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CRISE A L'EST DE LA RDC:UNE LECTURE GEOSTRATEGIQUE S'IMPOSE!

CRISE A L'EST DU PAYS : 

Une lecture géostratégique s'impose!!!

Lundi, 08 Octobre 2012 

 

Sommets, réunions, … à répétition. Y a-t-il encore lieu de dire, après moult sommets, réunions à répétition, que la crise dans l’Est du pays suit le schéma classique des relations entre Etats ? La question mérite d’être posée dans la mesure où elle requiert une réorientation de l’approche congolaise de toutes ces rencontres. Autrement dit, une lecture géostratégique s’impose.

Souvent, les grandes puissances rompent ou revoient à la baisse leur partenariat avec les pays qui n’ont plus rien à leur offrir. A la rigueur, elles les tournent en bourrique, tout simplement parce qu’ils ne comptent plus relativement aux nouveaux enjeux et intérêts.

Si elle n’y est pas encore, la RDC est sur le point de rentrer dans cette catégorie d’Etats dont on a sucé tout le jus et qu’on n’hésiterait pas à abandonner sans regret. Qu’est-ce à dire ? Le poids et le rôle de la RDC sur l’échiquier international doivent être compris des dirigeants congolais.

Addis-Abeba, Kampala I, Kampala II, Goma, New York,… la liste des rencontres organisées sur la situation d’instabilité dans l’Est de la RDC est loin de s’estomper. Présentement, Kampala III vient de se tenir. A tout prendre, les prémices sur lesquelles tous tablent ne sont pas bonnes. Les agresseurs bénéficient d’un traitement de faveur alors que la victime est contrainte à se plier à toutes les exigences au nom «des impératifs diplomatiques».

N’est-il pas temps de tirer les leçons de cet enlisement en se disant que sur le plan géostratégique, il ne sert à rien de se livrer au verdict de ceux qui vous sont défavorables. Une remise en question est plus qu’une urgence.

On ne le dira jamais assez, les rapports entre Etats sont basés sur des intérêts. La géostratégie évolue également suivant ce postulat. Une bonne lecture de sa position sur l’échiquier permet de s’engager en connaissance de cause. Actuellement, toutes les rencontres, tous les sommets organisés sur la situation du Kivu ne rassurent guère. Un consensus semble se dégager sur la question auprès des Etats membres de la Conférence internationale des Etats des Grands Lacs, CIRGL, à savoir faire traîner les choses en longueur. Des rendez-vous sont renouvelés. Des réunions des experts succèdent à celles des ministres (Défense, Intérieur, Affaires étrangères). Des  sommets se multiplient.

Le décryptage fait par des diplomates ne rassure point dans la mesure où, le seul langage est celui du satisfecit et des avancées ; que malheureusement l’on ne sent pas sur le terrain en RDC. Là, opérations militaires et humanitaires se succèdent et se bousculent. Le M23 s’organise, consolide ses positions et, au besoin, récupère de nouvelles localités. Bref, la force négative s’enracine pendant que l’on parlote  et davantage compliqué le redéploiement des FARDC dans zones sous son contrôle.

A bien scruter les attitudes des uns et des autres, personne ne donne l’impression d’en finir avec cette situation d’insécurité dans l’Est de la RDC.

 

Protagonistes directs, sous-traitants dans les Grands Lacs et ailleurs la sous-région ainsi que leurs commanditaires s’y complaisent. C’est pour cette raison que des demi-victoires sont concédées et aussitôt rattrapées par des actes ou des prises de position contraires.

Géostratégie des Grands Lacs

Présentement, dans la sous-région des Grands Lacs africains, la RDC a le malheur de ne jouer aucun rôle déterminant. Les puissances, à savoir les Etats-Unis et la Grande-Bretagne semblent avoir jeté leur dévolu sur le Rwanda et l’Ouganda.

 

Au Darfour et en Somalie, ces deux pays jouent un rôle déterminant au nom des superpuissances planétaires.  Aussi, tout doit être fait pour le maintien de ces régimes. Sur la table des négociations, cette donne s’invite à la table des négociateurs des autres pays qui jouent également leurs cartes respectives à travers cet enjeu en cours sur le territoire congolais.

L’époque du Zaïre de Mobutu, considéré en son temps comme rempart contre le communisme, est révolue. Le Rwanda et l’Ouganda ont repris la main pour contrer la vague islamiste.

Pendant ce temps, la multiplication d’artifices diplomatiques permet à Kigali et Kampala de consolider leur emprise sur la sous-région.

 

La RDC, dans ce contexte, ne sert plus que de comptoir comme au bon vieux temps de l’esclavage. Au point où on n’en veut pas comme Etat, encore moins, une Nation. 

 

Raison pour laquelle, pour moderniser la donne, on en fait un déversoir de toutes les forces négatives que l’on se plait à désigner par la pompeuse appellation de rébellions.

Ces groupes armés, dirigés par des seigneurs de guerre fabriqués dans des officines anglo-saxonnes, opèrent sans émouvoir qui que ce soit. Si ce n’est que des condamnations faites du bout des lèvres de la part des puissants de ce monde qui se la coulent douce pendant des millions de Congolais trépassent et des centaines de milliers d’autres sont en errance.

 

   «La prunelle des yeux» a ainsi la garantie de tout entreprendre, avec la bénédiction des commanditaires.

Pour ces raisons, les sommets internationaux ne peuvent qu’irriter les Congolais. Ces rencontres de la consolidation des positions des agresseurs.

De nouvelles alliances

N’étant plus en odeur de sainteté auprès de grandes puissances, la RDC se trouve à la croisée des chemins.

 

Le choix cornélien consiste à s’arrimer sur les positions des émergents.

 

Les partenaires traditionnels ont démontré à quel point les millions des morts congolais ne comptaient pas face à leur soutien à ceux qui en sont la cause principale.

 

Se tourner vers le Brésil, la Chine, l’inde, la Russie, l’Iran, obligerait les puissances planétaires à reconsidérer leur position.

 

Loin d’être un chantage odieux, un tel revirement est la démonstration de la prise de conscience de la position stratégique de la RDC dans le concert des nations.

 

Nouer de nouvelles alliances reste l’unique planche de salut.

 


La Francophonie, une opportunité

Dans cette recherche de nouvelles alliances, la tenue du 14ème sommet de la Francophonie à Kinshasa est une opportunité à saisir.

 

Ceux avec qui la RDC a en partage l’usage de la langue française devront transformer cette rencontre en une tribune contre la tentative de balkanisation de la RDC.

 

La Francophonie ne servira les intérêts de la RDC qu’à la condition de faire de la stabilité absolue dans sa partie orientale une priorité portée par tous les Etats ayant en commun le Français.

 

LE POTENTIEL



09/10/2012
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