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RDC:PAS DE DEFILE LE 8 MARS DANS LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME!

Journée Internationale de la femme; pas de défilé le 8 mars...

Par Syfia RD Congo

Archives - Marche de femmes a Bukavu

Archives – Marche de femmes a Bukavu


C’en est fini du joyeux et coloré défilé des femmes le 8 mars pour la journée internationale de la femme. Telle est la décision de la ministre du genre de RD Congo. Certaines femmes le regrettent, d’autres estiment qu’il est plus important de débattre de leurs conditions et de leurs aspirations.

Les femmes congolaises ne défileront pas dans les rues le 8 mars lors de la journée internationale de la femme. Il n’y aura pas non plus d’impression d’un pagne spécifique. Ainsi en a décidé Geneviève Inagosi, la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant. « Il est temps de passer à l’étape supérieure et encourager les femmes à réfléchir au-delà du paraître. Elles sont libres de s’habiller comme elles veulent ce jour-là. Le plus important est de consacrer un temps à la réflexion sur les conditions de la femme… », a-t-elle déclaré. En outre, les élèves des écoles n’auront pas le droit de porter de pagne ce jour là a renchéri le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel.

 

De la fête à la réflexion


Jusqu’à présent cette journée était essentiellement festive. Après le défilé, les femmes allaient partager un verre, en profitaient pour aller danser et s’amuser. Certaines regrettent déjà cette occasion de se retrouver ensemble sans contraintes. « Comment célébrer notre journée sans porter un nouveau pagne ni défiler ? Cette interdiction tombe du ciel sans nous avoir fourni des explications pour la comprendre. Il faut beaucoup d’années pour qu’elle soit observée », estime un groupe des femmes vendeuses de Bukavu.
Pour Claudine Bela du Centre d’éducation et de recherche pour les droits de la femme de Kisangani, « les femmes ont mis beaucoup d’importance sur le défilé juste pour faire la fête au lieu de débattre des sujets qui cadrent avec leur développement et leur promotion ».
Cette année, en remplacement de ces festivités, la présidente de la société civile du Sud Kivu, Elodie Ntamuzinda, appelle ainsi les femmes à se réunir dans les organisations respectives – 70 % des femmes sont dans des associations – ou à se joindre à d’autres pour s’informer et débattre sur les thèmes de l’année. « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action pour mettre fin aux violences à l’égard des femmes », est le thème choisi au niveau international. « Ensemble contre la guerre et les violences à l’égard des femmes et des filles en consolidant la paix et la justice en RDC », a-t-il été décliné en RDC. Il en sera de même dans les écoles, universités, entreprises.

 

Mauvaise affaire pour les commerçants


Ce changement ne fait pas l’affaire des commerçants. A Kisangani, les marchands du marché central écoulent difficilement ce qu’ils avaient commandé en prévision de la fête. »La ministre nous a rendu un mauvais service. Mes pagnes ne se vendent pas. Pourtant c’est la période où nous encaissions beaucoup de bénéfices », constate Rose Selemani, vendeuse des pagnes au grand marché. Bijoux, pagnes, babouches, défrisants, mèches et autres articles des étalages ne trouvent presque pas de clientes. Les salons de coiffure et les ateliers de couture étaient habituellement très fréquentés à cette époque de l’année. « Jusque là je n’ai reçu aucun pagne ni autre vêtement de femmes à coudre pour cette fête », s’inquiète Dédé, un couturier.

 

Maguy Libebele, Douce Namwezi

Source:BUKAVU ONLINE



02/03/2013
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