LE DIRIGEANT HUTU CALLIXTE MBARUSHIMANA
Le dirigeant hutu Callixte Mbarushimana libéré par la CPI et renvoyé en France
leMonde.fr avec AFP |
23.12.11
Callixte Mbarushimana, le 28 janvier 2011 à La HayeAFP/JERRY LAMPEN
La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a confirmé, vendredi 23 décembre, la libération du dirigeant des rebelles hutus rwandais Callixte Mbarushimana, 48 ans, détenu depuis janvier 2010. "Avec la pleine coopération des Pays-Bas, pays hôte de la CPI, et de la France, l'intéressé a été libéré à sa demande sur le territoire français", a indiqué la CPI dans un communiqué.
Dès son arrivée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il "a été conduit chez un juge d'instruction qui doit lui notifier son contrôle judiciaire", selon son avocat, MeArthur Vercken. "C'est ridicule comme manière de faire. Il était informé de son contrôle judiciaire et il avait l'intention de se présenter la semaine prochaine. Inutile de le faire chercher ici", a regretté l'avocat, selon qui son client "n'avait pas l'intention de faire de déclaration fracassante".
La CPI a abandonné en 2009 les charges de "crimes contre l'humanité et crimes de guerre" en République démocratique du Congo (RDC) qui pesaient contre lui. Il reste néanmoins l'objet de poursuites en France, où il est mis en examen pour son rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, au cours duquel environ 800 000 Tutsi et Hutu modérés avaient été tués, selon l'ONU. A ce titre, il est soumis à un contrôle judiciaire que devait lui notifier vendredi un juge parisien.
IL SOUHAITAIT RENTRER EN FRANCE
Secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Callixte Mbarushimana avait été arrêté le 11 octobre 2010 à Paris, où il travaillait comme informaticien. En vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI, il avait été transféré à La Haye le 25 janvier.
La Cour pénale internationale a refusé, le 16 décembre, de confirmer les charges de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2009 sur la population civile des Kivus en République démocratique du Congo, dont était soupçonné M. Mbarushimana. Les juges de la CPI avaient ordonné sa remise en liberté. Un appel interjeté par le procureur Luis Moreno-Ocampo contre cette décision avait été rejeté mardi.
Le règlement de la Cour prévoit qu'une personne remise en liberté soit transférée dans un Etat qui accepte de la recevoir. Le secrétaire exécutif des FDLR souhaitaitrentrer en France, où il vivait depuis 2002. Callixte Mbarushimana est le premier suspect de la CPI à être remis en liberté depuis l'entrée en fonction de la Cour en 2003 à La Haye.
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