AMMAFRICA WORLD

Négociations évoquées à Kampala, M23 : CAMELEON POLITIQUE POUR SERVIR LES INTERETS BELLICISTES

Négociations évoquées à Kampala,

M23 : CAMÉLÉON POLITIQUE POUR SERVIR LES INTÉRÊTS BELLICISTES

Le sujet s’est invité dans les débats de l’actualité ces derniers jours. Le Mouvement du 23 mars revendique des négociations auprès du Gouvernement congolais. A Kampala, hier, où se réunissaient les Chefs d’Etats de la région des Grands Lacs, ce mouvement rebelle rwandais a monté les enchères après l’obligation lui imposée de libérer la ville de Goma dans 48 heures. Pour Jean Marie Runiga, président de cette formation, les négociations devraient précéder la libération de Goma. Dans le même ordre d’idées, il prétend avoir rencontré Joseph Kabila à Kampala. Une contradiction qui entretient un flou dans la crédibilité que pourrait lui accorder une quelconque opinion. Si Runiga a rencontré Kabila hier dans les coulisses, comment alors demanderait-il les négociations?

C’est connu de tous. Le M23 a toujours été un caméléon. Il décide aujourd’hui, demain se contredit et le lendemain redit. Une approche bien définie pour semer la diversion  au sein de l’opinion congolaise. C’est donc parler d’un produit de laboratoires des membres de la déstabilisation du Congo. En mars dernier, quand les Fardc étaient aux trousses de Bosco Ntaganda, le Cndp, mouvement politique connu, s’est vite mué en M23. Le mobile d’existence de cette nouvelle formation n’a jamais été clairement défini. Réclamer le respect des accords du 23 mars n’est qu’un alibi opté pour assouvir les basses soifs.

Il fallait, à tout prix, chercher une occasion pour activer la grande machine de balkanisation de la Rdc. Un projet qui date depuis l’époque coloniale. Les puissances négatives recrutées à travers le monde se sont alors donné rendez-vous sur le sol kivutien pour donner les premiers moments de l’accomplissement de leur sale besogne. Voilà la raison non seulement du déclenchement de la guerre mais aussi de diverses contradictions de ce mouvement pour distraire les Congolais vigilants.

Contradictions pour distraire,

Etant donné que le Cndp et le M23, c’est du bonnet blanc, blanc bonnet, il n’y a aucun sens à donner à la nouvelle demande de négociation. Car, certains cadres de l’ancien Cndp ont œuvré dans le Gouvernement et d’autres ont eu même un mandat public. Le Gouvernement avait alors négocié. Quant à la nouvelle demande, le Gouvernement oppose un argument fort puisé dans l’unanimité de la population congolaise, souverain premier. « Il ne faut pas surtout négocier avec les gens soutenus par le Rwanda et l’Ouganda ».

Les différents rapports de l’Onu ont confirmé et attesté l’appui de ces deux pays au mouvement rebelle. Ce que les médias occidentaux ne disent pas haut, c’est que ce mouvement rebelle n’est qu’une marionnette. Même les pays qui le soutiennent directement en sont autant pour servir une large entreprise. Le projet de balkanisation de la Rdc, avec son origine occidentale, a traversé plusieurs frontières. Ce n’est pas le Kinois lambda qui contredira. La thèse fait l’unanimité chez les Congolais. Ils savent et disent que leur pays ne combat pas avec le M23 ni avec le Rwanda même avec plusieurs puissances mondiales.

L’histoire têtue sur le sujet,

Le Gouvernement congolais qui ne désarme pas, fait face à une dure réalité. Mzee Kabila, qui avait coupé le lien en réveillant la conscience congolaise sur ce projet latent, a payé de sa vie. Il a rendu l’âme alors que le Congo avait encore besoin de lui. Le cordon ombilical venait d’être coupé. Le Congo désignera Joseph Kabila comme successeur de son père. Les ennemis du Congo verront en lui la continuation de la politique de son père. Il renforce l’auto-détermination des concitoyens de Lumumba. Il faut qu’ils soient indépendants et déterminés à développer leur patrimoine.

Une vision qui va à l’encontre des intérêts des occidentaux.

C’est ainsi que lorsqu’il s’est agi du contrat chinois en Rdc, l’agitation s’est révélée forte. Les occidentaux ne pouvaient pas accepter que le paradis congolais leur échappe. Kabila est encore vu sous un mauvais œil.

Il faut le fragiliser pour avoir la main mise sur lui. Ainsi, ils travailleront sur les divisions internes en renforçant, légitimant les revendications démesurées puis augmenter les pressions extérieures.

Tous les calculs étant déjoués comme lors de la dernière élection présidentielle et législative.

Là, l’hécatombe était prévue.

Les officines occidentales se disaient avoir trouvé le trou pour déloger Kabila et son nationalisme.

Premier échec.

D’où la préparation de la guerre. La piste est alors la création de M23 armé et alimenté régulièrement avec des militaires rwandais et ougandais. Car ces soutiens indirects sont révélés, les mentors du M23 ont joui de leur toute puissance pour que non seulement, les pays dénoncés ne soient sanctionnés mais détourner l’attention des Congolais en invitant les négociations.

Les Congolais ne sont pas dupes et comprennent les choses comme ceci. Les nombreuses contradictions du M23 ne sont qu’une façon de dissimuler les vraies raisons de la guerre à l’Est du Congo. Le Gouvernement, toujours à l’écoute du peuple, ne permet pas une quelconque négociation avec les rebelles.

Néanmoins, il peut prendre en compte les revendications car toutes les voies peuvent être utilisées pour résoudre le problème.

Jérémie KADO 

CONGO VIRTUEL