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ROGER LUMBALA DECLARE QUE JOSEPH KABILA ENTRETIENDRAIT DES GROUPES ARMES AU SUD KIVU?!

Roger Lumbala – “Joseph Kabila Entretient Des Groupes Armés Au Sud Kivu

Publié le 26 Septembre 2012

Entre le député national Roger Lumbala Tshitenga et le pouvoir kabiliste, l’heure est à la guerre…


Des mots avant la guerre tout court?.

 

Arrivé à Paris le dimanche 16 septembre après plusieurs jours passés à l’ambassade d’Afrique du Sud, Lumbala affirme, dans une interview en lingala accordée, vendredi 21 septembre, à Roger Bongos d’”Afrique rédaction”, qu’il a fait l’objet d’une tentative de rapt. Un rapt dont le commanditaire ne serait autre que «Joseph Kabila». L’objectif, selon lui, était de l’éliminer physiquement. Au motif qu’il «en sait trop» sur certaines «affaires louches» que mène “Joseph Kabila” à l’Est du pays.

 

A en croire Lumbala qui est par ailleurs président du RCD-N, «Kabila» serait au centre d’un “projet de balkanisation” du Congo qui vise à détacher le Katanga, les deux Kasaï et le “Grand Kivu” du reste du pays.

 

Le député assure que “Joseph” entretient quatre bandes armées à Fizi.

 

Des bandes armées chargées d’assurer la protection d’une exploitation minière gérée clandestinement par un groupe d’étrangers de race blanche. Les minerais seraient exportés via la capitale burundaise.

 

Du berger à la bergère, le jeudi 20 septembre, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, le PPRD Richard Muyej Mangeze, a, sans convaincre, accusé le président du RCD-N d’avoir séjourné à Kigali où il aurait eu des contacts avec les «rebelles» du M-23. Objectif : «préparer un coup de force» contre le régime kabiliste.

 

En décembre 2006, John Numbi Banza, chef de la police nationale à l’époque, avait pris langue avec Laurent Nkunda, alors chef charismatique du CNDP, à l’insu de l’état-major général des FARDC, du Parlement et du gouvernement sans que cela suscite un tollé. Les deux hommes s’étaient rencontrés à Gisenyi, au Rwanda, avant d’aller célébrer la “réconciliation” à Kitshanga, au Nord Kivu.

Flashback.

Après un séjour de quelques jours dans la capitale burundaise, Roger Lumbala se présente le samedi 1er septembre à l’aéroport en vue de prendre un vol à destination de Paris via Nairobi au Kenya. A sa grande surprise, il est interpellé par des fonctionnaires de la Sûreté burundaise. Ceux-ci confisquent son passeport diplomatique et l’invite à se présenter à leur siège le lundi 3 septembre. Le politicien congolais regagne son hôtel. Lundi matin, il se pointe au lieu du rendez-vous. L’interrogatoire porte sur des liens qu’il entretiendrait avec les rebelles du M-23. Il nie les éléments invoqués.

 

De retour à son hôtel, «Roger» apprend que des responsables des «services» burundais seraient en route pour Kinshasa. Connaissant le système kabiliste et ses moeurs, Lumbala conclut qu’il était en danger et trouva refuge à l’ambassade d’Afrique du Sud. Dans la soirée de ce même lundi 3 septembre, des témoins ont vu le chef barbouze congolais, Kalev Mutond, atterrir à Bujumbura. Que vient-il faire à 23 heures au Burundi? Sans y passer la nuit, Kalev reprend son avion. Destination : Lubumbashi. N’ayant commis aucune infraction au Burundi, Lumbula, encadré par des diplomates, va quitter Bujumbura le samedi 15 septembre. Il est arrivé le lendemain à Paris.

Et voici Mende.

Dans un communiqué remis, mardi 11 septembre, à l’ACP, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, allègue que Lumbala serait passé aux aveux lors de son audition par des policiers burundais. A en croire Mende, L’homme a non seulement séjourné à Kigali mais a surtout reçu mission de rejoindre les rebelles du M-23 afin d’en donner une «couleur nationale». Les «Rwandais» «lui avait été proposé la mission de déstabiliser la RDC en synergie avec le M23, l’ex-colonel Jules Mutebusi, l’ancien gouverneur RCD/Goma du Sud-Kivu Chiribanya Chirimwami et l’ex-capitaine Amuli alias Yakutumba», souligne le texte. Et de conclure que «ces révélations constituent une preuve supplémentaire de l’implication directe du gouvernement rwandais dans la déstabilisation de la République Démocratique du Congo».

Lumbala contre-attaque.

Interviewé en lingala par Roger Bongos d’Afrique rédaction, le député en cavale s’est empressé de balayer d’un revers de la main les éléments mis à sa charge. L’homme se présente en celui qu’on voudrait abattre parce qu’il en sait trop. Voici sa version des faits. Après la défection du «général» Bosco Ntaganda et le déclenchement de la «mutinerie» des soldats des FARDC étiquetés CNDP, Roger Lumbala a décidé d’effectuer une visite à Goma afin de s’informer sur les exigences des “mutins”. « J’ai contacté une personnalité proche du chef de l’Etat afin d’obtenir le feu vert», dit-il.

 

Et d’ajouter : “La réponse de Joseph Kabila était négative”. Aussi, au lieu d’aller à Goma, s’est-il rendu au Sud Kivu où les nouvelles n’étaient pas non plus engageantes. «Je suis allé à Bujumbura, dit-il. Assisté d’un guide, dont je tais le nom, je me suis rendu par la suite à Uvira et à Fizi».

 

A Fizi, le député Lumbala assure avoir trouvé des «Blancs» non autrement identifiés qui «pillent» les ressources minérales du pays.

 

«La sécurité de ces étrangers est assurée par quatre groupés armés non hostiles aux autorités de Kinshasa». Sur base des informations recueillies sur place, le parlementaire soutient que lesdits groupes armés «sont approvisionnés» en armes, munitions et médicaments par «Joseph Kabila ».

 

Pour lui, il a vu ce qu’il ne fallait pas voir. «D’où la décision de m’arrêter et de me ramener manu militari au Congo, relate-t-il avec gravité. J’ai été entendu le 3 septembre par les services burundais. Les Burundais ont constaté que je n’ai violé aucune loi locale. C’est ainsi qu’ils m’ont laissé partir aux alentours de 10 heures. Peut-on libérer un justiciable qui est passé aux aveux ? J’apprendrai plus tard que des responsables des services congolais étaient arrivés dans la capitale burundaise vers 23 heures. Kinshasa a remis aux services burundais une somme de 3,5 millions U$S. L’objectif était de m’enlever discrètement et m’emmener à Lubumbashi… ».

 

C’est ici que Roger Lumbala aligne, tel un tapis de bombe, des accusations précises à l’encontre de l’actuel locataire du Palais de la nation : «Joseph Kabila est l’allié du M-23. Voulant protéger Bosco Ntaganda afin qu’il ne soit pas transféré à la Cour pénale internationale à La Haye, il a monté ce simulacre de mutinerie en guise de diversion.

 

Cette diversion était nécessaire pour permettre à Ntaganda de s’éclipser.»

 

Et de conclure :

 

«Le CNDP et le M-23 c’est du blanc bonnet, bonnet blanc.

 

Le CNDP est un allié politique à la majorité présidentielle.

 

Joseph Kabila connaît les tenants et les aboutissants de la situation qui prévaut à l’Est du Congo».

 

Pour lui, «Kabila» serait au centre d’un “projet de balkanisation” du Congo qui vise à détacher le Katanga, les deux Kasaï et le “Grand Kivu” du reste du pays. Il cite la présence à Kananga de trois milles soldats “surarmés” étiquetés CNDP sous le commandement diu général rwandais Obed Rwabasira. Il poursuit : “Joseph Kabila demande le déploiement d’une “force d’interposition” pour permettre au M-23 de consolider sa position dans les territoires occupés».

 

Lumbala n’exclut pas de rentrer au Congo «par n’importe quel point du pays».

 

Et se dit prêt à faire alliance avec les autres citoyens afin d’obtenir “la vérité des urnes” conformément à l’article 64 de la Constitution.

Show médiatique

Au cours d’un point de presse organisé le jeudi 20 septembre, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, le PPRD Richard Muyej Mangeze, a articulé des accusations à la fois gravissimes et pateux à l’encontre du député. Selon lui, des «éléments trouvés» sur Lumbala comportent «des indices sérieux allant dans le sens des préparatifs d’un coup de force».

 

Ajoutant que, le député «projetait d’assumer les plus hautes charges de l’Etat».

 

Quels sont ces «éléments» matériels censés confirmer ce que les juristes auraient pu donner le qualificatif d’infraction politique ? Muyej de bredouiller que ces indices «font actuellement l’objet d’un traitement technique approprié par les services des renseignements

 

Tiens! Tiens!

 

Ne fallait-il pas confier l’enquête à la justice plutôt qu’aux services de renseignements dont les moeurs n’ont rien à envier à celles d’une police politique au service du “raïs”? Muyej n’a cure de scrupules.

 

Il se lance dans un «show médiatique» pathétique en égrenant ce qu’il considère comme étant les «éléments de preuve».

 

Après avoir présenté des copies des pages du passeport diplomatique du député contenant les visas et cachets d’entrée et de sortie de certains pays de la région des Grands Lacs.

 

C’est le cas du Rwanda et du Burundi. Muyej d’exhiber, tels des trophées, les billets d’avion de la compagnie Rwandair – une liste de différents voyages effectués par Lumbala – et d’énumérer quelques autres «éléments » :

 

Trois ouvrages sur l’art de la guerre ; six téléphones portables ; une tablette IPAD de marque APPLE; un téléphone satellitaire de marque Thuraya APsi 2025 et un flash disk 2GB de marque Lexus.

 

Ridicule!

 

Pour Muyej, ces « éléments » confortent les autorités de Kinshasa à l’idée «que le député Roger Lumbala était en contact avec un groupe armé, reconnu Force Négative, et qui est en intelligence avérée avec un pays étranger, dans le dessein de déstabiliser les Institutions de la République légalement établies». Ce pays n’est autre que le Rwanda. Selon Muyej, Lumbala a « reçu de l’Etat rwandais, la mission de déstabiliser la République Démocratique du Congo, en complicité avec d’autres acteurs congolais qui sont en connexion avec le pouvoir de Kigali, en planifiant notamment l’ouverture de plusieurs fronts, en renforcement du M 23».

 

Questions :

 

Quel est l’acte matériel commis par Lumbala ? Pourquoi un membre du gouvernement s’est accaparé d’un dossier censé relever de la compétence des cours et tribunaux? Le gouvernement congolais va-t-il à l’avenir créer des infractions et édicter des peines ? Il faut espérer que l’Assemblée nationale aura le courage de mettre sur pied une commission parlementaire chargée d’enquêter à Fizi pour confirmer ou infirmer les affirmations du député national Roger Lumbala Tshitenga.

 

On ne pourrait s’empêcher de regretter l’énergie dépensée par Lumbala pour démontrer qu’il n’a pas été à Kigali. Il en est de même des contacts éventuels qu’il aurait noués avec les “mutins” du M-23.

 

Est-ce un crime d’aller à Kigali ou de converser avec les leaders du M-23? “Joseph Kabila et et ses zélateurs ignorent-ils ce principe bien connu selon lequel “tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint de faire ce que la loi n’ordonne pas”?

Faux-semblants.

Depuis 1996, le Congo-Zaïre est déstabilisé par des «rébellions congolaises» montées de toutes pièces par les régimes rwandais et ougandais. L’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) a été la première organisation du genre à naître …à Kigali.

 

Ancien bras droit de James Kabarebe, alors chef des opérations militaires lors de la guerre dite de «libération», «Joseph Kabila» est un pur produit de l’AFDL. Après la rupture entre LD Kabila et ses ex-mentors rwandais et ougandais, une nouvelle «rébellion congolaise» a vu le jour en août 1998…à Kigali. Il s’agit du RCD (Rassemblement Congolais pour la démocratie).

 

Plusieurs «honorables » et «excellences» qui paradent actuellement dans les salons lambrissés du pouvoir à Kinshasa ne se gênaient guère d’aller chercher «l’onction» dans la capitale rwandaise auprès d’un certain «colonel Dan». Et ce avant de s’installer à Goma. Outre Roger Lumbala, on peut citer :

 

Lambert Mende Omalanga, Tryphon Kin-Kiey Mulumba. La liste n’est pas exhaustive.

 

Lumbala n’est sans doute pas un “ange”. « Joseph Kabila» est-il fondé pour donner des leçons de loyauté et du patriotisme? En décembre 2006, n’avait-il pas dépêché le « général » John Numbi Banza Tambo auprès de Laurent Nkunda, alors chef du CNDP, afin de négocier « la paix des braves » à l’insu tant l’état-major général des FARDC que du gouvernement et du Parlement ? La rencontre Nkunda-Numbi n’eut-elle pas lieu à Gisenyi, au Rwanda, sous la médiation du général James Kabarebe alors chef d’état-major de l’armée rwandaise ? N’est-ce pas au cours de ces rencontres qu’a été scellée l’idée d’intégrer les combattants du CNDP dans l’armée congolaise ? Qui est traître et qui ne l’est pas ? Qui est patriote et qui ne l’est pas ?

Emetteur radio-TV à Fizi.

On n’apprenait via une dépêche de l’ACP, datée du lundi 24 septembre, que «Joseph Kabila» a fait un don de deux émetteurs radio-tv à la sous-station locale de la RTNC au territoire de Fizi, province du Sud Kivu. Roger Lumbala y vient.

 

Coïncidence? Selon la dépêche, ce «don» du président de la République doit «permettre à la population de ce territoire de suivre en relais les informations» de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) à partir de la capitale.

 

La cérémonie d’installation a été présidée par le ministre provincial des Finances, Boaz Amangu. Celui-ci a déclaré que «l’installation de ces émetteurs dans le territoire de Fizi répond à la volonté du président Joseph Kabila de désenclaver tout le territoire national au niveau de l’information à travers des médias de l’Etat». Tous les Territoires du pays vont-ils bénéficier de la «générosité» présidentielle ? C’est à voir…

 

 

BAUDOUIN AMBA WETSHI/CI

Congo Indépendant

 

 

Ammafrica world Média-infos



26/09/2012
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