MARTIN LUTHER KING: LE DEBUT D'UN COMBAT
Le début d’un combat
Martin Luther King
C’est en 1968 que le destin du grand leader noir, Martin Luther King, s’achève brutalement. Assassiné à Memphis par James Earl Ray, Martin Luther King s’est battu toute sa vie contre la ségrégation raciale qui sévit aux Etats-Unis.
Ce pasteur est devenu le symbole de la lutte pour l’égalité des droits civiques. Pourtant, Martin Luther King n’a pas fait l’unanimité, aussi bien chez les Blancs que chez les Noirs. Inquiétant pour les premiers ou trop modéré pour les seconds, cet apôtre de la non-violence a été tué dans des circonstances troubles.
Son assassin présumé est mort en prison en clamant son innocence et les dernières analyses balistiques n’ont pas élucidé ce meurtre.
Né en 1929, à Atlanta, Martin Luther King est issu d’une famille bourgeoise. À dix-huit ans, il décide de devenir pasteur, comme son père, dans l’Église baptiste.
Bien qu’il n’ait pas connu la pauvreté, il est très tôt confronté à la discrimination raciale. Mais, il est convaincu qu’il faut appliquer les principes chrétiens aux problèmes sociaux et se préoccuper des âmes aussi bien que des conditions économiques et sociales qui agissent sur elles.
Martin Luther King en 1964. Licence
Grand admirateur de Gandhi, c’est un pacifiste dans l’âme. Sa lutte courageuse est celle de l’amour contre le mal. La non-violence est pour lui le seul moyen d’atteindre l’objectif.
En 1954, il est revenu dans le Sud. On lui a confié la direction d’une paroisse à Montgomery, dans l’Alabama, une ville de 120 000 habitants dont 50 000 Noirs.
À la fin de 1955, une passagère noire, Rosa Parks, refuse de se plier aux règles de la ségrégation qui règne dans les autobus.
Elle s’assoit à une place réservée aux Blancs. Elle est aussitôt arrêtée. Cette fois, la communauté noire décide de réagir.
L’activité politique du révérend Martin Luther King commence alors avec le boycott des autobus d’Alabama.
Les dons et les encouragements affluent de partout. Les Noirs de la ville marchent à pied ou mettent en place leurs propres moyens de transport ; ils refusent d’acheter chez les commerçants qui leur sont hostiles ; ils ne répondent pas aux provocations à la violence du Ku Klux Klan.
Ecole réservée aux Noirs en 1917 en Oklahoma. Licence
Après un boycottage d’un an, les tribunaux fédéraux déclarent illégale la ségrégation dans les transports. La victoire est acquise, grâce à la non-violence et avec l’appui des libéraux blancs.
La lutte pour l’égalité des droits civiques
Dès 1957, Martin Luther King réunit les pasteurs noirs du Sud dans une « Southern Christian Leadership Conference ».
Peu à peu, la Cour suprême impose l’ouverture à tous des piscines, des plages, des cafétérias, des églises.
Martin Luther King et Malcom X en mars 1964. Licence
Le mouvement acquiert une force supplémentaire avec l’arrivée au pouvoir du président Kennedy. En 1963, Martin Luther King mène une dure campagne contre la ségrégation à Birmingham, dans l’Alabama. En même temps, il organise une marche sur Washington pour pousser un Congrès réticent à voter la loi sur les droits civiques.
Marche pour l'égalité en 1963. Licence
S’adressant à plus de 200 000 personnes présentes et à des millions de téléspectateurs, il déclare :
« J’ai encore un rêve. Mon rêve fait partie du rêve américain.
Je rêve qu’un jour notre pays se décidera à appliquer véritablement ses principes, d’après lesquels nous tenons ces vérités pour évidentes que les hommes sont nés égaux. »
Cette déclaration touche le cœur de nombreux américains et le révérend connaît alors une grande popularité.
En 1964, il reçoit le prix Nobel de la paix et le président Johnson fait voter deux lois sur les droits civiques, qui posent les fondements de sa « Grande Société ».
L’opposition du Black Power
La non-violence préconisée par Martin Luther King ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté noire.
Après plusieurs siècles d’esclavage et de ségrégation, les jeunes noirs des ghettos veulent tout et tout de suite.
Marche à Washington en 1963. Licence
Une émeute éclate en 1965 dans le ghetto de Los Angeles à Watts et se propage en 1966-1967 dans les autres ghettos.
Auprès des partisans du « Black Power », King jouit d’un grand prestige mais fait figure de modéré.
Face aux violences, les libéraux blancs sont décontenancés et prennent peur, tandis que la majorité silencieuse adopte une attitude plus rigide à l’égard des Noirs.
Les combats de Martin Luther King
En 1967, le révérend manifeste son hostilité vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam. Mais, cette prise de position est loin de faire l’unanimité. Les Blancs libéraux aussi bien que la bourgeoisie noire ne le suivent pas.
Le 4 avril 1968, il est à Memphis pour apporter son soutien aux éboueurs, tous noirs, qui sont en grève. Il est assassiné sur le balcon de son hôtel, officiellement par James Earl Ray.
Dès que l’on apprend dans les ghettos l’assassinat de King, des émeutes se déclenchent.
Emeutes après l'assassinat. Licence
Le déplacement à Memphis était la dernière étape avant la « Marche des pauvres gens » qu’il devait organiser à Washington. Ce projet inquiétait beaucoup le FBI qui craignait des émeutes.
J.Edgar Hoover, le directeur du FBI, se méfiait de ce révérend noir. Il l’avait surnommé Zorro et le considérait comme un communiste.
Le FBI avait déjà fait plusieurs tentatives pour saborder le mouvement en salissant la vie privée de son leader. Le révérend était sous surveillance constante et sa ligne téléphonique sur écoute.
L’assassinat de Martin Luther King
Le leader noir est abattu le 4 avril 1968, alors qu’il se trouve au balcon du motel Lorraine, à Memphis.
Peu après le meurtre, Ray est arrêté. La police prétend qu’il a agit seul. Il aurait abattu le révérend d‘une balle de fusil, en tirant d’une chambre d’hôtel.
Ray proclame son innocence mais son avocat lui conseille de plaider coupable s’il veut éviter la chaise électrique.
Les indices sont accablants. Ray accepte et il est condamné à 99 ans de prison. Il se rétracte trois jours après le verdict mais n’obtiendra jamais la révision de son procès.
De nombreuses contradictions et zones d’ombre subsistent dans cette affaire. Tout d’abord, les différentes analyses balistiques, y compris celle de 1997, n’ont jamais pu démontrer que la balle avait été tirée avec le fusil de Ray.
Motel Lorraine aujourd'hui. By Bwalsh Licence
Dans cette affaire il n’existe qu’un seul témoin oculaire, Charles Stephens, et son témoignage est plus que douteux.
En premier lieu, il est très imprécis, parlant d’un homme de petite taille (Ray mesure 1,80 m) qu’il aurait vu de dos.
Charles Stephens est un alcoolique qui a laissé plusieurs milliers de dollars de dettes dans les nombreux bars qu’il fréquente.
Comme par magie, ses dettes sont effacées et il retrouve alors la mémoire, en désignant Ray comme coupable.
Il est à souligner qu’il reviendra d’ailleurs sur son témoignage devant les caméras de la télévision. Son épouse, également présente le jour du meurtre, a toujours contesté ce témoignage. Elle est rapidement placée dans un hôpital psychiatrique.
Hôtel d'où Ray aurait tiré. By Veniaxcrusis Licence
Plusieurs témoins affirment avoir remarqué des mouvements dans le bosquet situé en face du balcon. Un journaliste du New York Times, qui résidait au motel Lorraine, soutient avoir vu de la fumée sortir du bosquet.
Mystérieusement, les arbustes incriminés seront arrachés dans la nuit.
Initialement, le pasteur ne devait pas se trouver au premier étage du motel mais au rez-de-chaussée. La veille du meurtre, un homme prétendant appartenir à l’équipe de sécurité, avait demandé au directeur de changer le pasteur de chambre. Cet homme n’a jamais été retrouvé.
Le jour du meurtre, l’escorte policière du pasteur a été réduite de 8 à 2 hommes. Sur l’ordre de qui ?
En 1976, la Chambre des représentants du Congrès américain désigne une commission qui doit enquêter sur cette affaire. Elle entérine la culpabilité de Ray mais conclut qu’il n’a peut-être pas agit seul.
Elle clôt le dossier et interdit l’accès aux archives pendant 50 ans, soit jusqu’en 2029. Pourquoi ?
Quelques secondes après le coup de feu fatal. Licence
Depuis, il y a eut plusieurs rebondissements mais aucune preuve n’est venue étayer l’hypothèse d’un complot.
Le gouvernement américain avec l’aide du FBI a-t-il fomenté l’assassinat du pasteur ?
Le FBI a-t-il agit seul ?
En juin 2000, une nouvelle enquête gouvernementale a conclu à la culpabilité de Ray en concluant qu’il avait agit seul.
Autant dire que les avis sont très divisés. Les circonstances exactes de la mort de Martin Luther King sont beaucoup trop confuses pour que l’on ne se pose pas de questions. D’autant plus que les motifs de Ray n’ont jamais été déterminés. Il n’appartenait à aucun mouvement politique.
Cette affaire nous rappelle bien sûr l’assassinat de John Kennedy.
Il faudra attendre 2029 pour avoir connaissance de tous les documents relatifs à l’affaire. Et encore, rien ne dit que ces archives nous permettront de connaître la vérité.
Source:dinosoria.com
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