*Dans une l’interview exclusive, le Secrétaire Général du Parti Communiste Congolais (PCCO) dévoile les grands traits de son combat face aux enjeux de l’heure. Elections 2018, les promesses de cent milliards de dollars américains proclamées par Moïse Katumbi ainsi que toutes les autres matières parmi celles qui défraient la chronique de l’actualité, il s’y appesanti, sans moufles, ni fioriture. Concrètement, Sylvère Boswa Isekombe que ses affidés surnomment affectueusement ‘’ le Lion’’ au cœur rouge, avance, ici, le premier morceau qui scrute, au fait, la vision de société du PCCO notamment, la démocratie directe et populaire. Puis, il lâche un deuxième morceau qui parle, plutôt, du rôle de l’impérialisme et surtout, de revendications à court terme du PCCO. Enfin, il expose un troisième morceau qui table en long et large sur la problématique des élections du 23 décembre 2018 dont le début des opérations est confirmé pour ce samedi 23 juin, avec la convocation du corps électoral et l’ouverture, le 24 juin 2018, des bureaux de traitement et réception des candidatures à la Députation Provinciale.
La Pros. : M. BOSWA ISEKOMBE, vous êtes Secrétaire Général du PCCO, lors de la campagne électorale votre parti se présentera au peuple congolais comme l’avocat de la démocratie directe. Pourquoi ?
Sylvère Boswa Isekombe : Le PCCO prône la démocratie directe comme mode de fonctionnement de l’État. Notre politique est l’antithèse de la démocratie représentative. Les États démocratiques modernes qui se sont construits à partir de la fin du XVIIeSiècle, sont caractérisés par une démocratie représentative. Mais cette démocratie représentative s’est vite dévoilée comme hypocrite et incomplète sur deux terrains importants.
Il s’avérait vite que le fameux slogan « égalité, liberté et la fraternité » brandit par la bourgeoisie, était un slogan creux. Dans la vie réelle, le propriétaire d’usine était « plus égale et libre » que ses ouvriers et certainement des colonisés dont il ne se sentait pas du tout le frère. En effet, au sein même de ces états démocratiques, les ouvriers dans les usines et le peuple ne se voyaient pas du tout représentés et ils se sont organisés dans des syndicats et des mutuelles et ils se sont battus en dehors des parlements pour conquérir leurs droits sociaux et la sécurité sociale. Et dans les colonies, donc aussi chez nous au Congo, il n’y avait pas de démocratie pour les congolais. Marx disait sur cette hypocrisie : « La profonde hypocrisie, la barbarie intrinsèque de la civilisation bourgeoise se présentent à nous sans fard, dès que, des grandes métropoles, où elles revêtent des formes respectables, nous tournons le regard vers les colonies, où elles se promènent en toute nudité».
Le résultat de cette politique est visible aujourd’hui dans nos sociétés : la misère, le chômage, la famine, des guerres, les inégalités, l’exploitation de l’homme par l’homme, bref le chaos. La démocratie représentative dépossède le peuple souverain de son pouvoir.
Or, pour le PCCO, le peuple congolais doit exercer directement le pouvoir politique. Le peuple doit décider sur son avenir sans aucune forme de pression extérieure. Les éléments de la démocratie directe doivent intégrer les institutions du pays pour permettre au peuple de s’impliquer dans la prise des décisions politiques.
La Pros. : Mais les défenseurs de la démocratie représentative vous diront que ce n’est pas réaliste. Comment faire pour faire du peuple un acteur qui est impliqué dans la prise de décisions politiques ?
SBI : D’abord on peut constater que même dans des pays capitalistes, on a senti cette nécessité de créer des moyens pour que le peuple intervient plus directement dans le processus politique. En Suisse, au cœur de l’Europe, on a l’habitude d’organiser régulièrement un référendum sur des questions importantes. Aux Etats-Unis, les candidats présidentiels des partis doivent convaincre directement le peuple pour pouvoir être candidat de leur parti. Naturellement la bourgeoisie, avec son pouvoir d’argent, sait manipuler ces formes de démocratie directes. Et dans le fond, le peuple reste en dehors des prises de décisions politiques essentielles dans ces pays. Mais le fait que même dans ces bastions de la démocratie représentative on a du importer des éléments de la démocratie directe, prouve que cette démocratie directe est nécessaire et peut prendre différentes formes. Mais chez nous cette démocratie directe est encore plus indispensable. Car l’héritage de l’histoire coloniale et de la dictature néocoloniale que nous avons subit, pèse énormément sur notre société. Il y a un clivage énorme entre le peuple et la classe politique, qui souvent se voit dans le rôle de colons pleins de mépris pour le peuple. De l’autre côté, le peuple est tellement habitué à accepter tout ce qui vient d’en haut, que la démocratie représentative ne sait même pas réellement fonctionner. Comment créer « l’homme congolais nouveau » qui s’est libéré de ce qu’on appelle les « zaïroiseries ». Il faut donc chercher des formes qui peuvent fonctionner avec la démocratie directe, et c’est ce que Mzee L.D. KABILA a fait avec les Comités du Pouvoir Populaire. L’Occident a présenté cette forme de fonctionnement de l’Etat comme étant une dictature rouge. Ceci est inacceptable.
La Pros. : Mais comment cette démocratie directe peut se réaliser concrètement ?
SBI : Nous pensons que la RDC doit être doté d’une nouvelle constitution dont les citoyens soient d’avantage impliqués dans la prise des décisions politiques.
Nos candidats vont expliquer au peuple lors de la campagne électorale 2018, le sens de cette nouvelle politique qui dépossédera les politiciens du pouvoir de mâter le peuple souverain durant un mandat de 5 ans.
L’Assemblée nationale possédera le pouvoir populaire, ce sera l’organe suprême du pouvoir d’Etat qui représente et qui exprime la volonté du peuple. Ce sera le seul organe ayant des facultés constituantes et législatives et elle est composée de députés élus. Elle élit parmi ses députés, les membres du gouvernement ou conseil d’Etat. Le conseil d’Etat sera formé d’un président, trois vice-présidents, un secrétaire et 35 ministres. Le président du conseil d’Etat est chef d’Etat et chef du gouvernement.
L’actuelle constitution va disparaître pour laisser la place à la nouvelle constitution où le peuple exercera directement son pouvoir. Un député qui ne fait pas bien son travail, peut être remplacé au cours de son mandat par le peuple et lui replacé par un autre compétent capable de défendre les intérêts de masse populaire. Le régime représentatif doit laisser le peuple exercer directement son pouvoir. La politique doit œuvrer dans l’intérêt de la nation toute entière. Nous allons expliquer au peuple comment va-t-il exercer son pouvoir directement lors de notre campagne électorale. Nous allons apporter un vrai changement dans ce pays.
La Pros. : Un changement fondamental est-ce possible au Congo ?
SBI : Je dirais que l’histoire de notre pays est un enchaînement de changements. Après la colonisation (1885-1960), il y a eu la dictature néocoloniale de Mobutu qui, depuis le 14 septembre 1960, a mâté et massacrés les nationalistes-lumumbistes, qui voulaient la vraie indépendance et le bien-être du peuple. Pendant 36 ans, Mobutu a géré le Congo pour le compte de l’impérialisme et il a choisit le camp de l’impérialisme pendant la guerre froide. Pendant ces 36 ans de dictature, le sort du peuple et de l’économie congolaise n’as fait que régresser.
Depuis le 17 mai 1997, la RDC traverse une nouvelle période pleine de changements. C’est une période où des nationalistes-lumumbistes autour de LD Kabila ont pris le pouvoir à la tête de l’Etat. En colère, l’impérialisme va organiser l’assassinat du soldat du peuple, M’Zée LD KABILA. Le souci des impérialistes restent le chaos en RDC.
Joseph Kabila prend le pouvoir d’Etat, l’impérialisme reste toujours en colère, il ne lâche rien, chaque année, chaque mois, chaque jour, les puissances impérialistes se sont ingérées dans les affaires intérieures de notre pays et ils ont mis la pression sur les gouvernements qui se sont succédé. Ils ont semé la guerre de balkanisation (1998-2003) et la terreur qui dure dans certaines provinces jusqu’aujourd’hui et ils ont saboté le progrès économique de la RDC.
En même temps, après chaque défaite des pions des impérialistes appelés rebelles, ils ont imposé la réconciliation avec les traîtres à la nation et les collabos avec l’agression contre notre pays afin de s’assurer que l’Etat et son armée restent pleins d’infiltrés et d’ennemies du progrès.
La guerre de balkanisation a échoué et le pays a été réunifié, les tentatives de mise sous tutelle de l’Etat congolais ont été déjoué avec beaucoup de patience et de sens de responsabilité, tenant compte avec les rapports de forces inégales entre la RDC et les puissances impérialistes. Et malgré la guerre et la pression permanente des puissances impérialistes, des projets de construction d’infrastructures ont commencés. Mais, le peuple congolais a donc le droit et raison de vouloir le changement.
La Pros. : Certains décrivent le Congo, comme un trou noir, et ils disent que le peuple congolais est un peuple d’esclaves. Est-ce que vous pensez qu’un changement fondamental, qui rompt avec l’histoire de la colonisation et de la dictature néocoloniale, est-ce bien possible ?
SBI : Le peuple congolais a déjà exercé plusieurs fois le pouvoir populaire et s’est déjà comporté comme acteur de son destin. C’était lors des moments décisifs dans l’histoire de la RDC comme par exemple :
- Le 5 janvier 1959 pour exiger l’indépendance immédiate ;
- Lors des élections en mai 1960 pour élire une majorité nationaliste au parlement dirigée par Patrice Lumumba ;
- Lors de la guerre de résistance contre la recolonisation et l’agression par les mercenaires et les officiers belges, américains et autres dans la période 19601965 ;
- Lors de la guerre de libération en appuyant l’avancée des troupes alliées avec l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo), en 1996 ;
- Lors de la guerre de résistance contre l’agression barbare rwandaise et ougandaise sous l’instigation des puissances impérialistes occidentales, entre le 2 août 1998 et 2003 ;
- Lors de la mobilisation populaire sous la direction du Président LD KABILA pour protester contre l’occupation de la ville de Bukavu et Kisangani par les troupes rwandaises ;
- Lors des élections en 2006 en refusant les campagnes de haine et de déstabilisation qui voulaient faire perdurer la tutelle internationale et qui voulaient détruire les forces politiques qui se démarquaient des mobutistes et des néo-mobutistes.
La liste n’est pas exhaustive. Nous allons présenter au peuple, le mécanisme d’exercer son pouvoir pour sanctionner n’importe qui et à n’importe quel moment.
La Pros. : Quel changement le PCCO poursuit-il ?
SBI : Il faut chercher la réponse aux questions suivantes Est-ce que nous voulons retourner au néo-colonialisme avec des dirigeants qui sont serviles envers l’impérialisme ? Où est-ce que nous voulons continuer, approfondir et accélérer le changement vers la vraie indépendance et le progrès économique ? La vie politique dans notre pays est dominée par la lutte entre la majorité présidentielle et l’opposition. Mais la réponse à la question quel changement, n’est pas toujours clair dans la tête de chaque homme politique. Réduire le changement à la question de l’alternance, c’est une façon de cacher le fait qu’on manque de projet de société et de la ligne politique juste. Ceux-là qui luttent seulement pour les postes et l’argent sans souci pour les intérêts concrets du peuple.
Ainsi, nous félicitons certains leaders de l’opposition qui refusent la soumission à l’impérialisme, mais malheureux et honteux pour d’autres qui voyagent à Washington, à l’Île de Gorée où à Bruxelles pour y faire de déclarations d’allégeance à l’impérialisme et qui n’ont pas honte de demander même aux impérialistes de venir garantir l’alternance en RDC. Aussi, au sein de la majorité, il y a des individus qui se déclarent pendant des années kabilistes à 180% mais qui soudainement, changement d’opinion et rejoignent ceux qui font des pèlerinages dans les capitales impérialistes.
Le PCCO refuse un changement en arrière vers le néo-colonialisme et refuse aussi de réduire la question du changement à la question d’alternance. Le parti communiste congolais se met dans le camp de ceux qui veulent continuer, approfondir et accélérer le changement vers la vraie indépendance et le progrès économique.
Nous poursuivons à long terme l’instauration d’une société sans classes, fondée sur la mise en commun des moyens de production afin d’atteindre le but final, le communisme. Ce sera la fin de la politique d’exploitation et de la paupérisation de notre peuple. Nous ne voulons pas voir la politique du seigneur et le serf, de l’opposition entre l’homme libre et l’esclave au sein de notre société. Des conflits économiques et politiques qui opposent des classes ayant des intérêts économiques divergents doivent disparaître dans la société congolaise et c’est ça le changement que le PCCO poursuit au pays de Kimbangu, Kimpavita, Lumumba et Kabila.
La Pros. : Pouvons-nous conclure que ceci fait partie de la synthèse de la vision politique du PCCO ?
SBI : la RDC est en crise d’homme, raison pour laquelle le Chef de l’Etat cherchait même 15 personnes pour sauver ce pays à dimension continentale. Le PCCO est une université de la transformation de l’Homme. Nous avons une doctrine axée sur l’émancipation de l’Homme. L’Homme doit être maître de soi, maître de son destin, maître de ses décisions et actes, maître de son avenir et le devenir de la nation. L’Homme acteur du développement durable du pays. C’est l’antithèse de la politique des impérialistes au Congo.
L’impérialisme avec ses partis politiques au Congo place l’argent, le profit et les postes au centre de leur politique. C’est la politique de l’idolâtrie de l’argent.
Pour eux, la valeur de l’Homme est liée et fonction de l’argent et des biens matériels qu’il dispose. Or le PCCO prône sur l’émancipation de l’Homme, la restauration de la dignité de l’Homme. Notre parti est une école qui consiste de donner plus de valeur à l’Homme et non à l’argent et aux biens matériels.
Avant l’existence de l’argent, l’homme existait et l’Homme vivait par un système économique axé sur le troc. C’est-à-dire politique économique traduite par l’échange des objets. Je vous donne une chèvre, toi tu me donnes la cuivre, etc. l’Homme blanc arrive en Afrique, après plusieurs échanges d’objet, il se retrouve main vide. Ainsi, il crée l’argent comme objet d’échange. Il fabrique plusieurs papiers appelés monnaie pour nous ravir avec intelligence nos objets des valeurs. Il met un peu de la sorcellerie dans l’argent. L’Homme envouté devient esclave de l’argent et méprise le voisin. Pour le PCCO, l’argent est un objet d’échange. C’est un objet qui permet à l’Homme d’avoir plusieurs autres objets. L’Homme a plus de valeur que l’argent car avant l’existence de l’argent, l’Homme vivait mieux. L’Homme est dieu car crée à l’image de Dieu. Dieu étant invisible, nous le respectons à travers l’Homme qui est devant nous.
Voilà pourquoi, le PCCO est une université de la dignité de l’Homme. Nous travaillons pour la restauration de la dignité de l’Homme. Aucune comparaison entre l’argent et l’Homme.
L’Argent a été fabriqué par l’Homme donc, l’Homme doit rester maître de l’argent donc ceux qui font la politique pour gagner plus de l’Argent sont des idiots. Or, le PCCO fait la politique pour retrouver les fondamentaux qui font vivre l’Homme. Nous avons une politique de mobilisation de l’Argent pour faire vivre toute la communauté. Un individu adepte du capitalisme, et à la recherche de l’Argent facile ne peut pas être membre du parti, moins encore notre candidat.
L’Argent ne fait pas de bonheur. Les impérialistes et leurs partis politiques au Congo ont nourrit notre peuple des fausses croyances et réalités. Le PCCO vient pour corriger cette politique et voire la détruire.
Quand on ne sait pas nager, on peut toujours apprendre à le faire. Nous invitons le peuple congolais à faire confiance aux communistes.
On peut devenir riche à partir du néant. Il faut savoir prendre des bonnes décisions aux bons moments. Au mois de décembre 2018, nous invitons notre peuple de prendre une bonne décision de sanctionner les agents des impérialistes, cause principale de la souffrance de notre peuple. L’impérialisme est un système en déclin, il faut le combattre avec force.
Revendications à court terme du PCCO
La Pros. : A suivre votre déclaration, l’impérialisme reste l’ennemi potentiel de la RDC. Qu’est-ce que le peuple peut retenir du concept « impérialisme » ?
SBI : Très bonne question, l’impérialisme fabrique des armes et ne sait pas là où il peut les vendre et alors il fabrique des rebelles pour vendre ces armes. Voilà pourquoi l’Afrique est à feu et à sang. Le coltan du sang est le résultat de la politique de l’impérialisme au Congo. L’impérialisme c’est le pouvoir du grand capital mondial : la concurrence sur le soi-disant « marché libre » fait que les grandes sociétés mangent les petites. Ainsi, au courant du XIXe S et XXe S, des sociétés monopoles ont concentrés d’énormes moyens de production et donc de pouvoir comme jamais auparavant de l’histoire de l’humanité.
Ces sociétés monopoles occupent une position de domination totale auprès des secteurs économiques au niveau mondial. Elles sont nommées aussi « multinationales » parce qu’elles sont actives dans différents pays.
La multinationale GLENCORE XTRATA est la plus grande société minière dans le monde avec un revenu de 221 milliards de dollars en 2014, ce qui lui rend un pouvoir énorme comparé au gouvernement congolais qui en 2014 n’a pu réaliser qu’un budget pour la somme de 3,9 milliards de dollars. Le second plus grand minier au niveau mondial est la société BHP Billiton. Les deux sociétés sont actives en RDC à côté de plusieurs autres multinationales. Le vrai agenda des puissances impérialistes c’est la défense des intérêts de leurs multinationales.
Ces anciens colonisateurs et puissances néocoloniaux ne sont pas intéressés pour le bien être du peuple congolais. Leurs discours, de donneurs de leçons et défenseurs de la démocratie, des droits de l’homme et de la bonne gouvernante, ne servent en réalité qu’à cacher cet agenda diabolique.
«L’exploitation illégale de nos richesse ». Cette politique d’ingérence et de tutelle sert à maintenir l’Etat congolais dans une situation de faiblesse et la RDC comme livreur de matières premières bon marché au fur et à mesure qu’ils en ont besoin.
Les ennemis à combattre pour ces impérialistes sont les nationalistes lumumbiste congolais et les nouveaux partenaires économiques de la RDC qui acceptent des relations win-win avec la RDC.
Les impérialistes imposent à travers des institutions comme le fond monétaire international et la banque mondiale un code minier et une politique économique qui sert à augmenter les bénéfices de leurs grandes sociétés multinationales et priver l’Etat congolais des moyens d’appliquer son programme du Gouvernement. Les impérialistes protègent toujours les agresseurs de notre pays.
Ils jettent de l’huile sur le feu de la division politique et ethnique pour affaiblir l’Etat congolais. Donc, l’impérialisme est notre grand ennemi, nous devons lui combattre jusqu’à la victoire. Nous allons présenter au peuple lors de notre campagne électorale, les collabos des impérialistes car donner à ces gens des voix est synonyme d’accepter de vendre la RDC aux impérialistes.
La Pros. : Mais que veut au juste le Parti Communiste Congolais à court terme ?
SBI : Notre premier souci à court terme c’est de chercher des réponses aux besoins les plus immédiats de la population congolaise qui sont : la mise en route concrète du droit au travail, à l’alimentation, à l’enseignement, à l’habitation, aux soins de santé ainsi que les devoirs qui sont liés à ces droits.
Ces devoirs sont le patriotisme et l’amour du pays qui exigent l’engagement pour le maintien de la paix et de l’unité de la République Démocratique du Congo, notre pays. Le renforcement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire congolais, la construction d’une armée forte, disciplinée au service de la population congolaise.
Il faut aussi avoir une contribution au développement de l’économie congolaise et pour la continuation et l’approfondissement des 5 chantiers (infrastructures, santé & éducation, eau & électricité, logement, emplois) en toute transparence. Il faut une agriculture mécanisée et industrialisée pour permettre à notre peuple de manger à sa faim et donner des devises au Gouvernement pour appliquer sa politique sans aucune aide extérieure. En même temps, il faut intégrer les familles paysannes dans cette agriculture mécanisée et industrialisé à fin de créer l’emploi pour les masses.
Nous veillerons au parlement pour que le budget de l’Etat soit focalisé sur l’agriculture, la santé, l’éducation, l’armée et la modernisation de notre pays.
Nous lutterons pour la réduction des salaires des Ministres, Députés, des Gouverneurs et du Président de la République. Ces postes sont plus enviées à cause de l’argent « salaire ». En face de la crise économique qui frappe l’humanité, tout le monde au Congo veut devenir Président de la République, Député, Sénateur et Ministre pour faire sortir sa tribu de la misère contre les intérêts de tout un peuple. Alors le PCCO va lutter au parlement pour la réduction des salaires de cette catégorie des congolais.
La Pros. : D’où attendez-vous une résistance dans ce combat pour répondre à ces besoins immédiats du peuple ?
SBI : Les plus grands obstacles sont triples. D’abord il y a la politique d’ingérence et de domination, comme dans le passé colonial et néocolonial de l’Afrique, de la RDC et de leurs ressources par les puissances impérialistes que sont les Etats-Unis d’Amérique et les puissances européennes, au profit de leurs grandes multinationales. Les ambassades de ces pays si distinguent avec tous les autres ambassades qu’ils interviennent en permanence dans la vie politique de notre pays en prenant des positions et en donnant des bons points aux uns et des mauvais aux autres. Aussi au niveau économique, ils imposent des sanctions et les directeurs des grands multinationales ont même essayé d’empêcher la promulgation d’un code minier qui avait été voté en bon et du forme par le parlement et le sénat. Mais comme vous savez cette ingérence va souvent plus loin : il y a leurs services secrets qui sont mêlés dans des assassinats politiques de nos dirigeants. Il y a l’appui à la guerre d’agression ouverte entre 1998-2003 mais aussi aux guerres d’agression cachées de soi-disant rebelles comme le CNDP et le M23. Tout le monde sait que cela a duré beaucoup d’années avant que les agents des puissances impérialistes reconnaissaient la présence des troupes rwandaises et ougandaises sur le sol de notre pays, jusqu’en octobre 2008 !
La Pros. : Vous parliez de trois obstacles, quels sont alors les deux autres obstacles ?
SBI : Il y a la classe congolaise des bourgeois compradore, qui a grandi sous la dictature mobutiste ou qui par opportunisme s’est coalisé à cette classe. Cette bourgeoisie rêve de faire partie de l’élite financière mondiale et cherche d’employer à chaque occasion pour regagner le paradis perdu. Ils regardent la politique comme un jeu d’échec en vue d’obtenir des postes dans l’appareil de l’État ou au parlement afin de se remplir les poches.
Ils considèrent les ambassades étasunienne, française, belge et d’autres puissances impérialistes, comme des points de références et d’inspiration.
Les bourgeois compradore placent leur argent volé en Europe ou ailleurs pour s’y acheter des villas, d’autres propriétés ou approvisionner des comptes en banque.
Ils utilisent la misère du peuple congolais comme fonds de commerce pour chercher des votes et de l’appui afin de réaliser leurs propres projets financiers.
Les bourgeois compradore n’avancent pas de projets de société clairs, ils se présentent au peuple comme « l’homme providentiel » et ils demandent au peuple congolais de juger leurs paroles et pas leurs actes.
Quand la situation s’y prête, ils sont prêts à collaborer avec la classe des bourgeois compradore des pays voisins et avec l’impérialisme même au prix de la balkanisation et du déchirement de la RDC.
Dans d’autres conditions ils sont prêts à gérer la RDC pour le compte de grandes multinationales et puissances occidentales. Moïse KATUMBI avec ses 100 milliards $ qu’il promet au peuple avant même qu’il ne travaille à la présidence, est un exemple-type de cette classe politique corrompue et vendue à l’impérialisme.
Enfin, le troisième obstacle, ce sont les idées qui divisent et affaiblissent le peuple congolais. Des idées comme le tribalisme et le régionalisme, le manque de confiance en soi-même, la croyance facile aux rumeurs et aux complots, le fatalisme et le nihilisme politique.
La Pros. : Pour quelle politique et quelles mesures le PCCO veut-il se battre ?
SBI : Le PCCO veut se battre sur trois terrains.
D’abord le terrain de la protection de la paix, l’intégrité territoriale et l’unité de la RDC.
Ensuite il y a la création d’une économique indépendante et forte.
Et enfin, troisièmement, pour le développement d’une démocratie réelle pour le peuple. Cela se traduit dans les 15 objectifs que nous poursuivrons :
- La démobilisation et le désarmement de toutes les milices irrégulières se trouvant sur le territoire congolais ;
- Le renforcement des FARDC (Forces Armées de la RDC) par un programme de recrutement de jeunes congolais dans toutes les provinces et basé sur un concours au sein des classes terminales des humanités (secondaires).
- Le refus de toute forme de tutelle et d’ingérence dans les affaires intérieures du pays par des puissances étrangères.
- L’intensification du programme des cinq chantiers dans la transparence totale à travers des reportages réguliers des activités menées sur le terrain et la publication, chaque six mois, de l’inventaire complet des travaux réalisés et des travaux en cours de réalisation tant sur le plan physique que financier ;
- Le refus de tous les diktats venant du fonds monétaire international voulant imposer la domination des grandes multinationales occidentales -,
- Le maintien et renforcement de sociétés d’Etats dans les secteurs clés comme le secteur bancaire et financier, l’eau et l’électricité, la Gécamines, l’ex-ONATRA (Office National des Transports), la REGIDESO, etc.
- Le renforcement des rentrées de l’Etat avec un système d’impôts ou les plus forts portent le poids le plus lourd.
- Le renforcement de l’économie congolaise en produisant d’abord pour le marché intérieur de l’alimentation sans oublier la manufacture, en visant une exportation plus grande que l’importation.
- La mise au travail de la jeunesse et du reste de la population travailleuse par la redynamisation du service national, par la création des coopératives ou de syndicats de producteurs.
- La priorité à une coopération économique avec les autres pays du sud (dans la région, le continent et avec les économies émergentes comme la Chine, le Brésil, l’Inde, la Russie, la médecine avec Cuba, la technologie avec la Corée et une coopération avec Venezuela dans le domaine de l’exploitation du pétrole ;
- La coopération avec tous les gouvernements, instances internationales et sociétés étrangères selon les principes de gagnant-gagnant et d’égalité entre les partenaires.
- L’introduction d’une loi favorisant la création de comités populaires, dont peuvent faire partie tous les habitants vivant dans les quartiers, communes ou territoires concernés (voir le projet électoral sur la démocratie directe) ;
- L’introduction d’une loi qui prévoit la possibilité pour des comités populaires de communes, de villages et de quartiers d’introduire des projets, afin d’être subsidiés, créant des infrastructures, ou d’autres initiatives qui répondent à des problèmes pressants de la vie quotidienne ainsi que la création d’un véritable fonds pour la réalisation de ces projets des comités populaires ;
- L’abolition des privilèges dont des élus n’ont aucunement besoin pour fonctionner comme serviteur du peuple
- L’introduction d’une loi d’orientation agricole pour permettre à notre peuple et au gouvernement de se lancer dans ce domaine afin d’éradiquer la famine.
Sur la campagne électorale à laquelle participera le PCCO
La Pros. : Parlons des élections maintenant, pour qui voter à la présidence ?
SBI : Il faudra voir quels seront les candidats qui se présenteront en juillet ou août pour l’élection présidentielle. Un patriote capable de continuer l’œuvre que PE LUMUMBA, P. Mulele et LD. KABILA.
Un homme capable de maintenir l’unité de la RDC aussi. Pas des gens qui ont mobilisé 100 milliards des dollars américains des impérialistes avec objectif de vendre encore une fois le pays. Nous ne pouvons que constater que ceux qui se placent aujourd’hui dans le camp de l’opposition à Joseph KABILA veulent aider à pérenniser le néocolonialisme. Toutes les messes des opposants à l’étranger reflètent cette volonté de mettre la RDC sous tutelle des occidentaux et des USA. Cette politique sera combattue avec force. Personne n’a le droit de vendre ce pays, ni hypothéqué notre indépendance.
Le PCCO se ralliera donc, au camp des forces constructives autour de Joseph KABILA KABANGE.
Nous disons : il ne faut pas se faire des illusions. L’impérialisme et les forces réactionnaires feront tout pour empêcher un saut qualitatif en avant pour le peuple congolais et les forces constructives. Ils vont vouloir anéantir les résultats de la politique du gouvernement formé sous la direction de Joseph KABILA. Les cinq chantiers, les revisitassions des contrats miniers, le nouveau code minier, le contrat chinois, l’unification du pays, l’échec de la politique de chantage du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale, l’arrêt de la mise sous tutelle de l’Etat congolais, la construction de l’appareil judiciaire avec la formation de la cours constitutionnelle, la consolidation des FARDC avec les centres de formation et l’académie militaire, la création de 26 provinces, etc… Tout cela sera anéanti et remplacé par la balkanisation du pays et des mécanismes de tutelle et des instruments d’asservissement aux impérialistes.
La Pros. : Mais souvent, on dit qu’il faut des solutions politiques et qu’il faut un gouvernement d’union nationale, qu’en pensez-vous ?
SBI : A quoi bon alors d’organiser des élections ? Non, je pense qu’Il faut se poser la question, quels sont les candidats et les partis qui veulent renouer avec la politique servile envers l’Occident dont notre pays a souffert depuis le renversement du gouvernement de Patrice Lumumba, le 14 septembre 1960.
Ainsi, pensent-ils pouvoir regagner leur paradis perdu ou trouver le paradis auquel ils aspiraient quand ils vivaient en ami et allié avec le dictateur Mobutu. Se placer dans le camp de l’opposition à Joseph KABILA, veut dire aider à pérenniser le néo-colonialisme et aider à bloquer le processus de modernisation défini dans les 5 chantiers. Nous sommes très contents que nos camarades du PALU ont refusé de signer des alliances avec ces gens car cela aurait été synonyme de cracher sur la tombe de Lumumba que nous ne voyons pas.
Avant la naissance du Christ, le diable existait comme une force, mais une force de destruction. A l’ère du Christ, le diable l’avait abordé par lui donner les biens matériels, l’honneur et la gloire, mais Jésus-Christ ne voulait pas l’offre car il savait qu’en mélangeant son ministère avec celui du diable, le monde n’allait pas connaître sa puissance et sa gloire. Il avait laissé le diable dans l’opposition. Jamais un gouvernement d’union nationale où les forces du bien avec les forces du mal pourra gérer la société et aller vers la paix et le progrès. Qui pouvait croire au Christ si le diable était dans son ministère?
Si nous connaissons le Christ parce que son ministère est en opposition avec celui du diable. Si le Christ comme Dieu n’avait pas accepté un gouvernement d’union nationale, car ce serait impossible d’agir efficacement avec les forces du mal. Comment un leader avec une idéologie de changement peut réussir lorsqu’il héberge dans son système les forces du mal ? Voilà pourquoi les chantiers n’ont point de lucidité en RDC. L’infiltration des agents de l’impérialisme, les collabos, les pions, les mobutistes ont sérieusement saboté le programme des cinq chantiers et la révolution de la modernité. Nous allons expliquer cela clairement dans notre campagne.
La Pros. : Que vont faire les élus communistes au Parlement ?
SBI : Le PCCO déposera des listes de candidats pour les élections parlementaires et communales. La base des élus communistes sont leurs électeurs. Un élu communiste sera en contact permanent avec ses électeurs. Il participera à la lutte de ces électeurs pour la réalisation de projets concrets. Il leur demandera leur conseil et leurs suggestions. Il leur soumettra aussi régulièrement ses interventions et ses réalisations.
Au parlement ou ailleurs, les élus communistes se battront avec un sens de responsabilité et de réalisme en tenant compte des rapports de forces pour la réalisation du programme du PCCO. Ils emploient aussi la tribune politique pour défendre la cause du peuple, du pays et du PCCO.
Un élu communiste est avant tout membre du Parti. Il est actif dans les structures du Parti et prends part aux réunions des structures dont il est membre.
Un séminaire politique est envisagé avec nos candidats afin de parler le même langage dans toute l’étendue du pays.
Enfin, un élu communiste est un homme incorruptible. Il versera une partie de ses revenus au PCCO et une autre partie aux projets de ses électeurs. Il retiendra pour lui et sa famille ce qui est nécessaire pour vivre convenablement et être en état de bien fonctionner comme homme politique au service du peuple.
La Pros.: Pour qui voter dans les endroits où il n’y a pas de candidat communiste ?
SBI : Le PCCO est parti du type nouveau. Il n’existe que depuis septembre 2010. Nous ne serons probablement pas en état de déposer des listes dans toutes les provinces à travers tout le pays. Est-ce que cela veut dire que nous ne trouvons pas important qui sera élu à ces endroits ? Non ! Le vrai enjeu de ces élections consiste justement à changer le Parlement et en finir avec les parlementaires qui font partie de la bourgeoisie compradore, le premier obstacle au progrès de notre pays (l’impérialisme).
Le PCCO appelle tous les patriotes congolais à voter pour des candidats du Front Uni des Patriotes (FUPA) qui ont prouvé dans les faits, qu’ils veulent se mettre réellement au service du peuple congolais.
Des candidats qui ont réellement appuyé d’une façon constructive la politique de Joseph KABILA dans la vision de la modernisation de notre société. Bien que cette vision soit ternie par l’action des infiltrés, nous allons expliquer au peuple clairement lors de notre campagne.
La Pros. : Quelles sont les tâches des communistes à la base, dans les communes et les territoires ?
SBI : Les communistes à la base font partie de leurs groupes de base ou des structures locales ou régionales ou nationales du PCCO.
Ils défendent la position de leur parti et prennent part aux campagnes lancées par la direction nationale ou provinciale du PCCO, la deuxième tâche des communistes à la base c’est de contribuer à création du pouvoir populaire dans le quartier, commune ou territoire où ils vivent.
La Pros. : Quel est l’objectif final du PCCO et votre mot de la fin ?
SBI : L’objet final du PCCO c’est la lutte pour une société sans exploitation de l’homme par l’homme. Pour réaliser l’objectif d’un monde sans exploitation de l’homme par l’homme, il faut que les moyens de production soient bien développés à travers le monde entier dans tous les pays. Et que dans tous les pays dans le monde, c’est le peuple qui soit au pouvoir et pas les classes exploiteuses. Cette lutte du communisme est une lutte de longue haleine qui s’étale sur toute une période historique. Elle n’existe que depuis un siècle et demi la lutte pour le communisme est une lutte basée sur la solidarité internationale entre les travailleurs de tous les pays.
Le capitalisme s’est battu depuis la moitié de 16e siècle pour créer le monde cruel et injuste d’aujourd’hui. C’est-à-dire, plus de 4 siècles. Or, dans leur lutte pour atteindre leur objectif final, les communistes contribuent déjà immédiatement à l’évolution vers le progrès, un monde plus juste ou la majorité du peuple voit améliorer son sort.
Les travailleurs n’ont que leurs chaînes à perdre. Ils ont un monde à gagner.
Travailleurs de la RDC, de la ville et de la campagne, unissons-nous ! Travailleurs du monde entier unissons-nous ! Nous gagnerons la bataille.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Propos recueillis par LPM @Laprosperiteonline.net
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