Amok est un mot d'origine malaise pour désigner un «coup de folie meurtrière». La presse allemande l'utilise d'habitude pour qualifier les gens qui commettent des massacres dans les écoles. Ce matin, Bild titre «Der Amok-Pilot». C'est le tabloïd qui révèle les preuves de ce qu'on pressentait, après avoir eu accès à son dossier médical: Andreas Lubitz souffrait de graves troubles psychiatriques.
En 2009, il s'agissait bien «d' attaques de peur-panique» qui l'avaient poussé à interrompre sa formation de pilote. Le centre aéromédical de la Lufthansa contacté par Bild, confirme cette information et affirme avoir signalé aux autorités fédérales du transport aérien ( Luftfahrt Bundesamt) que l'élève-pilote avait subi un «épisode dépressif profond mais décroissant». Lors du stage de Phoenix (Arizona), passage obligé des futurs pilotes de la Lufthansa, les Américains l'avaient listé dans la catégorie inapte au vol. Dans son dossier figure la mention «SIC», un acronyme signifiant la nécessité d'un «suivi médical régulier spécial».
Plusieurs journaux reprennent des informations provenant de sources proches de l'enquête selon lesquelles le pilote de la Germanwings traversait en ce moment «une grave crise personnelle liée à la situation du couple» qu'il formait avec sa petite amie. Les journaux allemands font tous leur une sur ce «copilote qui a provoqué la chute de l'avion» (Frankfurter Allgemeine Zeitung), cet «homme à risques» (Tageszeitung). Le Tagesspiegel titre «Enquêteurs, c'était le copilote». Sidérée, la société allemande a du mal à réaliser que ce ce garçon «sain, poli, sympathique, drôle» puisse être l'auteur de ce drame invraisemblable.
Dans la presse allemande, il est également fait écho du talk-show de la première chaine mercredi soir. L'ancien ministre des Transports Peter Ramsauer a remis en cause les révélations de la journée car «l'interprétation d'un procureur peut-être démentie par l'enquête» et un expert en aviation disait que «les enquêteurs avaient déjà accusé des pilotes pour protéger les intérêts d'Airbus».
Des propos tenus avant les informations sur le lourd passé psychiatrique d'Andreas Lubitz.
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