Le président kenyan Uhuru Kenyatta et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon lors de la conférence internationale sur les catastrophes naturelles le 14 mars 2014 à Sendai au Japon
Le président kenyan Uhuru Kenyatta et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon lors de la conférence internationale sur les catastrophes naturelles le 14 mars 2014 à Sendai au Japon - Franck Robichon Pool

© 2015 AFP

 

De nombreux décideurs mondiaux étaient réunis samedi à Sendai, dans le nord-est du Japon, à l'occasion d'une conférence des Nations unies dont ils espèrent faire un tremplin pour contrer les catastrophes naturelles amplifiées par le changement climatique.

Ce rendez-vous se tient alors qu'un très violent cyclone tropical a frappé l'archipel de Vanuatu, dans le Pacifique Sud. Il pourrait avoir causé d'énormes destructions et des dizaines de morts.

«Ce dont nous parlons ici aujourd'hui (les catastrophes naturelles) est une réalité pour des millions de personnes dans le monde», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en ouverture de la conférence. «La réduction des risques de catastrophes est une première ligne de défense contre l'impact du changement climatique».

Il avait auparavant prévenu qu'il n'était pas impossible que «le risque des catastrophes atteigne un point de basculement au-delà duquel les efforts et ressources requis dépasseraient les capacités des générations futures».

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est sur la même ligne. 

«Les deux tiers des catastrophes naturelles proviennent du dérèglement climatique», a-t-il déclaré à l'AFP avant de prononcer samedi matin un discours en tant que président de la COP 21, conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en fin d'année.

«Plus de 70 pays sont identifiés comme particulièrement vulnérables. Ils sont exposés à des évènements climatiques extrêmes – typhons, pluies diluviennes, tempêtes de sable ou de neige. Ces pays sont également à la merci des impacts plus lents mais aussi dramatiques du dérèglement climatique», a insisté M. Fabius. «Les pays riches ne sont pas à l’abri, mais les pays les plus exposés sont les plus pauvres, car ils sont les plus démunis pour y faire face. C’est en priorité à leur égard que nous devons faire preuve de solidarité».

Les participants doivent faire le point sur les progrès réalisés depuis la précédente réunion du même type tenue quelques mois après le raz-de-marée qui avait emporté quelques 250.000 vies fin 2004 dans l'océan Indien, et «définir un cadre d'action post-2015».

Selon un rapport de l'Office des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, les sinistres naturels à travers le monde entraînent des pertes économiques annuelles de 250 à 300 milliards de dollars.

«Le succès du rendez-vous de Sendai peut préfigurer celui de Paris et faire de l'année 2015 celle du basculement», a estimé le chef de la diplomatie française qui dit vouloir que se dessine un schéma dans lequel «tous les territoires et populations vulnérables puissent disposer un jour d'un système d'alerte précoce les avertissant de l'arrivée d'une quelconque catastrophe». 

Et de proposer ainsi un dispositif international «alerte catastrophe climatique». 

 

- Trouver des moyens, partager les leçons -

 

Une telle volonté rend obligatoire la collaboration des acteurs publics et privés.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a quant à lui souligné vendredi l'importance de trouver des moyens pour financer les programmes extrêmement coûteux. «Donc, une des choses que nous allons essayer de faire (à Sendai) est d'élargir les ressources disponibles», a-t-il dit.

Margareta Wahlström, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, a certes reconnu lors d'un récent entretien accordé à l'AFP que des progrès avaient été réalisés dans l'atténuation du coût humain des désastres naturels de grande ampleur, mais il reste encore bien du travail, notamment dans l'éducation publique.

Et la responsable de l'ONU d'appeler à une plus grande mise en commun des leçons tirées des désastres précédents.

«Le Japon, un pays qui a accumulé des connaissances et de la technologie pour la réduction des risques par l'expérience de nombreuses catastrophes naturelles, encourage la coopération internationale pour réduire le nombre des victimes ainsi que leur souffrance», lui a indirectement répondu samedi le Premier ministre japonais, Shinzo Abe.

Il promet ainsi un montant total de 4 milliards de dollars d'ici à 2018 pour aider la prévention dans le monde (infrastructures bâtiments, systèmes satellitaires, etc.) ainsi que la formation de 40.000 personnes.

Il s'est aussi engagé à accélérer la reconstruction de la région de Sendai ravagée il y a exactement quatre ans par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 à l'origine du terrible accident nucléaire de Fukushima.

 

 

@20minutes.fr

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