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MEMOIRE POLITIQUE:La Crise Gouvernementale Congolaise de 5 Septembre 1960 à Juillet 1961

I - LA CRISE GOUVERNEMENTALE CONGOLAISE. (5 septembre 1960 ‒ Juillet 1961

 

1-Le 5 septembre 1960, M. Kasa-Vubu, Chef de l’État, révoquait le Premier Ministre Lumumba et une partie du gouvernement : MM. Bolamba, Gbenye, Gizenga, Kashamura, Lumbala et Mwamba, ouvrant ainsi une crise gouvernementale que l’investiture de M. Adoula par les deux chambres réunies le 3 août 1961 à Lovanium, allait clôturer onze mois plus tard.

 

2-Pendant ces onze mois, trois pouvoirs centraux revendiquent l’autorité au Congo : le gouvernement Gizenga, le gouvernement Iléo et le Collège des Commissaires généraux ; et deux pouvoirs régionaux : le gouvernement Tshombe et le gouvernement du Sud- Kasaï, se sont partagé, parfois simultanément, l’exercice de l’autorité effective au Congo.
 
3-Outre ces cinq pouvoirs de fait, en compétition presque permanente, il faut tenir compte de fractionnements mineurs et d’oppositions internes qui limitaient d’autant le champ d’autorité réelle de chacun de ces pouvoirs.
 

Le 2 décembre 1960, Antoine Gizenga met en place le “Gouvernement de Stanleyville”.

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MEMOIRE:LE 2 SEPTEMBRE 1960 ANTOINE GIZENGA MET EN PLACE LE GOUVERNEMENT DE STANLEYVILLE (Kisangani actuelle) VOIR PHOTO CI-DESSUS....
 
Ce jour-là, au lendemain de l’arrestation de Patrice-Emery Lumumba dont on attendait l’arrivée à Stanleyville (Kisangani) et conscient qu’il ne le reverra plus, Antoine Gizenga, qui avait réussi à quitter Léopoldville (Kinshasa) après le premier coup d’état de Mobutu de septembre 1960, s’autoproclama Premier ministre de la République Populaire du Congo (séparatiste). Si Patrice Lumumba avait réussi à atteindre Stanleyville, sûrement que l’histoire du Congo (et probablement celle de l’Afrique Centrale) aurait pris une autre direction. Très vite, le gouvernement séparatiste d’Antoine Gizenga gagna du terrain. Il parvint à conquérir le Kivu, une partie du Katanga (Manono), rafla le Sankuru et s’empara même de Luluabourg (Kananga) pour un temps : des représentants du gouvernement de Stanleyville s’établirent dans ces fiefs, tels Laurent-Désiré Kabila dans le territoire de Fizi, Marandura et Casimir Mbagira dans la plaine de la Ruzizi, Kashamura à Bukavu, Soumialot et Nicolas Olenga au Sankuru et au Maniema. Ce gouvernement fut reconnu par 21 pays d’Afrique, d’Asie, et d’Europe de l’Est. Des pays frontaliers comme le Burundi, le Soudan, l’Ouganda, le Congo-Brazzaville, la Tanzanie accueillirent des représentants du gouvernement de Stanleyville et autorisèrent l’ouverture des ambassades et consulats dans certaines de leurs villes. Mais très vite, les lumumbistes seront caractérisés par des luttes intestines, parfois sanglantes et une désunion remarquée. En février 1961, certains leaders des partis lumumbistes (dont Kamitatu Cléophas et Gbenye) exigèrent que soit organisée une assemblée générale pour désigner un “successeur légal” de Lumumba. Mais à l’issue du “Conclave de Lovanium” (auquel Gizenga n’avait pas pris part) organisé en août 1961, la plupart de lumumbistes portèrent leur choix sur Antoine Gizenga. C’est ainsi qu’il fut nommé (dans le nouveau gouvernement d’union nationale de l’après Lumumba), vice-premier ministre du gouvernement de Cyrille Adoula. Mais il fut destitué quelques temps après, puis emprisonné jusqu’en 1964 sur l’île de Bula Mbemba à l’embouchure du fleuve Congo. Il ne fut libéré qu’en juillet 1964 par le nouveau Premier ministre, Moïse Tshombe. C’est aussi à ce moment-là qu’il créa le Parti lumumbiste unifié (Palu). Mais quelques mois après, il fut de nouveau arrêté, puis placé en résidence surveillée pendant 14 mois jusqu’au coup d’Etat de Mobutu du 24 novembre 1965. C’est là qu’il prit le chemin de l’exil et resta pendant 27 ans (de 1965 à 1992) en dehors du pays; tour à tour à Moscou, en Angola, puis au Congo-Brazzaville.

Le gouvernement Tshombe

4-se trouva aux prises avec la guerre civile et la "sécession" du Nord-Katanga et avec la constitution d’un gouvernement de la Lualaba à Manono [1][1] C.A.H. n° 2 ? janvier 1961.. Il fut de plus en butte à l’opposition d’une grande partie de l’opinion internationale et à celle des Nations-Unies.

Le gouvernement du Sud-Kasaï

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connut une existence plus précaire ; oscillant de l’autonomie provinciale dans le cadre d’un Congo uni à l’indépendance plus ou moins totale, il eut à subir successivement : l’occupation militaire par les troupes du gouvernement Lumumba, la guerre civile, la guérilla sur les frontières contestées, la famine et l’anarchie. Des coups d’état successifs transformèrent les institutions politiques d’un régime semi-parlementaire en une monarchie constitutionnelle d’abord, absolue et de "droit divin" ensuite. Les frontières de l’État varièrent de la superficie de deux territoires à celle d’une demi province, sans se stabiliser définitivement.

Le gouvernement Gizenga

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s’organisa définitivement à Stanleyville à partir de la fin du mois d’octobre. Il étendit peu à peu son autorité aux régions limitrophes et put prétendre à certains moments couvrir les provinces du Kivu et de la P.O., le Nord-Kasaï, jusqu’à Lusambo, le Nord-Katanga jusqu’à Manono. L’autorité du gouvernement de Stan sur le Kivu et le Nord-Katanga fut cependant, sauf durant de brèves périodes, fort théorique. Au Kivu, seules les autorités militaires de Stanleyville parvinrent à s’implanter de manière constante et à empêcher les gouvernements de Léo ou d’E’ville de contrôler les institutions provinciales.

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Le gouvernement Gizenga eut à partager le pouvoir, d’une part, avec le gouvernement provincial de M. Manzikala (remplaçant de M. Finant, tué à Bakwanga), ce qui se fit sans difficultés majeures étant donné la fidélité commune à P. Lumumba et, d’autre part, avec les groupes de pression constitués par les jeunesses M.N.C. dirigées par B. Salumu et par l’aile radicale de l’armée nationale. L’influence de ces groupes fut non négligeable et, à certains moments de crise, suffisante pour paralyser les gouvernements Gizenga et Manzikala. L’arrestation des ministres provinciaux Guestan et Badjoko et de M. Mandi fut un épisode de ces tensions.

Le gouvernement Iléo

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de septembre 1960 à février 1961, dut abandonner le pouvoir de fait au Collège des commissaires et se contenter d’une existence presque complètement théorique. Réinstallé le 9 février 1961, le gouvernement Iléo étendit son pouvoir sur les provinces de Léopoldville et de l’Equateur et sur une partie, d’ailleurs variable, de la province du Kasaï. Il ne put se faire admettre ou s’imposer, ni au Katanga, ni au Kivu, ni en Province Orientale.

Le Collège des commissaires

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mis en place et soutenu par le Général Mobutu d’abord, par le Chef de l’État ensuite, exerça pendant cinq mois le pouvoir de fait à Léopoldville, mais ne put se faire reconnaître ni par le parlement congolais, ni par les instances internationales.

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Enfin, les Nations-Unies constituèrent également une autorité de fait pendant ces onze mois. Se substituant aux autorités congolaises lorsque celles-ci faisaient défaut ou étaient en difficulté, les Nations-Unies finirent, après la mort de P. Lumumba, par peser sur l’évolution politique générale du Congo et contribuèrent d’une manière déterminante à l’installation du nouveau gouvernement qu’elles jugeaient nécessaire à la réussite de leur plan d’assistance et de réorganisation.

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Ces cinq pouvoirs de fait se partagèrent de manière fort inégale et avec des fortunes diverses l’ensemble du potentiel de ressources internes et de relations externes du Congo.

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Le Katanga, et le Sud-Kasaï dans une moindre mesure, bénéficièrent de ressources financières d’origine provinciale. Le montant de ces ressources qui représentait plus de 40 % du budget ordinaire du Congo fut utilisé en grande partie pour couvrir des dépenses militaires extraordinaires et des frais politiques et ne put pallier la détérioration des finances et de la monnaie katangaise.

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Sur le plan des relations extérieures, la position du Katanga fut ambiguë. Ne jouissant d’aucune reconnaissance officielle, le Katanga bénéficia cependant de l’appui effectif de certains pays occidentaux, au premier rang desquels la Belgique, et de la sympathie personnelle du président Youlou de Brazzaville. L’assistance technique et militaire de nature bilatérale, dont bénéficia le gouvernement Tshombe, fut supérieure à l’ensemble de l’assistance fournie aux gouvernements de Léopoldville et de Stanleyville.

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Le gouvernement de Léopoldville bénéficia de l’appui conditionné des Nations-Unies. D’une collaboration de fait prudente et partielle avec le Collège des Commissaires, l’assistance des Nations-Unies devint d’une efficacité croissante avec le gouvernement Iléo, sans pour autant s’intégrer pleinement avec un gouvernement qui manquait aux yeux d’une grande partie de l’opinion internationale de légitimité et avec lequel les heurts ne manquèrent pas (ex. : l’affaire de Matadi).

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Le gouvernement de Léopoldville bénéficia en outre d’une reconnaissance de facto et de jure de la part des pays occidentaux qui lui accordèrent, le plus souvent par l’entremise des Nations-Unies, une aide technique et financière appréciable.

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Le gouvernement Gizenga fut effectivement le moins favorisé malgré la reconnaissance et la sympathie dont il bénéficia de la part de certains pays afro-asiatiques et européens depuis la morte de P. Lumumba (Ghana ? Mali ? R.A.U. ? République Populaire de Chine ? Guinée ? Yougoslavie ? Maroc ? G.P.R.A. ? Mongolie ? Albanie ? Cuba ? Hongrie ? Irak ? Bulgarie ? Pologne ? Tchécoslovaquie ? U.R.S.S. ? Allemagne de l’Est ? Roumanie.)L’assistance technique dont il bénéficia fut nulle, si on excepte les techniciens belges demeurés en place (cinq d’entre eux furent expulsés fin mai en application de la résolution du Conseil de sécurité du 21 février).

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On peut conclure qu’un an après la proclamation de l’indépendance, le Congo était démembré en quatre fractions :

  • sur le plan monétaire : deux monnaies différentes plus une monnaie de compte à Stan ;

  • sur le plan des finances publiques : deux budgets séparés ayant leur propres ressources ;

  • sur le plan économique[2][2] Notre prochain Courrier sera consacré à la situation... : trois zones et un blocus de la P.O. et du Kivu ;

  • sur le plan militaire : au minimum, quatre armées, dont deux appelées "gendarmerie", sans compter les unités militaires plus ou moins autonomes.

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Enfin, sur le plan international et des relations extérieures : deux gouvernements : Léopoldville et Stanleyville, partiellement légitimés, mais pas suffisamment pour recevoir une assistance étrangère inconditionnée, et deux pouvoirs de fait bénéficiant d’appuis extérieurs considérables, mais sans base légale, donc éphémères.

II - LES TENTATIVES DE REUNIFICATION ET DE LEGITIMATION

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Les négociations qui se succédèrent presque sans interruption durant ces onze mois, devaient résoudre essentiellement deux contradictions :

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La première, celle de la sécession katangaise, datait du 11 juillet 1960. Elle opposa, sauf durant de brèves périodes, le gouvernement d’E’ville à ceux de Stan et de Léo. Les rapprochements entre Léopoldville et E’ville coïncidèrent avec certains moments de tension extrêmes entre Stan et Léo. Cependant, à Léopoldville, certains partisans du fédéralisme étaient enclins à s’appuyer sur la sécession katangaise pour faire triompher leur politique.

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La seconde contradiction résidait dans le conflit entre le gouvernement de Léopoldville et celui de Stanleyville quant à la succession du gouvernement Lumumba. Le premier avait été investi par le Chef de l’État et reconnu par la partie occidentale de l’opinion mondiale, mais l’assassinat de M. Lumumba lui enleva une partie de son crédit ; le second, héritier spirituel du lumumbisme, bénéficia de la reconnaissance de plusieurs pays afro-asiatiques.

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Cette double contradiction entre les trois protagonistes principaux de la crise congolaise se révéla, à travers trois conférences de la Table Ronde, insurmontable sans arbitrage extérieur.

Les tentatives de 1960

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Entreprises durant l’emprisonnement de M. Lumumba et pendant que se constituait à Stanleyville le gouvernement de M. Gizenga, les négociations du dernier trimestre de 1960 se déroulèrent exclusivement sur l’axe Léopoldville-Elisabethville. Les autorités de Léo escomptaient l’appui militaire et financier du Katanga et, dans ce but, sa réintégration dans un Congo fédéral à créer. Le Katanga, en butte à la méfiance internationale, avait comme objectif de faire légitimer son indépendance par une modification de la loi fondamentale et par une reconnaissance de Léopoldville et acceptait en contre-partie d’aider financièrement les autres États.

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La Conférence de Brazzaville (15 décembre 1960), où les leaders de Léopoldville et du Katanga se rencontrèrent sous les auspices du président Youlou, marqua l’incompatibilité profonde des positions respectives et l’échec des négociations bilatérales Léopoldville ? Elisabethville.

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En effet, le 22 décembre, M. Tshombe annonçait qu’une Conférence de la Table Ronde se tiendrait à Elisabethville le 15 février 1961, tandis que M. Kasa-Vubu convoquait le 2 janvier une Table Ronde à Léopoldville pour le 25 janvier, sous la présidence du formateur désigné, M. Iléo.

La Conférence de la Table Ronde de Léopoldville (25 janvier ? 16 février 1961)

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Malgré les concessions importantes faites par Léopoldville au gouvernement Tshombe et l’envoi d’une délégation à Elisabethville conduite par l’actuel président du Sénat, M. Kumoriko, le président Tshombe refusa de se faire représenté à la Conférence de Léo.

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La conférence fut dominée, en l’absence de représentants katangais, par les personnalités réputées modérées comme M. Lihau ou favorables à une négociation avec Stanleyville comme MM. Adoula et Kama (P.S.A.).

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Les thèses suivantes, adoptées à une forte majorité en conclusion de la conférence, dénotent une ouverture très nette des participants à l’égard des positions du gouvernement de Stanleyville et un premier pas vers la convocation du Parlement :

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  • "Libération de tous les détenus politiques y compris M. Lumumba." Seuls, les délégués du Sud-Kasaï firent opposition.

  • "Réouverture du Parlement et participation de tous les parlementaires à la Table Ronde."

  • "Constitution d’un gouvernement provisoire." (seul le porte-parole du P.S.A. protesta)

  • "Maintien de l’unité du Congo dans des structures fédérales" [3][3] Voir au sujet de la Conférence de Léopoldville : B.....

La Conférence de Tananarive (8-12 mars 1961)

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La Conférence de Tananarive se solda par une victoire des thèses katangaises et un rapprochement complet entre Léo et E’ville.

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Ce revirement, à un mois de la conférence de Léopoldville, s’explique par trois séries d’événements :

  1. l’annonce de la mort du premier ministre Lumumba et des massacres de Bakwanga fit échouer toutes les tentatives de rapprochement entre Léo et Stan ;

  2. la menace des troupes de Stanleyville sur Luluabourg précipita la conclusion immédiate d’un accord militaire entre Léo-E’ville et Bakwanga ;

  3. la résolution du Conseil de Sécurité du 21 février fut considérée par les gouvernements de Léopoldville et d’Elisabethville comme une menace commune contre leur indépendance.

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Les résolutions de la Conférence [4][4] Publiées dans le Courrier Africain du 28 mars 1961 s’écartaient complètement de celles de Léopoldville et rejetaient en fait la réunion du Parlement et la formation d’un gouvernement responsable devant les Chambres. En annonçant la formation d’une confédération d’États souverains et la création d’un Conseil d’États, les délégués disqualifiaient en fait le parlement congolais. Jamais, on ne fut aussi éloigné d’une reprise du processus parlementaire et de la formation d’un gouvernement parlementaire.

La Conférence de Coquilhatville (23 avril ? 28 mai 1961)

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Après une brève période d’euphorie, l’opinion publique congolaise et les dirigeants politiques de Léopoldville commencèrent à désavouer les conclusions de Tananarive. L’Essor du Katanga ayant attribué le "succès complet de Tananarive" à M. Tshombe, le Ministère de l’Information de Léopoldville (M. Bolikango) publia une mise au point déclarant que le "succès obtenu à Tananarive est le fruit du travail en commun de l’ensemble des membres ayant fait partie de la conférence" [5][5] Le Courrier d’Afrique, 17 mars 1961..

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Le 29 mars, M. Bomboko, qui, bien que Ministre des Affaires Étrangères du gouvernement de Léopoldville, n’avait pas pris part à la conférence de Tananarive, sortit de sa réserve. Il affirma, au cours d’une conférence de presse qu’il incombait au parlement de légaliser les résolutions de Tananarive [6][6] Le Courrier d’Afrique, 30 mars 1961.. Cette prise de position équivalait en fait à un rejet des thèses de Tananarive car il était exclu que le parlement puisse les entériner.

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Le 1er avril, le porte-parole du Ministre Bomboko précisa qu’aucune décision n’avait été prise au sujet de la participation du gouvernement central à la conférence de Kamina, qui devait, d’après les accords de Tananarive, préluder à une Table Ronde générale et définitive à Elisabethville.

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Le même jour, M. Gizenga, dont le chef du service d’information avait qualifié Tananarive de "Rendez-vous des Assassins" [7][7] Uhuru, Stanleyville, 6 mars 1961., déclarait également refuser d’aller à Kamina.

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Une coalition de plus en plus importante et de plus en plus décidée allait se former pour faire échouer les résolutions de Tananarive. Dans cette coalition figuraient, en plus des adversaires déclarés de la sécession katangaise, tels MM. Bolikango, Sendwe, Bomboko, les dirigeants lumumbistes de Stanleyville et de Léo et les pays afro-asiatiques, un nombre croissant de personnalités congolaises modérées, favorables à un certain fédéralisme, mais qu’effrayaient la prolifération anarchique des États et des Chefs d’États et les échéances financières, administratives et économiques qui s’imposeraient inévitablement aux jeunes États.

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Au Gouvernement central de Léopoldville, des difficultés croissantes d’ordre financier et économique et l’absence d’aide concrète de la part du Katanga, renforçaient la conviction que seule une réintégration du Katanga et un partage équitable des ressources pourraient résoudre l’impasse des finances publiques.

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Enfin, dès le début avril, les négociations reprirent entre Stanleyville et Léopoldville par l’intermédiaire de M. Kamitatu (leader P.S.A. et président du gouvernement provincial de Léopoldville), qui rencontra M. Gizenga à Stanleyville le 4 avril.

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La Conférence de Coquilhatville s’ouvrit donc le 23 avril sous des auspices défavorables aux thèses de M. Tshombe. C’est le moment que choisit M. Tshombe, le lendemain de son arrivée à Coquilhatville, pour exiger du président Kasa-Vubu la dénonciation de l’accord signé par lui avec l’O.N.U. Une fois M. Tshombe et ses conseillers européens arrêtés et transférés à Léopoldville, l’abandon des thèses confédérales de Tananarive et le recours au parlement (résolution n° 18) s’inscrivirent facilement dans les conclusions de la Conférence [8][8] Courrier Africain du C.R.I.S.P. n°s24, 25 et 29 de....

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Ces positions étaient en fait l’aboutissement d’une évolution discernable dès la fin de la conférence de Tananarive. La réunion du parlement à Louvain, la formation d’un gouvernement central unique et la réconciliation entre Stanleyville et Léopoldville découleront des positions acquises à la conférence de Coquilhatville et notamment de la rupture brutale entre Léopoldville et Elisabethville.

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Ce retournement définitif de la politique congolaise n’aurait cependant pas été possible sans l’action consciente, systématique et pressante d’une force d’arbitrage : l’organisation des Nations-Unies au Congo.

III - LA NOUVELLE POLITIQUE DES NATIONS-UNIES AU CONGO (février-août 1961)

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La résolution du Conseil de sécurité du 21 février 1961 marque le début d’un tournant dans l’action des Nations-Unies au Congo.

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Elle fut précédée par certains faits qui permettent de mieux la comprendre :

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1. Les délégués africains à la conférence de Casablanca (4-7 janvier 1961) apportèrent leur soutien au gouvernement légal de M. Lumumba et menacèrent de retirer les troupes de leurs pays respectifs du cadre de l’O.N.U.C. au cas où M. Hammarskjöld ne parviendrait pas à rétablir l’autorité du premier gouvernement central, à obtenir la convocation du parlement congolais et à "disperser les bandes illégales de Mobutu" [9][9] Courrier Africain n° 3 du 25 janvier 1961..

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2. Le 17 janvier, ?. Lumumba fut transféré de sa prison de Thysville à Elisabethville dans des conditions que l’opinion mondiale connut et réprouva sévèrement. L’O.N.U.C., bien que présente sur l’aérodrome d’Elisabethville au moment du débarquement de M. Lumumba et de ses compagnons Mpolo et Okito, s’abstint de toute intervention directe et s’exposa de ce fait aux critiques violentes de la part de l’U.R.S.S. et de pays afro-asiatiques. Le principe de la non-intervention dans les affaires intérieures du Congo fut mis en cause.

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3. L’annonce, le 13 février, de la mort de P. Lumumba eut sur l’action des Nations-Unies au Congo un double effet : les critiques qui lui furent adressées par l’U.R.S.S. d’abord (memorandum du 14 février) [10][10] Courrier Africain ? C.R.I.S.P. ? 21 février 1961, p...., par les pays afro-asiatiques ensuite, firent pression sur le secrétariat général et sur l’appareil exécutif de l’O.N.U. au Congo afin qu’ils sortent de leur réserve et prennent des initiatives politiques et militaires. Par ailleurs, la mort de M. Lumumba, dont la forte personnalité pouvait (et avait déjà dans le passé) fait échec au plan d’assistance des Nations-Unies, laissait à l’O.N.U.C. le champ libre pour développer son assistance selon ses propres normes et dans un climat politique plus neutre, sinon plus favorable à l’O.N.U.

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Le massacre de six personnalités "lumumbistes" à Bakwanga vint renforcer la force de pression afro-asiatique sur l’O.N.U. dans le sens d’une intervention directe au Congo.

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4. Résolution du 21 février du Conseil de Sécurité :

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Le point 1 de la résolution marque le tournant de la politique des Nations-Unies au Congo, puisqu’il admet le recours à la force "pour empêcher le déclenchement d’une guerre civile au Congo". La paralysie des forces des Nations-Unies au Congo prenait fin et, par le fait même, une politique d’intervention directe devenait possible.

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Le sens de cette intervention était précisé au point 2 qui demandait que des mesures soient prises pour "l’évacuation immédiate de tous les personnels militaires et para-militaires et conseillers politiques belges et d’autres nationalités ne relevant pas du commandement des Nations-Unies".

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Ces deux textes étaient suffisamment vagues pour autoriser une intervention directe des Nations-Unies avec recours à la force dans n’importe quelle circonstance, puisque l’ensemble du Congo était en état de guerre civile latente ; et pour expulser n’importe quel étranger du Congo, dont on pouvait toujours soupçonner une action politique.

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Toute la politique des Nations-Unies au Congo allait, dans les six mois à venir, s’appuyer sur ce texte. Encore fallait-il qu’à New-York, le secrétariat général et les milieux qui le conditionnent, et qu’au Congo, le représentant du secrétaire général et l’a pareil exécutif, acceptent effectivement les objectifs tracés par la résolution du Conseil et mettent en œuvre les moyens nécessaires à leur réalisation.

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A New-York, le secrétariat général reçut une confirmation de l’orientation de son mandat lors de l’assemblée générale le 21 mars par le dépôt du rapport de la Commission de conciliation et par les débats qui suivirent.

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Par ailleurs, le gouvernement américain avait inauguré en matière congolaise une nouvelle politique, concrétisée dans le "Plan américain" du mois de janvier [11][11] Courrier Africain, C.R.I.S.P., 21 février 1961, p...., qui rejoignait sur plusieurs points les thèses afro-asiatiques (neutralisation de l’Armée, gouvernement d’Union Nationale avec participation de M. Lumumba, ….). Cet aval des États-Unis fut, pour le secrétariat général, un soutien indispensable.

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Au Congo, la nouvelle politique des Nations-Unies fut rendue possible, d’une part, par un changement de son personnel de direction, d’autre part, par l’ouverture de plus en plus grande que les dirigeants de Léopoldville témoignèrent à l’égard des Nations-Unies.

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Il faut signaler enfin que le changement de gouvernement en Belgique fut également un facteur favorable à la coopération entre Nations-Unies et gouvernement congolais.

Les positions du Chef de l’Etat

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Le 6 mars, le lendemain des incidents sanglants de Matadi entre forces de l’O.N.U.C. et l’A.N.C., M. Kasa-Vubu faisait une première ouverture au secrétaire général concernant l’application des résolutions du Conseil de sécurité.

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Cinq mesures de réorganisation de l’armée étaient proposées :

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  1. "- L’armée nationale reste sous le commandement du Président de la République qui, de par ses fonctions, est le mieux à même de l’isoler de toute politique et à lui assurer que le travail de réorganisation n’aboutira pas à priver le pays de l’armée essentielle de sa souveraineté. Cette condition est fondamentale, elle seule permettra de garantir que la réorganisation, une fois annoncée, ne provoquera pas des fuites vers le maquis et des perspectives de longues luttes de guerillas.

  2. - La réorganisation doit s’étendre à tout le pays, y compris la Province Orientale, le Kivu, le Sud-Kasaï et le Katanga. Le gouvernement est prêt à faire commencer l’opération immédiatement dans les unités qui dépendent du commandement du général Mobutu, sans attendre nécessairement qu’elle soit entamée simultanément dans les autres unités. Mais ceci à la condition qu’un accord suffisant soit intervenu à ce sujet avec les chefs militaires de Stanleyville, de Bakwanga et d’Elisabethville, et en outre qu’il soit bien entendu qu’en cas d’impossibilité de réorganiser ces troupes dissidentes, l’opération puisse être aussitôt suspendue dans les unités loyales.

  3. - Un conseil national de la défense sera institué par le Président de la République et sous son autorité. Il comprendra des chefs militaires congolais, des délégués de la Force des Nations-Unies et il pourrait être présidé par un officier supérieur neutre qui relèverait uniquement du Président de la République. Ce conseil sera chargé d’élaborer un programme précis d’entraînement, de formation et de réorganisation de l’A.N.C. Il fera toutes les propositions nécessaires pour l’aboutissement heureux de sa mission et recevra l’appui et des autorités congolaises et de la Force des Nations-Unies pour mettre son programme à exécution.

  4. - Un timing de travail peut être proposé, mais il risquerait de ne pas se fonder sur des données suffisamment étudiées que pour être valable. En tout état de cause, le gouvernement ne verrait aucun inconvénient à ce que l’opération soit entamée immédiatement, dès qu’un accord aura pu se faire sur les propositions émises ci-dessus.

  5. - Il reste entendu que le Gouvernement congolais conserve le droit d’accepter ou de refuser les techniciens qui seront proposés par le Conseil national de la défense et qui seront recrutés par le canal de l’O.N.U. Le gouvernement congolais entend en effet sauvegarder rigoureusement la neutralité de l’armée et il ne pourra admettre que des officiers ou sous-officiers chargés de l’encadrer et de la former se servent de leur situation pour y amener des influences subversives ou contraires à l’intérêt national."

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Le 22 mars arrivaient à Léopoldville MM. Gardiner et Nwokedi, membres de la mission de l’O.N.U. chargée de vérifier l’application de la résolution du Conseil de Sécurité du 21 février. Ces deux représentants des Nations-Unies allaient avec l’appui de M. Mekki Abbas d’abord, de M. Khiari ensuite, mettre en application effective la nouvelle politique des Nations-Unies.

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Le 12 avril, M. Gardiner déposait un Memorandum auprès du Ministre des Affaires Étrangères, M. Bomboko, concernant la Résolution du Conseil de Sécurité [12][12] Courrier Africain du C.R.I.S.P., n° 15, 18 avril 1....

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Après avoir affirmé que la souveraineté de la République du Congo concernant la réorganisation et le choix du personnel civil et militaire devait être reconnu, M. Gardiner suggérait la création de deux comités mixtes Congo-O.N.U. chargés de l’élimination des conseillers civils étrangers, d’une part, des conseillers militaires et de la réorganisation de l’armée d’autre part.

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Ce memorandum constituait une proposition très nuancée de mise en application de la résolution du Conseil de sécurité, interprétée dans un sens favorable au Gouvernement de Léopoldville dont on reconnaissait la souveraineté et la compétence, tant en principe que dans les modalités pratiques d’exécution.

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Ces propositions furent cependant rejetées par le gouvernement congolais qui déclara dans sa réponse datée du 11 avril s’en tenir "au plan de réorganisation de toutes les forces armées, avec la collaboration de l’O.N.U., qu’il a proposé" et "rester seul maître dans le choix de ses techniciens étrangers" [13][13] Agence Belga, 14 avril 1961. Il s’agit du plan du 5 mars.... Cette réponse était signée par le Premier Ministre Iléo et par M. Bomboko.

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Une semaine plus tard, le 17 avril, un accord de principe était conclu entre le Président Kasa-Vubu et MM. Gardiner et Nwokedi.

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L’accord contenait une acceptation de la résolution du 21 février par la République du Congo. Les Nations-Unies accordaient leur assistance au Président de la République "pour que tous les fonctionnaires étrangers, civils, militaires, paramilitaires, mercenaires et conseillers politiques qui n’ont pas été engagés ou rappelés sous l’autorité du Président de la République soient renvoyés du Congo dans les plus brefs délais". La République du Congo reconnaissait "la nécessité de réorganiser l’Armée Nationale …. avec l’assistance des Nations-Unies" [14][14] Courrier Africain du Crisp n° 16, 25 avril 1961. Dans....

68

Ce texte était signé par MM. Nwokedi et Gardiner d’une part, par MM. Kasa-Vubu et Bomboko d’autre part.

69

Il n’est pas exagéré de considérer cet accord comme le tournant essentiel de la politique congolaise en 1961. Ce que la résolution du Conseil de sécurité du 21 février avait signifié sur le plan de la mission du secrétaire général et de l’appui international qu’il pouvait escompter, l’accord du 17 avril le confirma sur le plan intérieur congolais et manifesta concrètement le soutien et la coopération du président de la République aux projets du Secrétaire général.

70

Il faut noter en outre que l’accord concernait directement le Chef de l’État ? la signature de M. Bomboko ne servant que pour couvrir constitutionnellement le président ? et non le gouvernement de M. Iléo. Celui-ci avait, la semaine précédente, rejeté les propositions Gardiner et par le fait même perdu la dernière occasion de se faire accepter comme interlocuteur légitime par l’O.N.U. On pouvait en conclure que les Nations-Unies accorderaient, d’une part, leur soutien total au Chef de l’État et, d’autre part, chercheraient à tout prix la formation d’un gouvernement légitime, c’est-à-dire approuvé par une majorité parlementaire.

71

Il est probable qu’à cette occasion, des garanties furent données au Chef de l’État, concernant le remplacement ou du moins le retrait de M. Dayal, avec lequel les rapports du Chef de l’État étaient devenus très difficiles.

72

À l’égard du problème katangais, aucun accord explicite ne fut pris ; cependant l’autorité du Chef de l’État sur le Katanga était affirmée très nettement dans le domaine essentiel de l’engagement des fonctionnaires étrangers civils et militaires, tandis que les Nations-Unies étaient chargées de faire respecter les décisions du Chef de l’État en la matière. En clair, cela signifiait, étant donné que la sécession katangaise était inviable sans l’assistance du personnel civil et militaire étranger que le Katanga réintégrerait bientôt, de gré ou de force, le Congo sous l’autorité du Chef de l’État.

73

Ainsi se précisaient pour la première fois depuis la crise gouvernementale de septembre, les grandes lignes d’une politique des Nations-Unies au Congo :

  • Soutien complet au Chef de l’État après que celui-ci eut décidé de coopérer avec les Nations-Unies.

  • Les décisions et accords politiques importants sont traités directement avec le Chef de l’État et non plus avec le Gouvernement de Léopoldville.

  • En conséquence, la formation d’un nouveau gouvernement approuvé par le Parlement apparaît nécessaire, sans que ceci puisse remettre en cause les accords pris avec le Chef de l’État, dont le maintien à la présidence est la garantie de ces accords.

  • La sécession katangaise sera résorbée avec l’accord du Chef de l’État par le retrait des fonctionnaires civils et militaires étrangers.

74

Cette nouvelle politique ne tarda pas à être mise en application : le 24 avril, M. Tshombe exige à la Conférence de Coquilhatville que M. Kasa-Vubu dénonce solennellement l’accord signé avec l’O.N.U. Le jour même, M. Mekki Abbas, remplaçant a.i. de M. Dayal, confère avec le président Kasa-Vubu à Coquilhatville. Le 25, M. Tshombe déclare quitter la conférence. Le 26, il est arrêté par l’Armée Congolaise. Ses conseillers européens sont expulsés du Congo à la demande du Chef de l’État par les soins de l’O.N.U.

75

Pendant toute la conférence de Coquilhatville, un fonctionnaire des Nations-Unies, M. Poujoulat, assista les délégués congolais de ses conseils et joua un rôle considérable dans l’orientation des résolutions.

76

Durant les trois mois qui séparèrent la conférence de Coq de la réunion du Parlement à Lovanium, un groupe de hauts fonctionnaires des Nations-Unies, composé en ordre principal de MM. Gardiner, Nwokedi et Khiari, et bénéficiant de l’appui de M. Mokki-Abbas d’abord, de M. Linner ensuite, unirent leurs efforts pour réaliser le plan des Nations-Unies. Celui-ci devait aboutir par des moyens non-violents, après la réconciliation des pouvoirs de Stanleyville et de Léopoldville et la réintégration du Katanga, à la formation d’un gouvernement approuvé par le Parlement. Il n’est pas douteux que ces hauts fonctionnaires furent persuadés jusqu’au dernier moment que la double contradiction séparant le Katanga du restant du Congo et Stanleyville de Léopoldville pouvait être résolue dans une réconciliation générale. Ce n’est qu’au dernier moment, devant le refus du gouvernement du Katanga d’assister à la réunion du Parlement, que les représentants de l’O.N.U. se décidèrent à utiliser pleinement les pouvoirs que leur accordaient la résolution du 21 février et l’accord du 17 avril.

 

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT ADOULA

 

NOTICE BIOGRAPHIQUES [15][15] Ces notices sont reprises du tome III de CONGO 1960....

1 - ADOULA Cyrille

77

Né en 1923 à Léopoldville. Mongala. Employé à la Banque Centrale.

78

En 1956, entre à la F.G.T.B.-Congo. A été successivement vice-président de l’Action socialiste, membre et vice-président du bureau provisoire du M.N.C. lors de sa création en octobre 1958, secrétaire général de la F.G.T.B.

79

Adhère au M.N.C.-Kalonji (dans lequel il préside la commission économique et sociale) en juillet 1959. Vice-président du Cartel formé par l’Abako, le M.N.C.-K., le P.S.A., le Parti du Peuple, la F.G.C. et l’Alliance des Bayanzi. Membre de la délégation de ce cartel à Bruxelles en 1959 ; participe à la même époque au congrès de la C.I.S.L. Membre de la délégation du Cartel à la conférence de la Table Ronde politique. Observateur à la Table Ronde économique pour la F.G.T.K. devenue la C.S.L.C. Confédération des Syndicats Libres Congolais, par fusion avec l’A.P.I.C. et le S.N.T.C. en avril 1961.

80

Président du conseil d’administration de l’Institut politique congolais (I.P.C.), Sénateur Puna (province de l’Equateur), Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Iléo (septembre 1960 et février 1961). Signe avec M. Iléo le protocole d’accord militaire avec MM. Tshombe et Kalonji le 28.2.61.

81

Participe à la conférence de Tananarive (mars 1961). Chef de la délégation congolaise à l’Assemblée générale de l’O.N.U. (mars 1961). Entame la négociation avec le gouvernement Gizenga de Stanleyville en avril 1961. Participe à la conférence de Coquilhatville (avril 1961). Négocie la réunion du Parlement avec les délégués de Stanleyville en juin 1961, à Léopoldville. Premier Ministre en juillet 1961. Participe à la conférence de Belgrade des pays non-engagés le 4.9.61.

2 - GIZENGA Antoine

82

Né à Congo, le 5.10.1925. Bambala. Termine ses études au grand séminaire de Kinzambi. Moniteur à l’enseignement catholique à Léopoldville. Président du Parti solidaire africain (P.S.A.). Élu député national P.S.A. avec 52.442 voix de préférence (Kwilu). Vice-premier Ministre du gouvernement Lumumba. Révoqué par l’ordonnance du 5.9.1960 de M. Kasa-Vubu. À reconstitué un gouvernement central à Stanleyville où il arriva à la mi-octobre 1960. Ce gouvernement fut reconnu en février 1961 par 21 pays afro-asiatiques et d’Europe orientale. Le 31.3.1961, M. Gizenga publie un arrêté, contresigné par ses Ministres, "mettant M. Kasa-Vubu, Chef de l’État, dans l’impossibilité d’assumer ses fonctions". Il négocia, en avril 1961, avec M. Kamitatu (Léo). Vice-premier Ministre du gouvernement Adoula (juillet 1961). Participe à la Conférence de Belgrade le 4.9.1961.

3 - SENDWE Jason

83

Né en 1917 à Kabongo. Muluba du Katanga. 6 années primaires chez les Méthodistes de Kabongo. 4 années d’école normale à la mission méthodiste de Kanene. 5 années de cours d’infirmier à Stanleyville et à l’École officielle pour Infirmiers à E’ville. Infirmier diplômé, il achève ses études à l’École des Assistants Médicaux Indigènes de Léopoldville. Membre du Conseil protestant du Congo. Président général de la Balubakat et du cartel Balubakat-Atcar-Fedeka. Chef de la délégation de ce cartel à la Conférence de la Table ronde politique. Délégué du cartel à la Conférence de la Table ronde économique. Effectue en mai 1960 un voyage d’information aux E.U. à l’invitation du gouvernement américain. Député national élu sur la liste du Cartel avec 20.283 voix de préférence dans le district d’E’ville. Proposé au poste de commissaire du gouvernement central de la province du Katanga. Commissaire du gouvernement central de la province de Lualaba (le 20.10.1960). Séjourne une nouvelle fois en Belgique en février 1961. Participe à la Conférence de Coquilhatville en mai 1961.

4 - BOMBOKO Justin-Marie

84

Né le 22.9.1928, originaire de Bolomba (province de l’Equateur). Mongo. Études primaires, six années d’études à l’école normale de la mission des Pères du Sacré-Coeur, à Bamanya (Coquilhatville). De 1945 a 1951, élève à la section administrative de Lovanium-Kisantu. De 1952 a 1955, commis à l’administration provinciale, à Coq. Inscrit en 1956 à la section des Sciences politiques et administratives de l’U.L.B. Membre du cercle du Libre-Examen. Affilié au parti libéral belge. Président de l’Union générale des étudiants du Congo belge et du Ruanda-Urundi. Participe comme observateur au Congrès de l’Union congolaise, à Stanleyville en octobre 1959. Membre de l’Union Mongo. Membre de la commission politique près du Ministre du Congo. Porte-parole de cette Commission à la Conférence de la Table Ronde économique. Chargé de recherches à l’Institut de sociologie Solvay. Élu avec 10.101 voix de préférence, député national Unimo de la ville de Coq. Pressenti comme Ministre de la Jeunesse et des Sports dans le projet de gouvernement Lumumba du 17 juin, puis comme Ministre des Affaires étrangères dans le projet Kasa-Vubu du 18 juin. Il occupa ce ministère dans le gouvernement Lumumba. Président du Collège des Commissaires et Commissaire général aux Affaires étrangères (29.9.1960 au 9.2.1961). Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur dans le gouvernement Iléo (février 1961). S’opposa à l’accord militaire avec Elisabethville et aux résolutions de la Conférence de Tananarive. Reçu par le Pape Jean XXIII le 20.3.1961. Joue un rôle de premier plan à la Conférence de Coquilhatville. Ministre des Affaires Étrangères. Participe à la Conférence de Belgrade le 4.9.1961 [16][16] avec MM. Adoula, Gizenga et T. Kanza..

5 - GBENYE Christophe

85

Né à Bagbe en 1927. Mubua. Clerc au Service des Finances à Stan. Ex-vice-président du Comité de la F.G.T.B. fédérale de l’Est. Ex-premier bourgmestre adjoint de Stan. Directeur du bureau politique du M.N.C. Élu député national M.N.C.-L. du district du Bas-Uélé (Prov. Orientale). Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Lumumba. Révoqué par M. Kasa-Vubu par l’ordonnance du 5.9.1960. Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Gizenga à Stanleyille. Président du M.N.C.-L. après la mort de M. Lumumba.

6 - ILEO Joseph

86

Né le 15.9.1921 à Léopoldville. Mongo. 4 années de comptabilité en cours du soir. Deux années de culture générale (philosophie et sociologie). Comptable à l’Office des cités africaines. Participe à la rédaction du "Manifeste de Conscience Africaine" en 1956. Membre du Comité provisoire du M.N.C., en octobre 1958. Un des artisans de la scission de ce parti en juillet 1959. Collaborateur de la "Voix du peuple", organe du M.N.C.-Kalonji. Président du Bureau du Congrès du cartel Abako à Kisantu (décembre 1959). Membre effectif de la délégation du M.N.C.-Kalonji à la Conférence de la Table ronde politique. Administrateur de l’Institut Politique Congolais. Administrateur du "Courrier d’Afrique". Sénateur Unimo de la province de l’Equateur. Élu député provincial (ville de Léo) sur la liste du cartel M.N.C.-Kalonji ? P.S.A. Président du Sénat congolais (élu par 41 voix sur 80). Nommé premier Ministre par M. Kasa-Vubu, après la révocation du gouvernement Lumumba en septembre 1960. Chargé par le chef de l’État d’organiser la Table ronde de janvier 1961 à Léopoldville. Participe à la conférence de Tananarive (du 8 au 12.3.1961) comme premier Ministre de la République du Congo, fonction qu’il occupe à nouveau depuis le 10.2.1961. Participe à la Conférence de Coquilhatville (mai 1961).

7 - PINZI Arthur

87

Né le 23 mars 1922 à Boma, Muyombe (Mukongo). Agent de l’Administration (pendant 18 ans). Assure pendant de longues années la présidence de l’A.P.I.C. Bourgmestre de Kalamu (Léopoldville). Joue un rôle important dans les incidents de janvier 1959 (du fait qu’ils eurent lieu sur le territoire de sa commune). En mars 1960, il effectue un stage au Ministère belge des Affaires étrangères. Élu député national sur la liste de l’Abako, dans le district du Bas-Congo. Participe à la conférence parlementaire eurafricaine (Marché Commun) à Rome en janvier 1961. Ministre des relations inter-états dans le gouvernement de l’État du Kongo Central (mars 1961).

8 - MWAMBA Rémy

88

Né en 1921, 6 années d’école primaire, 4 années d’école moyenne (à St-Boniface), deux années de cours supérieurs. Commis-chef au parquet d’E’ville. Membre du Conseil communal de la commune de Kenya. Co-fondateur et secrétaire général de la Balubakat. Membre de la délégation du cartel Balubakat à la Conférence de la Table ronde politique. Membre du Collège exécutif général. Élu sénateur non coutumier de la province du Katanga. Ministre de la Justice dans le gouvernement Lumumba et ensuite dans le gouvernement Gizenga à Stan. Avait été révoqué par Kasa-Vubu le 5.9.1960.

9 - ELEO Ambroise

89

Bourgmestre de Lubunga à Stan. Membre du M.N.C.-L. Ministre de l’Économie et des Classes moyennes dans le premier gouvernement de la Province Orientale.

10 - KABANGI Aloïs

90

Né le 7.8.1922 à Lusambo. Musonge. Commis de l’administration (Direction des affaires politiques). Attaché au Cabinet du Gouverneur de la province du Kasaï en 1959. Membre de la délégation belge à une réunion de la C.C.T.A., tenue à Monrovia (Libéria) en février 1959. Membre du Conseil d’administration de l’I.P.C. Élu député national du cartel M.U.B. (Mouvement Unité Basonge) ? M.N.C.-Lumumba, avec 12.480 voix de préférence dans le district de Kabinda, province du Kasaï. Ministre de la Coordination économique et du Plan dans le gouvernement Lumumba. A refusé le même ministère dans le gouvernement Iléo de septembre 1960 ; accepte ce poste dans le gouvernement provisoire issu de la Conférence de la Table Ronde de janvier 1961 à Léopoldville. Membre du comité de rédaction d’"Études congolaises". Assiste à la Conférence de Tananarive en tant que Président de l’État du Lomami (mars 1961) ainsi qu’à la Conférence de Coquilhatville.

11 - KISOLOKELE Charles

91

Né en 1914 à Kamba. Mukongo. Fils aîné de Simon Kimbangu. Six années d’École primaire, trois ans d’École moyenne à la Colonie scolaire de Boma. Après avoir été deux ans moniteur à la Colonie scolaire de Boma, il fut pendant trente ans agent au Service des travaux publics à Maduda (Tshela). Membre de l’Abako. Élu député national avec 733 voix de préférence sur cette liste (dans le district des Cataractes). Se désiste de son mandat de député le 20.7.1960. Pressenti comme Ministre de l’Intérieur dans le projet du gouvernement Kasa-Vubu du 18 juin. Nommé Ministre d’État dans le gouvernement Lumumba. Également Ministre d’État dans le gouvernement Iléo (sept. 1960). Ministre des Parastataux dans le gouvernement provisoire de février 1961. Vice-Président de l’État et du gouvernement de l’État du Kongo Central en avril 1961.

12 - MONGALI Michel

92

Né en novembre 1915. Élu député national sur liste individuelle, district du lac Léopold II (province de Léo). Rédacteur en chef de l’hebdomadaire "Émancipation" (Parti du Peuple). Président de la Commission de la Justice à la Chambre et Vice-Président de la Commission des Affaires économiques. Participe à la Conférence Eurafricaine de Strasbourg (juin 1961).

13 - KAMANGA Grégoire

93

Né le 20.10.1927. Mukete. Assistant médical à l’Université Lovanium. Député national (Coaka), élu avec 20.050 voix de préférence dans le district de Lulua au Kasaï. Ministre de la Santé publique dans le gouvernement Lumumba. Révoqué par l’ordonnance du 12.9.1960 de ses fonctions ministérielles. Participe à la Conférence de la Table ronde de Léopoldville en janvier 1961. Arrêté le 14.2.1961 et transféré à Bakwanga le 16. Condamné à 5 ans de prison le 17 février. Libéré mi-mars 1961. Chef de l’État de l’Unité Kasaienne (avril 1961) qu’il crée dès son retour à Léo. Participe à la Conférence de Coq en mai 1961.

14 - WEREGEMERE Jean-Chrysostome

94

Né le 5.9.1919 dans le territoire de Kabare. Muhavu. Études primaires à Bukavu. 4 années au petit séminaire du Katanga, cours de comptabilité par correspondance. Secrétaire général du Centre de Regroupement Africain (Céréa). Participe à la Conférence de la Table ronde politique. Créée une dissidence Céréa-Weregemere. Député national, élus sur la liste Reko, dans le district du Sud-Kivu. Pressenti comme ministre de l’Agriculture dans le projet Kasa-Vubu du 18 juin. Dirigea la délégation économique envoyée par M. Lumumba aux États-Unis en août 1960. Membre de la Commission parlementaire de conciliation (septembre 1960) en vue d’un règlement du conflit entre le Chef de l’État et le Premier Ministre. Nommé Ministre de l’Information du gouvernement central de Stanleyville (1961).

15 - ILUNGA Alphonse

95

Né en 1931 au Kasaï (territoire de Dibaya). Lulua. Président de l’Union Nationale Congolaise (U.N.C.). Membre effectif de la délégation de ce parti à la Table ronde politique. Ministre des Travaux publics dans le gouvernement Lumumba. Ministre des Arts, de la Culture et des Sports dans le gouvernement Iléo de septembre 1960. Ministre des Travaux Publics dans le gouvernement Iléo de février 1961. Conseiller communal à la commune de Ndesha à Luluabourg.

16 - RUDAHINDWA Edmond

96

Né le 28.8.1928. Employé à l’administration des Mines. Conseiller communal à la commune de Kadutu. Député national, élu sur la liste Reko, dans le district du Sud-Kivu. Ministre des Mines dans le gouvernement Lumumba. Révoqué le 12 septembre 1960 par le Chef de l’État. Rejoint le gouvernement Gizenga à Stanleyville.

17 - MASIKITA Pierre

97

Né en 1919. Élu député national avec 8.333 voix de préférence sur la liste LUKA dans le district du Kwango (Léo). Premier vice- président de la Commission de la Défense nationale en juillet 1960.

18 - BISUKIRO Marcel

98

Né en novembre 1929, près de Rutshuru, Kivu. Banyarwanda. Études moyennes à Nyangezi. Clerc à l’OPAK (Office dès produits agricoles du Kivu). Directeur commercial de la "Vérité", organe du Céréa. Élu communal à Kadutu (Bukavu) en décembre 1959. Président du Centre de regroupement africain (Céréa). Délégué de ce parti à la Conférence de la Table ronde politique. Délégué à la Table Ronde économique où il aligne ses positions sur celles de M. Nguvulu. Élu Sénateur dans la province du Kivu. Pressenti comme Ministre du Travail dans le projet Kasa-Vubu du 18.6.1960. Ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Lumumba. Il garde ce ministère dans l’équipe gouvernementale de M. Iléo en septembre 1960, mais retourne ensuite au Kivu où il rallie le gouvernement Gizenga avec la même fonction. Il fonde (le 19.3.1961) à Bukavu, le journal "Dignité Nouvelle".

19 - MUNGAMBA Ferdinand

99

Né le 29.9.1922. Député national après le désistement de M. Finant.

20 - MAHAMBA Alexandre

100

Employé au Parquet et Juge au Tribunal du Centre extra-coutumier à Bukavu. Clerc à l’IRSAC à Luisa. Membre de la Commission De Voghel pour la préparation de la Conférence de la Table ronde économique, à laquelle il assiste comme délégué du Collège exécutif général. Sénateur de la province du Kivu, il se désiste de son mandat de député provincial. Présente sa candidature à la présidence du Sénat mais est battu par Iléo au troisième tour de scrutin par 41 voix contre 39. Ministre des Affaires foncières dans le gouvernement Lumumba, il figure au même poste dans le gouvernement Iléo de septembre 1960 et dans le gouvernement de février 1961.

21 - KAMA Sylvain

101

Né le 3.10.1922 à Kamba (territoire de Kikwit). Bambala. Études primaires et secondaires complètes à Leverville (Kikwit). Commis aux services urbains de Léopoldville. Membre du Comité central du Parti Solidaire Africain. Assiste au Congrès du cartel Abako à Kisantu. Participe à la Conférence de la Table ronde politique. Membre de la Commission politique auprès du Ministre du Congo (mars-juin 1960). Député national P.S.A. du district du Kwilu, Proposé par M. Lumumba au poste de commissaire du gouvernement central dans la province de Léo. Participe à la Conférence de Coquilhatville en mai 1961. Participe à la Conférence Eurafricaine de Strasbourg (juin 1961).

22 - ASUMANI Augustin

102

Sénateur M.N.C.-L. de la province Orientale. Également élu comme député provincial dans le territoire de Banalia, district du Haut-Congo. Se désiste de ce dernier mandat. Secrétaire du bureau du Sénat.

23 - NGALULA Joseph

103

Né le 12.12.1928 à Lusambo. Muluba. 6 années primaires. 5 années de cours professionnels. Rédacteur au "Courrier d’Afrique", Rédacteur en chef de "Présence congolaise". Participa à la conférence Panafricaine d’Accra en décembre 1958. Un des membres fondateurs du M.N.C. Lors de la scission, il opte pour la tendance Kalonji. Membre suppléant de la délégation de ce parti à la Conférence de la Table ronde politique. Invité en février-mars aux États-Unis. Élu député provincial avec 63.346 voix de préférence dans le territoire de Bakwanga, district de Kabinda. Premier ministre de l’"État autonome du Sud-Kasaï jusqu’en avril 1961. Vice-président du "Royaume fédéré du Sud-Kasaï". (1.6.1961). Ministre du gouvernement Iléo en juin 1961.

24 - BADIBANGA Samuel

104

Né le 24.12.1912. Négociant. Membre du Conseil de Province (Kasaï) de 1956 à 1959. Membre suppléant du Conseil de gouvernement. Membre élu du Conseil économique provincial du Kasaï, institué en 1959. Député national M.N.C.-Kalonji, district du Lulua. Pressenti comme Ministre de la Coordination et du Plan dans le projet Kasa-Vubu du 18.6.1960. Président de la Commission des Affaires Étrangères de la Chambre. Depuis septembre 1960, délégué personnel du Chef de l’État à l’O.N.U.

25 - LUMANZA Albert

105

Né le 14.4.1927. Élu député national sur liste PUNA (Ass. Ngwaka-Minagende) du district de l’Ubangi, province de l’Equateur. Participe à la pré-conférence de la Table ronde de Léopoldville en janvier 1961.

26 - LUTULA Joseph, Bonaventure

106

Né le 6.10.1927. Otetela. Secrétaire du Congrès de Lodja (mars 1960). Membre du bureau politique du M.N.C.-L. Élu députée national dans le district de Sankuru (Kasaï), Ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Lumumba. Révoqué le 12.9.1960. Après les exécutions de Bakwanga en février 1961, il rejoint Stanleyville.

Secrétaires d’État

1 - KABANGI-NUMBI Ferdinand (ou Fortunat)

107

Ne en 1934. Député national Balubakat du Haut-Lomani.

2 - MUHUNGA Ambroise

108

Né en 1920. Député national. Président de l’Atcar (Défense des intérêts Tshokwe), parti qui fera ensuite cartel avec la Fedeka et la Balubakat. Le 20.10.1960, dans la proclamation de la province du Lualaba, il est désigné comme Administrateur d’État aux Sociétés.

3 - KAPONGI Sébastien

109

Né en 1913 à Demba. Lulua. Études au Petit Séminaire de Kabwe (1927-1933) et de philosophie au Grand Séminaire de Kabwe (1933-1938). Commis. L’un des promoteurs de l’association des "Lulua-Frères". Membre de la Commission politique auprès du Ministre du Congo (mars-juin 1960). Élu député national P.N.P. dans le district de Lulua, et député provincial dans le territoire de Demba, district de Lulua, province du Kasaï. Président de la Commission des Affaires économiques de la Chambre. Membre de la Commission compromissoire parlementaire du 7.9.1960.

4 - TSHISHIKU Marcel

110

Né le 12.10.1928. Député national du P.N.P. district du Kasaï.

5 - KIHUYU Etienne

111

Né en 1930 à Tente-Ngoma, secteur des Basambala (Katako-Kombe). Mukela. Trois ans d’études au Petit Séminaire de Kabwe. Rédacteur au journal "Communauté" de Luluabourg. Organisateur du Congrès M.N.C.-L. au Kasaï (avril 1960). Élu député national M.N.C.-L. avec 24.199 voix de préférence dans le district de Sankuru au Kasaï. Élu secrétaire du Bureau de la Chambre des Représentants. Membre de la délégation de Stan envoyée à Léo en juin 1961 pour négocier la réunion du Parlement.

6 - ANEKONZAPA André

112

Né le 17.9.1924 près de Banzyville (Equateur). Ngwandi. 6 ans d’école primaire. 3 ans d’école normale à la Mission catholique de Molegbe (Ubangi). Comptable. Correspondant officiel du périodique "Mbandaka" (Equateur), Membre du Conseil de province pour l’Equateur de 1957 à 1959. Président du Mederco. Membre effectif de la délégation P.N.P. à la Conférence de la Table ronde politique.

113

Élu député national Mederco-P.N.P. dans le district de Mongala, province de l’Equateur. Participe à la pré-conférence de la Table ronde de Léopoldville en janvier 1961. Participe à la Conférence Eurafricaine de Strasbourg en juin 1961.

7 - LENGEMA Marcel

114

Né le 3.1.1931. Études primaires à Stanleyville, secondaires administratives chez les Frères Maristes à Buta. Employé de l’Administration à Stanleyville. Chef de poste de la station de Météo. Membre du comité du M.N.C.-L. pour la province Orientale. Effectue un stage à l’École d’administration à Bruxelles. Nommé avec M. Mobutu directeur du bureau du M.N.C.-L. à Bruxelles. Participe à la conférence de la Table ronde politique.

8 - UKETWENGU Désiré

115

Né le 4.1.1934. Député national M.N.C.-L., district de Kibali-Ituri, province Orientale.

9 - BONDHE Théodore

116

Né en 1917. Député national M.N.C.-L., district du Haut-Congo. Province Orientale. Il est également élu député provincial dans le territoire de Basoko, du même district.

10 - KAMBALE Alphonse

117

Né en 1934. Député national sur liste du Céréa-Butembo, dans le district du Nord-Kivu. Également élu député provincial dans le territoire de Béni, district du Nord-Kivu. Secrétaire du Bureau de la Chambre. Se désiste de son mandat de député national.

11 - MATITI Justin

118

Né en 1920 à Banningville dans le Kwango. Muyanzi. Diplômé d’École normale chez les Jésuites de Kikwit. Membre de la délégation du Parti Solidaire Africain à la Conférence de la Table ronde politique. Élu sénateur sur la liste P.S.A. dans la province de Léo. Secrétaire du Bureau du Sénat. Participe à la Conférence Eurafricaine de Strasbourg. (juin 1961)

12 - ZOLA Emile

119

Né le 5.4.1932. Député national, élu sur la liste Abako dans le district des Cataractes, province de Léopoldville.

13 - BOLYA Paul C.D.

120

Né le 10.10.1924 à Bengale (Province de l’Equateur). Mongo. Diplôme d’assistant médical en 1948. Effectue un stage de perfectionnement à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Moniteur répétiteur à l’École des Assistants médicaux de Léopoldville jusqu’en janvier 1959. Président de la Fédéqualac (Fédération de l’Equateur et du Lac Léopold II), Président national du P.N.P. dès le Congrès constitutif de novembre 1959 à Coquilhatville. Membre de la délégation P.N.P. à la conférence de la Table ronde politique. Membre du Collège Exécutifs auprès du Gouverneur général de mars à juin 1960. Sénateur Unimo de la province de l’Equateur.

121

Pressenti comme ministre de la Santé publique dans le projet de gouvernement Lumumba du 17 juin et dans le projet Kasa-Vubu du 18 juin. Ministre d’État dans le gouvernement Lumumba. Ministre de la Santé dans le gouvernement Iléo (septembre 1960). Fit un séjour en 1960 à Caux en Suisse, au Réarmement moral. Participe au Congrès Mongo de Boende en janvier 1961. Ministre de la Fonction publique du gouvernement Iléo de février 1961.

14 - BARIKO Laurent

122

Délégué du P.N.P. à la Conférence de la Table ronde économique. Membre de la LUKA-Léo. Secrétaire général du Parti de l’Unité Congolaise (P.U.C.). Participe à ce titre au Congrès des partis politiques à Luluabourg (Avril 1959). [17][17] suite. Sous-secrétaire à l’Intérieur dans le gouvernement...

Les Présidents des Chambres

KASONGO Joseph-Georges

123

Né le 25.12.1919 à Dar-es-Salam (Tanganyika). Otetela. Trois années d’études commerciales et quatre années de droit. Agent d’affaires et défenseur auprès des juridictions indigènes de Stan. Membre de la délégation du M.N.C.-L. à la Conférence de la Table ronde politique. Député national. M.N.C.-L. dans le district du Haut-Congo. Élu président de la Chambre des Représentants par 74 voix contre 58 à Bolikango. Président de la Commission de la Constitution à la Chambre. A joué un rôle important dans les tentatives de conciliation entre MM. Lumumba et Kasa-Vubu en septembre 1960. Participe par une délégation à la Conférence de la Table ronde de Léopoldville (janvier 1961). S’est réfugié ensuite au camp des N.U. à Léo. Réélu président de la Chambre à Lovanium, en juillet 1961.

KUMORIKO V

124

Élu sénateur coutumier (tendance Unilac) de la province de Léopoldville. Également élu député provincial dans le territoire d’Oshwe du district du Lac Léopold II. Se désiste de ce dernier mandat. Participe à la Conférence de Coquilhatville en mai 1961. Il est le doyen d’âge du Sénat congolais. Élu président du Sénat à Lovanium en juillet 1961.

Notes

[1]

C.A.H. n° 2 ? janvier 1961.

[2]

Notre prochain Courrier sera consacré à la situation économique et financière du Congo en 1961.

[3]

Voir au sujet de la Conférence de Léopoldville : B. Verhaegen ? Histoire des Tables Rondes Congolaises. Études Congolaises, (revue de l’I.P.C. ? Léopoldville), n° 2, mai-juin 1960.

[4]

Publiées dans le Courrier Africain du 28 mars 1961.

[5]

Le Courrier d’Afrique, 17 mars 1961.

[6]

Le Courrier d’Afrique, 30 mars 1961.

[7]

Uhuru, Stanleyville, 6 mars 1961.

[8]

Courrier Africain du C.R.I.S.P. n°s24, 25 et 29 de juin 1961.

[9]

Courrier Africain n° 3 du 25 janvier 1961.

[10]

Courrier Africain ? C.R.I.S.P. ? 21 février 1961, p. 3.

[11]

Courrier Africain, C.R.I.S.P., 21 février 1961, p. 7.

[12]

Courrier Africain du C.R.I.S.P., n° 15, 18 avril 1961.

[13]

Agence Belga, 14 avril 1961. Il s’agit du plan du 5 mars proposé par le président Kasa-Vubu. Voir Courrier Africain du Crisp, n° 16, 25 avril 1961.

[14]

Courrier Africain du Crisp n° 16, 25 avril 1961. Dans une conférence de presse, M. Kasa-Vubu rendait l’accord public et préconisait la coopération avec les Nations-Unies.

[15]

Ces notices sont reprises du tome III de CONGO 1960. Annexes et 600 biographies, (90 F.B.) dans la collection Dossiers du C.R.I.S.P.

[16]

avec MM. Adoula, Gizenga et T. Kanza.

[17]

suite. Sous-secrétaire à l’Intérieur dans le gouvernement Iléo (septembre 1960). Assiste à la préconférence de la Table Ronde de Léo en janvier 1961. Participe à la Conférence eurafricaine de Strasbourg (juin 1961).

Plan de l'article

  1. I - LA CRISE GOUVERNEMENTALE CONGOLAISE. (5 septembre 1960 ‒ Juillet 1961)
    1. Le gouvernement Tshombe
    2. Le gouvernement du Sud-Kasaï
    3. Le gouvernement Gizenga
    4. Le gouvernement Iléo
    5. Le Collège des commissaires
  2. II - LES TENTATIVES DE REUNIFICATION ET DE LEGITIMATION
    1. Les tentatives de 1960
    2. La Conférence de la Table Ronde de Léopoldville (25 janvier ? 16 février 1961)
    3. La Conférence de Tananarive (8-12 mars 1961)
    4. La Conférence de Coquilhatville (23 avril ? 28 mai 1961)
  3. III - LA NOUVELLE POLITIQUE DES NATIONS-UNIES AU CONGO (février-août 1961)
    1. Les positions du Chef de l’Etat
  

SOURCE: Courrier hebdomadaire du CRISP

Onze mois de crise politique au Congo

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23/02/2018
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