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LES CONGOLAIS SONT APPELES A MULTIPLIER DES STRATEGIES ET PLUS D'EFFORTS POUR QUE LA VRAIE JUSTICE SOIT FAITE!

Le comité de sanction en passe de frapper le M23 et non le Rwanda, les lobbies pro-Kigali en action.

Le comité de sanction de l’Onu qui doit décider des sanctions à prendre contre les acteurs passifs et actifs de la guerre qui fait rage à l’Est de la Rdc a commencé ses débats sur cette question mardi dernier au siège de l’Onu à New York. C’est le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda N’Tungamulongo qui a présenté la défense de la position de la Rdc dans cette affaire qui est inchangée. Celle-ci tient l’Etat rwandais pour soutien indiscutable aux rebelles du M23 qui laissent mort et désolation sur leur passage au Nord-Kivu. Tandis qu’en face, du côté Rwanda, c’est Mme Louise Mushikwabu, ministre rwandaise des Affaires étrangères qui a présenté les thèses de son pays.

Une véritable passe d’armes. C’est la guerre des arguments. Les diplomates présents à cette séance houleuse ont qualifié l’argumentaire de Kigali de fragile. Ce n’est pas solide, ont-ils rapporté à la presse. Effectivement dans son moyen présenté au comité, le Rwanda a vainement tenté de démonter point par point, comme il l’avait promis, les éléments qui sont la toile de fond du rapport documenté de la Monusco.

Nul n’est besoin de le rappeler que ce rapport met clairement Kigali en cause, sans circonlocutions. 

Ce que le Rwanda réfute est que le camp militaire situé dans le faubourg de Kigali qui sert de centre d’entrainement aux soldats du M23 n’a pas d’infrastructures adéquates pour une telle mission. De même pour les munitions qui ont été présentées comme provenant des stocks appartenant à l’armée rwandaise. Pour Kigali, ces munitions en possession de la Monusco n’ont jamais figuré au stock détenu dans ses poudrières. Cette réplique alambiquée fait sourire la Monusco où les experts savent que le Rwanda ment comme il respire. 

Cette défense n’a pas du tout rencontré l’assentiment des membres du comité de sanction qui sont restés dubitatifs, conscients que Kigali veut les mener en bateau. Des diplomates ont même soutenu que c’est de la poudre aux yeux. Mais curieusement, dans l’après-midi d’hier, d’autres diplomates sur place ont fait savoir à la presse que le comité s’apprêtait à sanctionner le M23 et non le Rwanda. Qu’il y aurait une mesure forte mais contre les rebelles. Mais pas contre leur sponsor comme voulu en Rdc où cette question n’était plus matière à débat. 

Tout le monde sait que c’est le Rwanda qui soutient le M23. Comment ces rebelles tiendraient-ils dans leur minuscule « Etat » fantoche du territoire de Rutshuru sans une base-arrière au Rwanda ? Impossible sur le plan opérationnel. Il n’est pas besoin d’être stratège militaire pour comprendre que la position occupée par la rébellion du M23 tournerait au suicide collectif sans un sanctuaire soit au Rwanda ou en Ouganda. Ils seraient taillés en pièces en une demi-journée.

LOBBY CONTRE LOBBY 

Si le comité refuse de voir la réalité en tentant d’épargner Kigali, c’est que les lobbies pro-Rwanda qui sont très efficaces pour ce genre de situations ont été à la manœuvre. C’est ce qui explique le revirement auquel le comité serait en train de préparer les Congolais. On connaît le tableau usité : rappel du génocide de 1994 avec les 800.000 Tutsi tués par les extrémistes hutu du régime d’Habyarimana, l’Occident avec ses remords tardifs. C’est sur cette plaie que les lobbies rwandais ont toujours gratté pour recevoir commisération de la Communauté internationale à l’égard des Tutsi d’une manière générale. Plus encore les Tutsi de la Rdc présentés dans cette propagande comme menacés d’extinction par les FDLR qui bivouaquent sur les collines. 

Pareil argument ne pouvait être validé par le comité de sanction par un sentiment de protection des Tutsi de la Rdc qui seraient en danger alors que c’est le même Rwanda qui a créé les conditions de cet état des choses afin d’en tirer profit sur le plan international. Comme il est en train de le faire en ce moment devant le comité de sanction. 

Concernant les sanctions à prendre uniquement contre le M23, point n’est besoin de souligner qu’elles n’auraient aucun effet sur le plan militaire. D’abord comment l’Onu les appliquera-t-elle concrètement sur le terrain ? Si le Rwanda n’est pas reconnu comme soutien du M23, ce sera le statu quo au Kivu. Rien n’évoluera dans le sens du soulagement des souffrances qu’endurent les populations congolaises endeuillées par cette guerre injuste imposée de l’extérieur.. Que faudra-t-il encore réunir comme éléments de preuve pour convaincre ceux qui refusent, toute honte bue, de voir la réalité en face. Les lobbies rwandais ont prouvé de quoi ils sont capables. Le seul répondant à leur opposé ne pourrait venir que des chefs religieux congolais avec leur pétition de 10 millions de signatures contre la balkanisation.

Ils sont appelés à passer à la vitesse supérieure dans une action de contre-lobbying au groupe de Kigali.

Lobby contre lobby.

Il n’y a que par cette voie que la Rdc peut faire triompher sa voix bâillonnée dans les arcanes de la Communauté internationale sur la menace de la balkanisation.

Si le Rwanda gagne cette manche, il y a risque qu’il s’installe durablement dans le Nord-Kivu. Alors bonjour la balkanisation de fait. Mais mobilisés et déterminés à défendre l’intégrité de leur territoire, les Congolais vont le stopper…

contre vents et marées.

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