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Discrimination de la femme:La situation de la Femme dans la Bible par le Patriarcat

I. SITUATION DE LA FEMME DANS LA BIBLE  :
LE PATRIARCAT

Une société patriarcale est une société où les hommes détenaient l’autorité principale…où les femmes sont là pour leur assurer une descendance (cf. la généalogie de Jésus) …

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Certaines femmes, grâce aux mouvements des femmes, ont pris une conscience aiguë de ce vaste mépris des femmes culturellement entretenu; elles sentent la nécessité de faire émerger la beauté, la force, le dynamisme, la variété des expériences de femmes.

Je voudrais tenter de mettre en valeur la présence des femmes dans la Bible (plus de femmes qu’on ne pense se sont signalées)… de mettre en lumière la variété de leurs expériences… et d’en faire voir la portée significative et la contribution sociale importante.

Il est possible de lire la Bible de façon critique, et lui poser des questions peut nous amener à découvrir des aspects neufs de la foi. Il faut savoir lire les textes bibliques en respectant les règles de leur genre littéraire. Nous avons à distinguer le cœur de la Révélation de ce qui est son revêtement reflétant les croyances et les façons de voir courantes d’une époque. Nous savons que la révélation s’est faite d’une façon progressive jusqu’à son sommet, Jésus-Christ.

 

La femme dans la société hébraïque

 

Je sens le besoin de montrer d’abord quelle était la situation de la femme dans le monde hébraïque.  Pour cela, je m’inspire de ce qu’en disent Tita Pierro et Franca Long, dansL’autre moitié de l’Église : les femmes. Dossiers libres.  Paris, Ed du Cerf, 1980, pp. 12-14 :

Dans le monde hébraïque, comme d’ailleurs en général dans tout le Moyen-Orient, la femme occupait une situation tout à fait subalterne. Les femmes étaient pratiquement exclues de la vie religieuse, si importante pour les Hébreux. Elles n’étaient même pas tenues d’observer tous les commandements, reléguées comme elles l’étaient dans la trilogie femmes-esclaves-enfants qui les dispensaient de certaines prières importantes. Elles ne pouvaient pas étudier l’Écriture : enseigner à leurs filles la Torah (loi) aurait été comme leur enseigner des manières lascives. On pensait que les femmes n’étaient pas capables de recevoir une instruction religieuse.

Dans le Temple, les femmes étaient exclues de la cour des hommes. Leur cour, à elles, se situait cinq marches en dessous de celle des hommes. Il en était de même dans les synagogues : les femmes étaient rigoureusement séparées, souvent reléguées aux dernières places. Leur présence ne comptait pas, alors que celle de dix hommes suffisait pour la célébration du culte. Les hommes, même mineurs, pouvaient lire la Loi et les Prophètes; les femmes ne le pouvaient pas.

On comprend donc le mépris des rabbins pour les femmes : un rabbin ne pouvait pas adresser en public la parole à une femme. Dans le Talmud, on disait qu’il fallait chaque jour rendre grâce à Dieu pour trois choses : « Je te rends grâce de ne m’avoir pas fait païen, de ne m’avoir pas fait femme, de ne m’avoir pas fait ignorant. »

 

Cette exclusion de la femme se concrétisait en de nombreuses interdictions. Elle ne pouvait ni parler dans la synagogue; ni témoigner dans un procès (sauf cas très rares); ni participer aux repas quand il y avait des invités, même pour servir (cf. Gn 18, 9 : Rt 2, 14).

Les femmes ne devaient pas sortir de la maison. L’interdiction était particulièrement sévère pour les filles nubiles.

Chez les Hébreux, la femme n’avait droit à une certaine considération que lorsqu’elle devenait mère. Mais, en tout cas, dans le mariage, le mari était le maître absolu, sa femme devait lui obéir en tout; dans une version du Décalogue, elle est énumérée parmi les biens de propriété, (Ex 20, 17); l’homme pouvait même avoir d’autres femmes, et lui seul pouvait décider le divorce : il lui suffisait d’écrire une lettre de répudiation, sans laquelle l’épouse répudiée ne pouvait se remarier.

 

La femme adultère était condamnée à mort. La vierge fiancée, que l’on surprenait à avoir des rapports sexuels avec un autre homme, était lapidée, non pas pour avoir péché contre la pureté, mais parce qu’elle avait offensé l’homme auquel elle était promise. Il faut noter en effet que la virginité n’avait pas de valeur particulière dans le monde hébreu, puisque la femme n’était considérée et acceptée comme nécessaire que parce qu’elle procréait. La stérilité était un déshonneur, un signe de malédiction. Toutes les louanges allaient à la femme qui remplissait d’enfants la maison, servait son mari et ses hôtes en silence et s’activait aux travaux domestiques.

La femme travaillait beaucoup, et durement : elle devait moudre le grain, faire le pain, se procurer l’eau et le combustible, filer, tisser, coudre, prendre soin des enfants et de la maison. Dans la vie nomade, la femme tissait la tente. C’était elle qui la plantait et la démontait. Fort probablement, comme dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui, les femmes, dans le monde hébreu de l’Ancien Testament, prenaient leur part des travaux de la terre : labourer, semer, moissonner, même si ces tâches revenaient surtout à l’homme. Les tâches maternelles, la présence au foyer, excluaient pratiquement la femme de Dieu de la vie publique.

 

La femme était toujours sous tutelle : ou de son père, ou de son mari, ou du frère de son mari si elle restait veuve. De la loi du lévirat il résultait que la veuve sans enfant mâle devait épouser son beau-frère pour être assurée d’une protection pour elle-même et ses filles.

À ces signes particuliers d’infériorité présents dans toutes les cultures de type patriarcal du Moyen-Orient, les Hébreux ajoutaient le fait de la circoncision, interprétée comme un sceau de foi (cf. Rm 4, 11) : elle était réservée aux enfants mâles. Son absence ne pouvait que situer les femmes en marge de la communauté des croyants. Il y avait ensuite de nombreux préceptes de purification qui dérivaient de l’impureté périodique de la femme pendant certaines périodes, elle devait s’éloigner des rapports sociaux. L’homme, préservé de cette impureté et de ces rites, était considéré comme supérieur par nature. De plus, le récit de la Genèse qui désignait Ève comme la première à avoir commis le péché aggravait les choses. La femme, dans la personne d’Ève, apparaissait non seulement comme la séductrice dont il faut se méfier, mais aussi comme un être faible, incapable de résister à la tentation. D’où la nécessité de limiter sa liberté et de la placer sous la tutelle de l’homme, comme une éternelle mineure.

 

Au plan juridique, la femme était considérée comme une mineure :

-       Son témoignage n’était pas reçu devant les tribunaux…

-       Elle recevait son mari de la main d’un père…

-       Le mari pouvait annuler les vœux de sa femme…

-       Il disposait des biens de sa femme…

-       Il était le seul à pouvoir prendre l’initiative du divorce.

 

 

SOURCE:http://www.ssccjm.org

Sr Lise Plante, ss.cc.j.m.

 

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11/09/2015
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