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LA PRESIDENTE DE L'ASSOCIATION "DCB" FELICITE LA NOMINATION D'UN MINISTERE DE LA DIASPORA CONGOLAISE (Rep.du Congo)

Agnès Ounounou: "J'ai félicité Madame Edith Itoua... Je suis une Républicaine et je respecte la décision du chef de l’État..

 

Écrit par  R. Cyr MakossoPublié dans Featured News

 

Dimanche, 24 mars 2013 

 
Mme Agnès Ounounou présidente de Diaspora Congo Brazzaville (DCB)
Mme Agnès Ounounou présidente de Diaspora Congo Brazzaville (DCB)Photo BLN 2012
 

Grâce à ses multiples actions et son engagement en tant que présidente de l'association Diaspora Congo Brazzaville (DCB) basée en France avec des représentations dans de nombreux pays, Mme Agnès Ounounou est devenue au fil des années une figure incontournable de la diaspora congolaise à travers le monde. Aussi, la création d'un département des congolais de l'extérieur au sein du cabinet du président de la République du Congo, confié à Mme Edith Itoua, a relancé  l'intérêt pour le Congo d'impliquer activement sa diaspora dans le dévelopment du pays, combat cher à Mme Agnès Ounounou. Rencontre.

  1. BLN: Vous avez appris la nomination de Mme Edith Itoua en tant que « conseiller du président, chef du département des congolais de l’extérieur » qu’en dites-vous ?

Agnès Ounounou : Tout d'abord, je tiens à réitérer mes félicitations et mes vœux de réussite à Madame Edith Itoua . Par ailleurs, je dois dire que j'ai appris avec satisfaction la création de ce poste par le Président de la République. Cela indique à n'en point douter que la Diaspora est une entité remarquable et remarquée, je dirai même une valeur sûre de la République sur qui celle-ci pourra compter. Plus personne ne saurait dorénavant l'ignorer.C'en est fini, d'une diaspora méconnaissable, insignifiante car amorphe, indolore, incolore et sans saveur.

Ce n'est que le commencement de cette Diaspora, que je côtoie dans mon quotidien, avec laquelle j'échange de tous les coins de la planète, et qui est décidée, dé-ter-mi-née à ne plus laisser écrire l'histoire du Congo sans elle.

Assurément, elle se sent plus forte que jamais.

 

 

  1. BLN: De nombreux compatriotes vous ont exprimé leur soutien sur les réseaux sociaux en estimant que ce poste aurait pu vous revenir. Partagez-vous ces points de vue ?

Agnès Ounounou : J’entends et comprends ce qu'ils expriment. Ils sont à l'évidence sensible à mon engagement patriotique, concret, sincère et désintéressé pour unifier les Congolais de l'extérieur dans une perspective de solidarité, de développement du Congo. Cet effort d'unification se réalise par le biais d’une structure fédératrice Diaspora Congo Brazzaville que j'ai l'insigne honneur de présider. Nos compatriotes me le rendent aussi en me témoignant de leur sympathie et en formulant à mon égard tous les souhaits que vous avez pu lire ici et là.

Je tiens à les en remercier et à leur dire avec affection que ma place est avec eux et au milieu d'eux, pour m'imprégner chaque jour encore un peu plus de leurs attentes et de leurs préoccupations. C'est ainsi que nous pourrons parfaire ensemble nos projets. Je veux aussi leur dire demeurons unis, ne cédons pas à l'invective et à la critique facile. Respectons en outre nos institutions et à ce stade retenons de cette création de poste la lucidité du chef de l’État qui par cette décision anticipe les attentes de la diaspora en lui donnant une certaine légitimité républicaine : on peut dorénavant dire que "l'homo diasporus" est né. Il nous appartient à présent de nous saisir de cette opportunité pour valoriser ce que nous sommes.

 

  1. BLN: Vous avez félicité Edith Itoua dans un message publié sur votre profil Facebook ; Est-ce de gaieté de cœur, certains lisant une déception dans vos messages depuis hier ?

Agnès Ounounou : Bien sûr, j'ai félicité Madame Edith Itoua suite à son e-mail m'informant de sa nomination. Vous noterez que c'est aussi ce que j'ai fait en préambule de cette interview. Je suis une Républicaine et je respecte la décision du chef de l’État dont je rappelle qu'elle est discrétionnaire et ne saurait être remise en cause par quiconque.

Par ailleurs, sauf erreur de ma part, Madame Itoua est nommée conseillère à la Présidence de la République en charge du département des Congolais de l’extérieur. Ce n’est pas la même chose que d’être responsable d’une association de la Diaspora.

Enfin, il n'y a pas lieu pour moi de m'arrêter à cette nomination. La vie continue et mon combat pour la diaspora aussi. C'est cette rage d'agir, cette passion de l'action qui m'habite qui a dû transparaître dans mes propos. Mais n'y voyez surtout pas d'état d'âme, ce saurait très mal me connaître. Et puis, nous nous sommes déjà rencontrées à plusieurs occasions et que j'en garde le souvenir d'une femme très gentille qui nous avait fait l'honneur d'assister à la soirée de lancement des adhésions de l’association DCB.

 

  1. BLN: Vous avez ; dans un message demandé aux compatriotes congolais de l’extérieur, de respecter le choix du président porté sur Mme Edith Itoua. Quel soutien DCB pourra lui apporter dans cette nouvelle fonction ?

Agnès Ounounou : Comme je l’ai dit plus haut, Mme Edith Itoua a été choisie et nommée par le Président au sein de son cabinet. Ce poste est politique. C'est le choix du Président et non des congolais de l’extérieurAttendons d’avoir le détail de ses attributions exactes avant de parler du soutien que DCB pourra lui apporter dans cette nouvelle fonction. Son travail se fera avec la diaspora.

  1. BLN: Seriez-vous prête à travailler aux côtés de Mme Edith Itoua au cas où elle ferait appel à vous ?

Agnès Ounounou : Vous savez, je suis une femme entière. J'ai commencé une œuvre avec DCB, dans à laquelle je me donne corps et âme, avec une équipe exceptionnelle et tout aussi motivée.

Je n'entends pas m'arrêter en si bon chemin. C'est là la place qui est la mienne.

En revanche, cela n'empêche pas qu'en tant que présidente d'une structure fédératrice de la diaspora, nous puissions collaborer ponctuellement pour trouver des solutions efficaces en faveur des congolais de l’extérieur et pour le Congo.

 

  1. BLN: Est-ce que la création d’un département des congolais de l’extérieur est un élément important dans la prise en compte de la diaspora dans le développement du Congo ?

Agnès Ounounou : Comme je l'ai dit plus haut, la création de ce poste constitue en soi une avancée évidente dans la reconnaissance de la diaspora en tant que composante du peuple Congolais. D'ailleurs, au sein de DCB nous avions même réclamé un ministère de la diaspora comme cela a été fait du reste dans d'autres pays Africains dont le Cameroun voisin. À l'époque, je me souviens avoir essuyé plusieurs critiques.

Mais ne nous y trompons pas, ce poste n'est pas non plus la panacée. C'est une brèche qui est ouverte, une sorte main tendue à saisir.

 

  1. BLN: Certains compatriotes congolais ont été virulents envers Mme Itoua, en remettant en cause sa nomination, ses compétences et sa personne. Auriez-vous un message à leur adresser ?

Agnès Ounounou : Ce que je peux dire c'est que j’ai horreur des jugements hâtifs, des chasses aux sorcières et autres comportements blessants. Moi-même, j’ai été victime de comportements similaires.

Madame Itoua mérite qu'on la laisse travailler avant de la juger. Par ailleurs, je ne le répéterai jamais assez, nous croyons au sein de DCB en la vertu de l'exemplarité. Commençons à l’être nous-mêmes et les autres le seront.

  1. BLN: Pour vous, quels sont les trois dossiers prioritaires auxquels Mme Edith Itoua devrait s’atteler dès la prise de ses fonctions ?

Agnès Ounounou : Plusieurs dossiers me paraissent urgents :

- rétablir la confiance des congolais de l'extérieur en la politique et aux gouvernants de manière générale. À défaut, il y a forte à parier qu'elle prêche dans le désert même avec la meilleure volonté et avec les meilleures idées du monde

- favoriser l’intégration des congolais de l’extérieur dans leur pays d'accueil (régularité de la bourse pour les étudiants, optimisation des services consulaires, soutien aux associations de la diaspora…)

- créer un cadre incitatif à l'investissement massif des congolais de l'extérieur au Congo et organiser ce retour par une information soutenue sur les réalités économiques du pays.

 

  1. BLN: La diaspora congolaise comme vous le dites souvent, ce n’est pas que la France. DCB a participé en 2012 au retour au pays du corps d’un compatriote mort aux USA. Avez-vous des pistes de travail à proposer à la représentante de la diaspora pour prendre vraiment en compte cette dimension mondiale ?

Agnès Ounounou : La diaspora est effectivement transfrontalière et on ne saurait s’en préoccuper efficacement ou l’unifier sans prendre en compte cette donnée. Nous avons des propositions qui figurent dans notre projet. Si nous sommes sollicités, nous ne manquerons pas d'apporter notre contribution.

Come vous l’avez rappelé, DCB a facilité le rapatriement du corps d’un compatriote décédé aux USA. A ce titre d'ailleurs, nous avons négocié avec un de nos partenaires une assurance rapatriement du corps avec prise en charge du billet de la personne accompagnante, et cela pour 4 euros par mois.

  1. BLN: Avez -vous un message en direction de la diaspora ?

Agnès Ounounou : Vous me permettrez tout d’abord de remercier les adhérents de DCB car c’est aussi grâce à leur soutien que je trouve la force et l’énergie pour poursuivre la mission qu’ils m’ont confiée.

Je tenais aussi à remercier tout particulièrement les membres du bureau de leur confiance et de leur travail efficace de l’ombre.

A l’ensemble de mes compatriotes de la diaspora, je veux vous dire que nous sommes un bon peuple doté d'un beau pays. La distance qui nous tient loin de lui ne doit pas nous éloigner de notre devoir à son égard.

Bien au contraire, puisse cette distance renforcer notre solidarité, laquelle nous rendra encore plus fort pour agir efficacement en faveur du Congo.

Au-delà de la diversité de nos parcours, de nos origines et de nos opinions de toutes sortes, nous avons ce lien commun et naturel qui nous rattache à la même mère patrie. Ce lien si précieux est notre principale force et armure contre les divisions susceptibles d’émerger au milieu de nous.

C'est pourquoi, je lance cet appel à chacun afin qu'il vienne enrichir de son expérience et par son énergie le projet de fédérer la Diaspora, pour une diaspora encore plus forte.

Ensemble, nous pouvons beaucoup, plus qu'on ne le croit. Il suffit d'essayer!

  1. BLN: Avez -vous un message en direction des autorités congolaises ?

Agnès Ounounou :Je n'ai pas de message particulier à transmettre aux autorités en place. Tout au plus, qu'il me soit permis de rapporter des éléments d'information, certainement connus, que je mesure quotidiennement dans mes contacts avec les ressortissants Congolais de l'extérieur.

Il ressort qu'un hiatus s'est créé entre les Congolais de l'extérieur et les pouvoirs politiques successifs.

Les Congolais de l'extérieur se sentent en effet ignorés. Ils n'ont, dans l'ensemble, jamais ressenti de la part de la classe politique une volonté de les associer à la construction et à la gestion de la cité, alors qu'ils en sont plus que demandeurs. A titre d'exemple, la neutralisation de leur droit de vote, l'absence de mesures incitatives pour faciliter leur retour ou leurs investissements au pays sont au nombre de sujets qui cristallisent le plus de frustrations. Cela m'inspire un énorme gâchis car le Congo se trouve ainsi privé d'une aile qui lui aurait permis un décollage assuré.

Je puis vous assurer que l'immense majorité des Congolais de l'extérieur aspire à apporter sa pierre à l'édification d'une véritable nation, unie, solidaire et prospère, et où chacun trouverait sa place et s'emploierait à préserver ce patrimoine commun.

C'est pourquoi, nous pensons qu'il est crucial de créer aujourd'hui les conditions propres à décrisper cette relation dont on ne saurait faire l'économie. En ce sens, je salue la création du poste de conseiller à la présidence chargé du département des Congolais de l'extérieur. Nous osons espérer que son action en faveur de la diaspora sera davantage visible et lisible que celle de la cellule de la diaspora rattachée au ministère des affaires étrangères.

Je tiens pour ma part, à témoigner ici que lors d'un récent séjour à Brazzaville à l'occasion duquel nous avons accompagné un investisseur de la Diaspora en vue de son installation sur place, il nous a été réservé le meilleur accueil et nous avons gardé le souvenir de la disponibilité des autorités qui nous avaient accueilli et de leur bonheur de voir des Congolais de retour au pays pour investir. Il est vrai que je suis rentrée avec une image positive et j'entends réitérer l'expérience avec d'autres.

 

Source:basango.com

 
 


26/03/2013
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