Les conteneurs multicolores sont empilés entre les barres d’immeubles. Au beau milieu de la cité Allende-II, construite dans les années 1970 et 1980 et située dans l’arrondissement de Köpenick, dans le sud-est de Berlin, Thomas Fuchs et sa femme, Stefanie, s’affairent comme presque tous les jours pour aider les 380 migrants issus des Balkans, de Syrie, d’Afrique, hébergés dans ce centre de réfugiés ouvert dans l’urgence fin décembre 2014. Leur fils joue pendant ce temps-là au foot avec un petit Rom de Serbie arrivé au début de l’année.
« Tout se passe désormais plutôt bien », sourit M. Fuchs, 50 ans, un solide et volubile ingénieur aux cheveux ras.
Autour de lui, le calme de la cité Allende-II n’est perturbé, en ce début de soirée, que par les cris d’enfants. Une vingtaine de migrants jouent un peu plus loin au foot, des jeunes filles tapotent sur leur téléphone portable. Tous attendent ici une réponse des services chargés de l’asile, qui peuvent prendre plusieurs mois. « En attendant, nous sommes très bien ici », résume Izet Cerani, un Bosnien arrivé avec femme et enfants en février.
La présence de ces demandeurs d’asile n’avait pourtant, au départ, rien d’évident à Allende-II. Comme de nombreux autres habitants, les Fuchs avaient signé à l’automne 2014 la pétition s’opposant à l’installation de ce village de conteneurs, le premier à Berlin. « Je pensais que cela serait trop compliqué d’accepter autant de réfugiés ici tout d’un coup ; nous voulions moins de monde et dans un autre lieu », explique Stefanie, une fluette et dynamique...
LE MONDE
(Berlin, envoyé spécial)