AMMAFRICA WORLD

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LA RESISTANCE POPULAIRE ET UNITE NATIONALE POUR SAUVER LE PAYS!

RESISTANCE POPULAIRE ET UNITE NATIONALE PAR LAURENT DESIRE KABILA

Notre peuple se défend. Je suis très heureux que vous tous avez pri conscience de la gravité de la situation pour nous mettre tous ensemble. Tous les partis politiques confondus chez nous, tous les Congolais se sont mis ensemble dérrière le gouvernement. Ils m’ont soutenu, je dois l’avouer très sincèrement; et je ne sais pas ce que je ferai pour les rendre ce qu’ils ont fait pour moi (applaudissements). 



MZEE KABILA, LE SOLDAT DU PEUPLE DONNE SES ASSURANCES AU PEUPLE POUR UN DEVELOPMENT AUTO-CENTRE DU CONGO ET POUR UN PROGRAMME DE RECONSTRUCTION NATIONALE 

Mais ce que je dois vous assurer c’est que je suis un soldat du peuple, et je ferai mon devoir jusqu’à mon dernier jour. Je veux que mon pays soit totalement libre; et en tous cas, c’est un pays moderne qui se dévelope, où sur le plan social, tout doit être transformé même au village (applaudissements), parce que beaucoup de nos élites, beaucoup d’intellectuels, beaucoup de citadins, les gens de ville qui sont habitués à la ville ont peur de rentrer dans les villages. C’est parce qu’il n’y a pas de vie là-bas. Nous, nous sommes engagés dans un programme de reconstruction et cela a porté fruit. Et tout cela sans l’assistance extérieure, parce que les habitudes politique en Afrique, c’est qu’on doit attendre de l’aide de la France, des États-Unis, de l’Union Européenne, de la Banque Mondiale, de ceci, de cela… 

Mais nous, nous avons dit depuis quand nous étions des (sous–traitants?). Nous disions que l’autre lutte sur la lutte de l’intelligence contre la force brute (applaudissements). Nous disions alors dans un congrès au maquis en 1976, que parce que nous avons tout dans notre pays, nous ne pouvons même pas aller demander de l’aide. Il faut utiliser l’intelligensia nationale pour transformer tout ce que nous avons (applaudissements). 

Ainsi donc lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, forts de cette conviction là, et jusqu’aujourd’hui, nous essayons de transformer nos richesses, notre monde, l’environement, économique, social, culturel avec l’argent de notre pays. On a jamais réçu un seul sou d’ailleurs. Et voilà qu’ils sont mécontents. 

SUR LA SERVITUDE DE LA BANQUE MONDIALE 

Il ne manque pas à la Banque Mondiale, ils viennent avec des plans qu’ils ont toujours présentés pendant 37 ans du régime de l’autre. Toujours le même plan. Et la classe politique de la Deuxième République, de connivence avec ceux qui venaient de l’extérieur, pillait le pays et achetait des villas en Europe et aux États-Unis. Ils auraient peut être bien fait de voler en Europe pour aller construire là-bas au pays. Et comme on ne voulait pas continuer avec cette culture, celle de voler chez toi et d’amener ailleurs; et on ne voulait plus autoriser que l’on pille sans payer les taxes, sans laisser des infrastructures derrière, là où vous investissez. Avec l’arrivée du gouvernement de Salut Publique, nous devions à la fois inverser les priorités et même réglementer le jeu de l’exploitation du pays. Ça n’a pas plu à tout le monde. C’est ainsi donc que nous avions commencé une période très difficile, caractérisé par des incompréhensions à l’extérieur. 

La Banque Mondiale est venue avec le même plan, moi j’ai dit «NON», nous avons notre plan à nous, c’est nous qui souffrons. Nous connaissons de quoi nous souffrons. Nous allons faire un plan pour resoudre notre problème. 

Ils m’ont dit” «Ou est ce que vous aurez de l’argent?» 

Moi j’ai dit: «On va l’avoir ici. Le Congo est riche.» Et nous avons fait cela, nous avons notre plan. Il est bien. C’est un plan qui doit developer notre pays. On les a demandés: «Messieurs, nous voulons aussi des autoroutes, tous ces ambassadeurs qui étaient là, parce qu’ils étaient tellement habitués à appeler des ministres, etc., moi j’ai dit: «Attention! Mes ministres ne sont pas des garçons de course (applaudissements). Il faut laisser les ministres resoudre les problèmes du pays. Si vous allez continuer à les appeler la nuit, les coups de téléphones, qu’est ce que vous traitez avec eux. Chez vous, nos ambassadeurs ne peuvent pas faire ça. Nous ne sommes pas capables d’appeler les ministres belges , Français ou Américains qui doivent aller chez l’ambassadeur Congolais qui doit leur dire des choses qu’ils doivent faire. Et si vous ne faites pas là, chez moi je ne veux pas!» 

Mais ils trouvent ça stipude, arrogant! Moi je dis: «Mais c’est pourtant la vérité!. Chez vous ça part bien, Ça doit aussi partir bien chez nous. Ne nous immixer pas dans nos affaires.» 

Alors, ils me disent: «Comment est ce que vous allez avoir de l’argent? Vous ne fairez même pas trois mois!» Moi j’ai dit: «Trois mois?! Mais je ferai plus que trois mois! (applaudissements).» 

SUR LE PLAN TRIENNAL DE RECONSTRUCTION NATIONALE 

Ainsi vous connaissez, nous avons préparé un bon plan de reconstruction du pays. Ils m’ont dit qu’il faut aller le défendre à Bruxelles. Moi j’ai dit: c’est vrai? Oui! On a envoyé une délégation à une conférence qu’ils ont appélé «La Conférence des Amis du Congo». J’ai dit à mes ministres: «Allez-y, defendez votre plan. S’ils vont donner de l’argent, c’est bien» Mais moi je les ai informés qu’ils n’auront pas de l’argent parcequ’ils savent bien que nous ne sommes pas entrain de servir leurs intérêts! Si nous étions entrain de servir leurs intérêts, ils donneraient quelques primes d’argent pour nous corrompre. Pas pour déveloper le Congo. Alors maintenant , il faut un choix: ou vous êtes pour le peuple, acceptez de rentrer sans argent, ou vous êtes pour eux, bouffez l’argent, rentrez trahir votre peuple. C’est fini! 

Ils ont apprécié le plan, ils ont commencé à faire des éloges: «Oh là là! C’est le prémier plan cohérent qu’ait présenté ce pays là.» Moi j’ai dit: «Hm, toutes les années, Mobutu ne faisait pas de plan? Si c’est le premier, c’est mieux!» Ils ont dit que c’est un plan cohérent, ceci, cela, mais il faut travailler avec la Banque Mondiale, il faut travailler avec ceci… Ils sont revenus. On a ouvert un «Trust Fund», un compte commun, c’est-à-dire un pannier où ils vont jetter de l’argent. Jusqu’aujourd’hui, le ministre du plan ici me disait: «Président, ici il n’y a que 13 millions. 13 millions et encore que nous n’avons pas le droit de toucher à ces 13 millions, parce que pour toucher, il faut que nous puissions justifier d’abord notre situation des violations des droits de l’homme; et il faut qu’il y ait [la signature] de ce pays Scandinave là, la Suède qui préside l’Union Européenne, et les autres, et les autres…, et nous mêmes, nous sommes nul part! Et ils veulent dire dans quel secteur cet argent doit être utilisé. 

Moi j’ai dit alors dans ce cas ils peuvent oublier. S’ils veulent nous contrôler de cette façon là, on a pas besoin de cet argent. 13 millions c’est quoi? D’abord, ils me disaient que c’était 84 millions. Moi j’ai dit à tous les ambassadeurs de l’Union Européenne: «84 millions pour le Congo, c’est quoi?! Nous avons beaucoup de moyens de faire sans cela! Et nous avons beaucoup de moyens de le faire sans vous! Sans cet argent là! Et nous ne voulons pas des conditions!» En tous cas, je leur ai dit: «Allez avec votre argent! Nous continuons et nous avons plus que 100 millions, plus que le pannier des autres. Encore nous n’aurons pas le droit de décider sur l’utilisation de cet argent!» 

LES MEDIAS OCCIDENTAUX, CAISSES DE RESONNANCE DES PAYS AGRESSEURS ET DES SUPERPUISSANCES 

Vous voyez que ce sont des blah, blah…! Ils se sont trop familiarisés avec l’Afrique, ils jouent avec nous comme des gamins. Mais cette fois-ci, quand ils ont vu que le Congo est devenu majeure, reaction? – la haine. La haine! Nous n’avons rien contre les Américains, les Européens, les ceci, les cela. Mais vous mêmes, vous écoutez RFI et les autres. Quelle campagne?! Quelle bassesse?! Ils ne font qu’accuser le Congo tout le temps: «Tout ne va pas, il n’y a pas ceci ou cela!». 

Mais ça va quand même bien sinon le peuple ne se serait pas leagué autour du gouvernement. Cette fois-ci, le peuple a compri que la politique [que nous faisons], c’est la siènne. Nous, nous ne sommes que des executants fidèles. C’est tout! C’est pourquoi tout le monde au Congo tend à se mettre ensemble avec la direction du pays pour que nous puissions arriver à notre objectif. Cette fois-ci, parce que la guerre est venue s’intercaller sur notre marche avant, nous avons une priorité d’écraser les envahisseurs. Et je vous avoue qu’ils seront écrasés (applaudissements). Chaque jour qui passe, ils deviennent de plus en plus faibles. 

Bien sure, les radios étrangères qui leur sont favorables, parce que c’est par l’intermédiaire de ces pétits pays là, les deux, le Rwanda, l’Ouganda, qu’on voulait piller le grand Congo! Et, lorsque nous pensons, maintenant, est ce que nous avons déjà accompli ce que nous avons promi à nos compatriotes? – c’est parce qu’ils nous ont pri au depourvu, ils nous ont pris par surprise. Nous nous croyions qu’ils étaient des pays amis, mais ils avaient dépuis plusieurs mois amassé des armes, fait l’espionnage, ils ont préparé la guerre pendant sept mois. Maintenant c’est connu, c’est publié dans tous les journaux occidentaux: le complot contre Kabila, les Rwandais du Congo, sept mois de préparation de guerre et la main des États-Unis derrière, et des autres, comme toujours, comme toujours! Ils n’ont jamais voulu le bonheur et l’indépendance de notre peuple! 

L’ALTERCATION AVEC LA SECRETAIRE D’ETAT AMERICAINE MADELEINE ALBRIGHT 

Mais moi je me suis toujours vu avec leur Dame là, Madeleine Albright. Je lui ai dit: «Madame, vous vous rendez compte! Quand on a déclenché le fameux coup d’état là , le lendemain, c’est elle qui sonne pour dire que Monsieur Kabila, nous ne sommes pas d’accord avec l’extermination des Tutsi. Le lendemain du coup d’état!» 

Moi j’ai dit: «Ou est ce que vous les aviez vus exterminés? Vous êtes mal venue! Ces agresseurs viennent nous agresser et vous, vous dites que nous sommes entrain de les exterminer?! Vous voulez donc qu’on croise les bras pour qu’ils viennent faire ce qu’ils veulent. C’est vous qui les aviez envoyés en mission ou c’est quoi?! Et j’ai coupé le téléphone! (éclats de rires). J’ai cru qu’il ne fallait pas continuer à m’expliquer… et elle va crier partout: oh, il a coupé le téléphone, il était nerveux, ceci, cela…» 

Comment voulez-vous que les gens viennent nous tuer, nous on se défend, vous me dites que je suis génocidaire! C’est quoi?! Qu’est ce que ça signifie? Alors mieux vaut ne pas parler!!! 

Aujourd’hui, le Congo ne peut jamais baisser les bras et ne pas se défendre. Nous avons expliqué profondement ce que je viens d’expliquer ici solennellement à beaucoup de pays Africains qui ont compri, parce que beaucoup d’autres étaient trompés par la diplomatie beaucoup plus active de Museveni, fondée sur le mensonge, sur la distortion de l’histoire: comment le Kivu appartenait à tel [Royaume Tutsi] à ceci, à cela… des choses qu’il ne faut même pas écouter. 

Le Congo est donc en guerre, et nous sommes entrain de nous mobiliser totalement. Et vous qui êtes ici, la preuve est qu’il y a la fête ici, et vous venez écoutez les nouvelles du pays, moi je veux vous dire que les nouvelles sont très optimistes, elle sont présentes. Bien que les ennemis soient encore à Kisangani, mais encerclés et entrain de se battre partout, partout, les peuple est entrain de prendre conscience [les Boyomais ne cessent de le dire: les Tutsi ne passeront pas! Kagame ne passera pas!]. Il y a des gens qui prennent des flêches, des lances, et qui avancent. Le peuple se mobilise. Naturellement, lorsqu’ils sont venus, ils ont pillé l’ouest, Matadi, vous avez entendu, ils ont dérangé les installations d’Inga, ce sont des jaloux. Ils ont incendié les installations de Socir… tout réprend maintenant. On réprend. Et nous avons plusieurs prisoniers de guerre de ces gens. Quand ils prétendent qu’il n’y a rien de Rwandais, mais je vous avoue que ces gens sont des sadiques, parcequ’on a tout, les prisoniers sont là, les preuves sont nombreuses… 

LE CONGO N’EST PAS CONTRE LES ETATS-UNIS, IL N’EST PAS A VENDRE NON PLUS 

Le malheur est qu’un grand pays comme les États-Unis n’a pas pu condamner ouvertement l’agression de ces gens là contre le Congo, la violation de nos frontières, de la souverainété de notre pays. Alors, nous ne sommes pas d’accord avec eux, Ce n’est pas le gouvernement Congolais qui est contre les États-Unis, c’est ce pays, les États-Unis qui sont contre le peuple Congolais, parcequ’ils prétendent être le pays le plus grand et le plus fort du monde. Et ils s’appellent quoi, leader du monde. Alors s’ils sont leader du monde, il faut partager la justice, non! Mais lorsque le Congo est agressé, ils viennent et ils vous disent que vous, vous êtes mauvais, vous comprenez?! Mais nous sommes agressé chef! (éclat de rires). Un tel chef, on ne peut pas l’accepter! Nous sommes agressés, mais ils nous disent, non, non, non la démocratie, vous ne voulez pas la démocratie. Mais nous parlons de l’agression. Et les agresseurs sont-ils démocrates parce que vous les soutenez?! Oh non, nous leur disons, vous savez… et ils sautent sur un autre sujet. 

Donc nous ne sommes pas contre les occidentaux. Mais nous ne sommes pas d’accord avec eux lorsqu’ils ne veulent pas que les intérêts de notre peuple soient défendus. Ça sera ainsi jour pour jour jusqu’à ce qu’ils changent. Nous, nous n’avons rien à changer (applaudissements). Changer pour mettre quoi! Ils ont tout, nous n’avons rien, alors que nous sommes plus riches que la Belgique, que la France… Comment se fait-il que nous soyons à la queue de l’histoire et nulle part (applaudissements). Mais ce n’est pas possible. Et ils nous trouvent fous parce qu’on peut pas se déveloper s’ils ne nous donnent pas de l’argent. Je vous avoue que c’est faux! Nous avons tout, nous leurs vendons et ils viennent en masses, ils veulent investir. Ils disaient qu’il n’y aura pas un seul investisseur qui sera là! Mais nous en avons beaucoup! Ils viennent. Ils ont inauculé l’appétit de guerre dans les veines des autres pour nous empêcher de continuer avec notre programme. Et maintenant ils se rendent compte qu’ils ont échoué. Et maintenant, ils vont repartir sur les accusations de la démocratie. Oh, nous ne sommes pas démocrates. 

SUR LE PROCESSUS DE DEMOCRATISATION 

Mais, écoutez, mes frères et soeurs, vous connaissez l’histoire de notre pays?! Nous avons pri le pays en main et nous avons dit que nous ne ferons que 24 mois, c’est-à-dire deux ans, et puis la démocratisation va suivre. Et tous les autres qui ont le pouvoir, ont fait 5 ans, 10 ans [Museveni a fait 10 ans d’abord sans organiser les élections]. On ne leur demande pas des comptes de démocratie. Chez nous quand j’avais juste pri le pouvoir, oh élections! Ils me disent, oh élections, démocratisez maintenant. Mais il y a un mois, deux mois, les gens ne sont pas bien assis, le pays est completement détruit, mais il faut remettre des strictures en place! 

Ils me disent après deux mois, oh, associez les autres. Prenez au moins quatres partis. Mais vous choisissez sur quelle base de critères. Et quels autres? Ils étaient ici, ils ont fait la fête, toutes les fêtes des conférences nationales souveraines [suivi d’une transition de 7 ans qui a connu 10 gouvernements d’union nationales sans une démocratisation quelconque de notre pays. Le dictateur était toujours là], des histoires comme ça, mais c’était leur fête! Tant que je n’étais pas avec eux, je ne peux pas les inviter. Il faut que je considère d’abord notre propre situation et puis, nous verrons après. Deux ans, ce n’est pas une longue période. Ils peuvent patienter! Mais ils ont fait beaucoup, beaucoup de bruits autour d’une certaine dictature qui se construisait au pays. La preuve est que le peuple a vu qu’il n’y a pas de dictature, ce sont les soldats du peuple qui se battent pour qu’il n’y ait plus de dictature occidentale. C’est ce que le peuple a decouvert, parce que tout ce que nous faisions était dans le but d’amener le peuple sur le chemin des élections. Mais il faut un temps. 

N’importe qui aurait pri le fameux Zaire là, la tête du fameux Zaire là aurait besoin de deux ans avant d’organiser les élections. Eux-mêmes, les occidentaux le disaient d’ailleurs: «Oh celui qui va prendre la tête du Zaire, on ne sait pas comment il va s’en sortir.» Et ils voulaient bien se laver les mains, parcequ’ils voulaient bien être de la partie, c’est-à-dire, faire la fête avec ceux qui vont prendre le pouvoir, parce que sans eux, le Congo ne peut pas se reconstruire. Ils se voyaient déjà se partageant les cadeaux [se dit de Bechtel], qui va prendre le Kivu pour l’or, etc., ils voulaient beaucoup plus promouvoir leurs propres plans, mais sans le plan du peuple Congolais. Ils étaient tous occupés à dire: «Nos intérêts, nos intérêts, nos intérêts!» 

Et moi je vous avoue que tous ces messieurs me connaissent bien. Moi je leur ai dit: «Comme moi je n’ai pas de chef, je n’ai que mon peuple, je ne donnerai à personne les intérêts de mon peuple!» (applaudissements). On nous a laissé entendre, les intérêts de ceci, les intérêts de cela… [les intérèts des États-unis, de la France, de la Belgique, du Canada, de la Grande Bretagne…]. Moi je leur ai dit: «Commencer par demander: quels sont les intérêts du peuple Congolais? Ou sont-ils?». S’ils disent: «Oh, écoutez ceci…», moi je dis: «Dites-moi, est ce qu’il y a les intérêts du peuple Congolais aux États-Unis qu’il faut défendre là-bas? (rires et applaudisements). S’il n’y en a pas Congolais, nous devons faire de même, nous défendons nos intérêts d’abord, et uniquement nos intérêts! Les autres ont des associations des échanges, de commerce, c’est fini! 

Mais comme ils n’ont jamais vu un tel régime, ils viennent avec des démocraties, démocraties, démocraties. Et nous sommes préparés à aller vers les élections. J’ai appri avant-hier lorsqu’on m’a donné les minutes de sécurité de ses amis là. Ils disent maintenant: «Oh voilà, Kabila est trop fort – je ne sais pas comment je suis trop fort – que le peuple est derrière lui [attention il faut le suivre]. Maintenant il va dire qu’il aille aux élections (éclats de rires).» Mais nous ne disions pas que nous n’allions pas aux élections. C’était prévu. Nous avons un calendrier, nous devons l’appliquer. Maintenant, ils trouvent que c’est trop tôt (éclats de rires), ils trouvent que c’est trop tôt, déjà ils commencent des critiques et ils disent, au lieu des élections, il faut la «Table Ronde.» 

LAURENT DESIRE KABILA A DIT «NON» A LA TABLE RONDE DES COMBINES POLITICIENNES, PAREILLE A CELLE DE SUN CITY 

La «Table Ronde», c’est-à-dire, il faut des combines politiciènnes où le peuple ne verra pas claire, il n’y aura pas de démocratie, ils veulent seulement le groupe de Kabila, les autres avec lesquels il devait se mettre ensemble, parcequ’ils écrivent même des lettres pour dire: appelez l’UDPS, appellez Boboliko, Le Palu, les ceci, les cela… et nous allons en conciliabules, dans des pétites réunions là pour se partager le gateau, les portefeuilles de l’État, pour dire, oh c’est comme ça, vous prenez un tel portefeuille, moi je prend ce portefeuille, ainsi de suite. Et le peuple?! RIEN! C’est ça qu’ils appellent «Table Ronde». Et nous, nous repondons: «Table Ronde?! Mais il faut que le peuple décide. Nous irons vers les élections, chaque parti doit avoir son programme, et le peuple va trancher.» 

Maintenant, ils ont peur d’aller vers les élections. Ils disent «Table Ronde», il veulent deux ans encore du gouvernement, ils veulent être autour de moi, c’est ce qu’ils vous disent, c’est ce qu’ils vous proposent (NON, NON, NON, PAS AVANT LES ELECTIONS, repond vivement l’assemblée). 

Vous avez raison! Mais ces messieurs sont très actifs à écrire des lettres à tout le monde, y compri les alliés, pour dire: «Voilà, demandez au Président Kabila qu’il vous écoute pour qu’il y ait une «Table Ronde». Tout le monde écrit des lettres à commencer par Tsisekedi qui ne se fatigue pas! (rires et appluadissement). C’est vous qui allez décider. Mais notre position est que les combines politiciènnes ne font pas du bien pour le peuple [comme l’après Sun City le démontre d’ailleurs! L’histoire donne enfin raison à Laurent Désiré Kabila!]. C’est justement écarter le peuple du pouvoir et un groupe de politiciens que l’extérieur va continuer à manipuler qui va être aux affaires. Et le peuple n’aura rien. Alors, maintenant nous disons: «NON, NON, NON! Nous devons rester attachés à notre peuple. Nous ne devons pas trahir notre peuple. » 

S’ils ont peur des élections, c’est leur affaire, ce sont eux qui demandaient les élections. Pas de combines, allons nous présenter devant vous. C’est à vous de dire si vous voulez les divisions, si vous voulez qu’on soit les esclaves des autres, ou si vous choisir votre bonheur! C’est ça le problème capital qui se trouve là-bas. On doit trancher entre les combines politiciènnes que nous, nous rejettons completement, parce que cela va nous amener dans des ambassades: les États-Unis disent ceci à ce groupe! La France a ses profs! Ça c’est pro-belge! Ça c’est pro- quoi! Et cette fois-ci parce qu’ils ont cherché les «pros, pros, pros», et ils n’en ont pas trouvés dans mon gouvernement, ils se trouvent surpris: «Ah, cet homme est seul comme ça!» 

Seul?! Mais je suis avec le peuple! C’est ça! Et ils ont peur maintenant! Ils n’aiment pas des dirigeants qui ont vraiment l’appui du peuple parce que ça, ils ne contrôlent pas! Et pourquoi ils veulent nous contrôler quand nous on ne peut pas les contrôler. Il faut toujours se poser des questions. 

Nous pensons que nous sommes dans la bonne voie, que s’il s’agit maintenant d’aller aux élections, nous nous y employons, pour que tout le monde, tout le monde, y compri les Tsisekedi et les autres, aillent voter là-bas. Et qu’ils soient peut-être élus. Si nous partons aux élections, nous on joue le jeu démocratique. L’armée c’est l’armée du pays, et on leur laisse le tout. Nous rentrons dans nos villages et nous continuons à vivre comme les autres. Mais, on ne peut pas accepter de ne pas aller demander le vote du peuple, qu’on accepte que les étrangers nous disent: «Non, faites la «Table Ronde» entre vous…» Mais ces étrangers, vous n’êtes pas fatigués de ces gens là?! 

LE TESTAMENT DE MZEE LAURENT DESIRE KABILA 

«Toujours, toujours, quand les choses veulent bien aller, il y a des étrangers qui viennent. Mais, maintenant avec le Congo actuel, je crois qu’ils n’ont pas grand espoir, ils ne parlent que d’ASSASSINAT, ASSASSINAT, ASSASSINEZ!

 

Mais moi je suis prêt à tout! Eh! J’ai choisi mon camp, c’est le camp populaire.

 

Je ne trahirai pas mon peuple. L’assassinat ou quoi ça ne va rien changer. Et maintenant encore que le peuple a pris conscience, beaucoup de centaines, de milliers de jeunes hommes à Kinshasa et dans toutes les autres provinces, prennent conscience. Alors je pense que notre mission, bien que non encore accomplie, mais elle est entrain de s’accomplir: la prise de conscience de ce peuple qu’il est un et indivisible.Qu’on ne le divise pas avec des partis politiques qui n’ont aucun programme.» 


SUR LES ELECTIONS VRAIMENT NATIONALES LIBRES ET TRANSPARENTES 

Ces partis étaient toujours là, qu’est ce qu’ils ont changé? Et maintenant, ils ont peur d’aller au vote. Et qu’est ce qui se passe finalement parce qu’ils ont voulu la démocratie? Mais nous préparons. J’espère qu’il y aura à la date prévue, les élections chez nous. Et nous devons le faire. Et vous ici, vous aller élire aussi, vous devez élire les dirigeants de votre choix. (Oui, oui, applaudissemnts). Vous devez le faire. On va commencer par les présidentiels, je crois, d’après ce que les amis qui parlaient là-bas. 

Et nous devons tout faire pour que la direction de notre pays soit patriotique. Pas des élections avec l’argent venu de l’extéreur, de l’étranger. Nous ne voulons pas ça.

 

Et il faut que les élections soient réellement nationales.Chacun de vous décide avec son âme et conscience de son choix. Pas de manipulation, des gens qui veulent rester au pouvoir pour s’habituer à s’enrichir. Ce n’est pas bien. Nous ne sommes pas venus pour nous éterniser au pouvoir. Nous avons un projet que nous avons soumi au peuple, c’est au peuple de décider de ce projet là. Nous voulons que la pays marche. Et c’est dans le cadre d’un projet là qu’on est entrain de dire au peuple: «Voilà ce que nous voulons que le pays fasse, comment va-t-il y parvenir, devenir? Avec leurs propres mains, avec leur argent, sans compter sur l’argent des autres; parce que les autres sont venus chercher l’argent chez nous, et puis donc il y en a toujours chez nous.

 

Ce n’est pas encore épuisé. Et maintenant avec cet argent là, nous devons construire notre bonheur. 

«ERREURS OUI, TRAHISON JAMAIS!» 

Nous sommes engagés sur cette voie là. Je vous invite d’être avec nous. Avec le Gouvernement du Salut Publique, parce que c’est un gouvernement populaire, un gouvernement du peuple qui n’est pas capable de trahir les intérêts nationaux. Ce n’est pas possible. Nous pouvons commettre beaucoup d’erreurs, mais pas de trahison.

 

Et puis chez nous il n’y aura pas de dictature.

 

Personne n’a besoin de dictature! On en a vu avec notre frère Mobutu! Les gens ont sué les années durant jusqu’à créer cette misère qui n’existe que dans notre pays, où il y a encore des gens, pieds nus et tout nus.

 

Mais il y a beaucoup de contrées où les gens sont tout nus, et les gens s’étonnent: «Mais comment?! Les routes ont disparues, il n’y a rien! Un grand pays où on trouve vraiment la vegetation la plus luxuriante, mais les gens ne cultivent pas, parce qu’ils sont condamnés avec la pétite houe, alors que nous sommes très riches. On peut mettre partout des tracteurs, des irrigations partout, des choses comme ça. C’est ça notre projet. Moderniser, et non être des chefs, des gens qui veulent s’enrichir, etc., S’enrichir pour faire quoi?! Il faut avoir honte d’être riche parmi les gens appauvris comme chez nous (applaudissements). 



REMERCIEMENTS ET APPEL A L’UNITE 

Merci beaucoup. J’ai peut être abusé de votre temps (non, non répond l’audience), mais vous m’avez posé une question et je devais répondre. J’ai été un tout pétit peu long, mais sans beaucoup de détails. Nous aurons l’occasion d’en faire. Nous avons un problème. Nous devons tous être ensemble. Ne nous divisons pas à cause des partis politiques qui n’ont pas servi [positivement] le pays.

 

L’élan actuel où il y a un consensus national, c’est la force qui imprime d’abord la marche vers le dévelopement avant et qui fait peur à ces détracteurs là du Congo de toutjours. Nous sommes entrain de vaincre. Mais si vous rélachez, vous acceptez d’être divisés encore, avec des sentiments, oh moi je suis de telle province… Personne n’a choisi ni sa tribu, ni sa province. Nous sommes Congolais un et indivisible. Et nous devons construire notre pays. 

C’est pour cela que je vous demande de dire à tous les autres qui ne sont pas ici maintenant que vous tous devez vraiment penser à votre pays. J’en ai la conviction, j’ai vis l’enveloppe. C’est déjà une preuve de votre bonne volonté et une preuve de solidarité avec ceux qui sont dans le pays. Et nous là, nous allons dire nous avons nos enfants là-bas au Gabon. Ils sont là. Ils sont de coeur avec nous. Et si vous faites cela, et vous le faites déjà, sachez que le Congo est une très grande nation que personne ne va battre. 

Je suis ici avec les Chefs de l’État de l’Afrique Centrale afin de leur expliquer la situation chez nous qu’ils connaissent déjà. Et on verra ce que l’on pourra faire ensemble pour aider le peuple Congolais. C’est pourquoi nous sommes ici, parce que disent-ils «la stabilité au Congo, c’est la stabilité de toute la région de l’Afrique Centrale». Ils sont concernés, nous sommes concernés, nous sommes autant concernés qu’eux. Alors c’est pourquoi nous sommes ici. Nous ne sommes pas venus mendier! NON! Nous sommes venus expliquer à nos frères qui nous ont demandé de les expliquer la position du gouvernement Congolais, du peuple Congolais face à l’agression. C’est ce que nous allons faire. C’est mieux de les informer, et ils vont se prononcer. Nous avons déjà parlé l’autre fois quand j’étais venu, avec le Président Bongo, qui a condamné l’agression, ouvertement. Et il l’a dit aux médias. Et ils sont nombreux à condamner l’agression. 

Comme nous nous retrouvons, on fera le point de la situation militaire qui prévaut dans le pays et les problèmes connectés à cela. Donc voilà pourquoi nous sommes là. Je dirai à la population de Kinshasa la ferveur avec laquelle vous nous acceuillez ici, et votre soutien total à leurs efforts. Et je vous remercie beaucoup! (applaudissements suivis d’une intervention de Tabu Ley Rocherau). 

Écoutons Tabu Ley Rocherau: «Nous les artistes Congolais que vous connaissez les plus célèbres artistes musiciens, sommes réunis autour du Président de la République dépuis le jour de l’agression des barbares Rwandais et Ougandais et nous ne l’avions pas laché, et nous sommes toujours avec lui.» 

[Tabu Ley Rocherau est maintenant avec le RCD-Kigali (Ruberwa et autres), donc avec les même barbares Rwandais]. 
 
 
Une interview exclusive du Président de la République Démocratique du Congo, Mzee Laurent Désiré Kabila à la RTBF lors de son dernier passage à Bruxelles en Novembre 1998. Au cours de l’émission «Mis Au Point» réalisée par Baudouin Cartuyvels, le Chef de l’État Mzee Laurent Désiré Kabila a confirmé que Joseph Kabila est bel et bien son fils.
Il a aussi révélé à cette occasion qu’il y avait, au sein de l’Alliance, donc de l’AFDL, un parti uniquement mono-ethnique des Tutsi. Il n’était que dans l’Alliance. Et c’était une condition pour faire passer les armes et demander aux libérateurs Congolais pour qu’ils accèdent à certaines facilités, qu’il fallait inclure les Tutsi sous couvert d’un parti politique qu’ils appelaient «ANP». Mais ça c’était un parti purement ethnique, pour usurper la nationalité congolaise. 


ATTENTION! LES TUTSI VEULENT NOUS VOLER LE PAYS EN PLEIN JOUR, COMME LA SITUATION A L’EST LE DEMONTRE !!!


Voici l’interview dans toute son intégralité. Les sujets évoqués d’alors demeurent les mêmes sujets brûlants d’aujourd’hui; et donc cette interview est toujours d’actualité. 
Baudouin Cartuyvels: Mesdames et Messieurs, Bonjour! Invité exceptionel. Mr Laurent Désiré Kabila, Président de la République Démocratique du Congo, et qui a accepté cette émission exclusive pour répondre à toutes nos questions. Alors pour l’intérroger ce midi, il y a à mes côtés, Colette Braeckman qui est journaliste au journal Le Soir; il y a aussi Philippe Lamair qui est lui journaliste au journal télévisé de la RTBF; il y a enfin Marie France Cros qui est journaliste à la Libre Belgique. 

Baudouin Cartuyvels: Monsieur le Président, Bonjour! 

Président Laurent Désiré Kabila: Bonjour Monsieur! 

Baudouin Cartuyvels: Merci beaucoup d’avoir accepté de participer à cette émission. Je voudrais d’abord vous poser une question: A l’heure qu’il est, comment qualifiez-vous l’accueil de la Belgique que vous avez reçu jusqu’ici. Vous le qualifiez de froid, de tiède ou de chaleureux? 

Président Laurent Désiré Kabila: De tiède! 

Baudouin Cartuyvels: Alors, cela veut dire quoi, tiède? 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est-à-dire que les gens viennent d’apprendre à rencontrer un Président qui a été tellement contesté ici et non dans son pays. Et ce tiedeur se fait voir même dans les entrées que j’ai pu voir. J’ai trouvé toujours un groupiscule de pétits criards Congolais qui n’ont aucune réalité de leur pays, et qui semblent me montrer les procès de ce que l’on attend de moi, c’est-à-dire un coupable qui n’ a jamais commi un crime. J’ai vu ça! 

Baudouin Cartuyvels: Alors, vous vivez ça. Nous allons tout de suite parler de deux faits, si vous le voulez bien, pour lesquels vous avez été fort contesté. C’est l’occasion d’en parler, de donner votre version des choses aussi. Nous parlerons après bien sure, de votre mode de gestion, de ce que vous voyez comme avenir pour le pays. Alors, tout d’abord deux faits pour lesquels effectivement on vous a fait des réproches: Prémièrement, lors du démantelement des camps Hutu il y a deux ans et lors de votre progression avec les soldats Rwandais pour conquerir le pays. Il y a, on peut discuter sur les chiffres, mais enfin, il y a 180,000 à 20,000 personnes qui ont disparu. Alors vous commandiez l’Alliance à ce moment là, et vous avez déclaré cette semaine: « Je ne suis pas responsible de ces disparutions.» Est-ce que ce n’est pas une explication facile alors que vous étiez à la tête de l’Alliance? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ce n’est pas du tout facile parce que d’abord, qui comptait les disparus? Ces camps étaient des camps qu’on appelle les camps de forteresse, des camps de re-armément, les camps d’entrainement. Il y avait des armes dans ce camp. Et pendant toute cette période là, les ONG qui travaillaient là-bas étaient impliquées dans le traffic des armes. Alors, vous n’allez pas me dire que ce sont des réfugiés Hutu qui étaient dans ces camps là. C’étaient des miliciens. Et bien, ces miliciens se battaient, ils utilisaient ces armes là pour faire quoi?! D’abord pour des incursions dans leur pays. Et lorsque nous, nous avions commencé la bataille pour la libération, ces armes étaient utilisées contre nous. Donc, les soit-disant camps des réfugiés n’étaient pas d’autres choses que des forteresses militaires. 

Baudouin Cartuyvels: Alors qui veut poser une question? 

Philippe Lamair: Oui, Monsieur le Président. Les Nations Unies ont désigné une commission d’enquête. Cette commission a eu une certaine difficulté pour travailler dans votre pays. C’est sans doute là que découle un des aspects, ou disons, certains mécontentements de la part de la communauté internationale ou certaines brouilles entre la communauté internationale, et surtout certains pays occidentaux, et votre regime. Alors, qu’est ce qui a mi les bâtons dans les roues de cette commission d’enquête? Est-ce certainement de votre gouvernement? Monsieur Mbaya était en charge du dossier à l’époque. Ou bien c’était à la demande de vos alliés, les Rwandais? 

Président Laurent Désiré Kabila: Et bien Monsieur, je veux tout simplement dire d’abord que c’est nous qui avions invité la Commission d’Enquête. Là, c’est une précision. On ne pouvait donc pas mettre les bâtons dans les roues à nos invités. Et cette Commission d’Enquête avant qu’elle vienne, il faut voir un peu la génèse. Pourquoi elle est venue? C’est après les accusations non fondées des massacres commis par nos troupes alors. Mais ces massacres n’avaient pas encore eu lieu pendant ce temps là. Parce que tout simplement dans cette région là-bas, les massacres avaient commencé en 1993, loin de notre avenement au pouvoir, loin même de l’action libératrice de l’AFDL. Et puis, il y a eu des morts de choléra dans cette région: 45,000 personnes au total, hommes, femmes, enfants sont morts de choléra Et tout cela on les a vus détérrés pour nous présenter comme de criminels, des gens qui ont massacré tout ce monde là, alors que nous n’avions même pas besoin de mettre des bâtons dans les roues de la Commission parce que nous n’étions responsables de rien. Nous voulons éclaircir. 

La Commission est venue, disant que les massacres ont eu lieu à l’est. Et nous avions dit que nous avions tout préparé pour que vous alliez à l’est. La Commission a réfusé d’aller à l’est et a demandé d’aller à l’ouest. Et nous étions étonnés. Tout le monde claironaient que les massacres ont eu lieu à l’est du pays. Alors, à notre grande surprise, et j’espère à la surprise générale des médias, la Commission avait réfusé d’aller à l’est et avait exigé d’aller à l’ouest; et c’est ce que nous avions accepté par après. 

Une interruption de Marie France Cros: Monsieur le Président, les massacres qui avaient lieu à Mbandaka étaient les plus récents, c’est la raison pour laquelle la Commission d’Enquête voulait se rendre dans cette région là. Par ailleurs, le front Nord de l’armée de libération que vous avez dirigée était très, très, très précisement dirigé à l’époque des massacres par votre fils. Est ce que ça a joué un rôle dans le fait que vous ayez réfusé, que votre gouvernement a réfusé l’enquête? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mon fils a dirigé le front Nord pour la libération de Kisangani. Et c’est ça! Vous l’avez vu passer à la télévision etc., Mais ce n’était pas pour aller massacrer. Il n’y avait pas de routes dans la ville de Kisangani. On n’avait rien massacré. 

Marie France Cros: Mais les gens qui étaient là pour nourrir les réfugiés qui arrivaient à l’est disent qu’il y avait eu des massacres; qu’on a attaqué les camps des réfugiés. 

Président Laurent Désiré Kabila: Par qui? Pas par les troupes Congolaises. Et encore ce temps là, il n’était pas même evident que les forces Rwandaises avaient assassiné. Ce n’est que par après lorsque les réfugiés s’étaient dispersés dans les brousses et sont allés dans les secteurs alors dirigés par les forces armées Rwandaises que les massacres ont commencé. A l’ombre, à l’ombre de toute attention des forces Congolaises. 

Marie France Cros: Et quand l’avez-vous appri? 

Président Laurent Désiré Kabila: Les chefs coutumiers de la Province de l’Équateur sont venus plusieurs mois après pour me révéler qu’il y avait eu justement des massacres là-bas et que moi je disais les choses que je ne connaissais pas. 

Marie France Cros: Pourquoi alors lorsque la Commission d’Enquête était là, les chefs coutumiers ont dit qu’ils se sont révoltés contre la présence de la Commission d’Enquête sur place? 

Président Laurent Désiré Kabila: Voilà justement. La Commission d’Enquête n’est pas allé voir les fosses communes. 

Marie France Cros: A Mbandaka? Président Laurent Désiré Kabila: A Mbandaka, la Commission s’est rendue dans un cimetière des coutumiers, et puis ils ont détérré un chef coutumier; et puis c’était un peu un mécontentement général. 

Colette Braeckman: Et qui a intimidé les temoins parce que les temoins n’osaient parler à Mbandaka. Il y a des temoignages qui disent que les gens n’osaient pas parler, ils avaient peur. Qui les a effrayés? 

Président Laurent Désiré Kabila: Moi je pense qu’on a intimidé personne, parce que par après, ils sont venus me voir pour me parler. S’ils étaient intimidés, ils ne seraient pas venus jusqu’à Kinshasa. Les Chefs coutumiers, donc, les traditionels et les temoins qui étaient forcés par les troupes Rwandaises de mettre dans des sacs les corps des Hutu tués, filles et jeunes hommes, etc., 

Colette Braeckman: Est ce que vous serez prêt à faire revenir la Commission d’Enquête pour qu’elle fasse son travail? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah oui, oui, oui. Nous l’avons toujours demandé. Ils ne sont jamais revenus. 

Baudouin Cartuyvels: Donc vous pouvez le demander aujourd’hui encore? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah! Mais nous, nous sommes disposés. S’ils veulent venir, qu’ils viennent. 

Baudouin Cartuyvels: Deuxième question qui nous concerne Monsieur le Président, à vous et à votre entourage. En août dernier, après que les soldats Rwandais aient réfusé de partir, ils étaient donc devenus vos enemis. Il y avait eu certaines paroles de vos proches, de votre entourage qu’ont peut considerer comme un encouragement à la chasse aux Tutsi; une chasse qui avait réellement eu lieu à Kinshasa. On a vu que les habitants ont joué un rôle important, ils se sont défendus mais on a vu des scènes, des actes qui étaient proches d’actes de barbarie, des linchages. Apparemment, à la fois les civiles Tutsi et les militaires Tutsi ont été un tout pétit peu confondus. Ce sont des images qui ont très fortement frappé l’opinion publique ici! Et on a un peu le sentiment que vous, à ce moment là, on n’a pas le sentiment que vous vous êtes interposés. On a un peu l’impression que vous avez laissé faire. Comment est ce que vous réagissez par rapport à ça? 

Président Laurent Désiré Kabila: (Rires). Ecoutez! Nous sommes habitués au montage, à la calomnie, aux mensonges contre la République, dépuis que nous avions pri le pouvoir. Nous sommes très habitués à cela. Personne n’allait interdire à la population de Kinshasa de se défendre contre les Tutsi qu’ils connaissent bien. Ils les ont vus à l’oeuvre. Tuant pour arracher des voitures, tuant pour occuper des villas, tuant pour violer les femmes et arracher les filles, tuant pour piller les banques. 

Baudouin Cartuyvels: Il faut faire le tri entre les civiles et les militaires? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais lorsque les civiles Tutsi, certains de ces civiles Tutsi avaient pri les armes leur données par leurs frères militaires et tiraient sur leurs voisins, les voisins quand même, ils ne sont pas aveugles!. Ils les voyaient. Et les voisins, donc les Congolais n’étaient pas armés. Qu’est ce qu’ils devaient faire? Il fallait qu’ils se défendent avec les moyens de bord. Ils l’ont fait. C’est leur droit. Monsieur, je veux dire avec force que c’est leur droit de se défendre contre les assassins. 

Baudouin Cartuyvels: Comment est ce que vous réagissez aux plaintes contre vous et votre entourage, plaintes pour incitation au meurtre? 

Président Laurent Désiré Kabila: Je n’ai incité personne au meurtre, quel meurtre? Vous venez dans un pays d’autrui tuez les citoyens de ce pays, et vous dites, quand ils se défendent, ils commettent le meurtre. C’est un meurtre ça? 

Marie France Cros: Pourquoi lorsque l’armée rwandaise était présente à Kinshasa, avec votre accord parce que vous étiez alliés, vous n’avez pas dénoncé les pillages, les meurtres dont vous venez de parler à l’instant?

Président Laurent Désiré Kabila: Et pourquoi sont-ils partis si je n’en ai pas fait? 

Marie France Cros: Mais ça a duré un an? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ça a duré un an, nous étions des alliés. Et quand il y a des contradictions, on les traite entre alliés, on ne les traite pas devant la place publique. 

Colette Braeckman: Vous les avez fait partir parce qu’ils se comportaient mal à votre avis? 

Président Laurent Désiré Kabila: Parce que d’abord, ils ont massacré les gens sans que le gouvernement Congolais le sache à Mbandaka et à partir de Kisangani. Deuxièmement, parce qu’ils se conduisaient en pays conqui, tuant, pillant… je viens de le dire. Et puis ils se sont même immixés dans la politique intérieure de notre pays. 

Baudouin Cartuyvels: Est-ce que ce n’est pas rélativement normal dans la mesure ou vous avez fait appel à eux pour arriver au pouvoir? Vous devriez donner quelque chose en échange. Ou vous y attendiez à cela? 

Président Laurent Désiré Kabila: Monsieur, notre alliance était une alliance d’intérêts. Comment allaient-ils durer au pouvoir si nous, Forces Armées Congolaises, n’avions pas, nous, maintenu les Hutu dans l’état d’incapacité opérationelle? Ils en avaient besoin! Et c’est de ça que nous avions parlé lorsqu’ils devaient nous laisser le temps de faire passer les armes pour entrer au Zaïre d’alors. Nous, nous en avions qu’une mission: Chassez la dictature chez nous et démocratiser la société. Tous les deux [Rwandais et nous], nous étions contents de ce qui s’était fait, mais ils ont voulu maintenant plus. Ils ont voulu être le maître de notre pays, et ça, c’est impossible. 

Colette Braeckman: Avez-vous échappé à des tentatives d’attentant? Président Laurent Désiré Kabila: Pardon?! 

Colette Braeckman: Avez-vous échappé à des tentatives d’attentant? 

Président Laurent Désiré Kabila: Aah! On en parle mais, ils ont comploté en fait. C’est vrai, ils ont monté un coup d’état le 2.08.1998 pour essayer de m’assassiner et prendre le pouvoir. Et vous savez la suite…! 

Phillippe Lamair: Monsieur le Président, dépuis ce lundi, il y a une plainte qui a été déposée contre vous en Belgique mais également en France contre vous et contre certains membres de votre entourage pour crimes contre l’humanité. Comment réagissez-vous et vous sentez-vous ménacé? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ecoutez! C’est de l’amusement! Eh! Crimes contre l’humanité?! Qui avons-nous tué?! Et moi et mon emtourage?! Nous n’avions tué personne. Mais il faut le prouver. 

Marie France Cros: Mais le 25.08.1998 par exemple, vous avez lancé un appel à la radio, demandant à la population de prendre les flèches, les lances pour se battre, et vous aviez dit: «Sinon nous allons être les esclaves des Tutsi.» Est ce que vous ne considerez pas que cet appel a incité la population à s’en prendre à des civiles Tutsi, notamment des femmes et des hommes qui n’avaient rien à faire avec la guerre? 

Président Laurent Désiré Kabila: Madame, je ne suis pas forcé de vous dire qu’il ne faut pas croire que notre peuple est si naïf pour laisser les esclavagistes venir l’égorger, le soumettre à des exactions que notre peuple connait tellement parce que voisins des Tutsi et des Hutu. Et vous vouliez que le peuple Congolais ne se défendent pas par l’appel de son chef, son territoire, sa vie? Qu’est ce que cela signifie pour un pays? Même chez vous ici en Europe, vous avez fait des appels pour vous défendre contre la Nazisme. Et alors, vous voulez que les Congolais laissent d’autres Nazistes, d’autres racistes les occuper et qu’ils ne se battent pas parce qu’ils n’ont pas d’armes? Ils doivent utiliser les flèches et tous les moyens qui se trouvent dans leurs mains. Et ils l’ont fait! 

Marie France Cros: Est ce que cela veut dire lorsque vous vous êtes allié avec les Rwandais au début de la guerre de libération, vous avez fait preuve de naïvété si vous ne saviez pas qu’ils étaient comme ça puisque mainteant vous dites que vous savez bien qu’ils sont comme ça? 

Baudouin Cartuyvels: La question ici c’est vous avez mal choisi vos alliés? 

Président Laurent Désiré Kabila: Nous n’avons pas mal choisi les alliés. Dans la politique, il y a la tactique. Et puis c’est momentané, les alliances parfois. Et lorsque ça toune mal, chacun a intérêt, son intérêt de son côté, ce pourquoi il a fait alliance. Je n’ai pas mal chois mes alliés parce que c’était là mon choix. Ce sont les alliés qui ont tourné casaque, et non nous! 

Colette Braeckman: Justement les alliances peuvent changer mais maintenant on vous réproche de faire des alliances avec les miliciens Hutu, qualifiés de «génocidaires». On dit que vous les enrolez dans votre armée pour les retourner contre le Rwanda. Est-ce que ce ne sont pas des alliances douteuses? 

Président Laurent Désiré Kabila: Avant on disait que j’étais le boucher des Hutu. Et maintenant on en revient et on me dit que je suis le boucher des Tutsi. Finalement, où est la vérité?! Et dans tout ça, personne n’est capable de produire la preuve. Si l’on veut me réprocher de ce que mon peuple doit se défendre contre l’invasion Hutu, Tutsi [je veux dire], et alors qu’est ce qu’il faut faire? C’est-à-dire le peuple Congolais doit se laisser massacré et puis subjugué parce que cette armée est mono-ethnique. ? Et c’est pourquoi l’on parle des Tutsi. Et alors, l’on ne va pas parler d’autres personnes, d’autres ethnies. Moi je pense que ce que nous faisons c’est dans notre droit et tous les peuples du monde l’ont fait: se défendre contre les envahisseurs. 

Marie France Cros: Mais des civiles Tutsi ont été tués, notamment des civiles Tutsi Congolais qui n’avaient rien à faire avec le Rwanda? 

Président Laurent Désiré Kabila: Vous ne pouvez pas le prouver. C’est vous ici en Europe qui inventez pas mal des choses dépuis le début de la libération au Congo. Est-ce que vous êtes capables de prouver qu’on a été tuer les Tutsi, parce que ce sont des civiles Tutsi? Votre ambassadeur, il y a sept jours de cela, a fait partir des Tutsi par votre ligne aériènne, la Sabena. Ils étaient si riant, joyeux…! [Lokongo: parce qu’ils allaient partir en Europe et non parce qu’ils ont échappé à des tuéries quelconques. Ce sont des manipulateurs, des fourbes. Voyez-noi ce qu’ils ont fait avec les siens à Katumba. Ils les ont fait massacrer pour s’acheter la sympathie de la communauté internationale qu’ils tentaient par ce massacre odieux, ce shenanigan, de la convaincre qu’ils ne sont pas aimés au Congo!]. Ils ont même eu l’occasion de s’adonner à des conférences de presse. Alors, ces gens là, vous pensez qu’ils étaient ménacés?! [Non!]. Nous en avons encore d’autres. Ils sont nourris, bien surveillés. Ils ne veulent pas aller à la cité parce que le peuple ne leur porte pas dans le coeur [ou pour profiter aussi longtemps qu’ils le peuvent!]. Mais est ce que vous direz de même de ce que font les Tutsi à Bukavu? Les déportés Congolais [80 jeunes Congolais de Bukavu entre autres], où sont-ils? [les massacres des Congolais à Makobola, à Kasika et tant d’autres par les Tutsi]. Qui les accuse? 

Baudouin Cartuyvels: Si vous le voulez bien, passons au chapitre suivant. Parlons du présent, de votre gestion, de votre façon de gouverner. Vous vous êtes présenté comme un homme fort, au pouvoir musclé (…). 

Président Laurent Désiré Kabila: Oh là là! 

Baudouin Cartuyvels: Attendez! Vous savez, certains vous traitent de dictateur! Comment est ce que vous expliquez cette image de vous? 

Président Laurent Désiré Kabila: Comment j’explique? Parce que dépuis le départ, le pouvoir que nous devions chasser avait un tel clientélisme avec l’extérieur que, nous nous ne faisions l’affaire de personne [nous, nous avions choisi de faire l’affaire de personne], et c’est pourquoi [selon le même extérieur], nous étions donc des mal-venus! Il fallait partir [ils ne voulaient pas de nous, parce que, nous, nous avions choisi de faire l’affaire de personne]. C’est comme ça! Lorsqu’on dit: «Pouvoir fort!», Fort en quoi? Je ne sais pas. Mais nous sommes un pouvoir populaire, parce qu’il est prouvé qu’il est le plus populaire de notre pays. Le plus populaire! Vous n’avez peut être pas été à Kinshasa, mais en tous cas tout cela se voit. Et on ne peut pas applaudir à un tel dictateur, si le dictateur il y en avait. Non! Moi j’estime que le peuple a compri que nous ne sommes que son expression. C’est tout! 

Marie France Cros: Vous concentrez tous les pouvoirs entre vos mains quand même! 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, pas du tout! Quel pouvoir?! Quel pouvoir?! 

Colette Braeckman: L’armée, la gestion du pays… 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais, il y a le chef de l’armée! Il y a la magistrature, des magistrats sont là! 

Baudouin Cartuyvels: Et bien la constitution vous donne tous les pouvoirs à vous! 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah! Quelle constitution d’abord?! Nous avons mis en place un projet de constitution que tout le monde est entrain de fouiller. 

Marie France Cros: Le décret, le premier décret, celui qui sert de constitution! 

Président Laurent Désiré Kabila: Le premier décret voulut que le pouvoir soit dans les mains du Président de la République et du Conseil de l’Alliance. Pourquoi? Mais le pays était chaotique! La police, l’armée, notre armée était (devegondée?), une armée qui a perdu le sang, donc une armée qui rançonait partout, tuait partout facilement. Et puis il n’y avait pas d’administration, il n’y avait pas d’ordre! Et à notre approche de la ville de Kinshasa, 36,000 armes ont été confisquées, 400 partis qui se sont volatilisés à notre prise de pouvoir mais les enemis sont restés actifs. Et on a vu des tueries, des scènes de tout cela! Il fallait un pouvoir momentanement fort pour pacifier la ville de Kinshasa, vaste avec six millions d’habitants. Il fallait cela! Et c’est ce que nous avons fait. Avec beaucoup plus de justice et de douceur (…)! 

Colette Braeckman: Mais pourquoi n’y a-t-il plus maintenant des conseils de ministres? On a l’impression que vous dirigez seul avec quelques cercles, qu’il n’y a plus des réunions des conseils du gouvernement! 

Président Laurent Désiré Kabila: Non! Ça n’a rien à voir avec ça! 

Colette Braeckman: Mais vous êtes seul, vous aparaissez comme un homme seul! 

Président Laurent Désiré Kabila: Je ne suis pas du tout seul! (rires). Les ministres sont là, je leur donne plus de liberté d’action, je ne veux pas être comme un policier derrière les ministres, disant ceci, cela! 

Colette Braeckman: Mais vous les mettez en prison?! 

Président Laurent Désiré Kabila: Ce n’est pas moi qui les jette en prison, c’est la loi qui les jette en prison. Ce n’est pas moi! Ils se font arrêtés parce qu’ils ont été coupables devant la loi. 

Baudouin Cartuyvels: Alors, ceux qui ont été en prison, l’ont été pourquoi? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ceux qui ont été en prison? Je n’ai jamais arrêté un seul ministre. Ils se sont fait arrêtés par la justice. Aucun ministre, je n’ai arrêtêté moi! 

Baudouin Cartuyvels: Et pour quel fait? 

Président Laurent Désiré Kabila: On les a réprochés de malversations. C’est ça! 

Philippe Lamair: C’était vrai pour le Docteur Sondji et Monsieur Tala Ngai, les deux dernières ministres qui ont eu des ennuis, ou qui ont des ennuis? 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est vrai pour Monsieur Tala Ngai. Il en a encore, les ennuis! Monsieur Sondji s’est désolidarisé de la politique gouvernementale. 

Philippe Lamair: De la politique gouvernementale ou de vous? 

Président Laurent Désiré Kabila: De la politique gouvernementale! Et puis on ne l’a pas arrêté! 

Baudouin Cartuyvels: Oui! Est-ce quelqu’un qui se désolidarise de votre politique…? 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est qu’il démissione! 

Baudouin Cartuyvels: Il ne se trouve pas nécessairement en prison? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, non! En prison pourquoi?! Pourquoi?! 

Marie France Cros: Monsieur Sondji était arrêté trois jours quand même avant d’être libéré! 

Président Laurent Désiré Kabila: J’ignore qu’il était arrêté trois jours. Je sais qu’il était interrogé. 

Marie France Cros: Pendant trois jours hors de chez lui dans les locaux de la police? 

Président Laurent Désiré Kabila: On peut être interrogé n’importe où si la Surêté n’est pas certain de ce qu’il fait. 

Marie France Cros: Donc, c’est qu’il y avait d’autres fautes de fond que la manque de solidarité gouvernementale! 

Président Laurent Désiré Kabila: Je pense qu’il en a trop dit. C’est tout ce que je connais. 

Marie France Cros: Pouvez-vous nous expliquer par ailleurs pourquoi vous n’avez pas un ministre de l’intérieur parce que Monsieur Kakudji se fait soigner ici? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, non! Nous avons deux vice-ministres de l’intérieur. L’un, chargé de l’ordre publique et l’autre, de la territoriale. Ils suffisent. 

Marie France Cros: Mais Monsieur Munene, celui qui était chargé de la sécurité, c’est lui le chef de l’armée? 

Président Laurent Désiré Kabila: Maintenant! 

Marie France Cros: Donc, il n’y a plus personne à l’intérieur! 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais vous ne connaissez pas qu’il y a un vice-ministre de l’intérieur, Mulumba Katsi? 

Marie France Cros: Pour l’administration et pour la sécurité? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais il fait le tout pendant l’absence du ministre qui était malade, qui est en Belgique. Il subissait des opérations et on lui donnait le temps. 

Colette Braeckman: Et vous avez dit au cour de votre sejour que vous allez libéraliser les activités politiques à partir de janvier et qu’après, vous allez organiser les élections. Est-ce que ça sera possible alors que le pays est divisé? 

Baudouin Cartuyvels: C’est vrai. Justement ça. C’est une question qui reste valable mais il faut quand même une question sur Monsieur Tsisekedi juste avant de passer à cela parce que je vois qu’on anticipe un tout pétit peu, car on va revenir à cette question de Colette Braeckman. Monsieur Tsisekedi n’a pas l’autorisation de quitter le pays actuellement? 

Président Laurent Désiré Kabila: (Rires). Il y a plus de 50 millions de Congolais, vous ne parlez pas d’eux. Vous ne parlez que des gens qui vous intéressent, et que vous fabriquez, et que le peuple n’en veut plus! C’est dommage! Moi je ne connais pas s’il n’est pas libre de partir de là ou pas. 

Baudouin Cartuyvels: Vous ne savez pas ?! 

Président Laurent Désiré Kabila: Je ne connais rien. Moi je ne m’occupe pas de lui, il s’occupe de ses affaires, c’est un citoyen libre. 

Baudouin Cartuyvels: Et pour quelle raison est-ce qu’il ne pouvait pas quitter le pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais, personne ne l’a empêché de quitter le pays! 

Baudouin Cartuyvels: Donc, il est libre de quitter le pays d’après vous? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais il est libre de vivre dans le pays ou de quitter le pays. 

Philippe Lamair: Mais, il n’a pas eu l’autorisation de se rendre en Belgique, en Europe? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ça, j’ignore s’il en a demandé. Est ce qu’il faut demander l’autorisation d’aller en Belgique? Je ne sais pas. 

Marie France Cros: Dans votre pays pour le moment, il faut demander une autorisation de sortir du pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Nous contrôlons. Vous savez nous sommes en guerre! 

Marie France Cros: Mais, même avant la guerre c’était ainsi? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non! Pas avant! Ce n’était pas ainsi parce que encore ceux qui ont été chassés du pouvoir et que vous hebergez toujours ici, vous donnez asile aux gens pour critiquer leurs gouvernements; organiser des actes de sabotage; les armes sont entrées et on les a capturées; et vous les avez mis dans des caisses des diplomates; et vous voulez que le pays ne s’organise pas en matière de sécurité? Qu’est ce que nous deviendrons? Qu’on tue les gens dans la rue? 

Philippe Lamair: Monsieur Tsisekedi présente un danger au niveau de la sécurité? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non! Pas du tout! Nous lui voulons du bien. Moi je l’avais rencontré je crois en deux réprises (à Lubumbashi?), ailleurs mais, quel danger répresente-t-il? Il ne répresente aucun danger. Aucun! 

Marie France Cros: Alors pourquoi n’a-t-il pas pu sortir de votre pays pour se rendre à l’invitation… 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais, je ne sais pas! C’est son bon vouloir. Il n’est pas venu me demander qu’il sorte ou qu’il ne sorte pas! Il ne m’a même pas dit aurevoir, qu’il partait. Moi j’ignore s’il avait envie de sortir aussi. 

Philippe Lamair: Donc, il n’y a pas d’obstacle à une demande de sa part de venir en Europe ou ailleurs. 

Président Laurent Désiré Kabila: Pas du tout! Pourquoi le faire riche. 

Marie France Cros: Pourquoi y a-t-il des forces de l’ordre qui entourent sa maison alors et qui l’empêchent de sortir? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah! Ça en tous cas j’ignore qu’on entoure sa maison. Il y a trop de blah blah. Les gens rancontent n’importe quoi! Mais on entoure sa maison pour faire quoi?! 

Marie France Cros: Pour l’empêcher de sortir. 

Président Laurent Désiré Kabila: Pour l’empêcher de sortir? Mais souvent il sort non?! 

Marie France Cros: Apparemment, non! 

Président Laurent Désiré Kabila: Ça, j’ignore. Chez moi on sort. Supposons même que la police s’intéresse de lui, c’est qu’il y a une cause! Vous savez Kinshasa est une grande ville. Il y a par exemple l’interdiction des activités politiques des partis. Cette interdiction est encore en cours. Et si on va contre, on en fait la loi. C’est comme ça! Si c’est ce qu’il fait, il est bien attitré d’être interrogé par la police our par la Surêté de l’État. Mais, moi je ne connais rien de lui. Je sais qu’il est là, qu’il est à Kinshasa. J’entend peu parler de lui. C’est tout! 

Baudouin Cartuyvels: Alors, Colette Braeckman, votre question! 

Colette Braeckman: Eh oui. Justement. Vous aviez dit que vous allez rétablir l’exercice des partis politiques en janvier et organiser des élections plus tard l’année prochaine. Est ce que ça sera possible étant donné que le pays est divisé pour le moment? 

Président Laurent Désiré Kabila: Justement. Tout est possible. Tout est possible. A une seule condition: que les agresseurs, les occupants de notre pays par force quittent le Congo, c’est-à-dire ils se rétirent, rétirent leurs troupes. Il y a au moins 30,000 hommes: 13,000 troupes ougandaises et 17,000 pour l’armée de Kagame, et donc cette armée mono-ethnique du Rwanda. Et bien ces gens là – nous voulons – et c’est une motivation de mon séjour ici: c’est pour demander à l’opinion internationale d’exiger le retrait des troupes d’invasion qui sont encore présentes au Congo. Et s’ils le font, tout est possible. Les élections, d’abord, la paix sera immédiate. 

Marie France Cros: Donc , il n’y aura pas d’élections s’ils restent! 

Président Laurent Désiré Kabila: S’ils restent, les élections ne peuvent pas se dérouler dans une partie du pays. Et pourquoi doivent-ils continuer d’y rester parce que le Congo n’est pas leur pays? [le gouvernement du Président Joseph Kabila fait face au même problème].

Marie France Cros: Et votre précision Monsieur le Président. La libéralisation politique a-t-elle lieu s’ils restent ou non? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, non! Ça c’est pour janvier je crois. Qu’ils restent ou qu’ils ne restent pas! 

Colette Braeckman: D’accord. Donc, à Kinshasa les partis politiques vont pouvoir commencer dès janvier. 

Président Laurent Désiré Kabila: Partout! Partout dans le pays. [Une minute de silence en mémoire de ce vrai démocrate et vrai homme d’État]. 

Marie France Cros: Vous avez mentionné dans votre discours, le premier discours, que la loi sur les partis politiques précisait qu’ils ne pouvaient pas se constituer sur base ethnique. Est ce que vous pouvez préciser à partir de quand un parti a une base ethnique parce que c’est souvent le cas dans votre pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah oui! Vous savez, je pense que maintenant il y a une commission d’experts, donc que nous appelons «Commission de Reforme Institutionelle». Cette comission a fait des projets. Et ces projets, on les discute un peu partout. C’est elle, la Commission qui propose, quels sont les critères pour former un parti politique et qu’est ce qu’il y a là de tribaliste. Mais ce que je sais c’est qu’il faut un parti qui est présent dans toutes les autres provinces du pays ou au moins la moitié de ces provinces du pays. Et je n’ai pas tout dit, parce que moi aussi je dois parcourir le projet de loi sur les partis politiques. Je verrai qu’est ce qu’ils en disent. En tous cas le tribalsime ne passera pas, c’est-à-dire on peut avoir un parti où il n’y a que… Je vais vous donner un exemple: Par exemple lorsqu’on parle de l’Alliance de l’AFDL, il y avait un parti mono-ethnique des Tutsi. On ne peut plus accepter cela. Il n’était que dans l’Alliance. Et c’était une condition pour faire passer les armes et demander aux libérateurs Congolais pour qu’ils accèdent à certaines facilités, qu’il fallait inclure les Tutsi sous couvert d’un parti politique qu’ils appelaient «ANP». Mais ça c’est un parti purement ethnique [pour usurper la nationalité congolaise]. Il n’y aura plus un tel parti! 

Philippe Lamair: Oui, Monsieur le Président. On vous a demandé aussi que vous ouvriez votre gouvernement à d’autres formations politiques. Jusqu’à présent vous avez dit: «Non». Vous préferez les élections. Pourquoi? 

Président Laurent Désiré Kabila: Oh! Les raisons sont nombreuses. D’abord je vais en prendre quelques unes: Ils nous proposent de réprendre les gens qui ont été chassés du pouvoir, et des gens qui ont été toujours ensemble avec des gens qui regnaient pendant 32 ans dans notre pays. D’abord, si nous les avions chassés du pouvoir, c’est parce qu’ils n’étaient pas démocrates. Deuxièmement, c’étaient des gens corrompus, et tout le monde s’accorde à le dire, y compri Monsieur Chester Crocker – je l’ai vu hier ou avant-hier – disant que les Mobutistes et tous les autres doivent rester en dehors du pouvoir au moins pendant trois générations, parce qu’ils ont fait réculer le pays de 50 ans en arrière. Bon! C’est un temoignage de ceux qui les ont cotoyés et soutenus. Alors, pourquoi nous demander à nous de les intégrer dans un pouvoir transitoire de deux ans? Pourquoi? Ils ont été au pouvoir, ils n’ont pas intégré, inclu leurs adversaires politiques. Ils les ont soit pendus, fusillés, jetés en prison. Vous connaissez l’arbitraire du pouvoir de Mobutu pendant la Deuxième République. Ils ne nous ont pas associés à ça. Et pourquoi allions-nous, nous les associer? Et puis, nous avions dit que pour les associer il faut qu’ils aient un mandat du peuple. Ils nous ont demandé de faire ce gouvernement d’union nationale. Un gouvernement d’union nationale sans mandat populaire, ce n’est pas un gouvernement d’union nationale. Ce sont des combinards politiciens qui se retrouvent autour d’une table pour se distribuer les portes-feuilles [tel est le cas aujouird’hui]. Et c’est ce qui a été pendant sept ans [de 1990-1997]. Et pendant sept ans, ce gouvernement d’union nationale avait empêché d’aller vers la démocratie. Alors ceux qui les ont soutenus me proposaient la même chose: «Un gouvernement d’union nationale, Monsieur le Président, il ne faut pas qu’on aille aux élections dans deux ans. Deux ans c’est trop court. Si vous nous mettez deux ans [si vous les associez durant ces deux ans], après ces deux ans, vous aurez cinq ans encore!» C’est ce que j’avais dit: «Vous voulez me mobutisez!!!». J’ai réfusé, et nous continuons à réfuser parce que c’est un gouvernement des combinards, ils n’ont aucun mandat [tel est le cas aujouird’hui]. Et qui le réclame? Pas le peuple. Le peuple n’en veut pas du tout. Mais ce sont les ambassades, ce sont les médias, surtout de l’Occident. 

Colette Braeckman: Mais vous parlez des Mobutistes. Mais il y a d’autres forces intérieures qui ont lutté contre la dictature qui étaient des partis d’opposition et qui ne sont pas tous des combinards et des corrompus.Il y a des gens valables qui pourraient être intégrés dans votre gouvernement. 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, non! Pas dans notre gouvernement. Dans notre gouvernement, nous nous suffisons. Je pense que s’ils sont valables, ils doivent le prouver devant les urnes. Maintenant le mode de légitimation du pouvoir doit passer par les urnes comme chez vous. 

Philippe Lamair: Mais, qu’est ce qui dira que, compte tenu de la situation du pays, ces élections seront libres et démocratiques? 

Président Laurent Désiré Kabila: Oui. Vous serez là. Vous serez tous là! 

Philippe Lamair: Nous prenons rendez-vous. 

Président Laurent Désiré Kabila: Absolument. Vous serez là sans problème. Ce n’est pas possible que le gouvernement de Salut Publique qui n’est qu’un gouvernement de transition puisse empêcher une partie du peuple de jouir du devoir démocratique. Ce n’est pas possible. Nous mêmes, peut être que nous y serons aussi, si nous allons nous présenter aux élections sur le même pied d’égalité avec les autres. 

Marie France Cros: Les autres, ce sont les partis qui existaient avant le changement du regime? 

Président Laurent Désiré Kabila: Je pense necore que je vais me réferer à la loi. Je ne connais pas encore. 

Colette Braeckman: Est ce que vous êtes prêt à quitter le pouvoir si… 

Président Laurent Désiré Kabila: (Rires). Vraiment, individuellement, je voudrais bien me reposer. Après cette transition, si tout va bien, il faut que je me repose. Mais je n’aime pas être réfugié. Donc, nous travaillons pour que les gens puissent se reposer à un certain moment et prendre congé de la politique. Ça c’est ce qui me préoccupe. 

Baudouin Cartuyvels: Quel est, Monsieur le Président, le bilan que vous faites de votre action dépuis que vous êtes au pouvoir? Qu’est ce qui a changé? Est-ce que vous estimez que la situation s’est amélioré par rapport à l’heure Mobutu? 

Président Laurent Désiré Kabila: Oh certainement! Bien qu’on ne nous ait pas donné assez de temps pour le faire. Mais il faut demander aux Kinois, aux Congolais. Ils vous le diront parce qu’ils savent faire le bilan.

Baudouin Cartuyvels: Parce que le monde économique est extremement skeptique. Ils disent qu’ils se trouvent devant une administration ubuesque, il y a encore assez de corruption et le monde économique continue de se désengager. 

Président Laurent Désiré Kabila: Je vous ai bien dit que les Mobutistes ne mangeaient pas seuls à cette sauce là. Ils pillaient avec les autres. Ils étaient soutenus par les autres. Et ces autres, malheureusement, ont un pouvoir innoui sur les médias. Et alors, ils ne nous portent pas à coeur, ils ne vont pas dire du bien de nous. Mais notre peuple, lui par contre, nous porte à coeur. Allez poser cette question à Kinshasa dans la rue (…). 

Baudouin Cartuyvels: Et vous même, qu’est ce que vous dites? Qu’est ce qui a changé? 

Président Laurent Désiré Kabila: Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Je ne sais par où je pourrais commencer mais ce que nous avons fait d’abord c’est qu’il y ait l’espoir du peuple, qu’il y ait l’unité du peuple autour d’un idéal: la reconstruction nationale, la démocratie plus vivante, parce que tout le monde s’y prépare là-bas. Qu’est ce qui a changé? Les gens ont vu les efforts engagés dans le domaine de la reconstruction avec les moyens de bord. La salubrité publique à Kinshasa était quelque chose de visible pout tout visiteur. Il y a trop. Je ne veux pas me faire la part trop belle moi même. Il faut qu’il y ait des temoins. [Moi, Lokongo, je peux citer deux temoins: un ami à moi, le Père John Kirwan, un missionaire Anglais Catholique des Pères de St Joseph, qui m’a dit que si on avait laissé le temps à Laurent Désiré Kabila, le Congo serait aujourd’hui radicalement transformé. Voilà, le temoignage d’un prêtre Catholique qui n’a rien à faire avec un ancien Marxiste. Et puis David Simpson, alors Ambasadeur des États-Unis à Kinshasa, a déclaré ouvertement que Laurent Désiré Kabila était sur la bonne voie et qu’on devait lui donner du temps. Il a été immédiatement rappelé et remplacé par William Swing]. 

Baudouin Cartuyvels: Sur quelle armée est ce que vous pouvez compter aujourd’hui? 

Président Laurent Désiré Kabila: Sur quelle armée? Mais c’est l’armée de mon peuple, les Forces Armées Congolaises. 

Baudouin Cartuyvels: Et où est ce qu’elle en ait, cette armée? 

Président Laurent Désiré Kabila: Où est ce qu’elle en ait? Mais elle est entrain de gonfler ses muscles. On est entrain de nous réferer de l’armée et on compte sur elle. L’avenir est pour tout. 

Colette Braeckman: Est-ce que la guerre peut être gagnée militairement, est-ce que vous pouvez reconquerir les territoires de l’est? 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est possible militairement aussi parce que ça prend du temps [mais] c’est tout à fait possible. Mais ce n’est pas ça notre souhait. Nous voulons faire l’économie de sang! 

Philippe Lamair: Monsieur le Président, la guerre dure dépuis presque quatre mois. Il y a risque d’enlisement, et qui dit enlisement peut être risque de partition. Comment voyez-vous ce problème? 

Président Laurent Désiré Kabila: Partition?! Ce n’est pas possible!!! 

Philippe Lamair: Pourquoi? 

Président Laurent Désiré Kabila: Parce que la guerre durera aussi longtemps que dureront les tentatives de partition même soutenues par l’éxtérieur, selon la réalité du jour. Vous comprenez ce que je dis?! Le temps qu’il n’y a pas ça [c’est-à-dire les tentatives de partition], la guerre sera courte. 

Marie France Cros: Le gouvernement Zimbabwéen a, pour le moment, les difficultés dans son opinion publique sur l’aide qu’il vous apporte. Si jamais il devait se rétirer, à quel allié pourrez-vous faire appel si la guerre se prolongeait? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah! Il y a beaucoup de gens en Afrique qui ont demandé à amener les forces. Donc notre armée peu se suffire. Actuellement c’est une armée de combat. 

Marie France Cros: Mais n’est ce pas que vos alliés, par exemple, les militaires Zimbabwéens se plaignent de ce que les soldats Congolais se déshabillent, quittent le front quand il y a une guerre, les Angolais disent la même chose? 

Président Laurent Désiré Kabila: Pas tous. Pas tous. Une infirme minorité de ces soldats là. 

Marie France Cros: Et si vous faites appel à de nouveaux alliés, est ce que vous n’allez pas avoir des diffilcultés à les payer puisque maintenant on s’aperçoit que vous avez procédé à des contrats avantageux pour vos alliés, pour arriver à financer l’aide qu’il vous apporte? 

Président Laurent Désiré Kabila: Madame, pouvez-vous m’indiquez le seul contrat avantageux que nous avons signé avec nos alliés? 

Marie France Cros: La Gécamines-Ridgepoint qui attribue 20% à la Gécamines et 80% à Rich point? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mensonges piteux et monstrueux! L’État Congolais a 70% et le Ridgepoint n’a que 30%. C’est la réalité. 

Marie France Cros: Comment se fait-il que vous avez nommé le patron… 

Président Laurent Désiré Kabila: Vous comprenez d’abord ça?! Vous comprenez ça?! 

Marie France Cros: Oui, oui [elle était la plus coriace, ce Marie France Cros!] 

Président Laurent Désiré Kabila: Alors c’est ça. Deux: nommer qui? A la tête de? 

Marie France Cros: Vous avez nommé le patron de Richpoint à la tête de la Gécamines. 

Président Laurent Désiré Kabila: Ça n’a rien à voir avec le Richpoint. Ça n’a rien à voir. Ça a affaire avec un homme de qualité qui peut nous aider en dehors des contrats et signer notre contrat pour la direction de la Gécamines où il n’a rien à gagner autre que son salaire. 

Marie France Cros: Mais il y a quand même pour lui, un conflit d’intérêts s’il est à la fois le patron d’une entreprise publique Congolaise et qui possède, rachète des morceaux d’entreprises publiques Congolaises à chaque fois que l’État Congolais demande de l’argent? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non, il n’y a aucun conflit d’intérêts dans ce sens parce que Richpoint qu’est ce qu’il fait? Richpoint a un contrat pour certaines mines qui étaient abandonées et qui sont mieux connues: les Kabambankole et autres. Ça n’a rien à faire pour ce genre de contrats qui ont été signés pour son engagement. 

Marie France Cros:Chitouroup (?) n’était pas avalisé! 

Président Laurent Désiré Kabila: Chitouroup (?). Mais ils produisaientt quoi? La Gécamines était incapable de produire même une tonne de cobalt par mois. Et alors, qu’est ce qu’on fait? Vous voulez que l’outil principal de l’économie soit laissé entre les mains des aventuriers qui vendent le cobalt où ils veulent? Il faut le changer! L’État est intervenu pour redresser la situation. Ils étaient incapables même de payer les salaires des 26,000 travailleurs de la Gécamines. Alors, comment pouvons-nous laisser notre outil à de tels gens? 

Baudouin Cartuyvels: Monsieur le Président. La question: Est-ce que si les alliés d’aujourd’hui ne vont pas vous faire payer très cher pour l’aide qu’ils vous donnent, est ce qu’ils partiront quand vous leur demanderez?

Président Laurent Désiré Kabila: Mais certainement! 

Baudouin Cartuyvels: Vous croyiez à l’époque des Rwandais! 

Président Laurent Désiré Kabila: Certainement, ils vont partir. Pourquoi ne partiraient-ils pas? Ils partiraient. Ils ne sont pas les Rwandais. Il ne faut pas croire que tout le monde pense de la même façon que les Rwandais. 

Philippe Lamair: Monsieur le Président, vous avez dénoncé ici en Belgique, entre autres, les pillage des resources naturelles du Congo, entre autres par les Ougandais, Rwandais… Pouvez-nous certifier qu’à l’ouest, de tel type de pillage n’ont pas lieu, et les troupes (du moins les les intérêts) Zimbabwéens, Namibiens et Angolais, se battent uniquement pour défendre le regime et non pas pour des intérêts économiques? 

Président Laurent Désiré Kabila: Monsieur, je vous guarantis que ce sont des hommes honnêtes, très honnêtes. Et ils sont engagés dans aucune sorte de magouille. Rien du tout. Ils sont venus assister un gouvernement qui allait être renversé contre le gré de son peuple par les forces étrangères. Et ils restent là. 

Philippe Lamair: Vous n’avez pas peur d’être un jour l’otage, ou votre gouvernement, votre regime, l’otage pour les services rendus de ces pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Non! Pas du tout. Pas du tout. 

Marie France Cros: Vous venez de permettre la création d’une société pétrolière qui s’appelle la Sonangol Congo et dont les intérêts sont essentiellement ceux de l’État Angolais. Ça semble quand même lié? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ce n’est pas vrai. C’est 50% pour chaque côté. 50-50. 

Baudouin Cartuyvels: Pour revenir à l’enlisement du conflit, Monsieur le Président, est ce que pour le moment, les rebelles continuent actuellement à gagner du terrain? Et quel pourcentage du territoire selon vous? 

Président Laurent Désiré Kabila: Aucun! Quelque 33%, 33% à 40%. 

Baudouin Cartuyvels: Ils continuent d’avancer… 

Président Laurent Désiré Kabila: Ce ne sont pas des rebelles. Ce sont des forces Rwandaises et les Ougandais. 

Colette Braeckman: Il y a quand même des soldats Congolais avec eux, qui combatent avec eux, peut être sous leur commandement, mais qui sont là quand même? 

Président Laurent Désiré Kabila: Essentiellement? Essentiellement? 

Colette Braeckman: Les leaders de la rebellion sont des Congolais. 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est qui? 

Colette Braeckman: En tous cas ceux qui parlent sont des Congolais. 

Président Laurent Désiré Kabila: (Rires). Ça me fait rire parce que ces soit-disant leaders des rebellions, quand ils étaient ramassés un peu partout par des envahisseurs qui les ont montés pour faire oublier qu’il y avait des envahisseurs. Ces gens avait faim de la politique. Et ils en font parce que les agresseurs sont sur le terrain. Lorsqu’ils vont se retirer, et beh, il n’y aura personne pour resister là-bas. D’abord le peuple ne les aime pas. On les appelle des traîtres. Où vont-ils se battre? Nul part! 

Baudouin Cartuyvels: Et alors, comment est ce que vous voulez mettre les agresseurs, ce que vous appelez les agresseurs dehors, puisque pour l’instant on est dans une sorte de status quo. Est ce que vous souhaitez faire appel à la communauté internationale? Est ce que vous souhaitez que d’autres forces debarquent dans votre pays pour vous faire rétirer les forces étrangères? Et comment est ce que vous voyez l’issue au conflit parce que pour le moment on a quand même l’impression qu’on va vers l’enlisement. 

Président Laurent Désiré Kabila: L’enlisement, oui, mais est est ce qu’on a besoin des forces exterieures maintenant pour entrer dans la danse encore afin de bouter les autres dehors? Ce n’est pas ce que nous voulons. D’ici là l’action diplomatique tend à ce que la communauté internationale repare l’injustice à l’endroit du peuple Congolais. Les forces d’agression extérieure sont venues et ont violé la charte de l’ONU, la charte de l’OUA. Et la communauté internationale est restée indifferente pendant longtemps., maintenant elle est entrain d’agir. Cette injustice, vous savez dans le cas du Koweit, la communauté internationale avait tous les moyens, une armada pour chasser l’Iraq. Et dans le cas du Congo, on ne le fait pas! Et pourquoi on ne le fait pas? Et ce n’est pas ce que nous demandons, mais il faut obliger l’agresseur de se rétirer du pays. 

Baudouin Cartuyvels: Mais pourquoi est ce que vous ne le demandez pas alors qu’ils interviennent? 

Président Laurent Désiré Kabila: Intervenir comment? Je vais leur demander d’intervenir pour dire aux agresseurs de se rétirer. C’est tout.

Baudouin Cartuyvels: Vous ne les demandez pas de venir sur le terrain. 

Philippe Lamair: Ce que vous employez, ce sont des pressions politiques que vous demandez? 

Président Laurent Désiré Kabila: Pressions diplomatiques, pressions politiques, appel à l’ordre. 

Marie France Cros: Et comment expliquez-vous que personne de la communauté internationale n’a pas été emue si longtemps à condanmer cette agression? 

Président Laurent Désiré Kabila: Bon, justement. D’abord la prémière explication: on ne voulait pas la tête de Kabila au pouvoir au Congo, parce que, semble-t-il, je suis un nationaliste, je suis trop attaché à mon pays, je ne suis pas maniable, flexible, etc., Ce que je ne connais pas. Deuxième explication: il y avait une campagne d’intoxication, une campagne que commande Monsieur Museveni, président de l’Ouganda, un spécialiste de mensonges. Il a trempeté partout avec une campagne de desinformation des réalités congolaises qui a endormi beaucoup, beaucoup de nations. Et il a fallu tout ce temps pour se rendre à l’évidence qu’il y avait plus de mensonge que de réalité. C’est pourquoi maintenant même, l’Union Eurpéenne est revenue à l’esprit avec les exigences qu’il y avait des agresseurs dans notre pays qui sont des Ougandais et des Rwandais. 

Philippe Lamair: Monsieur le Président, pour resoudre le conflit, pour vous, c’est la voie des armes ou c’est la voie de la négotiation? 

Président Laurent Désiré Kabila: Toutes les deux voies. Mais nous préferont la négotiation pour faire l’économie de vies. 

Philippe Lamair: De sang de la rébellion? 

Président Laurent Désiré Kabila: Pardon? 

Philippe Lamair: De sang de la rébellion? 

Président Laurent Désiré Kabila: La rébellion c’est quoi? Moi je dis que c’est la création des autres. Comme ce sont les créatures des autres, s’ils sont Congolais réellement, il faut qu’ils fondent leurs partis politiques et se présentent aux élections comme les autres. 

Philippe Lamair: Vous accepteriez qu’ils se présentent? 

Président Laurent Désiré Kabila: Absolument. On leur demande de faire cela. De ne pas cautioner l’agression de leur pays par les étrangers. C’est ridicule de leur part. 

Marie France Cros: Vous êtes prêt à négotier quoi, Monsieur le Président? 

Président Laurent Désiré Kabila: Le retrait des agresseurs de notre pays. 

Marie France Cros: Donc négotier avant le retrait 

Président Laurent Désiré Kabila: On ne peut pas negotier avant le retrait parce qu’on va négotier le retrait, surtout d’abord. 

Colette Braeckman: Mais tout le monde fait un lien entre la situation intérieure, on vous demande de faire un gouvernement d’union nationale et l’on lie cela à la rébellion, à la négotiation. Est ce que pour vous, il y a un lien ou pas? 

Président Laurent Désiré Kabila: C’est justement ça l’intention des autres, de ceux qui ont soutenu ceux qui ne sont pas au pouvoir maintenant. Vous êtes très familière avec la situation politique au Congo. Vous n’avez pas vu, Madame, que je le sache, des calicots dans la ville de Kinshasa réclamant qu’il faut que ces gens reviennent au pouvoir ou quelqu’un d’autres. Personne n’a vu. Maintenant lorsqu’on nous dit, il faut, il faut encore inclure les autres, ce n’est pas l’explosion intérieure qui a fait la rébellion. Tous les partis crédibles, celui de Monsieur Tsisekedi que vous aimez bien, de Monsieur Boboliko et les autres, n’ont jamais pri part à la rébellion. Alors, les hommes valables sont là à l’intérieur, et même leurs partis politiques ne se sont pas impliqués dans les affaires des rébellions. Alors ce n’est pas de la rébellion interne. S’ils avaient pri les armes, eux, nous allions négoitier avec eux, parce qu’on allait dire: «Mais qu’est ce qui ne va pas! Essayons de résoudre nos problèmes.» Mais ça c’est une invasion de l’extérieur. 

Marie France Cros: Donc, vous accepteriez négotier avec eux s’ils avaient pri les armes et vous n’acceptez pas de négotier avec eux alors qu’ils restent pacifiques, parce que vous avez réfusé jusqu’à présent des négotiations politiques avec ces partis qui vous les réclament? 

Président Laurent Désiré Kabila: Oui, nous n’avons pas réfusé parce que je vous ai dit que je les ai rencontrés, et que même le Sécrétaire Général de l’AFDL les rencontre. On ne réfuse pas, on se rencontre. 

Marie France Cros: Mais il n’y a pas de négotiations politiques? 

Président Laurent Désiré Kabila: Nous allons négotier pour faire quoi? Nous négotions quoi? Ce qu’il faut négotier, c’est, il faut mettre fin à l’interdiction des activités politiques. Mais cela est résolu. Alors on va continuer à négotier sur quoi? Vous travaillez, votre programme, notre programme, on attend le moment venu pour nous présenter devant les urnes. Le verdict des urnes sera le seul verdict acceptable pour tout le monde. 

Marie France Cros: Donc, vous ne négotier pas avec les partis de l’intérieur, vous êtes prêts à négotier avec qui alors? 

Président Laurent Désiré Kabila: Mais on négotie, j’espère que vous me comprenez. Je suis très claire. On ne peut pas négotier avec les partis de l’intérieur parce qu’il n’y a rien à négotier. Nous sommes tous obligés, et eux , et nous, tous égaux, d’aller vers les urnes. Je négotie avec qui? Avec les occupants, ceux qui nous ont envahi, ceux qui occupent notre terre. C’est avec eux qu’on négotie. 

Baudouin Cartuyvels: Monsieur le Président, il nous reste très peu de temps. Qu’est ce que vous attendez très concrètement de la Belgique dans les mois qui viennent par rapport à votre pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ce que j’attend concrètement de la Belgique, ce que je suis entrain de dire ici, c’est qu’elle intervienne pour que les lois qui régissent les rélations entre les états, soient respectées; donc les lois internationales. Que la souverainété du Congo soit respectée, nos frontières nationales, internationales… c’est ce que nous attendonsplus de la Belgique. Naturellement, il y a bien d’autres choses qu’elle peut négotier avec notre gouvernement ici sur place, des rélations bilatérales dans le cadre économique des deux pays. C’est tout. 

Philippe Lamair: Vous demandez que la Belqique condamne ce qui se passe à l’est de votre pays? 

Président Laurent Désiré Kabila: Moi je ne pense pas que je dois continuer à demander de condamner. Mais je demande à ce que la Belgique fasse respecter la loi à ceux qui la violent. 

Philippe Lamair: Vous voudriez que la Belgique joue un rôle de médiateur dans cette crise? 

Président Laurent Désiré Kabila: Ah! Si elle s’offre, c’est tout à fait bien. C’est acceptable. 

Colette Braeckman: Le Vatican le fait je crois. 

Président Laurent Désiré Kabila: Le Vatican est (supposé?) être de bon coeur. Et s’il le fait, ça sera bien. Mais je pense que le Vatican est tout aussi claire sur l’impunité, sur ses positions – le respect vraiment de la souverainété des nations, etc., Et il tente de faire quelque chose, de nous rappeler nous gouvernants qu’il y a la limite à la liberté. C’est tout.

Baudouin Cartuyvels: Monsieur le Président, est ce que vous avez le sentiment d’être l’homme providentiel du Congo? 

Président Laurent Désiré Kabila: Je n’ai pas du tout de tels sentiments (rires). Pourquoi serais-je l’homme providentiel? On en a vu assez! 

Baudouin Cartuyvels: Vous avez dit que le peuple Congolais vous aimait. Alors, vous croyez qu’il vous aime pour vous ou bien qu’il vous aime tout simplement parce que pour l’instant, vous êtes peut être la seule personne qui incarne l’image de l’unité nationale dans un pays qui est en voie de balkanisation? 

Président Laurent Désiré Kabila: Moi je pense que c’est pour cela que mon peuple m’aime. D’abord, je répresente, je suis le réflet de ses intérêts. Je parle de la justice. Il voit, j’ai mon gouvernement. Je ne suis qu’un soldat de mon peuple. Et c’est comme ça qu’il se reconnait en moi. Je ne dis pas qu’il m’aime. Il faut demander aux Kinois eux-mêmes. C’est ça. 

Baudouin Cartuyvels: Voilà. Merci Monsieur le Président, merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation, d’avoir tenu votre parole, puisque vous l’aviez promi. Merci à mes confrères qui ont pri part à cette émission. 


COMMENTAIRE 

Marie-France Cros :Ridicule journaliste belge
 

La journaliste belge Marie-France CROS doit se sentir mal à l'aise maintenant qu'en face et de vive voix, le président Kabila a répondu à ses questions combien insidieuses. La journaliste n'a jamais réussi à cacher ses sentiments malveillants vis-à-vis du pouvoir de Kinshasa. Au mépris de la "neutralité" requise pour son métier, madame la journaliste a toujours volontiers servi de relais aux moindres critiques contre le régime congolais. On pouvait comprendre qu'elle soit à ce point belge que ce qui se passe dans l'ancienne colonie la révulse maintenant que Kabila a décidé d'aller son chemin envers et contre les "relations privilégiées". 

Ainsi, les accusations de génocide portées contre Kabila ont à ce point excité la journaliste qu'elle en a oublié toute raison, toute présomption d'innocence pour l'accusé. Elle en a fait sa tartine. Et lorsque, sur le plateau de la télévision belge, elle entend Kabila répondre qu'il s'est agi de l'autodéfense d'une population à main nue agressée au vu et au su du monde, la journaliste en reste sans voix. Il lui a fallu des secondes pour se réveiller, se rendre compte que Kabila ne se démontait pas à ce sujet. Et la voix à peine contenue de Marie-France la trahit fort bien. Décontenancée, elle ose quand même encore une prétention : Kabila aurait conclu un marché avantageux en faveur de l'allié Zimbabwéen via la société Ridgepoint en cédant 70% de la Gécamines. Mensonge hideux et monstrueux, barre Kabila, rétablissant les chiffres en proportion. 

Le ridicule aurait dû assagir la journaliste. Mais non ! Aveuglée, elle a perdu toute raison, car elle ne se rappelle pas du tout que le Congo fait face à une guerre, que des Rwandais sont bel et bien entrés dans Kinshasa pour tuer. Non ! A ses yeux, c'est certainement Kabila qui doit avoir attaqué le Rwanda et l'Ouganda et le Burundi. C'est certainement le Congo qui en veut aux pauvres Tutsis et Hutus si innocents, si candides, si pacifiques. Et Marie-France ne veut pas qu'on touche à ses Rwandais. 

Il y a longtemps que la journaliste pense, on ne sait trop de quel droit, faire la leçon aux Congolais. Et pourtant, on l'aura prévenue : lorsque des Congolais sont allés attendre de recevoir Kabila, la journaliste s'est présentée en bonne et due forme. On lui a bien lancé à la figure le ras-le-bol des Congolais contre ses articles partisans et méprisants. On lui a rappelé que son journal, la Libre Belgique, a écrit des monstruosités contre Lumumba. On les connaît bien maintenant. Marie-France a menacé de porter plainte. Ridicule ! 



Honoré Munda 

Copyright Afriqu'Info asbl 



08/08/2012
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