Le comité de sanctions de l’ONU doit encore se prononcer après avoir écouté les représentants du Rwanda et de la République Démocratique du Congo au sujet du rapport des Experts mettant en cause les autorités rwandaises dans la déstabilisation de l’Est de la RD Congo. Aussi, le Gouvernement congolais est-il déçu par la décision de la Grande Bretagne, annoncée par le ministre Andrew Mitchell en charge du Développement International, de revenir sur la sanction qu’elle avait auparavant imposée au Rwanda en déboursant à ce pays agresseur de la RDC la moitié de l’appui budgétaire, soit 12 millions de dollars sur les 24 millions prévus. Les Congolaises et les Congolais sont choqués par l’appréciation positive faite par le Gouvernement britannique du rôle joué par le Rwanda lors de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.

Pour sa part, le Gouvernement de la RDC n’a perçu jusqu’à ce jour aucun effort crédible de la part du Rwanda pour la restauration de la paix et de la sécurité gravement perturbées au Nord-Kivu de son fait. La confusion délibérée entretenue par les forces rwandaises à l’occasion du retrait des observateurs du mécanisme conjoint de surveillance frontalière, un retrait librement effectué hors de toute synergie avec les FARDC et la MONUSCO, illustre ce manquement. Il en est de même des déclarations du ministre rwandais de la Défense qui s’est fait l’avocat sans nuances des forces négatives du M23, tout en martelant son refus de voir se déployer la force internationale neutre décidée par la CIRGL.

Suggérer comme le fait le Gouvernement britannique qu’il y a eu progrès dans le comportement du Rwanda par rapport à la guerre que ce pays impose à la République Démocratique du Congo n’est donc pas conforme à la pénible réalité vécue par les milliers des victimes de cette guerre.

Le Gouvernement de la RDC déplore vivement la décision britannique d’alléger la pression du Royaume sur le Rwanda, une décision qui, bien que partielle, sonne malheureusement comme une prime à l’aventurisme militariste, à la culture de prédation et aux violations massives des droits de l’homme dont les officiels rwandais au plus haut niveau se rendent coupable en RDC Congo.

Le Phare