AMMAFRICA WORLD

AMMAFRICA WORLD

LES ROYAUMES BANTOUS

 LES ROYAUMES BANTOUS

 

 

apparition des premiers royaumes bantous qui date à peu près de la fin de l'âge de fer, est un phénomène marquant dans l'histoire de ces peuples. En réalité, elle révèle le début de la sédentarisation des différents groupes, avec l'avènement des civilisations agricoles matriarcales. Les modes de survivance des populations ayant évolués progressivement, par exemple les peuples bantous ont commencé à privilégier la culture de parcelles à la cueillette, et réduit les quotas de viandes animales prélevées dans la forêt, grâce à la pratique de l'élevage héritée du contact de certains avec les peuples chamites. La sédentarisation a entraîné la création de puissants états. Parmi lesquels le royaume du Kongo, le royaume du Monomotapa, de Kuba, de Luba, de Lunda, le royaume Bamiléké, le royaume Bamoun, et du Butua. Le développement de Plusieurs de ces royaumes est daté après le 11ième siècle. Toutefois, les découvertes archéologiques du Lac Kisalé qui sont datées entre les 8ième et 9ième siècles montrent déjà l'existence des organisations politiques bantoues majeures. 

Le royaume de Kongo. 

   Le royaume kongo a vu le jour aux environs du 14ième siècle, sur le cours inférieur du fleuve Nzaïdi (aujourd'hui Zaïre). Il a été fondé par un groupe de population bantou venu du Gabon. Ce groupe avait pénétré le territoire de l´ancienne civilisation Tumba alors occupé par les cultivateurs Amboundous. Il était dirigé par leur ancêtre fondateur nommé Nimia Loukénie. Il s'agissait en fait de Moutinou, qui à la suite d'un différend avec ses cousins dans le petit royaume de Bungu situé près de la rivesiege shona  nord du fleuve, avait décidé en compagnie d'un groupe de conquérants de faire sécession et de descendre du Nord du Mayombe vers la province du Nsoundi (Bas Congo) afin de créer une base arrière, dans le but d'étendre leur hégémonie en direction du sud. On racontait autrefois autour du feu, que Moutinou qui était atteint d'une maladie nerveuse en fut débarrassé par le grand guérisseur Nsakou (chef religieux Amboundou), par aspersion d'une eau lustrale à l'aide d'une queue de buffle. Pour le remercier, une alliance fut conclue entre les deux hommes. Alliance qui fut entérinée par un mariage et l'intégration de la province de Nsakou (le Mbata) dans le royaume. La principale ville de la province avait pour nom Mbanza kongo, le roi Moutinou pris alors le titre de " Seigneur du Kongo " ou Mani-kongo. A son apogée le royaume Kongo occupait une région allant du Bas-Kongo au Nord, au fleuve Kwanza au Sud, à la rivière Kwango à l'Est, à la côte Atlantique. Il était constitué de six provinces à savoir, le Mbemba, le Mbata, le Mbamba, le Sonio, le Nsoundi et le Mpangou. Le groupe de population Kongo (Bakongo au pluriel) est constitué par les Muserongo, les Mushikongo, les Zombo, Les Mpangu, Les Sundi, les Bwende, les Kamba, les Bembe et les Kunyi. 
   Le royaume du Mani-Kongo n'était pas d'ordre héréditaire, ce qui fait que tous les proches parents du roi pouvaient prétendre au trône. Le roi, avant de mourir indiquait le choix de son successeur, choix qui devait être validé par un trio de grands électeurs. Ce conseil électoral était composé du Mani Vounda (chef de Mbanza Kongo, grand officier des rites du sacre royal), du Mani Mbatou et du Mani Soyo. Le choix des gouverneurs n'était pas héréditaire non plus. Dans toutes les provinces du royaume, le roi désignait le successeur du gouverneur dans la famille du défunt, à l'exception de ceux des provinces du Soyo et du Mbata, où les notables locaux soumettaient leur choix à la validation du roi. 
   Au nord de la capitale, on trouvait un bois sacré qui servait de nécropole des rois, toute coupe y était interdite. Au sud, on trouvait le Mbazi, une grande place qui servait de cour de justice. Il arrivait très souvent que la population se réunisse sur le Mbazi pour recevoir la bénédiction du roi. Le Mbazi servait aussi de place de fête. L'enceinte royale fermée par un pourtour de plus d'un kilomètre, était constituée de pieux et de lianes. les entrées étaient protégées par des gardes et des sonneurs de trompes. A l'intérieur on trouvait une place et une seconde palissade qui encerclait les demeures du roi et de la reine dont l'accès se faisait par un labyrinthe. Les apparitions du roi se faisaient sur une estrade, il était alors assis sur un fauteuil en ivoire, arborant des bracelets d'ivoire et de fer, et un buste luisant ou encore il était couvert de peaux de bêtes réservées exclusivement à son usage ou d'étoffes artistiquement tissées. Il était coiffé d'un bonnet brodé et portait sur son épaule, une queue de zèbre. Il était d'usage de s'agenouiller ou de se prosterner devant le roi et surtout de s'asperger de poussière sur la tête avant de demander sa bénédiction, qu'il accordait en levant le bras et en remuant les doigts. 
   Des coureurs placés de relais en relais se tenaient près à transmettre en urgence, les ordres du roi. Les distances à parcourir étaient estimées en journées d'homme chargé ou non. L'armée du Mani-Kongo était composée en majorité de fantassins munis d'arcs de petite taille et de flèches enduites de sève toxique. Ils portaient une cuirasse faite de peaux d'éléphant, et avaient la maîtrise des tactiques et des ruses de guerre. La communication au sein de l'armée se faisait à l'aide de divers instruments (olifants d'ivoire, tam-tam). Les coquillages extraits des mines de l'île de Louanda servaient de monnaie.

 

Le royaume du Monomotapa. 

   Situé dans l'arrière-pays du sofala (actuel Mozambique), l'ancien royaume des Ouaklimi, grand producteur d'or, était peuplé de bantous chasseurs d'éléphants. Leur alimentation était essentiellement constituée de sorgho et de tubercules. Ils étaient passés maîtres en joutes verbales à propos de leurs devoirs envers les ancêtres, et pratiquaient le culte de nombreux dieux symbolisés par des animaux ou des plantes. 
   Au début du 15ième siècle, la région entière du zambeze passa sous le contrôle du redoutable Nzatsimba, chef de guerre et religieux de la tribu Karanga, au surnom de Mountoba Shourou Chamoutapa ou simplement le Mambo et communément appelé le Moutapa. Son titre de Mwene Moutapa( seigneur des mines) fut à l'origine du mot Monomotapa. Le royaume du Monomotapa donc, fut fondé par le fils de Moutapa, le dénommé Matopé qui, à la suite d'une série de brillantes campagnes militaires, réussit à rassembler les terres comprises entre le Kalahari et la région de sofala. Ce peuple a bâti près de fort Victoria de grands édifices en pierre, appelés zimbabwé ce qui signifie la grande maison de pierre, ainsi que des remparts gigantesques sur une colline située plus au sud. 
   À l'exception de la cour, il était strictement interdit de voir le roi, son auditoire entendait uniquement sa voix. Le moindre de ses gestes était alors imité par la cour tout entière. Cet état de fait a eu pour conséquence de transformer l'intégrité physique du roi en condition de prospérité du pays, d'où l'existence d'empoisonnement rituel. l'âme du roi défunt était réputée se réincarner dans le corps d'un lion, animal sacré. Le roi avait neuf femmes officielles. En plus de la reine mère, chacune des épouses du roi disposait de sa propre cour. Au total trois milles femmes étaient à leur service. La vie du roi était symbolisée par un feu royal qui devait rester allumé pendant toute la durée de son règne. Chaque année à l'issue des cérémonies du mois de mai, des torches étaient allumées à ce feu et étaient envoyées par porteurs aux chefs des contrés voisines qui, en les acceptant signifiait leur allégeance. Une fois le roi mort, le feu était éteint, puis rallumé et diffusé lors de la cérémonie d'intronisation du successeur. Le régicide sacré était aussi en vigueur. l'administration des provinces était confiée aux fils et neveux du roi.

 

Le royaume de Kuba. 

   L'exode du peuple fondateur du royaume Kuba (apparenté aux Mongo) a commencé, à la suite de l'arrivé des portugais sur la côte atlantique, et surtout en réaction à l'inceste commis par leur légendaire ancêtre Woot avec sa soeur.objet de divination Luba  Ils se sont installés au milieu du 16ième siècle sur la rive gauche du fleuve Congo. Ils en seront délogés par les jaga, qui les obligeront à remonter le Kasaï, pour la plaine de l'Iyool. Peu après, la fédération de chefferies qui constituait ce groupe, connu une violente querelle au sujet du choix du nouveau chef et le clan des Boushong ( hommes du couteau de jet) eu le dernier mot. En réalité, ce clan avait élu un guide temporaire lors de sa migration. Ce dernier avait vite acquis le rôle de Leader, et le groupe ethnique pris le nom de Boushong. Puis ils finirent par s'installer entre le Sankuru, le Kasaï et le lualua. ils avaient la maîtrise du tissage des étoffes en raphia, cultivaient différents types de bananes et fondaient le fer et le cuivre. Au 17ième siècle le roi Shyaam a Mboul a Ngoong ou Shamba Bolongongo avait entrepris une structuration de son empire. Il concentra les dignitaires dans la capitale pour mieux les contrôler, il décida que l'initiation des classes de jeunes devrait désormais être la base d'un service militaire et civique pour les travaux d'intérêt commun. Il favorisa le développement de la sculpture, introduisit la culture du maïs, du haricot, du tabac et du manioc. 
   Le royaume kuba était constitué en une confédération de chefferies. Dans celle-ci, chaque chef avait le droit de guerre, et était entouré d'un triple conseil chargé de régler les questions courantes et importantes, puis de nommer les chefs inférieurs. Les membres de ce conseil l'étaient à vie, alors que les chefs subalternes élus par eux dans les clans princiers étaient destituables. Le roi gardait son trône jusqu'a sa mort et celui-ci était transmis automatiquement à ses frères cadets, ou à défaut au fils de sa soeur. Le corps du roi était sacré, ses pieds ne devaient pas toucher le sol et tous ses actes étaient imités par ses courtisans, sa mère était le second personnage du royaume. Chaque chefferie était liée au roi par des liens personnels, car elle devait donner au roi chaque année, une femme en plus du versement d'un tribut. Le roi avait le monopole sur certains produits comme les peaux de léopards ou les défenses d'éléphants. Il devait valider les élections des chefs par attribution d'un insigne à chacun. Il était chargé d'arbitrer les conflits entre les différents chefs et devait protection à ceux qui subissaient une attaque extérieure.

 

  Le royaume de Loango.  nouveau 

   Située dans la région allant du village Makanda jusqu'a la rivière de Louango-Louisa, la création de ce royaume est le fruit d'une révolte populaire au 13 ieme siècle. Sa capitale s'appelait Bouali, elle était située autrefois près de Diosso, dans la plaine de Loango. 
   Les villages de ce royaume étaient composés d'une infinité de petits hameaux. chaque hameau était habité par une famille présidée par un patriarche. Quand la taille du hameau devenait trop petite pour la famille, celle-ci avait le droit d'aller s'établir sur un terrain non encore occupé et y fonder un nouvel hameau. Le pouvoir juridique était représenté par les chefs des familles. Lors de la survenance d'un différent, les chefs de familles faisaient comparaître les belligérants après les avoir entendus, ils prononçait une espèce de sentence. Il n'y avait aucun recours possible à ce jugement. Par contre le jugement du chef de village pouvait être contesté auprès du gouverneur de la province et éventuellement auprès du Maloango (roi du loango). Le pouvoir du Maloango était traditionnel, moral et spirituel. Le roi était le pilier du royaume.

 

  Le royaume de Luba. 

   Le Royaume Luba a été crée au début du 17ième siècle. A l'origine le royaume Orua n'est qu'une confédération de chefferies Songyé localisée dans une zone allant du Nord du lac Upemba jusqu'au lac Tanganyika, entre les hautes vallées du Loumani et du Lualaba. Le roi Kongolo avait conduit les siens ( les Songyé du Maniéma)dans cette région fertile. Il était vénéré comme un demi-dieu prenant la forme d'un python apparaissant dans l'arc-en-ciel. Il a été assassiné par son beau-frère le conquérant Kalala Ilounga. Le frère de Kalala, Ilounga Shibinda épousa la reine LundaLouédji. Mais très vite le royaume fût miné par des querelles dynastiques ponctuées de meurtres et de suicides. A la fin du 18ième siècle, le grand monarque conquérant Kounwimbou Ngombé atteint le lac Tanganyika et les chefs qu'il avait soumis reçurent des fiefs en cadeaux. Le roi considéré comme un demi-dieu, portait en lui un charisme (boulopwé) transmis par le sang de Kalala Ilounga et qui lui conférait le pouvoir d'exercer ses fonctions. 
   Il organisa la défense des marches de l'empire. Celui-ci s'étendait alors sur la majeure partie du Katanga (actuel Shaba). Il instaura le ministère des palabres, qui était chargé de la conciliation entre les grands du royaume, créa le poste de twité, chef militaire, et celui de l'inabanza, gardien des emblèmes rituels. A l'aube du déclin de cet empire, leur langue véhiculaire, le kilouba. s'était étendue jusque dans la région de la Zambie actuelle.

 

Le royaume de Lunda. 

   Installé à l'ouest de l'actuelle province du Shaba (Haut-Kasaï), le royaume féodal Lunda a été fondé par des guerriers chasseurs. A la fin du 16 ième siècle, un groupe de chefs de clans de l'Ouest du royaume Luba conclurent un pacte d'amitié et choisirent Mwata Mwakou comme roi. Le successeur de Mwata, son fils Nkonde eu à gérer une querelle familiale à propos de sa succession. Querelle qui l'opposa à ses deux fils Tchinguri et Tchinyama. Le roi Konde n'echappa à la mort que grâce à l'intervention de sa fille Louédji qui hérita alors du trône. Par la suite , ses frères partirent le coeur rempli de haine, fonder les royaumes de Bangala et Louewa d'Angola. La reine Louédji reçu pour son intronisation le bracelet de fer royal, ainsi que le titre de Swana Moulounda c'est à dire Mère du peuple Lounda. Après avoir eu plusieurs maris successifs, elle épousa le prince Luba Ilounga Shibinda et étendit son royaume au Nord-Ouest, englobant ainsi les Batéké. La gouvernance de son descendant Mwata Yamvo fût tès populaire et il devint de notoriété que son nom soit transmis à ses successeurs comme titre dynastique. 
   Pour améliorer le fonctionnement de son administration, Yamvo nomma des gouverneurs de provinces, ceux-ci portaient les titres de Mwata ou de Mwéné ou encore de Kazembé selon leur région d'origine. Ils étaient quasi autonome, mais avaient l'obligation de verser un impôt au roi. Quant au roi, il était élu par un collège de quatre dignitaires qui avait aussi la charge d'elire parmi les parentes du roi, sa mère spirituelle. Le pourvoir Lounda était composé d'un conseil royal (citentam). Conseil constitué de trois catégories de conseillers à savoir, les chefs de terre rituels, les délégués (ntamb) des chefs des tribus, et les fonctionnaires royaux.

 

  Le royaume de Makoko.  

   Le royaume Makoko fut fondé à la fin 17 ieme siècle. Il s'agissait d'un grand territoire situé au Nord du fleuve Nzaïdi(zaïre), au Nord-Est du royaume de Kongo à environ mille kilomètres du Loango et du Congo. Il était peuplé par les ancêtres des Batekés (Ateke,Téo, Tyo, Teke,Teka), on les appelait alors Bansitu ce qui veut dire " gens de la brousse" . Le roi portait le nom de "Grand Makoko". Au sein de son peuple le Makoko était considéré comme un homme humble, droit et moral. Pendant son intronisation, on le dépouillait de tous ses biens. Par contre, il était considéré par ses voisins comme étant très puissant et sanguinaire, car il avait dix rois pour vassaux (les Nkobi) et n'hésitait pas à faire exécuter deux cents hommes par jour dans son palais, dont la majorité étaient des criminels et les autres des esclaves. La première capitale fut Ngabe, puis par la suite Mbe. En réalité, le royaume changeait de capitale à chaque décès du roi. Et la désignation de la capitale par le mot Mbe (rassemblement des grands chefs) devint une institution. La fortune du monarque consistait en esclaves ou en coquilles de Loango ou en cauries (autrefois utilisés pour les échanges commerciaux, ils provenaient des îles Maldives et de Zanzibar), ou encore en petites pièces d'étoffe. 
   Contraint à surveiller constamment sa frontière Nord, menacé par le roi des Yaka, il développa une technique de guerre qui consistait à faire tournoyer très rapidement leur hachette dont le manche était à moitié plus court que le fer et sa partie inférieure était munie d'une boule pour assurer une meilleure prise en main. Le manche était entièrement recouverte d'une peau de serpent. La partie en fer d'un coté présentait une face tranchante en demi cercle et de l'autre coté un marteau. le fait de faire tournoyer ainsi son arme permettait au guerrier de créer une sorte de cercle dans l'air devant eux qui bloquaient toutes les flèches ennemis devant eux en guise de bouclier.
   Le pays comprenait plusieurs mines de cuivre, on y trouvait aussi du bois de santal rouge et gris. L'industrie consistait en la fabrication des toiles de palme de diverses façons et de couleurs variées, ainsi que des étoffes de soie.

 

  Le royaume de Ngola-Ndongo-Matamba (Angola). nouveau 

   L'histoire de la création ce royaume semble liée à celle d'une disette extraordinaire qui frappa le territoire des Mbundu un peu avant le 9 ième siècle. On raconte en pays Ndongo, qu'un dénommé Ngola Musuri avait reçu la capacité de modeler le fer de son maître et d'en faire tous les instruments dont on avait besoin, soit pour l'agriculture, soit pour la guerre, soit pour les usages du quotidien. Et qu'a cette époque, le commerce était uniquement basé sur des échanges. On échangeait tous ce que l'on possédait contre les denrées issues des récoltes ou contre des peaux de bêtes. Comme tout le monde avait besoin des services de Ngola, celui-ci devint très riche. Il construisit de grands magasins, dans les quels, il stocka toutes sortes de légumes et d'autres vivres qu'on lui avait donné en échange de ses ouvrages. Il parait qu'il était très libéral et exigeait une récompense raisonnable de son travail. Quand la disette arriva,Ngola ouvrit ses magasins et distribua généreusement ses provisions aux pauvres affamés. Sa charité leur sauva la vie. N'ayant aucun autre moyen de lui témoigner leur reconnaissance, les habitants décidèrent d'un commun accord de l'élire Roi. 
    Il devint donc le premier roi du royaume Ndongo. Par la suite le royaume prendra son nom et deviendra le royaumeNgola-Ndongo. Ce roi régna sans grands fastes et se limita à assurer le bonheur de son peuple. A sa mort, c'est son second successeur, Ngola Inene qui va moderniser le pays et baptisera le royaume du nom d' Angola (A-Ngola) c'est à dire "Sujets de Ngola". Puis vint le règne de Ngola Kiluanji au 15 ième siècle. Il étendit son influence jusqu'au Matamba et fut consacré roi des Mbundus au Ndongo et Matamba. Il résista à l'expansion portuguais en se réfugiant à Cabassa(Matamba). 
    La structure politique du royaume était composée de grandes unités appelées kanda et des provinces. La capitale de Ndongo était Kabasa. Pour gouverner, Le roi avait à sa disposition quatre organes essentiels. Un conseil des nobles composé de chefs des provinces( macota), un organe judiciaire dirigé par un notable (tendala), un administrateur militaire sorte de général chargé de la guerre, et au sommet se trouvait le kilunda representant un ersatz de gouvernement avec le kudya à sa tête (administrateur). 
   La structure sociale était fondée sur les enfants (murinda) ou les hommes du peuple libres. Ce royaume pratiquait l'esclavage, ainsi dans la population, il fallait distinguer les esclaves appelés mubika et les serfs(kijiko) qui étaient des hommes libres , les mubika étaient essentiellement employés pour travailler la terre et étaient cessibles ce qui n'était pas le cas pour les kijiko.

 

Le royaume Bamiléké. 

    La structure sociopolitique du royaume Bamiléké était constituée par le chef, les notables, les hommes libres et les esclaves. Au sommet de l´empire, on trouve le roi, appelé  ou Fong, monarque absolu. Il est détenteur d´un pouvoir temporel étendu, entouré d'un prestige divin. L´accession du roi au trône se faisait après un stage d'initiation. Tout le patrimoine foncier lui appartenait. Le successeur du Fô était choisi parmi ses fils biologiques. En réalité, c'était au  de son vivant à qui incombait la tâche de choisir celui qui lui succederait parmi ses enfants. pipe bamoun  Toutefois, ce choix devait rester secret. Il le revelait uniquement à trois ou quatre grands notables, membres du conseil royal, qui faisaient le serment de respecter sa volonté après sa mort. Le choix du  n'obeissait pas à la logique du droit d'aînesse, car il était libre de choisir parmi tous ses fils. A la mort du Fong, le conseil royal se reunissait afin d'organiser la cérémonie au cours de laquelle allait être révelé le choix du défunt au peuple. Pendant cette cérémonie publique, les grands notables placaient dans la cour tous les fils du défunt roi. Au milieu du cérémonial, ils venaient attraper celui qui avait été désigné par le  décédé. L'élu était immédiatement conduit au "la'akam" pour son initiation qui durait neuf semaines. 
Les premières semaines étaient consacrées à l'étude de l'histoire de la chefferie et au rôle du chef ( droits et devoirs), ensuite il était initié par les grands maîtres à la maitrise du monde(forces invisibles). La dernière semaine était consacrée à l'utilisation des insignes royaux, au choix des notables et des conseillers qui devaient accompagner le roi dans son ministère. Pendant ces neufs semaines le roi était entouré de huit jeunes filles, officiellement elles s'occupaient du ménage, du repas, mais en réalité, leur rôle était de tester la virilité du roi, mais aussi de savoir s'il était procréatif. Car au terme des neufs semaines, si l'une d'entre-elles n'était pas enceinte, le roi élu était revoqué par le conseil royal qui en choisissait un autre parmi les frères du roi déchu. Ce dernier était tout simplement supprimé physiquement.
La reine mère(Mafo) jouit d'un prestige réligieux qui dépasse celui du roi et qu'elle surclasse en autorité. Elle était incontournable au sein du royaume, et veillait jalousement aux intérêts de son fils, surtout la première année du règne de celui-ci. Les femmes nobles en général jouissent d'un grand pouvoir surtout si elles sont héritières. Dans les classes inférieures, les femmes n'ont qu'un statut d'objets d'échanges.
Quant au Conseil royal, il était constitué par neuf dignitaires. Au dessous on trouve les prêtres (Tchinda) et les serviteurs (wala). Dans les villages, les foulés sont les représentants du roi. La civilisation bamiléké est puissamment originale. 
Le mariage est exogame. Le monothéisme, le culte des ancêtres, dont les crânes sont ensevelis sous le lit sont les principaux traits de la réligion. Ce culte est greffé sur la structure familiale, le fils designé comme successeur recevait avec la maison, la terre et les femmes, les crânes de son lignage. Le culte des crânes permettent de communiquer avec les parents défunts, et est basé sur la croyance que les morts ont une possibilité d'action sur les vivants. L'art architectural et sculptural manifeste un foisonnement d'inventions et une verve créatrice ainsi qu'une vigueur plastique incomparable.

 

Le royaume Bamoun. 

La structure du royaume Bamoun repose sur une civilisation urbaine. Les bamouns sont originaires du pays Tikar. Pour se protéger des attaques des Peuls, le conquérant Mbwe-Mbwe ( 1757-1814) fit construire une muraille et des fossés autour de la capitale.
Le royaume bamoun fut fondé par Ncharé Yen, fils d'un chef Tikar qui partit de sa tribu avec un groupe de population en direction du sud, avec la ferme intention de conquérir de nouvelles terres. Sur son trajet, il n'hésita pas à chasser les autres populations ( Tikar et Bamiléké). Il s'installa à une vingtaine de kilomètres de Foumban, et se fit introniser roi des Pa-Mbam après avoir vaincus dix-huit chefs. Il semblerait que le nom bamoun viendrait du mot Pa-Mbam. Mais c'est l'un de ses successeurs, un certain Mbombovo qui en arrivant au pouvoir vers la fin du 18ieme siècle, fut le veritable organisateur de ce peuple. Il consolida son royaume en incorporant et en assimilant les autochtones qu'il deplaçait quelques fois jusqu'à Foumban.
Njoya le seizième suzerain bamoun (dix-septième dans la réalité car il y eut un roi éphémère du nom de Ngoungourédont le règne ne dura que trente minutes en tout et pour tout) accéda au trône vers 1883 après la régence de sa mèreNzabndounke. En effet, son père Nsangou, grand guerrier, avant de partir au combat eut un pressentiment, il décida de désigner son successeur au cas où il ne reviendrait pas vivant. Ce qu'il fit et choisit le jeune Njoya alors à peine âgé de 4 ans. 
Le choix du jeune parmi plus d'une quarantaine de fils dont certains étaient à mesure de lui succeder était risqué. D'autant plus que le roi ne revint pas vivant de sa campagne. L'enfant, qui était trop jeune pour régner, due laisser jupe grassland la régence à sa mère. Nzabndounke au pouvoir fut d'un autoritarisme et d'une cruauté sans précédents. Cet état de fait exacerba la haine des autres fils désireux de prendre le pouvoir, ils contestèrent le pouvoir du petit et fomentèrent moult complots jusqu'a pousser à la révolte un groupe de rebelles locaux. Si bien que la capitale Foumban fut à feu et à sang deux années durant.
Njoya qui pris ses fonction à l'âge de quinze ans, n'eut le dessus que grâce à l'intervention des cavaliers peuls du Lamido de Banio. En retour, le Lamido exigea pour son intervention victorieuse, un lourd butin qui comprenait entre autre 15000 captifs et 9 jeunes filles. Le roi Njoya en suzerain rusé les lui accorda volontairement. Toutefois, il ne manqua pas de tendre un piège à la délégation sur le chemin du retour et récupera ainsi la majorité de ses dons. Un peu plus tard, il envoya un messager vers le Lamido pour lui faire dire que l'attaque n'était pas de son fait, mais de celui d'un noyau résiduel de rebelles. Pendant son règne, les bamouns étaient animistes. Leur croyance portait en un être suprême qu'ils appelaient Nyinyi c'est-à-dire celui qui marche toujours. Njoya inventa une écriture pour les besoins de son administration, un moulin mécanique et demanda à son frère Ndjii Mama de réaliser la carte de son royaume. Après lui, d'autres souverains se sont succedés à la tête du royaume.

 

Le royaume du Burundi.

Ce royaume fut fondé par Ntare Rutshatsi. Il semblerait qu'il soit venu de l'Est du pays, au début du 18ieme siècle et aurait uni les hauts plateaux du Centre. Il privilégia l'agriculture dans un pays où la population se consacrait exclusivement à l'élevage. Les transformations économiques qu'il apporta générèrent une croissance démographique sans précédent.
Il fut succedé par Ntare Rugamba à la fin du 18ieme siècle. C'est à ce Mwami (Souverain) que l'on doit l'emergence d'un Burundi moderne. Il dota son royaume d'une armée puissante, très entraînée qui l'aida à conquérir d'immenses territoires. C'est également grâce à son armée qu'il reussit à repousser les attaques du royaume du Rwanda. Par la suite, son désir de puissance l'on entraîné dans des conquêtes diverses, écrasant au passage les révoltes intérieures de certains chefs, et surtout en divisant son royaume en provinces. Provinces qu'il confia à des administrateurs choisis parmi les princes de sang royal.

 

Le royaume Changamire. 

Ce royaume a été bâti sur les fondements d'une ancienne province du Monomotapa. En effet, au 15ieme siècle Mwene Moutapa ( seigneur des mines) suzerain du monomotapa avait pour habitude de confier la gestion de ses provinces à ses fils et neveux. Cette attitude ne fût pas sans risque, car l'administrateur Changa (surnommé changamir), obnubilé par des rêves de grandeurs, profita de la recrudescence des guerres civiles dans la région et de l'accroissement de l'occupation portugaise au sein du Monomotapa, pour faire secession en générant une grande migration vers la zone actuellement constitué par la république du zimbabwe, en direction de la region de bulawayo afin de fonder le royaumeRozwi , royaume qui deviendra plus tard le royaume du changamire.


Jusqu'en 1830, Le roi Changa et ses successeurs s'attelèrent à intégrer les autochtones et à organiser la région située entre le Zambèze et les fleuves du Limpopo. Le royaume disposait de deux grandes villes prospères, Khami et Dhlo Dhlo. Pour asseoir son hégémonie, Le roi trouva une aide précieuse auprès des fermiers indigènes qui subvenaient alors aux besoins alimentaires de toute sa suite et lui fournissait la main d'oeuvre necessaire à la réalisation de ses projets architecturaux en pierre massifs, surement les vestiges de son origine. La majorité des bâtiments construits était classée propriété royale. et leur architecture en pierre comprenait également des decorations en or et reflétait la puissance et l'autorité de la dynastie. 

 

 



16/12/2011
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1519 autres membres