Les femmes continuent d’être violentées à travers le monde ! Tel a été le constat fait lors du premier Forum mondial des femmes francophones tenu à Paris mercredi dernier. Une manifestation qui a coïncidé avec la célébration de la Journée de la francophonie. Ce forum initié par Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la Francophonie et soutenu par le Président de la République française, François Hollande, a été une occasion pour s’arrêter sur la situation des femmes dans l’espace francophone. Résultat : il reste beaucoup à faire pour améliorer la promotion des droits des femmes et consacrer l’égalité entre l’homme et lafemme.

En effet, lors de cette journée consacrée entièrement à la femme francophone, le même son de cloche résonnait auprès de tout le monde : la reconnaissance des droits des femmes est une question universelle. Elle ne se limite pas aux seuls pays sous-développés, mais également aux pays développés avec une seule nuance, en l’occurrence, la teneur des réclamations. Si dans les pays pauvres émergents, les femmes se battent quotidiennement pour que leurs droits les plus élémentaires soient reconnus et pour faire cesser les violations et exactions qui sont exercées à leur encontre, leurs semblables des pays développés continuent également de lutter pour faire reconnaitre leurs droits à l’égalité aux droits sociaux et économiques.

Cependant, dans certains pays, la condition de la femme est dramatique. C’est surtout le cas des pays plongeant dans les conflits armés. Dans cet ordre d’idées, il convient de signaler que ce forum a réussi à jeter la lumière sur ce qui se passe dans la République démocratique du Congo où les femmes sont les proies de l’armée en faisant d’elles les premières victimes de cette guerre. D’ailleurs, le forum est né d’une indignation ayant trait à ce qui se passe dans ces zones. Et ce après la visite faite au sud du RDC.

En tout cas, l’organisation de cette manifestation avait comme objectif de trouver des solutions et des mesures réalistes et effectives pour les femmes francophones. Abdou Diouf, SG de l’Organisation internationale de la francophonie a été on ne peut plus clair. Il a soulevé les différentes formes de violence que subissent les femmes, tout en les qualifiant de graves et intolérables et qui vont à l’encontre de l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Celle-ci stipule : «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits».

Pour le SG de l’OIF, «les violences faites aux femmes ne relevaient en aucun cas de la diversité des expressions culturelles, ni de la spécifié des croyances. Il s’agit des violations massives des droits de l’Homme». Abdou Diouf a ainsi appelé hommes et femmes à se mobiliser pour protéger ces droits, car les progrès, jusqu’à aujourd’hui ne sont pas effectifs et il existe «une farouche volonté pour remettre les acquis en cause».

De son côté, Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement français a été également ferme en évoquant les inégalités qui subsistent entre l’homme et la femme. D’après elle, le non-respect de l’application des textes juridiques est parmi les causes.

La jeune ministre avait aussi affiché sa conviction quant à l’importance du changement des mentalités. Pour elle, il s’agit d’une nécessité. Et celle-ci ne pourra se réaliser qu’à travers l’éducation. «Il faut un travail sur l’éducation pour apprendre l’égalité dés le jeune âge». Ce volet-là est l’un des chevaux de bataille du ministre qui vient s’ajouter à la mise en place d’une diplomatie active en faveur des droits des femmes et faire avancer une troisième génération de droits des femmes.
En tout cas, le forum a servi de plateforme d’échange et de réflexion afin de combattre toutes les formes de violences faites aux femmes.

Il convient de noter que le Maroc a pris part également à cette manifestation, et ce à travers la présence du gouvernement en la personne de Bassima El Hakkaoui, ministre de la Famille et de la solidarité. À cela s’ajoutent les représentantes des ONG telles Aicha Shana, présidente de l’association Solidarité féminine et Amina Lemrini Ouahabi qui se trouve aux rênes de la HACA. Et ce, en sa qualité de membre du Réseau francophone des régulateurs des médias. Sur ce volet, il est à signaler que la HACA a remporté l’appel à projets sur l’égalité homme et femme. Ce dernier vise principalement à l’édiction d’une norme pour combattre les stéréotypes sexistes et promouvoir l’égalité homme-femme dans les médias. 

Les femmes francophones lancent leur appel

À l’issue de ce Forum, un appel des femmes francophones a été remis au Président de la République française. À travers cet appel, les femmes réclament, d’une part, à ce qu’il y ait une attention constante à l’égalité des droits entre les hommes et les femmes et d’autre part, l’engagement des chefs d’États et de gouvernements à prendre toutes les mesures nécessaires pour que le principe universel des droits des femmes tels que définis dans les instruments internationaux trouve au quotidien sa pleine mise en œuvre. Une autre recommandation ayant trait à accès égal à l’éducation du primaire et à l’enseignement a été formulée, également.