AMMAFRICA WORLD

AMMAFRICA WORLD

SANTA TERESE DE MOSE EN FLORIDE: DES PAYS KONGO AUX AMERIQUES

SANTA TERESE DE MOSE EN FLORIDE: DES PAYS KONGO AUX AMERIQUES
 
 
 
 
SANTA TERESE DE MOSE
(FLORIDE)
Première partie :
Des pays Kongo aux Amériques :
calvaires, souffrances et servitude

Deuxième partie :
La révolte et la liberté
PREMIERE VILLE DES NOIRS LIBRES DANS L’HISTOIRE DE L’AMERIQUE DU NORD

Un essai et compilation de Sérenine-Arsène Francoeur Nganga, Mfumu Kwimba
 

 

Première partie : 
« SES PREMIERS HABITANTS, QUI FURENT DES ESCLAVES EN MAJORITE KONGO, 
FURENT LES PREMIERS ESCLAVES A OBTENIR LA LIBERTE DANS TOUTE L’HISTOIRE DE L’AMERIQUE DU NORD »

 

 

 

 

 

“Trust your experience, know whence you came. If you know whence you came, there is really no limit to where you can go. I am proud of black people not because of their color, but because of their spiritual force and their beauty. The role the black people played and play in American life , would reveal more about America to American’s wish to know”

« Endure ce que tu vis aujourd’hui, et surtout souviens toi de tes origines. Car si tu connais tes origines, il n’y a réellement pas de limite sur les lieux que tu peux atteindre. Je suis fier des noirs, non à cause de la couleur de leur peau, mais plutôt pour leur force spirituelle et leur beauté. L’histoire sur le rôle que les noirs ont joue et jouent encore dans la vie quotidienne aux amériques serait en mesure d’ éclairer l’opinion sur l’ amérique et la soif des américains à connaître sur leur nation » James Baldwin

Le commerce négrier, imposé par les portugais arrivés au royaume kongo depuis le 15e siècle, l’avait dépouillé d’une très grande partie de ses hommes valides. Ces hommes qui étaient entassés dans des conditions misérables comme des marchandises, partaient du port de Mpinda (Province de Soyo), port de Malemba (Royaume de kakongo), port de Kabinda(Royaume de Ngoyo) entre les années 1500 et 1808, ils étaient transportés pour la plupart par des bateaux néerlandais et anglais qui dominaient le commerce négrier.

Pour ces esclaves kongo, le fait d’être transporter dans un bateau était vu comme étant un mystère, un voyage vers la mort, ces kongo pensaient être transportés dans l’univers des morts car dans la tradition kongo les esprit des morts vivent dans les eaux, les lacs et les océans, les bateaux étaient conduits par des hommes blanc ; et le blanc, la couleur de la mort.

Les conditions dans les bateaux étaient précaires et les esclaves succombaient souvent pour cause de dysenterie avant même d’arriver à destination, malheur étaient également pour ceux qui souffraient de la tuberculose car ils étaient jetés dans l’océan pour éviter une contamination générale.

Parmi les plus célèbres marchands d’esclaves qui ont accosté au port de Mpinda et Kabinda furent James Barbot après un long voyage sur l’océan atlantique, ces ne-kongo arrivaient aux Jamaiques et au Barbados. Ensuite des bateaux venaient de la Caroline du sud, Maryland et Virginie pour acheter des esclaves pour les plantations aux Etats Unis. Un témoignage datant de 1708 du gouverneur du Maryland confirme le fait. C’est seulement à partir de 1720 que les bateaux négriers arrivaient directement en Caroline du Sud pour les plantations de riz et à Port York, au sud de l’ état de Virginie, pour débarquer des esclaves pour les plantations de tabac de la James River Tobacco Estates (River James Valley). Les statistiques reprises dans des archives mentionnent le nombre d’esclaves d’origine Nekongo à la hauteur de 60% et 40% la population d’esclaves, respectivement en Caroline du Sud et Virginie .

Des faits historiques sur l’héritage Kongo dans le Sud des Etats-Unis abondent. L’historien Jan Vansina de l’Université de Wisconsin parle dans ces régions du « cultural legacies of central africa about creolization » ou l’héritage de l’Afrique Central sur la Créolisation. De récentes recherches historiques montrent par ailleurs, avec évidence, que ¼ d’ afro-américains sont d’origine kongo. L’archéologue américain Leland Ferguson asserte que la plupart des traditions africaines qui se trouvent en Caroline du Sud, Georgie et Floride sont kongo. La preuve la plus patente de cela est la langue africaine parlée dans le sud des Etats Unis, langue dénommée « le Gullah », dans laquelle on retrouve des mots comme bidi (poisson) et tata (père)…. Au cimetière de Sunsbury en Georgie et au cimetiere de Bosquebello sur l’ile d’Amelia en Floride, par exemple, les tombes sont décorées selon la tradition kongo (Lire sur ce sujet : Robert Farris Thomson, Kongo influence on african-american cultures, Joseph & Holloway Edition)

En arrivant en caroline du sud, les Ne-kongo avaient retrouvés une terre semblable à la leur car la caroline du sud était bordée par l’océan atlantique comme le royaume kongo l’était aussi. Les forets de la caroline du sud leur ont permi de continuer à croire aux forces de la nature et du monde invisible, et ainsi pratiquer les religions kongo qui a pu pérenniser l’héritage culturel depuis plus de deux siècles.

Après avoir été importé par les sociétés des négriers, telles la J. Wragg & Co., B. Savage & Co., Cleland & Wallace, Jenys & Baker, Hill & Guerrard, ils furent envoyés dans des plantations de riz parmi lesquelles: la plantation de Comingtee, River Cooper plantation de Sir Nathaniel Johnson (ancien gouverneur de la caroline du sud),…

Tout au long de leur séjour, ces Ne-kongo étaient restés en communion avec eux leurs cultures et leurs croyances religieuses; les premières congrégation religieuses afro-américaines commenceront dans le sud a prédominance kongo.
A l’exception d’une église africaine fondée dans les plantations de William Byrd à Mecklenburg (Virginie) en 1758 ; George Liele fondera - en 1773 - la première église la Silver Bluff Baptist Church à Silver Bluff (Caroline du Sud). L’un de ses compagnons, Andrew Bryan, avait fondé la Bryan Street African Baptist Church, plus tard dénommée First African Baptist Church of Savannah. Martin Luther King et Elijah Poole sont tous deux nés en Georgie, une région à prédominance noire. Les deux constituent les plus grandes figures de l’histoire religieuse afro-américaine. Le premier est le Revend Luther King de tout le temps, et le second devenu Elijah Mohamed est le fondateur de la « Nation of Islam ».

La servitude était totale dans les plantations où ils étaient entassés comme des travailleurs. Ils étaient soumis à des travaux forcés de dur labeur, un calvaire et de la souffrance. Ils étaient considérés comme des machines et ils travaillaient sans salaire adéquat, disons ils ne tiraient ni bénéfice ni profit de leur travail. Leurs vies étaient à la merci de la volonté de leurs maîtres qui avait le droit de vie et de mort sur ces esclaves. La société blanche n’accordait pas de dignité, ni de valeurs aux esclaves. Par exemple, il était interdit aux esclaves d’apprendre à lire et à écrire, de posséder des biens, de s’attrouper, de se déplacer sans l’autorisation écrite de son maître. Les esclaves étaient des objets, ils étaient des bêtes immondes que ces colons pouvaient battre, lyncher et tuer. Le colon pouvait brûler son esclave, lui couper les oreilles ou la jambe. La violence sous toutes ses formes était le bras armé du système esclavagiste, un sadisme pur. Toutes ces atrocités étaient permises. Cette barbarie était légale et institutionnelle.

Ce climat d’esclavagisme ou catéchisme colonial avait développé un climat de rébellion. Quelques esclaves réussissaient à s’évader des plantations pour se réfugier en Floride, à Saint Augustine où les colons espagnols affligeaient un autre traitement, qui était relativement moins sadique que celui des colons anglais. A l’occurrence, avec les espagnols, les esclaves pouvaient acheter la liberté. La Floride était donc l’eldorado de la liberté.

Les esclaves s ‘évadaient en solitaire ou en petit groupe. Les fugitifs qui se faisaient capturer étaient soit condamner à mort, soit se faisait couper une jambe. Une autre alternative était la chicotte jusqu’à 300 coups de fouets. LE NEGRO ACT DE 1722 demandait à tous les propriétaires d’esclaves de pouvoir rançonner le marshall ou constable qui ramènerait un fugitif ou qui coupera la jambe d’un fugitif.

En 1791, deux nègres furent brûlés vifs par des colons à Charlestown par ce qu’ils avaient assassiné leur maître pour s’évader. Un certain Colonel Lynch avait acquis la réputation d’avoir tué des milliers d’esclaves. lLe 29 janvier 1732 Charles Jones, après avoir capturé un esclave fugitif, l’exécuta en le tronchant la tête, ensuite la tête de cet esclave fut perchée sur un poteau. Un scénario pareil a également eu lieu près d’Alexandria en Virginie en 1767 où les têtes d’esclaves furent exposées sur une cheminée. Certains esclaves furent pendus en public, la pendaison de QUASH en 1734.

La Floride était donc devenu le rêve de tous les esclaves de la Caroline du Sud et de la Georgie. Un nombre croissant d’esclaves s’échappait des plantations pour la Floride, pour un meilleur traitement. En Floride, l’édit du roi catholique d’Espagne de 1733 accordait la liberté aux esclaves qui se convertissait au catholicisme.

Il est à signaler à ce niveau que un conflit risqua de s’éclater entre la Caroline du Sud et la Floride. En juin 1728 déjà, bien avant l’édit susmentionné, le gouverneur de la Caroline du Sud Arthur Middleton avait écrit à la Couronne de la Grande Bretagne à Londres pour se plaindre que la Floride recevait des fugitifs de sa région. Pour ce gouverneur, le Royaume d’Espagne mettait l’économie de sa région aux risques, avec les plantations de riz qui commençaient a se vider de la main d’œuvre nègre. 
Aujourd’hui, l’ Amérique ne parle pas encore de la manière qu’il faut de la contribution des ces plantations de riz dans l’histoire de l’économie américaine, et de ce que les noirs ont enduré durant toutes ces années.

Deuxième partie : 
LA REVOLTE ET LA JOIE DE LA LIBERTE 
(à suivre) 
• La deuxième partie de cet essai : « Santa Teresa de Mose : première ville des noirs libres dans l’histoire de l’Amérique du Nord » sera publiée dans la prochaine édition de l’Observateur Kongo


Notes supplémentaires : Au sujet de Fort-Mose, un lieu de pèlerinage pour les Nekongos
• Certains descendants des habitants de Fort Mose , Saint Augustine et alentours forment aujhourd'hui la communauté noire de Jacksonville, Tampa et Miami, 
• En 1994, FORT MOSE a été déclaré National Landmark.

Fort-Mose est un prestigieux héritage afro-américain. Pourquoi les Nekongo manqueront-ils la fierté d’en faire un lieu de pèlerinage



18/07/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1519 autres membres