Selon le quotidien de Kinshasa, Le Potentiel, c’est la présence de quantités considérables de pétrole sur le territoire de Rutshuru qui expliquerait la guerre menée actuellement à l’Est de la RD Congo.
« Kigali s’est finalement inspiré des autres. Essentiellement de l’Ouganda qui jouit déjà des bénéfices du pétrole du lac Albert, et de l’Angola qui profite allègrement du pétrole du plateau continental au large de l’Océan Atlantique » dénonce le journal qui rappelle que Luanda retire près de 10 milliards de dollars de l’exploitation du pétrole sur le littoral ouest congolais et que Kampala pompe allègrement du pétrole sur le bassin commun du Graben Albertine, où plus de 4 milliards de barils sont en jeu.
Des réserves estimées à plusieurs milliards de barils seraient enfouies dans sous-sol de Rutshuru.
« Kigali fera perdurer l’instabilité afin de permettre à la firme qui effectuera les explorations de conduire à terme ces opérations. Ce qui explique des brusques renforcements du M23 chaque fois que les FARDC ont réussi à prendre l’avantage sur le terrain des opérations militaires » déclare un analyste cité par le journal congolais.
Cette explication trouve un renfort auprès de l’ONG International Crisis Group (ICG) le mois passé déclaré dans un rapport :
« Au lieu d’être une opportunité de développement, l’intérêt renouvelé pour le pétrole au Congo représente une réelle menace pour la stabilité d’un pays post-conflit toujours fragile. Les prospections pétrolières en cours et à venir alimentent déjà les ressentiments de la population locale et les tensions frontalières. La confirmation des réserves de pétrole dans l’Est exacerberait la dynamique de conflits à l’oeuvre aux Kivus. La reprise des combats au début de l’année 2012, notamment l’apparition d’une nouvelle rébellion au Nord Kivu et la reprise de l’expansion territoriale des groupes armés, remet en question la stabilisation de l’Est du pays qui concentre l’intérêt des compagnies pétrolières. La découverte de gisements pourrait aussi créer de nouveaux centres de pouvoirs et remettre en cause la prépondérance politique du centre économique historique qu’est la province du Katanga.»
Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com