LES NOUVEAUX DESINFORMATEURS,TERRORISME INTELLECTUEL ET OCCULTATION MEDIATIQUE
Les nouveaux désinformateurs. Terrorisme intellectuel et occultation médiatique...
« Dans plusieurs pays capitalistes, les universités sont devenues les outils de communication de l’establishment et les universitaires jouent les porte-parole des intérêts privés. Les professeurs, experts, chercheurs et autres figures universitaires font en quelque sorte partie intégrante de la communauté des élites. Dans un pays comme les États-Unis, par exemple, les groupes de recherche, les grandes universités, les institutions en recherche internationale, les think tank ont tous comme point de ralliement les fondations. Celles-ci financent majoritairement les différents programmes, unifient dans un réseau toutes ces unités, en les liant à la fois au pouvoir politique et au pouvoir économique. Ce qui est vrai des États-Unis l’est aussi pour le Canada, pour la France, pour la Grande-Bretagne et pour partout ailleurs. Il existe des études comparatives. Dans tous les cas, les fonds apportés par le privé à plusieurs centres de recherche universitaires ne vont pas sans contrepartie et sans parfois sérieusement limiter la liberté de pensée et la réflexion critique. La conclusion n’est pas difficile à tirer rappelle Christian Laval: la valeur marchande des recherches l’emporte sur leur portée de vérité. Le but visé : la fabrication du consentement autour des thèmes chers à la communauté des élites. Comme une entreprise, c’est la connaissance qui est aujourd’hui privatisée. Les « universitaires de service »constituent le bras intellectuel de l’establishment.
Aujourd’hui,comme hier, les jeunes qui sortent des grandes universités occidentales, voire africaines – dont les programmes d’études sont calqués sur le modèle des universités occidentales − sont conditionnés à l’évangile des classes dominantes du Nord. Or ce sont ces jeunes qui, demain, présideront à la destinée de leurs sociétés respectives. Certains seront des avocats, des juges,des économistes et d’autres, des grands responsables politiques..., et leurs actions ne seront que le fruit de ce qu’ils auront entendu, lu, bref, appris.
Le modèle capitaliste fabrique des universitaires de moins en moins « libres ».Les plus téméraires, ceux qui tiennent à leur indépendance intellectuelle, sont soit isolés, voire remplacés par des techniciens de salle de classe, guindés et incompréhensibles, embauchés par des commissions, pressés de plaire à divers patrons et administrations, couverts de titres académiques et investis d’une autorité sociale qui ne sert pas à promouvoir le débat mais à établir des réputations et à intimider les non-spécialistes. Quand les médias veulent avoir l’opinion d’un spécialiste sur un sujet d’intérêt général, ils font naturellement appel à cette catégorie d’ « universitaires spécialistes ». Et la propagande et la désinformation y trouvent généralement leur compte. On trouve dans plusieurs pays occidentaux des« experts » du génocide rwandais et des questions africaines. Combien n’a-t-on pas vu défiler dans les médias canadiens, se faisant les porte-parole des intérêts privés ou gouvernementaux? Si l’on en croit Monsieur Pascal Boniface, directeur de l’IRIS/France (Institut de relations internationales et stratégiques) et auteur d’un livre choc sur ce type d’intellectuels qu’il qualifie d’« intellectuels faussaires », ces universitaires, grandes« superstars médiatiques », sous un vernis d’indépendance universitaire, assènent non pas des erreurs toujours possibles mais des mensonges avérés et répétés. Ils sont partie prenante d’une« croisade », bien rémunérée on s’en doute et peu risquée c’est certain, contre le droit du public à une vraie information. Ces« faussaires, écrit Boniface, peuvent croire à une cause mais ils emploient des méthodes malhonnêtes pour la défendre. Ce sont donc des“faussaires” qui fabriquent de la fausse monnaie intellectuelle pour assurer leur triomphe sur le marché de la conviction. » Inutile de s’étonner si,avant de parvenir à publier son ouvrage, Pascal Boniface, en dépit d’une position assise dans le milieu universitaire français et de nombreuses publications, a vu son manuscrit rejeté par plus de quatorze parmi les plus grandes maisons d’édition. Les éditeurs universitaires n’acceptent que les« petites » polémiques. Les polémiques disons« acceptables ».
Pour ces« serials-menteurs », adversaires résolus de la liberté d’information, la neutralité et l'objectivité intellectuelles ne sont plus de mise. Ils mentent comme des arracheurs de dents quand ils parlent du« génocide rwandais » ou de l’agression dont est victime la Libye parleurs amis de l’OTAN; et malheur à ceux qui osent s’opposer à ces terribles« terroristes intellectuels » : ils deviennent des pestiférés de la pire espèce. Il faut en finir. C’est une véritable guerre que livreraient ces « intellectuels faussaires » au profit de leurs patrons et amis.Malgré leur manque flagrant d’objectivité, ces personnages demeurent les« chouchous » des médias. Souvent invités à s’exprimer sur les plateaux télés et les colonnes des journaux, ils ne cessent, tels les docteurs de la loi à l’époque de Jésus, de défendre leurs intérêts, au détriment de ceux du public, sans être empêchés, laissant peu ou pas de place à des chercheurs et des universitaires dignes de ce titre. Une véritable impunité du mensonge!Occupant une place prépondérante dans les débats de société et jouissant d’une surexposition médiatique sans égale, ces scribes au service du pouvoir et des multinationales ont une influence certaine sur l’opinion publique. La nocivité de leur action a prouvé qu’il était indispensable de ne pas laisser à certains« grands savants » et « spécialistes » le soin de s’occuper de ce qui nous regarde. » (Patrick Mbeko, Le Canada dans les guerres en Afrique centrale : génocides et pillages des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé, Le Nègre éditeur, 2012, pp. 541-543).
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