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Suisse: Le Vote limitant L'immigration inquiète les Européens!

Suisse : le vote limitant l'immigration inquiète les Européens

 

Une affiche appelant au vote pour la limitation de "l'immigration de masse", le 6 février à Zurich.

Les résultats de la votation suisse sur l'immigration et l'instauration d'une préférence nationale ont surpris les milieux européens qui estimaient encore, à la veille du scrutin, que le « oui » ne l'emporterait pas.

Les mises en garde préalables de José Manuel Barroso, le président de la Commission, et de Viviane Reding, la commissaire à la justice et aux droits fondamentaux, n'ont apparemment pas suffi à décourager les adversaires de la libre-circulation.

 

Dimanche, la Commission a publié une très brève réaction évoquant son« regret ». Selon elle, la votation « va à l'encontre du principe de libre-circulation des personnes entre l'UE et la Suisse ». L'Union, indique ce communiqué, examinera dès lors « les implications de cette initiative sur l'ensemble des relations » entre les Vingt-Huit et Berne. « Dans ce contexte la position du Conseil fédéral sera aussi prise en compte. »

 

REPLIS NATIONALISTES

 

Interrogé par la Radio suisse romande, le ministre luxembourgeois des affaires étrangères, Jean Asselborn, a été l'un des premiers à réagir« Il faut accepter le choix du peuple suisse mais cela aura des conséquences », a-t-il indiqué. Pour le ministre, « la libre-circulation des citoyens européens a un pendant, c'est le marché intérieur. La liberté de circuler ne saurait être bradée, ni dans son principe, ni dans ses réalisations. Et le peuple suisse doit respecter les valeurs de l'UE ».

 

Pour M. Asselborn qui, dit-il, « refuse d'être radical », le vote de dimanche représente « en quelque sorte un coup d'arrêt aux relations anciennes entre la Suisse et l'UE ». Il estime que la politique du gouvernement britannique dans le domaine des prestations sociales pour les travailleurs de l'Est ou certains discours d'extrême droite ont pu influencer de manière négative le débat helvétique.

 

Dans un bureau de vote, le 9 février à Zurich.

Lire : Suisse : les jeunes de l'UDC n'en « reviennent pas » de leur victoire

Interrogé par Le Monde, le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, estime également que les débats sur l'immigration qui agitent divers pays européens ainsi que les replis nationalistes ou régionaux, conjugués aux impacts de la crise économique, peuvent expliquer « l'agitation » du moment.Selon lui, les ministres affaires étrangères des Vingt-Huit, qui seront en réunion à Bruxelles lundi, devront examiner « les conséquences du vote pour la Confédération helvétique et les leçons qu'elle devra tirer ». « Nous devronsinterroger ses responsables sur la manière dont ils traduiront dans la réalité le résultat de la votation », souligne le ministre belge.« LA SUISSE A PROFITÉ DE L'IMMIGRATION EUROPÉENNE »Au Parlement européen, Hannes Swoboda, leader du groupe socialiste, a évoqué « le recul inquiétant » qu'implique le résultat de dimanche : « La Suisse tourne le dos à l'un des éléments les plus importants de sa relation avec l'UE (…)L'immigration n'est pas une menace mais un atout appréciable pour le développement économique et social de tout Etat moderne. »Pour l'eurodéputé social-démocrate, « la Suisse a longtemps profité de l'immigration européenne », et si elle suspend cette dernière « elle ne sera plus en mesure de compter sur les bénéfices économiques et commerciaux dont elle jouit à l'heure actuelle ».

Lire : Suisse : « Un vote identitaire contre l'immigration, pas contre l'Europe »

Dimanche soir, Berlin a réagi à son tour à une décision qui va « créer de nombreuses difficultés » à la Confédération, selon le ministre allemand desfinances, Wolfgang Schäuble. Le plus européen des ministres d'Angela Merkel a déclaré dans une interview à la télévision publique allemande ARD : « La Suisse ne le prendra pas mal si je dis que nous regrettons cette décision. (…) Cela montre un peu, naturellement, que dans ce monde de la globalisation les gens ressentent un malaise grandissant vis- à-vis de la liberté complète d'installation (…) Je crois que nous devons tous prendre cela au sérieux. »
 


10/02/2014
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