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CONDITION FEMININE EN RDC: LES FEMMES CONGOLAISES EN COLERE!

Le Premier ministre a osé  -restreindre le nombre des RD-Congolaises devant participer à  la 57ème Session de la Condition féminine à New-York, il en prend pour son grade dans une  by Savings Vault" href="http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=42734%3Acondition-feminine--une-circulaire-liberticide-du-pm-decriee-mamans-fachees-matata-desacralise&catid=3%3Aafricanews#">lettre de protestation que des femmes lésées ont adressée au Président de la République. Il y est accusé d’avoir violé l’article 28 de la Constitution.

Le Premier ministre Matata Ponyo regrettera longtemps d’avoir imprudemment ouvert un front contre les femmes RD-congolaises remontées contre sa décision de restreindre leur nombre à la 57ème Session de la Condition féminine à New-York. Casus belli : sa note circulaire n°CAB/PM/SOC/PKM/2012/0036, adressée aux membres du gouvernement, aux chefs de corps, aux mandataires publics et aux gouverneurs des provinces, chargeant la ministre du Genre, Famille et Enfant, Geneviève Inagosi, de représenter, «au niveau de la Délégation officielle étatique, toutes les femmes de la RD-Congo », où il s’arroge le droit d’accorder un avis favorable aux listes des déléguées des ONG et autres associations. Les femmes tirent sur lui dans une correspondance au Président de la République. Dans leur colère, elles vont loin, trop loin. Les mamans vont jusqu’à douter de la compétence du PM. On serait tenté de les censurer mais, l’information, elle, est reine. Personne ne peut l’arrêter. Une grande première.

 

Les mamans sont déchaînées. Elles se plaignent contre les agissements du PM. Elles jugent liberticide, illégale et inconstitutionnelle sa note circulaire n°0036. Elles disent leur ras-le-bol dans un courrier transmis au Président de la République le 4 février, auquel AfricaNews a eu accès. Les femmes se jettent sur le Premier ministre Matata et l’accusent d’avoir violé l’article 28 de la Constitution, où il est notamment stipulé : «nul n‘est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal. Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques et des bonnes moeurs. La preuve de l’illégalité manifeste de l‘ordre incombe à la personne qui refuse de l’exécuter». Preuve. Le mot est lâché. Les femmes RD-congolaises brandissent la leur à Kabila : «le Premier ministre ne pouvant prendre de décisions que dans les limites des compétences lui reconnues par la Constitution et les Lois du pays, en vertu de l’article 28 de la Constitution, nous déclarons l’ordre du Premier ministre sur la participation des femmes à la 57ème Conférence sur la condition de la femme à New York illégale et constitue une atteinte manifeste aux droits de l’homme et des libertés publiques, et de bonnes moeurs. Par conséquent, ne sera pas exécuté». Elles enfoncent le clou en précisant que la liberté de circulation et d’association est garantie par la Constitution. «Si les USA, pays d’accueil, ont accepté d’accorder 350 visas aux Congolaises pour assurer leur représentation dans les instances des Nations Unies, c’est parce qu‘ils sont convaincu qu‘elles n’y sont pas assez représentées. Nous ne voyons pas en quoi cela empêcherait un Premier ministre de dormi. Si le tourisme et contacts commerciaux sont permis, en marge des travaux, par les organisateurs, en quoi cela perturberait la mise en oeuvre du programme du gouvernement congolais?», cognent-elles avant de poursuivre : «Le Premier ministre confond le Gouvernement, qui est sa sphère de compétence, avec son Cabinet qui lui est rattaché personnellement. Il confond le Gouvernement et les Organisations non gouvernementales. Il confond le pouvoir judiciaire avec le pouvoir exécutif. Il confond accréditation et représentation. Bref confond tout. Sinon il n‘aurait pas décidé que la Ministre du Genre représente les femmes de la RDC. Lesquelles ? Magistrats, Parlementaires, Fonctionnaires, entrepreneurs, Avocates, Médecins, Architectes, commerçantes, etc.?»

Le PM est désacralisé ! Les femmes lui demandent de s’occuper des retombées du cadrage macro-économique et de la maîtrise de l’inflation plutôt que de s’intéresser à la gestion des activités liées au mois de la femme, concoctant, confient-elles, une liste des 22 participantes.
 

Elles affirment s’être battues seules, elles refusent d’être brimées !

A les lire, elles dressent, à l’occasion, le bilan du PM dont le rendement ne les convainc guère. Elles alignent les arguments : «Que coûtent les pagnes du 8 mars au gouvernement par rapport au montant effrayant englouti dans la réfection de ses propres bureaux? Que coûtent les pagnes par rapport au train de vie des membres de son Cabinet, des billets d’avion en classe affaire de 25 personnes pour ses déplacements avec son staff et la location des jets privés pour ses loisirs, sur le dos du contribuable congolais?», interrogent-elles. Puis de regretter : «Cet argent aurait pu servir à améliorer les conditions de travail dans les écoles primaires de  l‘arrière-pays, des territoires, ou l’achat des câbles et isolants pour la SNEL. Tout cet argent aurait servi à sécuriser les femmes de l‘Est...»

Puis : «Sur les cinq questions lui posées en Belgique sur la Nation congolaise, il n’a pas pu répondre à une seule au point où la Chancelière Allemande n‘a pas trouvé ce qu’elle pouvait partager avec un tel Premier ministre et a refusé de le recevoir. En France, pour éviter les polémiques, il a été reçu avec une politesse qui en dit long sur l’impression qu’il donne et sur sa maîtrise des grands dossiers du pays : maladie chronique et épidémie, transport, eau et électricité, pollution, éducation... Il n‘en sait rien».

Pire, les femmes se mettent à douter des compétences du PM quand elles assènent : «S‘il était ce qu’il prétend, nous serions encore en programme avec le FMI et la Banque Mondiale n‘aurait pas insisté depuis 2009 pour la fermeture du BCECO. Et il n’aurait pas utilisé CNN pour parler, maladroitement, de la sécurité à l‘Est du Congo au lieu des questions financières qui justifiaient sa présence aux USA. Sa mission n‘a rien produit par rapport aux fonds investis. Pourtant il représente le sommet du Gouvernement».

 

Puis encore : « S’il aimait les Congolais et prenait au sérieux la problématique de l‘Est, les fonds de l’allègement de la dette détournés vers le BCECO, une organisation mafieuse qui utilise le nom de la Banque Mondiale pour tromper la population, aurait servi effectivement à soulager la misère des Congolais et non à payer les jeunes de sa confrérie, sous couvert des jeunes universitaires. Ces jeunes qui touchent 1600 dollars par mois au BCECO, sans travailler dans la fonction publique, alors que les organisations syndicales se battent encore pour un salaire de 100 dollars, de Mbudi ».

Les femmes RD-congolaises affirment s’être battues seules, depuis des décennies, pour se faire reconnaître leurs droits. Elles disent se prendre en charge depuis pour participer aux rencontres internationales et en marge découvrir les bonnes affaires pour récupérer les fonds investis. Elles ne veulent pour rien au monde se laisser brimer. Le message envoyé au Président de la République constitue un sérieux avertissement. Ci-dessous, le brûlot anti-PM des femmes RD-congolaises.
 

Sandrine N’TSHIRI, Bijou KULOSO, Aïssatou MBOMBO, Sandrine KITENGE, Natine K. & Elysée MUTINGWA

 

AFRICANEWS



24/02/2013
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