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MP:LES SECRETS DE LA REUNION DE L'HOTEL VENUS



Face à la motion de défiance contre le Vice-premier ministre et ministre de la Défense, les députés de la Majorité ont décidé de soutenir Luba Ntambo à la plénière de ce jeudi. La Majorité présidentielle de nouveau devant un devoir sacré. Après le rejet de la motion d’interpellation du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, un autre fils MP se trouve dans le collimateur de l’opposition. Luba Ntambo quittera, quittera pas le Gouvernement? Trêve de supputations ! Toutefois, la plénière de l’Assemblée nationale de ce matin au Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa s’annonce chaude.

    Le deuxième round députés MP-députés opposition se jouera aujourd’hui au Salon Congo du GHK. Cette fois-ci, la tête mise à prix n’est plus celle du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo. Il s’agit plutôt d’un autre membre de l’Exécutif central, en l’occurrence le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Luba Ntambo. Objet d’une motion de défiance, le patron de la Défense congolaise devra, en principe, affronter l’aile dure de l’opposition parlementaire. Dans son carquois, Luba Ntambo devra préparer un argumentaire massue pour convaincre son bourreau, auteur de la question.


    Côté opposition, on reproche à ce membre du Gouvernement les faiblesses dans la gestion de la guerre dans les Kivu. Autrement  dit, la persistance du conflit armé dans l’Est de la RD Congo est l’effet de l’incompétence du vice-Premier ministre et ministre de la Défense. Par conséquent, pense Fabrice Puela, auteur de la motion, Luba Ntambo doit être déclaré persona non grata au sein du Gouvernement central actuel.


    Tout le problème est de savoir si l’opposition, déjà numériquement affaiblie, saurait gagner une telle bataille face à la Majorité présidentielle. A priori on s’empresserait de dire non. Seulement s’il y a cas de flagrance dans le chef d’un membre de la Majorité. Aujourd’hui comme hier, la pratique de la fonction parlementaire au Palais du peuple, ressemble quelque peu aux Jeux Olympiques. Si l’essentiel, aux dires de Pierre de Coubertin, est de participer, l’important pour l’opposition est de prendre des initiatives. Mais sans aucune certitude d’en sortir triomphante. Surtout lorsqu’il s’agit d’un membre du Gouvernement MP mis en cause.
    Dans son discours d’investiture, le 20 décembre 2011, Joseph Kabila avait déclaré : « Dans le camp de la patrie, il n’y a point d’obédiences politiques ». A l’hémicycle, ce propos du Raïs tient lieu de boussole. Cependant, pour le cas du vice-Premier ministre et ministre de la Défense, la Majorité parlementaire pense que le contexte ne prête pas à ce genre de tentative. Pour certains membres de la plate-forme politique présidentielle, la synergie à l’interne est celle qui concourt, pour l’instant, à ramener la paix dans la partie Est du territoire national. Autrement dit, il serait malvenu d’ouvrir un autre deuxième front intérieur alors que la case continue encore à brûler.

LA MP SE SERRE LES COUDES


    En prévision de la plénière de ce matin qui annonce des étincelles dans l’air, les députés de la Majorité ne se sont pas accordé un temps de répit hier mercredi. Aussi, se sont-ils enfermés à l’hôtel Venus pour affûter leurs armes et faire échec à la motion du député Fabrice Puela.
    Sauf si la Majorité présidentielle est en passe de se consolider pour sacrifier l’un de siens. Et, si la motion passe, il n’y aura pas deux leçons à tirer. La seule inférence immédiate aura été que la Majorité cesse d’exister au Parlement. Et, par voie de conséquence, c’est tout le Gouvernement qui tombe parce qu’issu de la Majorité.


    A tous égards, on ne devra donc  en vouloir ni à l’Opposition qui joue son rôle de contrepoids au pouvoir ni à la Majorité appelée à garder ses rangs. Qu’il s’agisse d’une question orale avec ou sans débat, d’une question écrite, d’une interpellation ou d’une motion de quelque nature, la recette ne fait pas nouveau dans la pratique parlementaire. Il s’agit plutôt là, de l’exercice de la fonction administrative universellement reconnue à tout parlementaire. N’en déplaise aux friands de l’électrochoc. 

 

Laurel KANKOLE

 

FORUM DES AS



04/10/2012
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