Les "Batékés" forment un peuple bantou partagé entre l'ouest de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), le sud du Congo et, minoritairement, le sud-est du Gabon.
Récipient téké en céramique (République du Congo)Les Téké sont minoritaires au Gabon, 54 000 se trouvent dans la région de la province du Haut-Ogooué. Feu le Président Omar Bongo et Ali Bongo sont Téké.
En République du Congo, les Téké forment 18% de la population et se trouvent dans la région des Plateaux, de la Cuvette ouest (où ils sont appelés Mbéti et Tégué), du Niari (où ils sont nommésnzabi), de la Bouenza et la région du Pool.
En République démocratique du Congo, 267 000 Téké sont situés dans la province du Bandundu, district des Plateaux, et la ville-province de Kinshasa.
Selon les mythes fondateurs, ils descendraient de Nguunu, ancêtre de la plupart des populations du sud Congo. Successeurs des pygmées dans l'occupation du Congo-Brazzaville, ils sont fondateurs du grand royaume Téké, rival du royaume Kongo. Leur roi, connu dans l'histoire sous l'appellation de Makoko, signa le 3 octobre 1880 à Mbé, capitale de son royaume, un accord avec l'explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza.
Au XVe siècle, les Téké étaient établis dans la savane sur le rive droite du fleuve Congo. Ils tiraient leur richesse d'importants gisements de cuivre comme celui de Mindouli. Ils durent subir les assauts du royaume de Kongo attiré par cette source de profits. Ils eurent des contacts avec les Portugais qui exploraient la région côtière à partir du XVIe siècle siècle.
Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, le royaume Téké a participé à la traite d'esclaves[1] et au commerce entre l'Afrique, l'Europe et les colonies européennes en Amérique. Leur structure sociale et politique s'en trouve bouleversée, les marchands enrichis par la traite occupent une place prédominante tandis que le Makoko voit son pouvoir diminué.
Le royaume est tombé en 1880 suite au exploration de Pierre Savorgnan de Brazza pour le compte de la France quand leur roi, Illoy Ier conclut un traité, dit « traité Makoko », avec celui-ci afin de placer son royaume sous la protection de la France. Ceci permit un établissement français à Nkuna qui devint par la suite Brazzaville.
La société téké repose sur des liens naturels de parenté dans le cadre de la grande famille et sur la contraction d'alliance entre diverses familles par le moyen du mariage. Ces différents lient président au regroupement des hommes entre eux au sein des villages et des cases. Leurs descendances diverses et leur pouvoir d'acquisition déterminent une hiérachie sociale.
L'univers téké n'est pas au stade de la société mais plutôt de celui de la communauté. Le peuple téké et beaucoup d'autres peuples bantu et africains croient à la parentèle matrilinéaire, à la famille large où demi-frères et cousins sont appelés frères et où les oncles sont égaux ou supérieurs aux pères.
Plusieurs actes établis par la colonisation reniaient l'Afrique noire la possession d'un système de calendrier. En effet, en l'absence d'une déclaration de naissance jugée non obligatoire jadis, nombreux sont les africains qui possèdent un âge apparent. On les appelle les "né vers". La date de naissance portée sur la pièce d'état-civil, le "jugement supplétif" et non pas "lacte de naissance" indique un âge approximatif. Cette situation provoqua de nombreux drames parmi la première élite des africains noirs; par des erreurs d'appréciation dans l'attribution de l'âge, des élèves très jeunes mais grands de taille furent renvoyés de l'école pendant que des plus âgés mais courts furent maintenus. C'est le même cas pour les travailleurs et d'autres fonctionnaires.
Pourtant l'Afrique noire possède son propre calendrier. Des pareilles ambiguïtés sont à imputer à l'ignorance. Comme pour bien d'autres valeurs culturelles, l'Occident a peut-être sous-estimé le système calendaire des noirs et des téké en particulier. L'absence d'écriture n'a pas non plus rendu possible une concordance nécessaire avec le calendrier romain dès les premiers moments du contact comme cela existe entre le calendrier islamique.
Tout individu a besoin de se situer dans le temps; et son utilisation implique nécessairement sa fraction et son contrôle. Les téké ont dont leur calendrier puisqu'ils emploient la notion de temps dans leur moeurs. La religion, les croyances et cérémonies religieuses, le culte des ancêtre, les manifestations rituelles, les cycles et les activités agricoles sont étroitement liés à des systèmes de divisions de temps précisément établis comme la "semaine". La base de ce temps étant le jour ( tchugu).
La semaine (olwon) compte 7 jours sur lesquels se déroule la vie chez les téké:
Odjuo, odjuga
Okwè, okwoyo
Djègèdjègè
Okila
Otsara, mpio, nkwè-mali.
Awû, ntsonoyia
Kabanâ
Nous n'avons pu établir avec exactitude l'ordre chronologique de ces jours.
Aux jours d'activité s'entremêlent ceux de repos prescrits par les croyances religieuses. les jours fastes sont odjuo et okila. Otsara ou mpio est un jour néfaste, consacré aux puissances surnaturelles; c'est le jour des nkira, jour des souverains invisibles de la contrée. Il est donc strictement interdit de sortir du village pour les champs, la chasse ou la cueillette un jour de repos seuls les voyages sont permis. Tout récalcitrant s'expose à la malédiction des esprits descendus dans les lieux habituels des activités des hommes.
Une vielle femme du village Nkami passa toute une journée perchée dans un arbre afin de se fuir une poursuite de 2 antilopes (ékayi) qui, couvertes de feuilles, attendaient patiemment leur victime au pied l'arbre. Ce jour équivaut au jour de jeudi du calendrier romain. Okwè (ou okwoyo) est aussi un jour de repos mais moins rigoureux que le premier et équivaut à notre dimanche actuel.
Ces jours néfastes sont donc consacrés au travaux ménagers et surtout à la vénération et au culte des ancêtres. C'est la meilleure circonstance de consultation pour le guérisseur (ngâ) qui bénéficie alors de l'assistance de tous les esprits. Ce rôle de ngâ est surtout dévolu aux hommes; certaines femmes cependant peuvent jouer un rôle sacral mais rarement présider à des liturgies collectives. Tout cela commence assez tôt le matin, selon l'importance des pratiques magiques ou sacrales dans la case (onction des statuettes, prière pour solliciter la santé la protection et la santé).
La statuette ( kaduduma) ainsi vénérée (dans le cas de l'utilisation des statuettes) est remise sur l'autel dans un coin de la chambre. Pendant le jour de repos a lieu aussi la cérémonie de la "sortie" des jumeaux (ankira), le nettoyage des cimetières (antwo). Ces jours-là, le village connaît d'importants regroupements d'hommes réunis pour des procès ou des cérémonies matrimoniales.
Les grands travaux économiques s'effectuent pendant les autres jours de la semaine.
La journée de l'homme est moins chargée que celle de la femme à qui incombe le rôle de nourrir la famille. On se lève de bonne heure, le chant régulier des coqs servant de réveil.. le rythme quotidien est d'une grande monotonie chez la femme. Les champs et la préparation du manioc (oka) (aliment de base) constituent les préoccupations les plus régulières de chaque jour.
Après tout ce labeur, toute la famille se retrouve le soir (ékikolo) autour du feu où l'on mange et l'on dissipe dans les contes la fatigue du jour. La vie quotidienne confirme le rôle très important de la femme dans la société. Elle est la mère nourricière et le bonheur dans le village. l'homme et la femme apparaissent donc complémentaires dans un village téké. Aussi, en suivant quotidiennement l'un et l'autre, les garçons et filles acquièrent les moeurs nécessaires qui feront d'eux des adultes.
L'univers téké n'est pas au stade de la société mais plutôt de celui de la communauté. Le peuple téké et beaucoup d'autres peuples bantu et africains croient à la parentèle matrilinéaire, à la famille large où demi-frères et cousins sont appelés frères et où les oncles sont égaux ou supérieurs aux pères.
Plusieurs actes établis par la colonisation reniaient l'Afrique noire la possession d'un système de calendrier. En effet, en l'absence d'une déclaration de naissance jugée non obligatoire jadis, nombreux sont les africains qui possèdent un âge apparent. On les appelle les "né vers". La date de naissance portée sur la pièce d'état-civil, le "jugement supplétif" et non pas "lacte de naissance" indique un âge approximatif. Cette situation provoqua de nombreux drames parmi la première élite des africains noirs; par des erreurs d'appréciation dans l'attribution de l'âge, des élèves très jeunes mais grands de taille furent renvoyés de l'école pendant que des plus âgés mais courts furent maintenus. C'est le même cas pour les travailleurs et d'autres fonctionnaires.
Pourtant l'Afrique noire possède son propre calendrier. Des pareilles ambiguïtés sont à imputer à l'ignorance. Comme pour bien d'autres valeurs culturelles, l'Occident a peut-être sous-estimé le système calendaire des noirs et des téké en particulier. L'absence d'écriture n'a pas non plus rendu possible une concordance nécessaire avec le calendrier romain dès les premiers moments du contact comme cela existe entre le calendrier islamique.
Tout individu a besoin de se situer dans le temps; et son utilisation implique nécessairement sa fraction et son contrôle. Les téké ont dont leur calendrier puisqu'ils emploient la notion de temps dans leur moeurs. La religion, les croyances et cérémonies religieuses, le culte des ancêtre, les manifestations rituelles, les cycles et les activités agricoles sont étroitement liés à des systèmes de divisions de temps précisément établis comme la "semaine". La base de ce temps étant le jour ( tchugu).
La semaine (olwon) compte 7 jours sur lesquels se déroule la vie chez les téké:
Odjuo, odjuga
Okwè, okwoyo
Djègèdjègè
Okila
Otsara, mpio, nkwè-mali.
Awû, ntsonoyia
Kabanâ
Nous n'avons pu établir avec exactitude l'ordre chronologique de ces jours.
Aux jours d'activité s'entremêlent ceux de repos prescrits par les croyances religieuses. les jours fastes sont odjuo et okila. Otsara ou mpio est un jour néfaste, consacré aux puissances surnaturelles; c'est le jour des nkira, jour des souverains invisibles de la contrée. Il est donc strictement interdit de sortir du village pour les champs, la chasse ou la cueillette un jour de repos seuls les voyages sont permis. Tout récalcitrant s'expose à la malédiction des esprits descendus dans les lieux habituels des activités des hommes.
Une vielle femme du village Nkami passa toute une journée perchée dans un arbre afin de se fuir une poursuite de 2 antilopes (ékayi) qui, couvertes de feuilles, attendaient patiemment leur victime au pied l'arbre. Ce jour équivaut au jour de jeudi du calendrier romain. Okwè (ou okwoyo) est aussi un jour de repos mais moins rigoureux que le premier et équivaut à notre dimanche actuel.
Ces jours néfastes sont donc consacrés au travaux ménagers et surtout à la vénération et au culte des ancêtres. C'est la meilleure circonstance de consultation pour le guérisseur (ngâ) qui bénéficie alors de l'assistance de tous les esprits. Ce rôle de ngâ est surtout dévolu aux hommes; certaines femmes cependant peuvent jouer un rôle sacral mais rarement présider à des liturgies collectives. Tout cela commence assez tôt le matin, selon l'importance des pratiques magiques ou sacrales dans la case (onction des statuettes, prière pour solliciter la santé la protection et la santé).
La statuette ( kaduduma) ainsi vénérée (dans le cas de l'utilisation des statuettes) est remise sur l'autel dans un coin de la chambre. Pendant le jour de repos a lieu aussi la cérémonie de la "sortie" des jumeaux (ankira), le nettoyage des cimetières (antwo). Ces jours-là, le village connaît d'importants regroupements d'hommes réunis pour des procès ou des cérémonies matrimoniales.
Les grands travaux économiques s'effectuent pendant les autres jours de la semaine.
La journée de l'homme est moins chargée que celle de la femme à qui incombe le rôle de nourrir la famille. On se lève de bonne heure, le chant régulier des coqs servant de réveil.. le rythme quotidien est d'une grande monotonie chez la femme. Les champs et la préparation du manioc (oka) (aliment de base) constituent les préoccupations les plus régulières de chaque jour.
Après tout ce labeur, toute la famille se retrouve le soir (ékikolo) autour du feu où l'on mange et l'on dissipe dans les contes la fatigue du jour. La vie quotidienne confirme le rôle très important de la femme dans la société. Elle est la mère nourricière et le bonheur dans le village. l'homme et la femme apparaissent donc complémentaires dans un village téké. Aussi, en suivant quotidiennement l'un et l'autre, les garçons et filles acquièrent les moeurs nécessaires qui feront d'eux des adultes.
SOURCE:GABONLIBRE.COM