libéraux aussi bien que la bourgeoisie noire ne le suivent pas.
Le 4 avril 1968, il est à Memphis pour apporter son soutien aux éboueurs, tous noirs, qui sont en grève. Il est assassiné sur le balcon de son hôtel, officiellement par James Earl Ray.
Dès que l’on apprend dans les ghettos l’assassinat de King, des émeutes se déclenchent.
Emeutes après l'assassinat. Licence
Le déplacement à Memphis était la dernière étape avant la « Marche des pauvres gens » qu’il devait organiser à Washington. Ce projet inquiétait beaucoup le FBI qui craignait des émeutes.
J.Edgar Hoover, le directeur du FBI, se méfiait de ce révérend noir. Il l’avait surnommé Zorro et le considérait comme un communiste.
Le FBI avait déjà fait plusieurs tentatives pour saborder le mouvement en salissant la vie privée de son leader. Le révérend était sous surveillance constante et sa ligne téléphonique sur écoute.
L’assassinat de Martin Luther King
Le leader noir est abattu le 4 avril 1968, alors qu’il se trouve au balcon du motel Lorraine, à Memphis.
Peu après le meurtre, Ray est arrêté. La police prétend qu’il a agit seul. Il aurait abattu le révérend d‘une balle de fusil, en tirant d’une chambre d’hôtel.
Ray proclame son innocence mais son avocat lui conseille de plaider coupable s’il veut éviter la chaise électrique.
Les indices sont accablants. Ray accepte et il est condamné à 99 ans de prison. Il se rétracte trois jours après le verdict mais n’obtiendra jamais la révision de son procès.
De nombreuses contradictions et zones d’ombre subsistent dans cette affaire. Tout d’abord, les différentes analyses balistiques, y compris celle de 1997, n’ont jamais pu démontrer que la balle avait été tirée avec le fusil de Ray.
Motel Lorraine aujourd'hui. By Bwalsh Licence
Dans cette affaire il n’existe qu’un seul témoin oculaire, Charles Stephens, et son témoignage est plus que douteux.
En premier lieu, il est très imprécis, parlant d’un homme de petite taille (Ray mesure 1,80 m) qu’il aurait vu de dos.
Charles Stephens est un alcoolique qui a laissé plusieurs milliers de dollars de dettes dans les nombreux bars qu’il fréquente.
Comme par magie, ses dettes sont effacées et il retrouve alors la mémoire, en désignant Ray comme coupable.
Il est à souligner qu’il reviendra d’ailleurs sur son témoignage devant les caméras de la télévision. Son épouse, également présente le jour du meurtre, a toujours contesté ce témoignage. Elle est rapidement placée dans un hôpital psychiatrique.
Hôtel d'où Ray aurait tiré. By Veniaxcrusis Licence
Plusieurs témoins affirment avoir remarqué des mouvements dans le bosquet situé en face du balcon. Un journaliste du New York Times, qui résidait au motel Lorraine, soutient avoir vu de la fumée sortir du bosquet.
Mystérieusement, les arbustes incriminés seront arrachés dans la nuit.
Initialement, le pasteur ne devait pas se trouver au premier étage du motel mais au rez-de-chaussée. La veille du meurtre, un homme prétendant appartenir à l’équipe de sécurité, avait demandé au directeur de changer le pasteur de chambre. Cet homme n’a jamais été retrouvé.
Le jour du meurtre, l’escorte policière du pasteur a été réduite de 8 à 2 hommes. Sur l’ordre de qui ?
En 1976, la Chambre des représentants du Congrès américain désigne une commission qui doit enquêter sur cette affaire. Elle entérine la culpabilité de Ray mais conclut qu’il n’a peut-être pas agit seul.
Elle clôt le dossier et interdit l’accès aux archives pendant 50 ans, soit jusqu’en 2029. Pourquoi ?
Quelques secondes après le coup de feu fatal. Licence
Depuis, il y a eut plusieurs rebondissements mais aucune preuve n’est venue étayer l’hypothèse d’un complot.
Le gouvernement américain avec l’aide du FBI a-t-il fomenté l’assassinat du pasteur ?
Le FBI a-t-il agit seul ?
En juin 2000, une nouvelle enquête gouvernementale a conclu à la culpabilité de Ray en concluant qu’il avait agit seul.
Autant dire que les avis sont très divisés. Les circonstances exactes de la mort de Martin Luther King sont beaucoup trop confuses pour que l’on ne se pose pas de questions. D’autant plus que les motifs de Ray n’ont jamais été déterminés. Il n’appartenait à aucun mouvement politique.
Cette affaire nous rappelle bien sûr l’assassinat de John Kennedy.
Il faudra attendre 2029 pour avoir connaissance de tous les documents relatifs à l’affaire. Et encore, rien ne dit que ces archives nous permettront de connaître la vérité.
Source:dinosoria.com