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La Situation Sécuritaire dans l'Est de la RDC au Coeur du Débat au Parlement Néerlandais!

 

Initiative d’AWEPA

Un débat sur l’Est du Congo a eu lieu le mardi 18 juin 2013 au parlement néerlandais. Il a connu la participation d’Alphonse Muambi, lobbyiste congolais-néerlandais ; Pascal Richard, coordinateur du projet de la région de Grands Lacs ; et de François-Xavier De Donnea, président de la commission des Affaires étrangères au parlement belge et membre du parti libéral MR, parti cher à Louis Michel. Le débat intitulé « East-Congo–when will there be peace? » a été organisé à l’attention des parlementaires néerlandais, aux journalistes et tous ceux qui s’intéressent au Congo.

Ce débat a été organisé par AWEPA, une organisation des parlementaires européens pour l’Afrique et qui travaille en partenariat avec les parlements africains au renforcement de la démocratie parlementaire en Afrique, au maintien de l’Afrique en tête des priorités politiques  l’Europe et à la facilitation du dialogue parlementaire Afrique-Europe.

En ouverture du débat, M. Donnea a remonté le conflit qui oppose le gouvernement congolais aux rebelles du M23. Il a, de ce fait, parlé l’accord-cadre signé à Addis-Abeba par les onze pays africains pour permettre le retour de la paix dans la région des Grands Lacs. Mais surtout il a voulu lever toute équivoque dans l’imaginaire des Congolais qui rêvent que la paix va venir de la Brigade d’intervention créée justement pour désarmer les rebelles.

 

« Nous espérons qu’il aura un accord entre le gouvernement congolais et le M23 pour qu’ensemble, le M23, la brigade et le gouvernement puissent s’attaquer aux vrais rebelles qui sont le Maï-Maï et les 2000 membres des FDLR ».De l’avis de M. De Donnea, les Maï-Maïs sont des bandits qu’il faut éliminer.

 

« Si la brigade attaque le M23. Le M23 va disparaître en uniforme. Mais ils vont revenir en tenue civile pour faire une guérilla qui sera très difficile à gérer », a-t-il martelé. M.  De Donnea, qui est président d’AWEPA pour la section belge, a insisté sur le fait que la République démocratique du Congo devrait rejoindre la communauté économique des pays de l’est de l’Afrique.

Il a aussi rappelé l’intérêt des pays de Grands Lacs qu’ils ont pour des projets en communs en donnant un exemple d’ électrification, un projet en cours dans le Rutshuru, qui va profiter à tous les pays de la région. M. Muambi s’est contenté de revisiter l’histoire récente de la RDC à travers des dates qu’il a qualifiées lui-même de très importantes pour étayer la situation actuelle dans l’Est du Congo.

Il a commencé avec la guerre au Rwanda en 1994. Une guerre qui a mis sur le chemin d’exil plusieurs milliers des réfugiés rwandais vers l’Est du pays. Ici, M. Muambi a démontré le rôle de la communauté internationale qui a fait pression sur le Maréchal Mobutu, malade, afin d’accueillir ces réfugiés. Il a ensuite évoqué l’arrivée au pouvoir du président Laurent-Désiré Kabila en 1997 avec l’aide de Rwanda et de l’Ouganda.

 

Il n’a pas passé sous silence la présence du général James Kabarebe, qui avait été fait chef de l’armée congolaise. Puis est venu 1998 quand Laurent-Désiré Kabila va chasser les Rwandais qui arpentaient les allées du pouvoir à Kinshasa. Les Rwandais se sont repliés sur le Rwanda et ont conquis très rapidement les villes de l’Est du pays. Le RCD fut créé pour légitimer la rébellion pour le compte des Tutsi congolais qui se sentiraient discriminés. Ici fut introduit le terme Banyamulenge. Depuis lors, poursuit Muambi,

 

« Nous assistons aux mêmes méthodes ». Après des accords, le RCD de Ruberwa a disparu pour laisser place au CNDP de Laurent Nkunda, aussi un Congolais discriminé qui se trouverait en prison quelque part au Rwanda. Avec l’aide et la pression de la communauté, le CNDP sera mixé dans l’armée nationale congolaise. Puis, nous avons le M23 qui n’est autre que le CNDP de Laurent Nkunda mais sous autre direction.Pour finir, Muambi a rappelé que le général Kabarebe, qui était aussi Congolais et discriminé, se trouve comme par hasard en ce moment au Rwanda comme Rwandais et ministre de la Défense.

 

Qui discrimine qui? Qui est en guerre avec qui, s’est interrogé Muambi. Pour ce qui est des éléments des FDLR, Muambi a démontré que ces éléments se trouveraient pour la plupart au Cameroun et Congo-Brazzaville. Muambi n’a pas omis d’évoquer l’opération conjointe entre l’armée congolaise et rwandaise pour exterminer les FDLR.Muambi s’est demandé si les FDLR continuent de se multiplier, car selon les informations en sa possession venant des experts néerlandais, il y a cinqans, on parlait de la présence de quelque 350 membres des FDLR qui se trouveraient encore au Congo.

D’où viendraient les 2 000 de M. De Donnea?En conclusion, Muambi a demandé à la communauté internationale, à Ban Ki-moon et à Robinson de ne pas paraître comme des porte-parole du M23. « Je pense que le M23 n’aqu’à faire la fête, car ilsont de porte-parole en la personne de Ban Ki-moon, de Mary Robinson et de toute la communauté internationale », a-t-il martelé.

Le troisième intervenant, néophyte sur ce terrain, s’est plutôt aligné derrière les solutions proposées par la communauté internationale.On pouvait signaler, dans la salle, la présence du Congolais Paul Mbikayi qui dira tout simplement à M. De Donnea de dire la vérité à l’audience. « Dites la vérité, monsieur. Je suis totalement en désaccord avec votre exposé », a-t-il littéralement explosé.

Pour un autre Congolais présent à ces échanges, la paix dans la région des GrandsLacs commence par le Rwanda. « Il faut démocratiser le Rwanda si vous voulez la paix dans la région », a-t-ildit.Des femmes congolaises présentes, elles aussi, ont tout simplement déploré le départ précipité de M. De Donnea qui devrait quitter à 18h. « Je regrette que ce monsieur-là soit parti.

 

Les cartes qu’il a amené (où on peut voir une partie de l’Est du Congo à côté de Rwanda, Ouganda et Burundi) ne nous inspirent pas », a-t-elle martelé en colère. Pour calmer les Congolais qui regrettent que le débat soit intitulé : « East Congo » alors qu’il n’y a pas un pays avec ce nom, la modératrice, Mme Ingrid de Caluwé (membre du parlement néerlandais) a expliqué que les Pays-Bas n’ont pas de relations bilatérales avec le Congo mais plutôt avec le Rwanda, Ouganda et dans ce programme on insère l’Est du Congo, car c’est là qu’il y a des problèmes. La guerre ne se joue pas seulement au Congo mais aussi dans la diaspora. A chacun sa version de l’histoire du Congo!


Le Potentielonline

Une nation qui produit de jour en jour des hommes stupides achète à crédit sa propre mort spirituelle, Martin Luther King "La Force d'aimer"



03/11/2013
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