A jour J-19, le compte à rebours a déjà commencé.

La République ne peut plus reculer. Elle est obligée, et c'est tout à son honneur, de passer brillamment son examen diplomatique en réussissant, quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte, le XIVème Sommet de la Francophonie.

Un sommet auquel participera pour la première fois le président François Hollande.

Comme on le sait, ce sommet que nous voulons historique, va se tenir dans cette capitale de la RDC qui se métamorphose au jour le jour. 

Nos hôtes déploreront sûrement la laideur de nos huttes et l'état de quelques unes de nos avenues aux mémorables nids de poule.

Ils verront des choses et d'autres qui ne marchent pas comme chez eux.

Mais avec un peu de bonne foi, dont ils sont capables, ils remarqueront aussi qu'à côté de ce qui doit être encore arrangé, qu'un grand effort est fait chaque jour pour redonner à la capitale de la RDC son nom d'antan de Kin-la-Belle.

Et à toute la République sa jolie robe d'une belle fille jadis assidûment courtisée par de nombreux pays de la planète terre.

Nos invités ne manqueront pas non plus de constater que comme dans tous les autres pays du monde, nous avons aussi nos petites querelles de famille qui font du reste la joie de la vie en société.

Ils constateront sans doute que nous aimons la musique et la danse qui va avec.

Mais ils verront aussi qu'à la manière de forcenés, nous aimons transpirer pour relever tous les défis que nous impose le relèvement de ce pays, longtemps malade, dans le coma par moment, mais toujours debout.

La République n'a rien à cacher. De ses points forts comme de ses faiblesses avérées.

Ce sera à son honneur d'assumer totalement aussi bien les uns que les autres.

Avec un Premier ministre qui fait et veut du sérieux en tout, particulièrement dans la gestion de la chose publique, son credo de tous les jours, il est plus que probable que nos hôtes ne regretteront pas leur déplacement de Kinshasa.

Où, visiblement, tout est fait, ou presque, pour les accueillir dignement et ce conformément à ce que nos us et coutumes ont de meilleur.

Mais malgré tout ça, la République se veut avant tout rassurante.

Elle ne peut ni ne veut rater son rendez-vous historique avec la Francophonie, dont le XIVème Sommet sera pour elle une occasion en or pour mieux se vendre.

C'est pour que rien d'important ne soit fait à la va vite, ou à la dernière minute, que des députés, six nous a-t-on dit, dont trois hommes et trois femmes, parmi lesquels Jaynet Kabila, ont jugé bon et prudent, avant qu'il ne soit trop tard éventuellement, de faire la semaine passée le déplacement du Commissariat général à la Francophonie.

Où le professeur Isidore Ndayiwel qui en est le commissaire général, leur a donné toutes les assurances que tout se passait très bien jusqu'ici.

Et que rien d'important n'était oublié ou traité avec légèreté.

Ici, l'honnorable Jaynet Kabila a dit, avec toute la franchise qu'on lui reconnait, ne pas être totalement convaincue de ce qu'elle venait d'entendre. ¨Pour elle, jusqu'à ce jour tout au moins, tout ne marche pas, ou pas encore, dans la bonne direction.

Et pour mieux le souligner, elle a dit notamment ceci :

" à mon niveau, je ne sens pas très bien ce sommet.

Les infrastructures on les voit. Mais on ne sent pas  la population s'approprier de ce grand événement, à tous points de vue historique ".

Dit autrement, il y a, c'est vrai de gros efforts qui sont faits ici et là, mais la mobilisation et la communication sont encore balbutiantes à quelques semaines seulement de l'ouverture du sommet.

Tout est encore tiède sinon froid sur ce terrain pourtant capital, et déterminant si l'on veut de la réussite de cette grande messe de la Francophonie.

Alors que Matata Ponyo a débloqué tous les moyens nécessaires afin que tout se fasse dans le délai, et correctement, il s'avère malheureusement qu'il y a encore d'inimaginables blocages dans les circuits qu'il faut rapidement faire sauter si l'on ne veut pas avoir de mauvaises surprises.

Ce qui ne déplairait pas à tout le monde.

Je vois des drapeaux sur le boulevard du 30 Juin, mais pas à Kimbanseke ou à Kalemie où j'étais élue, dit Jaynet Kabila.

Avant de rappeler les humiliants couacs que nous avons connus lors des manifestations du 50ème anniversaire de la RDC.

Il a suffi que le chef de l'Etat parte pour que le désordre s'installe aussitôt partout.

Avez-vous sérieusement songé, demande-t-elle, au service du protocole qui est un volet important.

Sans le concours actif duquel on ne peut pas réussir une manifestation de cette envergure.

Elle notera en passant que la sécurité n'est pas seulement une affaire des personnes en uniforme. Elle concerne toute la population. Dès lors que celle-ci adhère à un projet, on peut être sûr de sa réussite, et de notre sécurité collective en même temps.

Pour être sûrs de recevoir un maximum d'informations fiables, les députés, ont parlé longuement avec le commissaire général, et séparément avec tous ses principaux collaborateurs.

De tout ce que l'honorable Jaynet Kabila a dit aux personnes qui s'occupent de l'organisation de ce Sommet, il y a ce propos, savoureux à souhait, qui mérite d'être médité par tous les Congolais, à quelque bord politique qu'ils appartiennent :

" parmi les gens qui vont venir, il y en a qui ne nous aiment pas. Il faut donc tout faire pour qu'après le Sommet, tous ceux là deviennent nos ambassadeurs dans leurs pays respectifs ".

Que peut-on ajouter d'autre qui ne devienne pas aussitôt superflu ? Etant entendu que, comme partout dans ce vaste monde, nos langages sont par moment différents, mais nos objectifs fondamentaux sont invariablement les mêmes.

Remettre, par exemple, la RDC dans l'agenda international, demeure pour tous les Congolais, un objectif commun et indiscutable.

Mankenda Voka

L'OBSERVATEUR

Amour-conscience-réparation

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