ET SI KABILA N'EST PAS CELUI QUE LES COMBATTANTS PENSENT DE LUI?
JP VUNUNU parle de KABILA : ET SI KABILA N'EST PAS CELUI QUE LES COMBATTANTS CONGOLAIS PENSENT DE LUI ?
Joseph Kabila
Dans les milieux des “Combattants” au niveau de la Diaspora Congolaise en Europe, il est fréquent d´entendre des appellations suivantes : Kabila Kadogo, le taximan venu en RDC avec des bottes en caoutchouc, l´imposteur Kanambe, Kabila illettré, etc.…
Mais , dans toutes ses années passées à la tête de la RDC , il faut le signaler, Kabila n´a jamais répondu un seul instant à toutes ces injures et autres contrevérités au sujet de sa personne, devenant ainsi, un vrai mythe. Apparemment, son silence lié à ses méthodes, constitueraient une force car dans la plupart des cas, l´homme est imprévisible. Souvent, personne ne sait ce qu´il pense même pendant une conversation parce qu´ il est souvent réservé. Si un être vivant pouvait mourir à cause des injures, l´homme serait déjà six pieds sous terre en train d´entendre son jugement dernier. Ce qui n´est pas le cas.
Voici depuis plus de dix ans qu´il est au pouvoir en RDC, les bruits sur ses prétendues morts ne se comptent plus. Inconsciemment, la radio trottoir de la Diaspora, l´a hissé au rang de messie. Bref, il est celui qui ressuscite à chacune de fois où il fut déclaré mort par les “médecins imaginaires” de cette Diaspora Congolaise, oubliant qu´ils font de lui, un mythe voire une sorte de messie qui a le pouvoir de la résurrection alors qu´il n´a pas ce pouvoir et ne le réclame pas en plus.
Arrivé en RDC en 1996 avec l´entrée des troupes de l´AFDL sur le sol Congolais, Kabila venu d´un pays anglophone, ne savait pas bien manier la langue de Molière. Après avoir passé 5 ans dans l´armée, il devint Président de la RDC en janvier 2001 et s´accommoda à parler Français. Aujourd´hui, en totalisant 11 ans à la tête de la RDC , l´on se rend compte qu´il a fort progressé dans la langue de Molière et se sent même à l´aise lors des différentes conférences de presse. Un vrai autodidacte qui poursuit sans rechigner sa progression, du jour au jour et, d´année en année , ce, depuis plus de dix ans. Tel n´est pas le cas des plusieurs congolais qui, même vivant en France depuis plus de 30 ans, ne sauraient manier correctement la langue de Molière.
Sur le plan politique, bien que son bilan soit mitigé, allons sur le plan relationnel pour voir si l´homme a ce trait de caractère reconnu aux politiciens du monde moderne.
Lorsqu´il arriva au pouvoir en 2001, il trouva un pays divisé par la guerre. Alors que son prédécesseur de Père refusait presque tous les compromis pacifiques, il s´engagea sur la voie de la paix en acceptant le partage du pouvoir avec les belligérants après les accords global et inclusif de Sun City. Le système 1+4 vit le jour, et ce, jusqu´aux élections de 2006.
Aux élections de 2006, il joua franc jeu avec certains partis de l´opposition radicale dont le Palu de Gizenga, parti dont il lia un pacte de gouvernance. Et, malgré les soubresauts venus de toutes parts au sein de sa famille politique, il s´engagea à respecter ses accords signés avec le Palu jusqu´à la fin de l´actuelle mandature qui doit rendre le tablier incessamment. Un fait rare dans l´agissement des politiciens congolais, le respect des accords ou de la parole donnée.
Actuellement, au moment où les ténors de son camp nient en bloc les irrégularités avérées des élections en réfutant l´existence d´une crise postélectorale, lui, au contraire, a reconnu publiquement les irrégularités, en cherchant de prime à bord, à composer avec l´opposition afin de dénouer cette crise postélectorale. Combien dans son camp ont reconnu publiquement qu´il y a eu des irrégularités et qu´il fallait composer avec l´opposition ?
Tous ces aspects, prouvent que le simple fait de ne pas avoir un diplôme universitaire ne peut nous inciter à la conclusion que Kabila serait nul voire moins intelligent ou sage. Du moins, en politique, il faut s´adapter presque à toutes les situations et, il le fait. Ce que les informaticiens diraient de lui, il est formatable à souhait. Tel est-il le cas de celui dont le peuple aurait misé son espoir ?
N´est-ce pas dans toutes les étapes et crises politiques en RDC, il a été informatable devenant ainsi, l´ombre de lui-même, du moi ou rien. Peut être, parce qu´étant intellectuel, de surcroît, porteur d´un doctorat qu´on arrive à refuser tout ce qui vient des autres sauf de soi. Alors que celui qu´on qualifie d´illettré, d´un chauffeur Taxi etc… Sans passer par une université réputée du monde, sait s´adapter en lisant bien les signes des temps. En tous cas, il est dans la logique politique telle que pratiquée dans plusieurs pays dits démocratiques.
Comparativement à celui qui boude tout, refuse tout en se cloîtrant chez lui, en prenant des décisions sans vision et de nul effet, en sus, loin de réunir même ceux qui composeraient son pré carré, son caractère l´a payé. Pourtant, qui ne sait pas qu´une telle attitude autoritaire est loin d´être une qualité d´un démocrate, un comportement qui, en l´occurrence n´a jamais payé. Chez lui, les autres ont toujours tort et, lui, a toujours raison dans tous ce qu´il décide et planifie sans consultation de ses alliés.
Cependant, pour revenir au cas Kabila, autre chose à ne pas oublier , en bon autodidacte qui a bien assimilé les leçons de ses professeurs, prenant tous les risques, il a jugé utile lors de la campagne aux élections de 2011, de ne pas remplacer Kamerhe en allant seul affronter le public congolais. Les vidéos de ses meetings sont là, lui qui ne se sent pas à l´aise pour parler le Lingala, a usé de la langue de Molière. Et, il faut avouer qu´il s´est bien débrouillé pour un autodidacte. Ce que plusieurs congolais bardés des diplômes ne sauraient faire.
Sur ce, Kabila est-il ce que les combattants pensent de lui ? Si l´on répond émotivement sans une réflexion profonde, la réponse serait oui. Mais, si l´on étudie les étapes et les crises que ce jeune a du endurer en arrivant au pouvoir sans aucune une expérience politique et, si l´on s´imaginait avoir son âge et pouvoir se demander chacun de nous, si à cet âge, comment agirons-nous à sa place, la réponse serait non.
Non, il n´est pas un nullard. Il faut que l´on revoit la façon de le traiter, de le qualifier pour bien le positionner afin de bien le connaître. Sinon, on ne connaîtra jamais la personne. De là, on ne saura que faire pour le combattre.
Par ailleurs, ce produit qui est formatable peut être utilisé à bon escient si les congolais imbus du changement veulent s´en procurer. Mais, il faut batailler pour l´enlever entre les mauvaises mains qui l´utilisent à mal escient. Tel serait l´actuel combat au cours de ce mandat pour sauver ce qui nous reste à sauver….
Dans l´entre-temps, et si Kabila n´est pas ce que les combattants pensent de lui ? C´est à tous les congolais de répondre en cherchant les voies et moyens de s´accaparer de celui qui est malléable pour les autres- un groupe d´intérêtégocentrique- afin qu´il demeure (devienne) aussi malléable pour le peuple et ses aspirations.
JP-Vununu
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