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Jacob Zuma tourne le Dos à la France pour un sommet jugé pas intéressant?

Zuma boycotte le sommet France-Afrique de Paris

Réelle excuse ou changement d’avis ? Finalement, Jacob Zuma ne viendra pas au sommet Afrique-France sur la sécurité à Paris, les 6 et 7 décembre.
 
Le Nouveau Courrier

Jacob Zuma

Réelle excuse ou changement d’avis ? Finalement, Jacob Zuma ne viendra pas au sommet Afrique-France sur la sécurité à Paris, les 6 et 7 décembre.

Officiellement, le président sudafricain doit présider une importante réunion de l’African National Congress (ANC, son parti), aux mêmes dates. Cette réunion doit permettre de le désigner comme candidat à un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle qui se tiendra dans six mois. Pourtant, le dirigeant sud-africain avait laissé entendre, lors de la visite de son homologue français en Afrique du sud en octobre, qu’il participerait à cet événement. Et cette visite d’Etat préfigurait d’une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays. Dans les faits, elle s’est parfaitement déroulée, les deux pays décidant d’intensifier la coopération et les entreprises hexagonales ayant prévu d’accroître leur présence dans le pays de Mandela.

Mais visiblement, la méfiance sud africaine à l’égard des interventions militaires françaises en Afrique est toujours de mise. «Cette réunion de l’ANC est une excuse, explique un analyste proche des diplomates sud africains. Il pouvait la décaler. En réalité, Zuma et les dirigeants de l'ANC ne comprennent pas que ce sommet sur la sécurité ait lieu à Paris au XXIème siècle. Pour eux, c’est une rencontre néocoloniale et le fait qu’un socialiste soit au pouvoir (Ndlr : Sous François Mitterrand, la France a condamné le régime de l’apartheid et imposé des sanctions commerciales) ne change pas véritablement les choses, même si l’Elysée ne prend plus une décision sans consulter l’Union l’africaine ni associer Pretoria».

Dans les discours des cadres de l’ANC, la rhétorique anticoloniale est toujours prégnante. D'autant que les interventions françaises en Côte d’Ivoire et en Libye, même sous mandat onusien ou pavillon de l’Otan, ont ravivé les plaies. Récemment, le président sud-africain a qualifié de «nuisible» la présence des armées étrangères dans les affaires des pays africains. Et de citer notamment l’exemple de la Libye où l’Otan a largué des bombes pour destituer le régime de Kadhafi avant de repartir en laissant la situation se détériorer. «Maintenant, c’est nous qui devons tout arranger. Les pays africains auraient pu apaiser la situation via les voies pacifiques», a t-il expliqué.

D’autres poids lourds du continent ne feront pas le déplacement à Paris. Toujours en froid avec la France, Paul Kagamé (Rwanda) doit, lui aussi, inaugurer une manifestation nationale aux mêmes dates. L’Algérien Abdelaziz Bouteflika, de santé fragile, sera représenté par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Quant aux chefs d’Etat qui sont sous le coup de mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale ou de sanctions, ils n'ont pas été invités au sommet. C’est le cas d’Omar el-Béchir (Soudan), Robert Mugabe (Zimbabwe) et des présidents dont les pays ont été suspendus par l'Union africaine après un coup d'État (Madagascar, Guinée-Bissau, Centrafrique, Égypte). 

Uhuru Kenyatta, le président kenyan, n’a pas donné sa réponse. En attente de son procès devant la CPI mais n’ayant pas de mandat d'arrêt délivré à son encontre, il a été invité. Au final, l’Elysée attend la participation d’une quarantaine de chefs d’Etat.

 

 

Cameroonvoice

(titre)

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01/12/2013
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