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L'OMBRE DE LA MISERE

L’OMBRE DE LA MISERE

L’OMBRE DE LA MISERE

Si nos mots peuvent dépasser l’écho de la simple description d’une situation, nous les peindrons comme de vraies paroles, revêtues de chair, portant des ailes et des flèches pour atteindre les cœurs des hommes épris de justice et surtout secouer les Congolaises et les Congolais.

O ! Verbe faite chair, transforme ces mots, donne vie à ces paroles.

Comme un fantôme, la misère rode dans les villes et les villages du Congo, elle a atteint la majorité de la population. Personne ne peut plus se cacher devant ces apparitions qui flottent dans les rues et avenues de Kinshasa, de Lubumbashi, de Bandundu, d’Idiofa, de Goma...  Il semble impossible de détecter ces apparitions, ces visions, ces illusions avant qu’elles n’agissent. Le peuple Congolais semble soumis, incapables de réagir devant ces ombres brumeuses et inconsistantes.

Plus rien ne semble fonctionner, à tel point que les trottoirs du centre ville sont bondés de piétons qui, à la fin de la journée, s’ébranlent vers les banlieues où ils résident marchant comme une population fantôme dans la cité. Ils semblent, à la fois, marcher et suspendus dans les airs. A leur passage, ils laissent une sensation glaciale, tel un vent froid, à vous donner des frissons. Ils avancent totalement indifférents les uns des autres, ils ne disparaissent pas. C’est alors que l’on s’aperçoit qu’il s’agit là non pas de fantômes ou de revenants mais bel et bien d’une population qui a faim et qui souffre de l’injustice; brutalisée, molestée, abattue, bernée, déshonorée, violentée. Elle est pressurisée de toutes parts, marginalisée, abandonnée à son triste sort.
 
Qui pourrait encore tourner son regard vers elle ou avoir compassion d’elle ?

Son élite a démissionné, sa foi n’est plus entretenue car ceux qui devaient prendre soin de son âme, sont devenus des marchands d’illusions, encore d’autres fantômes !

Comment lui dire que ce qu’elle vit n’est qu’un cauchemar qui se dissipera avec les rayons du soleil du matin ? Comment lui tendre la main devant l’obsession des vautours et des hyènes qui rodent au-dessus de sa tête, espérant qu’elle se donne en proie.

"Le peuple Congolais souffre, il y a une telle misère." 

Depuis que j’ai entrepris de communiquer avec le ciel, il me semble comme s’il était devenu d’airain.

Kimpa Vita, Kimbangu, Lumumba, Akongo ? Qui fera frémir les ombres de la nuit afin qu’elles se déploient dans les forêts loin des humains?

Quelqu’un doit se décider à rassembler ces ossements humains et en faire un feu qui ne s’éteindrait pas, peut-être que les oiseaux rapaces fuiront et que les damnés seront exorcisés, la malédiction levée.  

Par Jean Claude Manzueto


Si nos mots peuvent dépasser l’écho de la simple description d’une situation, nous les peindrons comme de vraies paroles, revêtues de chair, portant des ailes et des flèches pour atteindre les cœurs des hommes épris de justice et surtout secouer les Congolaises et les Congolais.

O ! Verbe faite chair, transforme ces mots, donne vie à ces paroles.

Comme un fantôme, la misère rode dans les villes et les villages du Congo, elle a atteint la majorité de la population. Personne ne peut plus se cacher devant ces apparitions qui flottent dans les rues et avenues de Kinshasa, de Lubumbashi, de Bandundu, d’Idiofa, de Goma... Il semble impossible de détecter ces apparitions, ces visions, ces illusions avant qu’elles n’agissent. Le peuple Congolais semble soumis, incapables de réagir devant ces ombres brumeuses et inconsistantes.

Plus rien ne semble fonctionner, à tel point que les trottoirs du centre ville sont bondés de piétons qui, à la fin de la journée, s’ébranlent vers les banlieues où ils résident marchant comme une population fantôme dans la cité. Ils semblent, à la fois, marcher et suspendus dans les airs. A leur passage, ils laissent une sensation glaciale, tel un vent froid, à vous donner des frissons. Ils avancent totalement indifférents les uns des autres, ils ne disparaissent pas. C’est alors que l’on s’aperçoit qu’il s’agit là non pas de fantômes ou de revenants mais bel et bien d’une population qui a faim et qui souffre de l’injustice; brutalisée, molestée, abattue, bernée, déshonorée, violentée. Elle est pressurisée de toutes parts, marginalisée, abandonnée à son triste sort.

Qui pourrait encore tourner son regard vers elle ou avoir compassion d’elle ?

Son élite a démissionné, sa foi n’est plus entretenue car ceux qui devaient prendre soin de son âme, sont devenus des marchands d’illusions, encore d’autres fantômes !

Comment lui dire que ce qu’elle vit n’est qu’un cauchemar qui se dissipera avec les rayons du soleil du matin ? Comment lui tendre la main devant l’obsession des vautours et des hyènes qui rodent au-dessus de sa tête, espérant qu’elle se donne en proie.

"Le peuple Congolais souffre, il y a une telle misère." 

Depuis que j’ai entrepris de communiquer avec le ciel, il me semble comme s’il était devenu d’airain.

Kimpa Vita, Kimbangu, Lumumba, Akongo ? Qui fera frémir les ombres de la nuit afin qu’elles se déploient dans les forêts loin des humains?

Quelqu’un doit se décider à rassembler ces ossements humains et en faire un feu qui ne s’éteindrait pas, peut-être que les oiseaux rapaces fuiront et que les damnés seront exorcisés, la malédiction levée. 

Par

Jean Claude Manzueto



24/04/2013
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