Journée mondiale de la femme: l'avenir de l'Afrique, c'est la femme
Journée mondiale de la femme: l'avenir de l'Afrique, c'est la femme
La Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars, est l'occasion de battre en brèche tous les stéréotypes de genre.
La Journée internationale de la Femme est célébrée comme tous les ans, le 8 mars. Le thème cette année, indique ONU-Femmes, est «L'égalité pour les femmes, c'est le progrès pour toutes et tous».
«On ne naît pas femme, on le devient», disait Simone de Beauvoir. C’est dire combien l’éducation est déterminante dans la formation de la personnalité d’une femme, dans la détermination de sa condition sociale. C’est donc noble que les femmes francophones se soient réunies à Kinshasa autour de ce sujet combien capital de l’éducation de la fille. Cette initiative est à saluer à sa juste valeur en ce sens que l’éducation de celles qui, en termes purement numériques, représentent plus de la moitié de l’humanité, est indispensable.
Egalité
Elle est indispensable pour des raisons évidentes d’équité et de justice sociale. La femme, pour diverses raisons et dans certaines sociétés, même occidentales, a, pendant longtemps, été considérée comme incapable d’accomplir certaines tâches ou d’assumer certains droits. Elle était reléguée aux travaux ménagers. Mais, la preuve par l’action de certaines femmes dans le monde, a achevé de convaincre bien des gens qu’il faut se débarrasser des clichés. La femme, tout autant, et peut-être mieux que l’homme, est capable de prouesses dans tous les domaines. On en a la preuve avec de nombreuses femmes leaders dans divers secteurs d’activités à travers le monde.
De toute façon et c’est peu de le dire, les hommes ont, à quelques exceptions près, failli dans la conduite des affaires publiques un peu partout sur le continent. Il est probablement temps que les femmes relèvent le défi. Il faudra donc de plus en plus de femmes qui, à l’image de Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, conduisent leur pays avec modestie, courage et dignité.
Il en faudra certainement comme Catherine Samba-Panza, présidente par intérim de la Centrafrique, pour préserver le peu d’unité du pays qui reste et recoller les morceaux là où la cupidité et la violence des hommes auront semé le chaos. Le monde a besoin de toutes ces femmes qui se battent, souvent dans le silence, pour faire triompher la paix.
Ce n’est pas à dire que tout est parfait chez les femmes. Mais, elles montrent très souvent qu’elles sont plus sensibles à la honte, au déshonneur, que les hommes. Ce qui n’est pas sans intérêt dans un monde où ces valeurs se dérobent sous les pieds de bon nombre de nos dirigeants. La scolarisation massive des filles, qui devient de plus en plus une réalité sur le continent africain, devrait servir de limon à la prise de postes de responsabilités par les femmes à tous les niveaux de la vie socioéconomique et politique.
Dans bien des centres urbains, la prise de conscience, pour ce qui est des avantages de la scolarisation des filles, est réelle. Le retard dans les campagnes est certainement lié à une insuffisance de sensibilisation, et aux pesanteurs socioculturelles encore vivaces dans ces milieux.
En effet, la scolarisation de la femme (encore considérée comme une «étrangère» dans certaines communautés africaines, une personne appelée à quitter ses parents pour une autre famille à son mariage), n’a pas toujours été une priorité pour les parents. Mais les choses sont en train de changer. Même dans les villages les plus reculés, l’instruction est devenue une valeur-clé et les parents veulent que tous leurs enfants soient au rendez-vous du savoir et qu’ils profitent, d’une manière ou d’une autre, de ses bienfaits. Ainsi, malgré les disparités, de plus en plus de parents, au fil des années, envoient leurs enfants, sans distinction de sexe, à l’école à l’effet de leur faire «apprendre à lier le bois au bois» selon la formule de la Grande Royale dans L’Aventure ambiguë de Cheickh Amidou Kane.
Action
Les conditions de vie et de travail de la femme connaissent ainsi des améliorations. Pour promouvoir et renforcer cette tendance, il faudra éviter tout ce qui stigmatise la femme. Par exemple, les différents postes de promotion de la Femme en Afrique, ne doivent pas être perçus et traités comme des magistères pour femmes. Certes, qui mieux que la femme pour connaître et traiter les problèmes de la Femme?
Il peut s’avérer important que les femmes soient au premier plan dans ce genre d’institutions, elles qui connaissent bien les problèmes qu’elles vivent. Mais cela n’est pas vraiment une nécessité. Bien des femmes font leur travail avec dignité et exemplarité. Mais, très souvent, par égoïsme ou par naïveté, certaines femmes sont à l’origine des malheurs de la Femme. Parvenues aux fonctions d’où elles peuvent prendre des initiatives pour aider leurs sœurs, certaines femmes se transforment en véritables louves pour leurs sœurs et mères. C’est le cas de toutes celles qui ne pensent à leurs sœurs qu’en termes de «bétail électoral» qu’on mobilise à coups de «djanjoba» et de pagnes, qu’on gave de promesses sans lendemain. C’est également le cas de toutes ces femmes qui, par le truchement d’associations aux slogans pompeux, tirent malhonnêtement profit d’une prétendue lutte pour l’amélioration des conditions de vie des femmes, en détournant les fonds alloués par de généreux donateurs.
Dans ce cas de figure et pour paraphraser Thomas Hobbes, on peut dire que «la femme est une louve pour la femme». En tout cas, il n’est pas rare de voir, sous nos tropiques, des femmes s’entredéchirer pour mieux se mettre au service des hommes. Il faudra donc que ce genre de rencontres qui donnent à la femme sa véritable place dans la société et où la réflexion est le maître-mot, se multiplient.
Certes les «djandjoba» peuvent représenter pour toutes les femmes violentées, des occasions réelles de se défouler. Mais, seule la réflexion peut leur apporter des solutions durables. Il faudra ainsi veiller à ce que les conclusions et recommandations de ces rencontres ne dorment pas dans les tiroirs. C’est à ce prix que l’embellie en termes d’accès des filles aux infrastructures éducatives, à une éducation de qualité, pourra se poursuivre de façon satisfaisante. Ne dit-on pas, eu égard à tout ce que l’éducation de la femme peut avoir comme impact sur son entourage, qu’«éduquer une femme, c’est éduquer une nation»? Il convient donc d’y travailler sans relâche. Car, la femme est l’avenir de l’Afrique, l’avenir du monde tout simplement.
Slateafrique
Article publié sur "le pays"
AMMAFRICA WORLD
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