Le peuple congolais, par devoir de mémoire, rend hommage, lundi et mardi, à ses deux héros nationaux, Patrice-Emery Lumumba et Laurent-Désiré Kabila, assassinés par les forces du mal, respectivement le 17  janvier 1961 et le 16 janvier 2001 pour arrêter l’élan de patriotisme et de nationalisme incarné par les deux hommes d’Etat pour la défense des intérêts du Congo. Les deux dirigeants, refusant toute compromission de nature à aliéner la souveraineté de la RDC, ont montré à la face du monde qu’ils étaient acquis à la cause de leur peuple et de leur pays. Leur nationalisme intransigeant, qui les poussait à ne rien céder de ce qui touche aux intérêts du Congo, n’a pas plu à l’Occident qui a, pour la cause, programmé leur élimination.
 
En pleine guerre froide entre l’Ouest et l’Est  dans les années 60, Lumumba, accusé d’être « communiste » pour avoir tout simplement défendu les intérêts de son pays, en a payé de son sang. Il a été assassiné. M’Zée Laurent-Désiré Kabila, protecteur du « courant du nationalisme congolais » créé par Lumumba,  est tombé en janvier 2001 dans les griffes des mêmes forces du mal, après avoir mis fin à la dictature. Les deux dates les plus rapprochées du calendrier poussent à émettre la réflexion que « la mort est la fin d’une prison obscure » que jamais les pleurs ne pourront réveiller.

Il n’existe pas de remède contre la mort. Mais l’assassinat de Lumumba et de Laurent-Désiré Kabila n’a entamé en rien le « nationalisme congolais » qu’ils ont légué à leur peuple. Aujourd’hui, ceux des Congolais ayant de loin ou de près participé à leur élimination éprouvent d’énormes difficultés à évoquer leur mémoire ou faire référence à la cause qu’ils défendaient et que le peuple congolais continue de défendre.

Le même destin attend ceux qui les ont tués. Si seulement leurs assassins savaient ce qu’Esope disait à ce sujet, déjà vers les années 550 avant Jésus-Christ, à savoir que « celui qui est mort est encore fort pour la vengeance, car la justice divine surveille tout et, rendant à chacun suivant ses œuvres, tient pour tous la balance égale », ils n’auraient pas commis ce crime.

Soldat du peuple, le Président Laurent-Désiré Kabila, tout comme le Premier ministre Lumumba, lègue au peuple congolais notamment l’amour du travail, seul vrai facteur du développement du pays. Son idée-force ou sa philosophie peut se résumer en une seule phrase : « Nous devons nous prendre en charge ». M’Zée Kabila a su réveiller la conscience des Kinois sur la nécessité d’exploiter le plateau des Bateke. Car, ne cessait-il de dire, le Congo est capable de se nourrir, affirmait-il.

L’un de ses compagnons, Kambale Kabila Mututulo, témoignait à l’époque que la politique extérieure de M’Zée n’a pas plu aux puissances qui cherchaient à « nous exploiter ». Il a prouvé à ses concitoyens que le sol congolais suffit pour « nous épargner de la famine ». Cela a suscité la curiosité des étrangers qui ont vite réalisé que cet homme était intelligent et qu’il risquait de devenir fort au Sud du Sahara. Il n’avait en effet contracté aucune dette à l’extérieur. D’où le complot de son assassinat.

Sur le plan interne, M’Zée Laurent-Désiré Kabila a ouvert les portes de la démocratie, de la liberté et du patriotisme, appelant sans cesse ses compatriotes à « ne jamais trahir le Congo ». Soldat du peuple, il est mort au front, l’arme à la main, tué comme Patrice-Emery Lumumba pour leurs idées nationalistes.

ACP