AMMAFRICA WORLD

AMMAFRICA WORLD

HISTORIQUE DE L'UNION AFRICAINE ET CES ASPIRATIONS

ORGANISATION DE L'UNION AFRICAINE EN SIGLE "OUA"


HISTORIQUE

 

- 1963 : création de l’OUA par 32 États. Addis-Abeba devient le siège de l’organisation. 
- 1991 : traité d’Abuja qui prévoit la création d’un marché commun africain avant 2025. 
- 1999 : sommet de l’OUA à Syrte ; le projet d’Union africaine est lancé. 
- 2000 : signature de l’acte constitutif de l’Union africaine à Durban (Afrique du Sud. 
- 2002 : l’UA se substitue à l’OUA
- Juillet 2003 : sommet de Maputo : mise en place des institutions : Commission, Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité (CPS). 
- Janvier 2006 : Alpha Oumar Konaré préside la commission de l’UA 
- Janvier 2008 : Jean Ping est élu président de la commission de l’UA 
- Juillet 2008 : Sommet de l’UA à Sharm-el-Cheikh. La crise au Zimbabwe et la question de la compétence universelle des juges dominent les débats. 
- Janvier 2009 : Sommet à Addis ; Qaddafi est élu président de l’Union. 
- 1-3 juillet : Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement à Syrte. 
- 31 août : session extraordinaire « Paix et Sécurité » des Chefs d’Etat et de gouvernement à Tripoli. 
- 31 janvier-2 février 2010 : sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement à Addis Abeba.

ORGANISATION

2.1. Les institutions


Son organisation s’inspire de celle de l’Union européenne.

· La Conférence des chefs d’Etat est l’instance suprême de l’organisation. Elle se réunit deux fois par an, dont au moins une fois au siège de l’organisation. Le dernier sommet s’est tenu à Addis Abeba du 31 janvier-2 février 2010. Le prochain se tiendra à Kampala du 25 au 27 juillet 2010.

· La présidence de l’organisation est assurée par un Etat membre, selon une règle de rotation entre les 5 régions. Le Malawi (Président Mbingu wa Mutharica) assure la présidence de l’Union pour 2010 (succède à la Libye).

· La présidence s’appuie sur un Conseil exécutif (ministres des affaires étrangères), des comités techniques (ministres techniques) et d’un comité des représentants permanents (COREP) constitué des ambassadeurs accrédités à Addis.

· La Commission est l’instance permanente. Elle est composée d’un président (Jean Ping, gabonais, a succédé en avril 2008 à Konaré, malien), d’un Vice-Président (Erastus Mwencha, kenyan, depuis avril 2008) et de huit commissaires : paix et sécurité, affaires politiques, infrastructures et énergie, affaires sociales, ressources humaines, sciences et technologies, commerce et industrie, économie rurale et agriculture, affaires économiques. Environ 500 personnes y travaillent actuellement.

· Le Parlement panafricain. Composé de 265 députés, il a un rôle consultatif. Il se réunit deux fois par an (sessions de 10 jours seulement). Son siège est en Afrique du Sud.

· Le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC), organe consultatif. L’un des enjeux est d’y faire représenter la diaspora africaine. La France est le seul partenaire à appuyer la montée en puissance de cette institution (voir §5).

· Des institutions judiciaires et de défense des droits de l’Homme (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, Cour de justice…) complètent le dispositif.

 

2.2. Les pays membres


Il y a actuellement 53 membres de l’UA, soit tous les pays d’Afrique, à l’exception du Maroc. Ce dernier s’est retiré de l’OUA pour protester contre l’admission dans l’organisation de la République arabe sahraouie démocratique en 1982.

 

2.3. Les pays observateurs

 

47 pays ou organisations sont accrédités auprès de l’Union africaine.

Seuls les Etats-Unis (depuis novembre 2006) et l’Union européenne (depuis janvier 2008) ont fait le choix d’avoir une représentation spécifique auprès de l’UA, distincte de leur représentation en Ethiopie.

 

2.4. Les présidents successifs (Union et Commission)


- Les Présidents de l’Union africaine :

Nom Début du mandat Nationalité
Thabo Mbeki Juillet 2002 Afrique du sud
Joaquim Chissano Juillet 2003 Mozambique
Olusegun Obasanjo Juillet 2004 Nigéria
Denis Sassou-Nguesso Janvier 2006 Congo-Brazzaville
John Kufuor Janvier 2007 Ghana
John Kikwete Janvier 2008 Tanzanie
Mouamar Gaddafi Janvier 2009 Libye
Mbingu wa Mutharika Janvier 2010 Malawi

- Présidents de la Commission de l’UA :

Nom Début du mandat Nationalité
Amara Essy Juillet 2002 Côte d’Ivoire
Alpha Oumar Konaré Juillet 2003 Mali
Jean Ping Avril 2008 Gabon

 

2.5. La composition de la Commission

1 Président Jean Ping H Gabon
2 Vice-Président Erastus Mwencha H Kenya
3 Paix et sécurité Ramtane Lamamra H Algérie
4 Affaires Politiques Julia Dolly Joiner F Gambie
5 Infrastructure et énergie Elham Ibrahim H Egypte
6 Affaires sociales Bience Gawanas F Namibie
7 Ressources humaines, science et technologie Jean Pierre Ezin H Bénin
8 Commerce et industrie Elizabeth Tankeu F Cameroun
9 Affaires économiques Maxwell Mkwezalamba H Malawi
10 Economie rurale et agriculture Tumusiime Rhoda Peace F Ouganda

2.6. La composition (15 Etats-membres) et les présidences mensuelles du Conseil de paix et de sécurité (jusque fin 2011)

Présidence Nom Région Durée du mandat (à partir de 2010) Début du mandat Fin du mandat
Avril 2010 Bénin Ouest 2 ans 2008 2012
Mai 2010 Burundi Centre 2 ans 2008 2012
Juin 2010 Tchad Centre 2 ans 2008 2012
Juillet 2010 Côte d’Ivoire Ouest 2 ans 2010 2012
Août 2010 Djibouti Est 2 ans 2010 2012
Sept. 2010 Guinée équatoriale Ouest 3 ans 2010 2013
Octobre 2010 Kenya Est 3 ans 2010 2013
Nov. 2010 Libye Nord 3 ans 2010 2013
Déc. 2010 Mali Ouest 2 ans 2008 2010
Janvier 2011 Mauritanie Nord 2 ans 2010 2012
Février 2011 Namibie Sud 2 ans 2010 2012
Mars 2011 Nigeria Ouest 3 ans 2007 2013
Avril 2011 Rwanda Centre 2 ans 2008 2012
Mai 2011 Afrique du Sud Sud 2 ans 2010 2012
Juin 2011 Zimbabwe Sud 3 ans 2010 2013
Juillet 2011 Bénin Ouest 2 ans 2008 2012
Août 2011 Burundi Centre 2 ans 2008 2012
Sept. 2011 Tchad Centre 2 ans 2008 2012
Octobre 2011 Côte d’Ivoire Ouest 2 ans 2010 2012
Nov. 2011 Djibouti Est 2 ans 2010 2012
Déc. 2011 Guinée équatoriale Ouest 3 ans 2010 2013

L’ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX ET DE SECURITE

3.1. Organisation

Suite au sommet de Durban (2002), une « Architecture africaine de paix et de sécurité » a été définie. Elle se met progressivement en place. Elle conjugue approche préventive et gestion de crise en s’appuyant sur les instruments suivants :

· le Conseil de paix et de sécurité. Organe pivot de l’UA en matière de paix et de sécurité, il est en place depuis mai 2004, à un rythme d’environ 50 réunions par an. Il est composé de quinze pays élus pour 2 ans (10 membres) ou 3 ans (5 membres). S’intéressant aux différentes crises du continent, il a acquis au fil des années une véritable autorité.

· la Force africaine en attente. En cours de constitution, elle sera composée de cinq forces régionales en attente. L’objectif initial était que la FAA soit opérationnelle en 2010. L’an dernier, l’objectif annoncé par le commissaire Paix et Sécurité était que les forces en attente de trois Communautés Économiques Régionales ou Mécanismes Régionaux sur 5 soient opérationnelles en 2010. Actuellement, l’objectif est que la capacité opérationnelle initiale de cette FAA soit établie et que le processus décisionnelle de l’UA soit validé lors du Command Post eXercise (CPX) qui clôturera le cycle EURORECAMP. Des accords entre l’UA et les régions précisent les modalités d’emploi de cette FAA. L’outil EURORECAMP, dans son nouveau cycle, appelé « Amani Africa », qui a été lancé en novembre 2008, est un élément clé de la montée en puissance de la FAA (voir §3.2).

· un système continental de veille et d’alerte précoce. Il s’agit de disposer d’un réseau de veille et de communication assurant, au profit des différents échelons, une information rapide, autonome et sécurisée sur les différents théâtres de crise en Afrique. Quoique encore imparfait (reste à développer la capacité « analyse »), le système est opérationnel.

· Un « groupe de sages » : composé de 5 personnalités africaines, dont l’ancien Président algérien Ben Bella (qui le préside) et l’ancien secrétaire exécutif de l’OUA M. Salim Ahmed Salim, il est en place depuis décembre 2007. A la disposition du CPS et du Président de la Commission, il a été créé pour se prononcer sur les sujets intéressant la paix en Afrique et jouer le cas échéant le rôle de « facilitateur » pour dénouer certaines crises. Il n’a, jusqu’à présent, pas pu jouer tout son rôle dans la résolution d’une crise en cours.

 

· Le fonds pour la paix, alimenté normalement par les Etats membres.

 

· Le comité d’Etat-major, groupe d’experts militaires (idéalement, les 15 attachés de défense des Etats membres représentés au CPS) chargé d’aider le CPS dans ses décisions impliquant des composantes militaires. Ce comité s’est rarement réuni jusqu’à présent (difficulté à atteindre le quorum de 10 membres).

 

 

3.2. Euro-recamp

Euro Recamp est décrit dans la fiche N° 6 du plan d’action du partenariat UE-Afrique visant à renforcer le partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne dans le domaine des capacités africaines de prévention, gestion et résolution des conflits.

Le sommet de Lisbonne des 8 et 9 décembre 2007 a établi que le cycle Euro Recamp serait conduit en partenariat entre l’UA et l’UE.

D’une manière générale, l’UA a pour objectif de s’approprier la direction et l’évaluation du cycle, tandis que l’UE doit fournir une part importante du financement et du soutien, ainsi qu’une expertise sur l’entraînement et le bon déroulement du cycle. La France est nation cadre du premier cycle. L’UA considère Euro Recamp comme l’un des opérateurs majeurs du plan d’entraînement de la FAA.

La conférence d’initialisation s’est tenue en novembre 2008, en marge de la troïka UE-UA. Le scénario Carana de l’Onu a été choisi comme scénario de référence.

3.3. Bilan, enjeux, perspectives

 

Le CPS est reconnu comme une instance politique incontournable, par les Africains comme par le reste de la communauté internationale, notamment les Nations unies.

 

Des succès relatifs dans le traitement des crises

Malgré les difficultés au Darfour et en Somalie, l’Union africaine cherche à affirmer sa légitimité comme instance de règlement des crises africaines. Elle a rencontré certains succès au Togo, en 2005, en évitant une crise à la mort du Président Eyadéma, ou en intervenant pour la reprise des processus démocratiques au Burundi et en République centrafricaine, et même au Darfour en parvenant à envoyer des troupes. Plus récemment, l’implication de l’Union Africaine sur la Guinée, le Niger ou Madagascar est essentielle pour aider ces pays à résoudre leur crise. Le renouvellement récent (janvier 2010) du mandat de l’AMISOM témoigne de la volonté de l’UA de poursuivre son travail de stabilisation de la Somalie.

Les enjeux portent maintenant principalement sur :


- La consolidation du Département Paix et sécurité de la Commission. Des recrutements sont en cours pour l’Etat-major stratégique et une restructuration de l’ensemble du département doit être entamé en 2011.

- Les accords entre l’UA et les régions qui doivent être approfondis afin de donner plus de poids aux décisions communautaires.

- Une meilleure articulation et définition des tâches entre le Département Paix et sécurité, omniprésent, et le Département Affaires politiques, moins présent en dehors des processus électoraux.

- La mise en place effective des forces régionales en attente.

- Trouver une bonne réponse au débat sur le financement des OMP africaines, ce qui implique de définir des suites satisfaisantes au Rapport Prodi.

 

 

BILAN ET PERSPECTIVES

Mais c’est au-delà des questions de paix et de sécurité que son avenir se joue aussi. Or, cinq ans après sa création, l’UA traverse une période d’interrogation sur son identité.

4.1. Le problème des moyens

Le premier problème est que l’Union n’a pas les moyens de ses ambitions : 
- ses ressources sont insuffisantes (budget annuel d’environ 250 millions de dollars), 
- ses moyens humains sont inadaptés et mal gérés, 
- ses capacités techniques et administratives sont trop faibles.

4.2. La question du Gouvernement de l’Union

Le débat entre « maximalistes » (accélérer l’intégration continentale) et « gradualistes » (privilégier l’intégration régionale) fait rage depuis le sommet d’Accra (juillet 2007). Le sommet d’Addis de janvier 2009 a conduit, sous l’impulsion de Qaddafi, à décider la transformation de la Commission de l’Union africaine en Autorité de l’Union africaine. Reste à définir le contenu de cette réforme et les modalités pour la mettre en œuvre (modification ou non de l’acte constitutif). Les décisions tardent sur ce dossier qui est loin de faire consensus (un rapport intérimaire a été présenté au sommet d’Addis Abeba fin janvier 2010).

4.3. Quelles priorités ?

Le Président de la Commission J. Ping a énoncé les quatres piliers de son action : 
- paix et sécurité ; 
- développement ; 
- valeurs partagées (démocratie etc…) ; 
- le développement des capacités de l’Union.

Afin de rationaliser le dispositif en matière de développement et d’intégration, le NEPAD a été intégré dans les structures de l’UA (décision du sommet d’Addis de janvier 2010).

L’équipe de J. Ping, notamment le vice-président, semble avoir pris la mesure des efforts à accomplir en matière de gestion des personnels et de management financier.

ACTION DE LA FRANCE

 

La France est l’un des quarante-sept Etats ou organisations bénéficiant du statut d’observateur auprès de l’Union africaine.

Outre son action diplomatique, notamment aux Nations-unies, pour appuyer les actions de l’UA et favoriser l’approche multilatérale des questions africaines, et outre son action en faveur de la mise sur pied de la force africaine en attente de l’UA (à travers notamment l’outil RECAMP), la France agit localement, à Addis Abeba, pour accompagner la montée en puissance de l’Union africaine.

 

Dans le cadre des Nations unies et de la résolution des crises :

 

- En rappelant le rôle dévolu, dans le respect de la Charte, aux organisations régionales dans le maintien de la paix,

- En prônant une représentation de l’Afrique au Conseil de Sécurité, dans le cadre des travaux actuels sur la réforme de l’organisation,

- En promouvant un engagement systématique des organisations régionales africaines dans le règlement des crises, sur le terrain et dans les négociations.

Dans le cadre de l’Union Européenne :

- en matière de paix et de sécurité et dans le domaine du développement (la France a été le deuxième contributeur du 9ème Fonds Européen de Développement).

- Elle soutient la conclusion d’accords de partenariat entre l’UE et les organisations régionales africaines et elle participe activement au dialogue UE / Afrique.

Dans le cadre du G8 : La France soutien l’inscription de l’Afrique parmi les toutes premières priorités des travaux des divers G8 et en particulier en matière de paix et sécurité, elle soutient les initiatives du G8 portant sur le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix et l’appui à la mise en place de la Force Africaine en Attente.

A titre bilatéral : La France a versé une aide budgétaire de 5 M€ à la fin de l’année 2005.

Cette aide comprenait :

· un volet « paix et sécurité » (3 millions d’euros),

· un volet « gouvernance » (harmonisation du droit des affaires, problématique des constitutions en Afrique) ;

· un volet « langues et culture », essentiellement pour la promotion du français en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie.

Un avenant prolonge la validité de la convention jusqu’à fin 2010.

a) Le volet Paix et sécurité a été complété par d’autres aides budgétaires bilatérales (14,9 M€)

a. Au profit de l’opération AMIS menée par l’UA au Darfour (2 millions d’euros en mai 2006, 1 million fin 2006, 10 millions fin 2007 versés à la Commission européenne).

b. L’avenant de juin 2008 précise que la France renonce au remboursement des prestations en nature que l’armée française a réalisées, au profit de l’opération AMIS, à partir du camp d’Abéché (Tchad) de 2004 à 2007. Cette aide non-MAEE représente 1,4 million d’euros.

c. La France a versé un soutien indirect à l’opération AMISOM pour le déploiement du contingent burundais en Somalie (500 000 euros en 2007).

b) Soutien à ECOSOCC (0,27 M€)

Le volet gouvernance a été renforcé par le protocole d’accord signé avec la Commission de l’UA qui prévoit un soutien de 270000 euros à l’ECOSOCC (FSP « Gouvernance démocratique ») afin que l’ECOSOCC porte la voix de la société civile africaine au sein du Partenariat UE-Afrique sur la gouvernance démocratique et les droits de l’homme.

c) Nous contribuons également à la « facilité de paix africaine » (FPA) (75 M€)

Instrument de la Commission européenne, de plus de 300 millions d’euros, elle finance essentiellement les opérations de maintien de la paix de l’UA (AMIS, AMISOM,…) ainsi que le développement des capacités institutionnelles de l’Union dans le domaine de la paix et de la sécurité. Cette FPA est financée à partir du FED auquel la France contribue à hauteur de 24% (pour le 9è FED).

6- Visites françaises à Addis

Bernard Kouchner s’est rendu à Addis la fin du mois de juillet 2007 et à nouveau en novembre 2008.

La Secrétaire d’Etat au commerce extérieur (Anne-Marie Idrac) est venue en octobre 2008. Jean-Marie Bockel (alors Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants) est venu en novembre 2008.

Rama Yade (en tant que Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et aux droits de l’homme) est venue au printemps 2009.

Jean-Louis Borloo est venu deux fois à Addis Abeba dans le cadre de la préparation du sommet de Copenhague (le premier Ministre éthiopien y représentait l’Afrique suite au mandat que lui avait confié l’UA).

En 2010, visite de Alain Joyandet (groupe de contact Madagascar).

 

FRANCOPHONIE

Avec l’anglais, le portugais et l’arabe, Le français est l’une des quatre langues officielles de l’Union africaine.

La quasi-totalité des documents de travail et des réunions font l’objet de traductions anglais-français. Ce sont de très loin les deux langues les plus utilisées, l’arabe et le portugais étant utilisés de manière plus marginale.

Cela étant, la situation est fragile :

- La fait que le siège de l’organisation soit en Ethiopie, où l’usage de l’anglais est répandu, est un facteur défavorable au français.

- Les situations varient d’un département de la Commission à l’autre en fonction de la nationalité et de la langue maternelle des individus et des directeurs. De plus, chaque autorité a tendance à s’entourer d’une équipe parlant la même langue, ce qui accentue le phénomène.

- Dans le domaine paix et sécurité, la pression de l’anglais est plus perceptible en raison des relations avec les Nations-unies et les partenaires non-africains. L’équilibre maintenu jusqu’à présent grâce à la présence d’un commissaire bon francophone (R. Lamamra).

- La Commission de l’Union africaine n’avait mis en oeuvre aucun programme d’importance en faveur de la francophonie jusqu’à l’accord signé entre l’UA et l’OIF en 2005. Dans le cadre de cet accord, la France a versé 400 000 euros pour soutenir le français au sein des instances de l’UA. Une personne a été recrutée par l’OIF et placée auprès de la CUA pour mettre en place les projets de formation et de traduction.

- Les pays francophones, quoique attachés à la défense du français, ne font pas peser sur l’organisation une pression suffisante. Ils sont plus attachés à la traduction des documents ou à l’interprétariat qu’à la promotion de l’apprentissage du français par les cadres de la Commission. Le groupe des ambassadeurs francophones à Addis a été récemment réactivé.

PARTENARIATS EXTERIEURS

 

Avec l’Union européenne

 

Le Sommet UE-Afrique de Lisbonne, en décembre 2007, a abouti à l’adoption d’une stratégie conjointe et d’un plan d’action pour les années 2008-2010.

Les partenariats à mettre en œuvre sont au nombre de huit :

- Paix et sécurité 
- Gouvernance démocratique et droits de l’homme 
- Commerce et intégration régionale 
- Objectifs du millénaire pour le développement 
- Energie 
- Changement climatique 
- Migration, mobilité et emploi 
- Science, société de l’information et espace

Les modalités de mise en œuvre du plan d’action ont été définies lors de la troika ministérielle qui s’est tenue, sous présidence française, en septembre 2008 à Bruxelles. La dernière troika ministérielle a eu lieu à Addis le 14 octobre 2009 et a permis d’affirmer des positions communes sur des sujets éminents (crises africaines et changement climatique notamment). On parle cependant de réduire le nombre de partenariats.

A Addis, la délégation de l’Union européenne auprès de l’UA, dont le chef a un double mandat, de la Commission européenne et du Conseil, et qui constituait avant l’entrée en vigueur du traite de Lisbonne une sorte de préfiguration ad hoc du service d’action extérieur européen, joue un rôle important dans la mise en œuvre du plan d’action de Lisbonne.

 

Avec d’autres pays ou organisations

 

L’Union africaine déploie une politique de partenariats tous azimuts. Le président Konaré employait l’expression de « partenariats multiples », affirmant haut et fort la volonté de faire jouer la concurrence entre les partenaires.

Des sommets sont organisés avec des pays (Japon, Inde, Turquie, projet d’un sommet avec l’Iran) ou avec des organisations (Amérique latine…).



15/01/2012
16 Poster un commentaire
Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1507 autres membres