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L'assassinat de Pierre Mulele en date de 29 Septembre 1968:Rappelons l'histoire!

29 septembre 1968 - 29 septembre 2014 :

46 ans déjà que Mulele Pierre rentrait au Congo-Kinshasa par Brazzaville puis assassiné d'une façon horrible le 2 octobre 1968 au Camp-Kokolo...

 

Rappel de l'histoire... Le retour de Pierre Mulele à Kinshasa et son assassinat... MBD

Rappel de l'histoire... Le retour de Pierre Mulele à Kinshasa et son assassinat... MBD

29 septembre 1968 - 29 septembre 2014 : 46 ans déjà que Mulele Pierre rentrait au Congo-Kinshasa par Brazzaville puis assassiné d'une façon horrible le 2 octobre 1968 au Camp-Kokolo...

Pierre Mulele fut membre fondateur et secrétaire général du PSA (Parti solidaire africain) et ministre de l’Education dans le gouvernement Lumumba, premier gouvernement de la RD Congo...

De décembre 1967 jusqu'en septembre 1968, Mulele et sa femme Léonie Abo se trouvent dans leur région natale de Matende-Lukamba. Mulele y donne des leçons politiques comme il l'a toujours fait depuis son arrivée au maquis. Mulele attend l'arrivée des cadres lumumbistes de Brazzaville. Mais personne ne viendra...

Le 2 septembre 1968, Mulele part dans une petite pirogue pour Brazzaville, en compagnie de Léonie Abo, de Joseph Makindua et de Boni, un jeune Mudinga. Ils arrivent le 13 septembre à Brazzaville et sont mis immédiatement sous résidence surveillée au « Camp de la milice » de Moukondo...

A plusieurs reprises, Mulele s'entretient avec les autorités du Congo-Brazza. Le 27 septembre, il a enfin une rencontre avec les lumumbistes résidant à Brazza. Mais la décision de son retour à Kinshasa a déjà été prise par les autorités du Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi... 

Monsieur Justin Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de Kinshasa, viendra à Brazzaville le 28 septembre en vue d’y signer un accord avec les autorités. 
Bomboko déclare : « L'amnistie générale décrétée à Kinshasa par le général Mobutu, est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulele en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays ». 

Les lumumbistes essayeront en vain de convaincre les autorités de Brazzaville que Mobutu les attire probablement dans un guet-apens mais sans succès...
Le retour à Kinshasa...

Le 29 septembre à 11 heures, Bomboko offre une réception sur le bateau présidentiel à laquelle assistent Mulele et les autorités de Brazza. L'après-midi, Bomboko prend le départ de la grande traversée avec Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makinda, et deux autres partisans : Théodore Kabamba et Zénon Mibamba. Arrivés à Kinshasa , Mulele et sa femme passeront la nuit dans la résidence privée de Justin-Marie Bomboko. 

Les trois jours suivants, des dizaines d'amis de Mulele viennent le saluer dans la parcelle de Bomboko. Leurs noms sont enregistrés par des militaires de garde. 
Germain Mwefu, un ami de jeunesse de Mulele, lui dit : « A l'extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l'on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite ». 
Mulele répond : « Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m'a amené ici. Il y a trois choses : la naissance, la vie et la mort. J'ai fait tout ce que je pouvais, j'ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J'attends maintenant mon dernier jour »...

Le 2 octobre à 17 heures, Mulele, sa sœur Thérèse, Abo et Mibamba sont emmenés vers la prison dans l'enceinte du camp militaire Kokolo. Ils y retrouvent Théodore Bengila qui leur dit : « Vous aussi, vous êtes venus pour qu'ils nous tuent tous ensemble?» 
Immédiatement, Mulele et Bengila sont enfermés par des militaires. Entre-temps, les autres amis de Mulele qui se trouvaient dans la maison de Bomboko, sont emmenés à la prison. Ainsi, dix femmes, dont la mère de Mulele, et dix jeunes filles, dont Annie, la fille de Bengila sont enfermées ensemble dans une grande chambre de la prison pendant trois mois, sans savoir ce qui est arrivé à Mulele et Bengila...

L'assassinat...

Dans ce meurtre s'exprime toute la cruauté et toute la bestialité de la supériorité réelle ou supposée qui, entre 1960 et 1997, a ravagé et détruit la nation zaïroise...
Dans la nuit du 2 octobre 1968, les militaires ont commencé à torturer Mulele et Bengila. Mulele a été tué avec une telle cruauté bestiale, qu'elle couvrira à jamais de honte le régime qui a ordonné cette sauvagerie. Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras, puis les jambes. Les restes humains ont été jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a été assassiné de la même façon barbare...
Pour commettre ce crime bestial, les officiers avaient attendu le retour de Mobutu du Maroc le 2 octobre, pour recevoir ses instructions. Il ne s'agissait nullement d'un acte spontané commis dans un accès de colère, mais d'une cruauté froidement préparée : pendant trois jours, Mulele et sa femme avaient été hébergés en toute quiétude dans la maison de Justin Bomboko...

Daniel Monguya Mbenge, qui était vice-gouverneur du Bandundu à l'époque du maquis de Mulele, l'a confirmé. Monguya se trouvait à Kikwit en 1966. Dans son livre, il écrit : « Il y a eu trois mille assassinats sous les ordres du colonel Monzimba au camp militaire, situé vers la plaine d'aviation, lieu surnommé par le colonel : la Boucherie de Kikwit. Dans un seul puits, des familles entières ont été enterrées vivantes par les militaires. » Lorsque, en 1988, Monguya rencontre Abo, il lui dit, d'une voix tremblant d'émotion : « Madame, dans l'histoire du Congo, votre mari est un personnage immortel ; toute ma vie, j'aurai des remords d'avoir aidé à barrer la route du succès à Pierre Mulele »...

Cléophas Kamitatu, le principal adversaire de Mulele au Kwilu, écrit dans son livre « La grande mystification du Congo-Kinshasa » : « Loin de faire un procès à Mulele, on l'exécuta après des tortures inouïes : organes génitaux arrachés, yeux crevés, mains amputées, puis on le plaça dans un sac rempli de pierres et on le jeta vivant dans le fleuve Congo. Mulele n'a jamais été jugé à huis clos et il fut jeté vivant dans le fleuve Congo, le soir même du retour du Président Mobutu ».

Sur la photo : Pierre Mulele tout sourire arrive à Kinshasa le 29 septembre 1968. Léonie Abo, son épouse (cheveux tressés) embrasse la mère de Pierre Mulele, lui ne regarde que sa plus jeune fille Abiba. Joseph Makindua est derrière l’ancien rebelle... MBDRappel de l'histoire... Le retour de Pierre Mulele à Kinshasa et son assassinat... MBD

29 septembre 1968 - 29 septembre 2014 : 46 ans déjà que Mulele Pierre rentrait au Congo-Kinshasa par Brazzaville puis assassiné d'une façon horrible le 2 octobre 1968 au Camp-Kokolo...

Pierre Mulele fut membre fondateur et secrétaire général du PSA (Parti solidaire africain) et ministre de l’Education dans le gouvernement Lumumba, premier gouvernement de la RD Congo...

De décembre 1967 jusqu'en septembre 1968, Mulele et sa femme Léonie Abo se trouvent dans leur région natale de Matende-Lukamba. Mulele y donne des leçons politiques comme il l'a toujours fait depuis son arrivée au maquis. Mulele attend l'arrivée des cadres lumumbistes de Brazzaville. Mais personne ne viendra...

Le 2 septembre 1968, Mulele part dans une petite pirogue pour Brazzaville, en compagnie de Léonie Abo, de Joseph Makindua et de Boni, un jeune Mudinga. Ils arrivent le 13 septembre à Brazzaville et sont mis immédiatement sous résidence surveillée au « Camp de la milice » de Moukondo...

A plusieurs reprises, Mulele s'entretient avec les autorités du Congo-Brazza. Le 27 septembre, il a enfin une rencontre avec les lumumbistes résidant à Brazza. Mais la décision de son retour à Kinshasa a déjà été prise par les autorités du Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi... 

Monsieur Justin Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de Kinshasa, viendra à Brazzaville le 28 septembre en vue d’y signer un accord avec les autorités. 
Bomboko déclare : « L'amnistie générale décrétée à Kinshasa par le général Mobutu, est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulele en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays ». 

Les lumumbistes essayeront en vain de convaincre les autorités de Brazzaville que Mobutu les attire probablement dans un guet-apens mais sans succès...
Le retour à Kinshasa...

Le 29 septembre à 11 heures, Bomboko offre une réception sur le bateau présidentiel à laquelle assistent Mulele et les autorités de Brazza. L'après-midi, Bomboko prend le départ de la grande traversée avec Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makinda, et deux autres partisans : Théodore Kabamba et Zénon Mibamba. Arrivés à Kinshasa , Mulele et sa femme passeront la nuit dans la résidence privée de Justin-Marie Bomboko. 

Les trois jours suivants, des dizaines d'amis de Mulele viennent le saluer dans la parcelle de Bomboko. Leurs noms sont enregistrés par des militaires de garde. 
Germain Mwefu, un ami de jeunesse de Mulele, lui dit : « A l'extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l'on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite ». 
Mulele répond : « Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m'a amené ici. Il y a trois choses : la naissance, la vie et la mort. J'ai fait tout ce que je pouvais, j'ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J'attends maintenant mon dernier jour »...

Le 2 octobre à 17 heures, Mulele, sa sœur Thérèse, Abo et Mibamba sont emmenés vers la prison dans l'enceinte du camp militaire Kokolo. Ils y retrouvent Théodore Bengila qui leur dit : « Vous aussi, vous êtes venus pour qu'ils nous tuent tous ensemble?» 
Immédiatement, Mulele et Bengila sont enfermés par des militaires. Entre-temps, les autres amis de Mulele qui se trouvaient dans la maison de Bomboko, sont emmenés à la prison. Ainsi, dix femmes, dont la mère de Mulele, et dix jeunes filles, dont Annie, la fille de Bengila sont enfermées ensemble dans une grande chambre de la prison pendant trois mois, sans savoir ce qui est arrivé à Mulele et Bengila...

L'assassinat...

Dans ce meurtre s'exprime toute la cruauté et toute la bestialité de la supériorité réelle ou supposée qui, entre 1960 et 1997, a ravagé et détruit la nation zaïroise...
Dans la nuit du 2 octobre 1968, les militaires ont commencé à torturer Mulele et Bengila. Mulele a été tué avec une telle cruauté bestiale, qu'elle couvrira à jamais de honte le régime qui a ordonné cette sauvagerie. Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras, puis les jambes. Les restes humains ont été jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a été assassiné de la même façon barbare...
Pour commettre ce crime bestial, les officiers avaient attendu le retour de Mobutu du Maroc le 2 octobre, pour recevoir ses instructions. Il ne s'agissait nullement d'un acte spontané commis dans un accès de colère, mais d'une cruauté froidement préparée : pendant trois jours, Mulele et sa femme avaient été hébergés en toute quiétude dans la maison de Justin Bomboko...

Daniel Monguya Mbenge, qui était vice-gouverneur du Bandundu à l'époque du maquis de Mulele, l'a confirmé. Monguya se trouvait à Kikwit en 1966. Dans son livre, il écrit : « Il y a eu trois mille assassinats sous les ordres du colonel Monzimba au camp militaire, situé vers la plaine d'aviation, lieu surnommé par le colonel : la Boucherie de Kikwit. Dans un seul puits, des familles entières ont été enterrées vivantes par les militaires. » Lorsque, en 1988, Monguya rencontre Abo, il lui dit, d'une voix tremblant d'émotion : « Madame, dans l'histoire du Congo, votre mari est un personnage immortel ; toute ma vie, j'aurai des remords d'avoir aidé à barrer la route du succès à Pierre Mulele »...

Cléophas Kamitatu, le principal adversaire de Mulele au Kwilu, écrit dans son livre « La grande mystification du Congo-Kinshasa » : « Loin de faire un procès à Mulele, on l'exécuta après des tortures inouïes : organes génitaux arrachés, yeux crevés, mains amputées, puis on le plaça dans un sac rempli de pierres et on le jeta vivant dans le fleuve Congo. Mulele n'a jamais été jugé à huis clos et il fut jeté vivant dans le fleuve Congo, le soir même du retour du Président Mobutu ».

Sur la photo : Pierre Mulele tout sourire arrive à Kinshasa le 29 septembre 1968. Léonie Abo, son épouse (cheveux tressés) embrasse la mère de Pierre Mulele, lui ne regarde que sa plus jeune fille Abiba. Joseph Makindua est derrière l’ancien rebelle... MBDRappel de l'histoire... Le retour de Pierre Mulele à Kinshasa et son assassinat... MBD

29 septembre 1968 - 29 septembre 2014 : 46 ans déjà que Mulele Pierre rentrait au Congo-Kinshasa par Brazzaville puis assassiné d'une façon horrible le 2 octobre 1968 au Camp-Kokolo...

Pierre Mulele fut membre fondateur et secrétaire général du PSA (Parti solidaire africain) et ministre de l’Education dans le gouvernement Lumumba, premier gouvernement de la RD Congo...

De décembre 1967 jusqu'en septembre 1968, Mulele et sa femme Léonie Abo se trouvent dans leur région natale de Matende-Lukamba. Mulele y donne des leçons politiques comme il l'a toujours fait depuis son arrivée au maquis. Mulele attend l'arrivée des cadres lumumbistes de Brazzaville. Mais personne ne viendra...

Le 2 septembre 1968, Mulele part dans une petite pirogue pour Brazzaville, en compagnie de Léonie Abo, de Joseph Makindua et de Boni, un jeune Mudinga. Ils arrivent le 13 septembre à Brazzaville et sont mis immédiatement sous résidence surveillée au « Camp de la milice » de Moukondo...

A plusieurs reprises, Mulele s'entretient avec les autorités du Congo-Brazza. Le 27 septembre, il a enfin une rencontre avec les lumumbistes résidant à Brazza. Mais la décision de son retour à Kinshasa a déjà été prise par les autorités du Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi... 

Monsieur Justin Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de Kinshasa, viendra à Brazzaville le 28 septembre en vue d’y signer un accord avec les autorités. 
Bomboko déclare : « L'amnistie générale décrétée à Kinshasa par le général Mobutu, est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulele en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays ». 

Les lumumbistes essayeront en vain de convaincre les autorités de Brazzaville que Mobutu les attire probablement dans un guet-apens mais sans succès...
Le retour à Kinshasa...

Le 29 septembre à 11 heures, Bomboko offre une réception sur le bateau présidentiel à laquelle assistent Mulele et les autorités de Brazza. L'après-midi, Bomboko prend le départ de la grande traversée avec Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makinda, et deux autres partisans : Théodore Kabamba et Zénon Mibamba. Arrivés à Kinshasa , Mulele et sa femme passeront la nuit dans la résidence privée de Justin-Marie Bomboko. 

Les trois jours suivants, des dizaines d'amis de Mulele viennent le saluer dans la parcelle de Bomboko. Leurs noms sont enregistrés par des militaires de garde. 
Germain Mwefu, un ami de jeunesse de Mulele, lui dit : « A l'extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l'on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite ». 
Mulele répond : « Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m'a amené ici. Il y a trois choses : la naissance, la vie et la mort. J'ai fait tout ce que je pouvais, j'ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J'attends maintenant mon dernier jour »...

Le 2 octobre à 17 heures, Mulele, sa sœur Thérèse, Abo et Mibamba sont emmenés vers la prison dans l'enceinte du camp militaire Kokolo. Ils y retrouvent Théodore Bengila qui leur dit : « Vous aussi, vous êtes venus pour qu'ils nous tuent tous ensemble?» 
Immédiatement, Mulele et Bengila sont enfermés par des militaires. Entre-temps, les autres amis de Mulele qui se trouvaient dans la maison de Bomboko, sont emmenés à la prison. Ainsi, dix femmes, dont la mère de Mulele, et dix jeunes filles, dont Annie, la fille de Bengila sont enfermées ensemble dans une grande chambre de la prison pendant trois mois, sans savoir ce qui est arrivé à Mulele et Bengila...

L'assassinat...

Dans ce meurtre s'exprime toute la cruauté et toute la bestialité de la supériorité réelle ou supposée qui, entre 1960 et 1997, a ravagé et détruit la nation zaïroise...
Dans la nuit du 2 octobre 1968, les militaires ont commencé à torturer Mulele et Bengila. Mulele a été tué avec une telle cruauté bestiale, qu'elle couvrira à jamais de honte le régime qui a ordonné cette sauvagerie. Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras, puis les jambes. Les restes humains ont été jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a été assassiné de la même façon barbare...
Pour commettre ce crime bestial, les officiers avaient attendu le retour de Mobutu du Maroc le 2 octobre, pour recevoir ses instructions. Il ne s'agissait nullement d'un acte spontané commis dans un accès de colère, mais d'une cruauté froidement préparée : pendant trois jours, Mulele et sa femme avaient été hébergés en toute quiétude dans la maison de Justin Bomboko...

Daniel Monguya Mbenge, qui était vice-gouverneur du Bandundu à l'époque du maquis de Mulele, l'a confirmé. Monguya se trouvait à Kikwit en 1966. Dans son livre, il écrit : « Il y a eu trois mille assassinats sous les ordres du colonel Monzimba au camp militaire, situé vers la plaine d'aviation, lieu surnommé par le colonel : la Boucherie de Kikwit. Dans un seul puits, des familles entières ont été enterrées vivantes par les militaires. » Lorsque, en 1988, Monguya rencontre Abo, il lui dit, d'une voix tremblant d'émotion : « Madame, dans l'histoire du Congo, votre mari est un personnage immortel ; toute ma vie, j'aurai des remords d'avoir aidé à barrer la route du succès à Pierre Mulele »...

Cléophas Kamitatu, le principal adversaire de Mulele au Kwilu, écrit dans son livre « La grande mystification du Congo-Kinshasa » : « Loin de faire un procès à Mulele, on l'exécuta après des tortures inouïes : organes génitaux arrachés, yeux crevés, mains amputées, puis on le plaça dans un sac rempli de pierres et on le jeta vivant dans le fleuve Congo. Mulele n'a jamais été jugé à huis clos et il fut jeté vivant dans le fleuve Congo, le soir même du retour du Président Mobutu ».

Sur la photo : Pierre Mulele tout sourire arrive à Kinshasa le 29 septembre 1968. Léonie Abo, son épouse (cheveux tressés) embrasse la mère de Pierre Mulele, lui ne regarde que sa plus jeune fille Abiba. Joseph Makindua est derrière l’ancien rebelle... MBD

Sur la première photo : Pierre Mulele tout sourire arrive à Kinshasa le 29 septembre 1968.

Léonie Abo, son épouse (cheveux tressés) embrasse la mère de Pierre Mulele, lui ne regarde que sa plus jeune fille Abiba. Joseph Makindua est derrière l’ancien rebelle... MBD

 

Pierre Mulele fut membre fondateur et secrétaire général du PSA (Parti solidaire africain) et ministre de l’Education dans le gouvernement Lumumba, premier gouvernement de la RD Congo...

 

De décembre 1967 jusqu'en septembre 1968, Mulele et sa femme Léonie Abo se trouvent dans leur région natale de Matende-Lukamba. Mulele y donne des leçons politiques comme il l'a toujours fait depuis son arrivée au maquis. Mulele attend l'arrivée des cadres lumumbistes de Brazzaville. Mais personne ne viendra...

 

Le 2 septembre 1968, Mulele part dans une petite pirogue pour Brazzaville, en compagnie de Léonie Abo, de Joseph Makindua et de Boni, un jeune Mudinga. Ils arrivent le 13 septembre à Brazzaville et sont mis immédiatement sous résidence surveillée au « Camp de la milice » de Moukondo...

 

A plusieurs reprises, Mulele s'entretient avec les autorités du Congo-Brazza. Le 27 septembre, il a enfin une rencontre avec les lumumbistes résidant à Brazza. Mais la décision de son retour à Kinshasa a déjà été prise par les autorités du Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi... 


Monsieur Justin Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de Kinshasa, viendra à Brazzaville le 28 septembre en vue d’y signer un accord avec les autorités. 


Bomboko déclare : « L'amnistie générale décrétée à Kinshasa par le général Mobutu, est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulele en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays ». 


Les lumumbistes essayeront en vain de convaincre les autorités de Brazzaville que Mobutu les attire probablement dans un guet-apens mais sans succès...

 

Le retour à Kinshasa...

 

Le 29 septembre à 11 heures, Bomboko offre une réception sur le bateau présidentiel à laquelle assistent Mulele et les autorités de Brazza. L'après-midi, Bomboko prend le départ de la grande traversée avec Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makinda, et deux autres partisans : Théodore Kabamba et Zénon Mibamba. Arrivés à Kinshasa , Mulele et sa femme passeront la nuit dans la résidence privée de Justin-Marie Bomboko. 


Les trois jours suivants, des dizaines d'amis de Mulele viennent le saluer dans la parcelle de Bomboko. Leurs noms sont enregistrés par des militaires de garde. 
Germain Mwefu, un ami de jeunesse de Mulele, lui dit : « A l'extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l'on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite ». 


Mulele répond : « Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m'a amené ici. Il y a trois choses : la naissance, la vie et la mort. J'ai fait tout ce que je pouvais, j'ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J'attends maintenant mon dernier jour »...

Le 2 octobre à 17 heures, Mulele, sa sœur Thérèse, Abo et Mibamba sont emmenés vers la prison dans l'enceinte du camp militaire Kokolo. Ils y retrouvent Théodore Bengila qui leur dit : « Vous aussi, vous êtes venus pour qu'ils nous tuent tous ensemble?» 


Immédiatement, Mulele et Bengila sont enfermés par des militaires. Entre-temps, les autres amis de Mulele qui se trouvaient dans la maison de Bomboko, sont emmenés à la prison. Ainsi, dix femmes, dont la mère de Mulele, et dix jeunes filles, dont Annie, la fille de Bengila sont enfermées ensemble dans une grande chambre de la prison pendant trois mois, sans savoir ce qui est arrivé à Mulele et Bengila...

 

L'assassinat...

 

Dans ce meurtre s'exprime toute la cruauté et toute la bestialité de la supériorité réelle ou supposée qui, entre 1960 et 1997, a ravagé et détruit la nation zaïroise...

Dans la nuit du 2 octobre 1968, les militaires ont commencé à torturer Mulele et Bengila. Mulele a été tué avec une telle cruauté bestiale, qu'elle couvrira à jamais de honte le régime qui a ordonné cette sauvagerie. Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras, puis les jambes. Les restes humains ont été jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a été assassiné de la même façon barbare...

Pour commettre ce crime bestial, les officiers avaient attendu le retour de Mobutu du Maroc le 2 octobre, pour recevoir ses instructions. Il ne s'agissait nullement d'un acte spontané commis dans un excès de colère, mais d'une cruauté froidement préparée : pendant trois jours, Mulele et sa femme avaient été hébergés en toute quiétude dans la maison de Justin Bomboko...

Daniel Monguya Mbenge, qui était vice-gouverneur du Bandundu à l'époque du maquis de Mulele, l'a confirmé. Monguya se trouvait à Kikwit en 1966. Dans son livre, il écrit : « Il y a eu trois mille assassinats sous les ordres du colonel Monzimba au camp militaire, situé vers la plaine d'aviation, lieu surnommé par le colonel : la Boucherie de Kikwit. Dans un seul puits, des familles entières ont été enterrées vivantes par les militaires. » Lorsque, en 1988, Monguya rencontre Abo, il lui dit, d'une voix tremblant d'émotion : « Madame, dans l'histoire du Congo, votre mari est un personnage immortel ; toute ma vie, j'aurai des remords d'avoir aidé à barrer la route du succès à Pierre Mulele »...

Cléophas Kamitatu, le principal adversaire de Mulele au Kwilu, écrit dans son livre « La grande mystification du Congo-Kinshasa » :

« Loin de faire un procès à Mulele, on l'exécuta après des tortures inouïes :

organes génitaux arrachés, yeux crevés, mains amputées, puis on le plaça dans un sac rempli de pierres et on le jeta vivant dans le fleuve Congo.

Mulele n'a jamais été jugé à huis clos et il fut jeté vivant dans le fleuve Congo, le soir même du retour du Président Mobutu ».

 

 

Michel Mara Basaula Divididi

 

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01/10/2014
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