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J'ENTRETIENS MON CONJOINT...

“J’entretiens mon conjoint”

Vivre avec un seul revenu peut vite créer des tensions et un déséquilibre entre les deux partenaires.

L’argent est un des premiers motifs de dispute au sein du couple, mais quand l’un des conjoints dépend financièrement de l’autre, la situation peut vite se révéler préjudiciable. 

“Selon moi, la première chose à faire est d’en parler à son partenaire et d’essayer de trouver ensemble une solution. Il est important dans cette conversation de ne pas faire culpabiliser la personne qui n’a pas de revenus et d’amener celle-ci à trouver un moyen de participer d’une autre façon à la vie du couple, en dehors de l’aspect financier”, conseille Marie Stiévenart, psychologue.

Dans ce contexte, la communication est vitale afin de préserver l’équilibre du couple.

Chacun devra poser ses limites voire expliquer clairement à son compagnon comment il souhaite faire évoluer la situation dans le futur. “Ce qui est important aussi, c’est que les deux partenaires soient d’accord sur le fonctionnement qu’ils  by Savings Vault" href="http://www.essentielle.be/love-sexe/jentretiens-mon-conjoint-2-65394.html#">ont établi, même si, pour des personnes extérieures, cela peut sembler incongru. Lors des discussions à ce sujet, il me semble essentiel que les sentiments de chacun soient entendus et pris en compte. Par exemple, si la personne dépendante se sent coupable alors que l’autre lui explique par A + B qu’elle ne doit pas l’être, il faut pouvoir lui dire : je comprends ce que tu ressens. Que pourrait-on faire pour alléger ce sentiment ?” , développe-elle. Surtout si ce dernier rencontre un sérieux problème avec l’argent et n’arrive pas à le gérer au quotidien. “Dans ce cas, il faut encourager la personne à verser une certaine partie de ses revenus sur un compte commun  et qu’elle garde l’autre partie qu’elle gère comme elle veut. Le partenaire n’a pas à donner son avis sur cette gestion”, explique la psy.

Afin d’éviter que la situation ne se dégrade, il est important d’établir des règles dès le début et d’éviter que le sujet devienne tabou. “Par exemple, un partenaire qui assume une majorité des dépenses du ménage pendant que l’autre est aux études. Celui-ci prendra le relais une fois qu’il aura un travail. Il faut que le cadre soit posé le plus rapidement possible pour éviter que cela ne soit utilisé comme une arme lors des conflits du couple”, poursuit Marie Stiévenart.

“Vivre un an avec le revenu de ma femme”

Pendant une année, Pierre a dépendu financièrement de sa femme. En 1989, suite au décès de son père, il introduit une demande pour ne pas devoir faire son service militaire sous motif de soutien de veuve. À ce moment-là, il vit encore sous le toit familial mais est déjà en couple depuis quelque temps avec une jeune femme, Véronique.

“Comme l’issue était quasiment certaine et que je travaillais dans une banque, on s’était décidés à vivre ensemble. On avait fait bâtir notre maison. Malheureusement, suite à une erreur de procédure, ma requête concernant mon service a été rejetée. Partant de là, je n’ai pas pu renouveler mon contrat à la banque. J’ai donc fait mon service militaire avec une solde ridicule. Dès lors, on était dans notre nouvelle maison, mariés depuis un an, avec comme seul revenu celui de Véro”, confie Pierre. Son fils aîné naît deux mois avant la fin de son service.

Cette situation n’est guère facile à vivre, malgré le soutien de sa femme. “Ce n’était pas évident d’être aux crochets de ma femme. On se sent un peu gigolo. Ce qui m’a fait tenir est le fait que Véro ne m’a jamais mis la pression au sujet de l’argent. Bien sûr, pour compenser ma dépendance, je faisais un maximum dans la maison pour l’aider. De plus, je m’occupais de sa comptabilité”, continue-t-il.

Et pourtant, cet homme ne regrette pas cette période de vaches maigres.

“On avait peu d’argent, mais c’était une belle période. Cela semble bête à dire, mais un amour sincère, d’où on n’attend rien de matériel, suffit à résister à beaucoup de problèmes. On savait que ça ne durerait qu’un an et dans notre vie de couple, un an n’est rien”,

affirme Pierre.

Plus de vingt ans après, il est un mari comblé et père de famille nombreuse. Fort de son expérience, Pierre donne quelques conseils aux couples vivant le même genre de situation que lui. “Lorsqu’un problème comme l’argent intervient, beaucoup pensent qu’il s’agit d’un tue-l’amour. En fait, il s’agit tout simplement d’un révélateur d’un amour sincère ou non. C’est la différence entre rester avec quelqu’un et aimer cette personne. Le plus simple des conseils est que tout au long de notre vie, quelle que soit la situation, c’est de ne jamais oublier pourquoi on est amoureux et de se rappeler que sans l’autre, on n’est rien”, conclut-il.

Une belle philosophie de vie  à suivre pour surmonter les problèmes pécuniaires qui menacent la vie de couple.

Aurore Dister

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