L'HOMME LE PLUS PUISSANT DU MONDE; HU JINTAO!
Hu Jintao (1942 - )
L'«homme le plus puissant du monde»
Le magazine Forbes l'a désigné à l'automne 2010 comme l'«homme le plus puissant du monde», devant Barack Obama...
Après Mao Zedong, Deng Xiaoping et Jiang Zemin, l'imperturbable Hu Jintao est emblématique d'une quatrième génération de dirigeants chinois, qui n'a pas connu la Révolution et entretient un rapport plus lâche à l'idéologie.
Hu Jintao a été élu secrétaire général duParti Communiste chinois lors du XXVIe Congrès, en novembre 2002.
Il est devenu président de la République populaire de Chine en mars 2003, en remplacement de Jiang Zemin, avec Wen Jiabao en qualité de Premier ministre.
Il est également chef de l'Armée populaire de Chine depuis septembre 2004 et a été réélu à la présidence de la République en 2008 pour un deuxième mandat de cinq ans.
Un rejeton du maoïsme
Né en décembre 1942 dans la province de l'Anhui, à l'ouest de Shangai, Hu Jintao est avant tout un technocrate, qui obtient un diplôme d'ingénieur à l'université de Pékin, spécialité hydraulique. Mais plutôt que de construire des barrages, il entame une carrière au sein de Parti en tant que répétiteur en marxisme-léninisme et membre de la Ligue de la jeunesse.
Advient la Révolution culturelle, qui vaut à cet intellectuel un séjour de «rééducation»de deux ans dans la province pauvre du Gansu. Il y rencontre Wen Jiabao, destiné à devenir son Premier ministre.
Revenu à la vie urbaine, Hu Jintao devient en 1982, à 39 ans, le plus jeune membre du comité central du Parti. Toute une jeune génération de technocrates formés à l'étranger garnit alors les rangs de la bureaucratie.
Hu Jintao s'appuie sur elle pour monter les échelon du pouvoir.
Il prend la tête de la Ligue de la jeunesse communiste, avant de devenir le plus jeune secrétaire général de province, dans celle, déshéritée, du Guizhou. Il est ensuite dépêché pour quatre ans au Tibet, une autre province excentrée, rurale et peuplée de minorités ethniques. En réprimant une rébellion, il gagne, pour ses partisans, une réputation du dirigeant à poigne et pour ses détracteurs le surnom de «boucher de Lhassa».
Suscitant l'intérêt de Deng Xiaoping, il fait son entrée au Politburo du PCC, où il côtoie de nombreux collaborateurs conservateurs de Jiang Zemin, originaires de Shanghai. Il parvient rapidement à nommer de jeunes technocrates et des collaborateurs de la Ligue de la Jeunesse dans les provinces comme au gouvernement central.
Ainsi se constituent les deux clans qui rythment depuis lors la vie interne du PCC :
le«clan des Shanghaïens» autour de Jiang Zemin, soucieux avant tout de développement économique ; le «clan des tuanpai» ou «jeunesses communistes», autour de Hu Jintao, avec une préoccupation sociale plus marquée.
Quelques années plus tard, la transition entre Jiang Zemin et Hu Jintao se joue de façon très fluide. Hu Jintao devient secrétaire général du Parti en 2002, puis président de la République populaire en 2003, avant de récupérer en mars 2005 la tête de la Commission militaire centrale.
Respectueux du principe édicté par Deng Xiaoping, Jiang Zemin se retire paisiblement de la scène. C'est une première dans l'Histoire de la Chine populaire.
La «société harmonieuse» de Hu Jintao
Alors que Jiang Zemin s'était surtout concentré sur le développement des villes et des zones côtières chinoises, Hu Jintao se focalise sur l'intérieur du pays, se fixant pour objectif la réduction des disparités entre Chinois urbains et ruraux.
À la fin des années 1990, la Chine est en effet confrontée à un nouveau problème : l'augmentation de la population migrante intérieure, alors qu'à l'époque maoïste, les paysans étaient «attachés» à un village et subissaient des restrictions de mobilité.
Hu Jintao allège les impôts qui pèsent sur les paysans et subventionne l'éducation dans les zones rurales. Il mène campagne pour une «société harmonieuse», basée sur les valeurs traditionnelles du confucianisme, l'équilibre et la modération, mais en même temps, il n'hésite pas à faire taire les voix qui dénoncent le désespoir sévissant dans les campagnes.
Plus généralement, il renforce le contrôle du Parti sur internet, qui est devenu un espace de débat sous son prédécesseur Jiang Zemin. Cyber-dissidents et intellectuelles indépendants, comme Liu Xiabao, prix Nobel de la Paix 2010, sont jetés en prison.
Sous Hu Jintao, le pouvoir central se renforce également au détriment des régions.
Peu enclin aux réformes politiques, le président a souligné lors du 50e anniversaire du Parti que la Chine ne comptait pas imiter les institutions occidentales. Cela ne l'empêche pas d'oeuvrer pour la rationalisation de l'administration chinoise et de lutter contre la corruption, afin de maintenir la légitimité du Parti-État.
Parallèlement, Hu Jintao n'hésite pas à jouer la carte nationaliste pour mobiliser les foules, par exemple face au Japon, accusé de continuer à honorer les criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il refuse aussi toute concession face à Taïwan, notamment à travers la loi anti-sécession adoptée en 2005.
Le président Hu Jintao peut se féliciter d'avoir guidé la Chine populaire à un moment-clé de son redressement, après deux siècles d'éclipse. Il a poursuivi l'intégration à la communauté internationale, entamée sous Jiang Zemin, en faisant entrer la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) le 11 décembre 2001.
Les Jeux Olympiques de Pékin, ouverts le 8 août 2008, ont témoigné à la face du monde, du spectaculaire réveil de la Chine. En 2010, le pays a dépassé le Japon en richesse globale, devenant la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, avec une chance sérieuse de rattraper ceux-ci d'ici 2025.
Assumant cette puissance nouvelle, Hu Jintao a fait en 2009 la tournée des capitales africaines, en vue de garantir l'approvisionnement de la Chine en matières premières, pétrole et produits agricoles de base. En contrepartie, la Chine inonde l'Afrique de ses produits manufacturés, tuant au passage les embryons d'industrie locale. En 2010, le président chinois a fait la tournée des «canards boiteux» de l'Union européenne, notamment Athènes, Paris et Lisbonne, pour négocier des prêts ou des achats de technologie.
À l'issue de son deuxième mandat, en novembre 2012, Hu Jintao doit céder ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste chinois, président de la République et président de la Commission centrale militaire à son vice-président, Xi Jinping...
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