Le président américain, Barack Obama, a fait publier dans le Fédéral Register, le mercredi 24 octobre 2012, un avis indiquant que la situation qui prévaut en République Démocratique du Congo continuait d’être considérée comme une « urgence nationale » pour les USA. Une lettre officielle a été adressée, à cet effet, au président de la Chambre des Représentants pour lui rappeler la préoccupation présidentielle.

Selon les dispositions de la National Emergencies Act (50 U.S.C. 1622 (d) en sa section 202 (d) la situation d’urgence nationale est résiliée de plein droit avant la date anniversaire de sa déclaration, à moins que, dans le délai de 90 jours avant ladite date, le président de la République ne décide sa prolongation par un avis dans le Fédéral Register et une lettre à la Chambre des Représentants.

Pour l’année 2012, le délai butoir allait expirer le samedi 27 octobre. En dépit de son agenda lourdement chargé en raison de la campagne électorale, Barack Obama a tenu à faire savoir à ses compatriotes, mais aussi aux dirigeants et au peuple congolais que la crise congolaise le préoccupe profondément. Par conséquent, les mesures arrêtées contre toutes les personnes physiques et morales soupçonnées ou reconnues coupables des violences de toutes sortes, de violations massives des droits de l’homme, d’actes perturbateurs de la paix, de pillage des ressources naturelles, d’obstacles à la démocratie et à l’Etat de droit, devraient être reconduites de manière automatique.

Dans l’échantillon des sanctions américaines contre tous ceux et toutes celles qui à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire congolais, sont impliqués dans la persistance du conflit armé qui prévaut dans la partie Est, il y a celle relative au blocage de leurs biens et intérêts.

Le message d’Accra

Les observateurs pensent que Barack Obama, en insistant sur le concept de la RDC comme « urgence nationale » pour son pays, reste attaché au message qu’il avait lancé à l’ensemble de l’Afrique en 2009, à partir d’Accra. A l’aube de son premier mandat présidentiel, le tout premier président noir des Etats-Unis d’Amérique avait clairement exprimé son engagement pour l’émergence des régimes démocratiques forts sur le continent, au détriment d’hommes forts qu’il pense être tout simplement de dictateurs doublés de redoutables prédateurs.

Le rappel de l’importance de la crise congolaise par le premier d’entre les Américains, au moment où il se trouve engagé dans une véritable course contre la montre, en vue de séduire les derniers indécis qui devaient faire la différence le mardi 6 novembre prochain lorsque les 2/3 du corps électoral vont se rendre aux urnes, un tiers l’ayant déjà devrait être perçu comme un signal fort en direction de tous ceux qui doutent de sa vision de l’Afrique, telle qu’exprimée à Accra il y a trois ans.

Des millions de Congolaises et Congolais sont toutefois tentés de se croire complètement oubliés par l’administration américaine car des Etats, des dirigeants (nationaux comme étrangers) des multinationales, des groupes armés (congolais et étrangers) épinglés dans les rapports des experts des Nations Unies et des Ong à cause de leur implication dans la déstabilisation de la RDC et le pillage de ses ressources, jouissent d’une totale impunité.

 

C’est le cas notamment des présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni, notoirement connus comme des protégés de Washington. C’est pareil pour nombre de complices congolais évoluant aussi bien au sein des institutions de la République qu’en dehors de celles-ci.

La prolongation de la loi américaine sur le Congo constitue malgré tout l’expression de la volonté du gouvernement des Usa de rectifier le tir au niveau de la Région des Grands Lacs.

Il est à espérer que les acteurs et décideurs politiques congolais vont capitaliser cette marque de solidarité de l’Oncle Sam envers le peuple congolais en mettant une croix définitif sur leur manie du double jeu et du double langage. Le moment est venu d’engager des actions qui aillent dans les sons de la défense réelle de la souveraineté nationale, de l’intégrité du territoire national et des intérêts de la patrie.

 

La question militaire, qui tend à consacrer aujourd’hui la honte de la Nation vis-à-vis du monde extérieur appelle, plus que jamais, des réponses urgentes et convaincantes.

Kimp

LE PHARE