L’Union Africaine, après avoir longtemps tourné autour du pot, a finalement remis le M23 dans le sens de la marche, en reconnaissant au point 4 de son communiqué du 19 septembre, la validité de l’Accord du 23 mars. Dès lors, ce mouvement peut se considérer désormais comme partie prenante à tous les «sommets» et «réunions» à venir sur la paix et la sécurité en RDC. Distraits, les Congolais sont bel et bien dribblés par la promotrice de la Force Internationale Neutre. Ci-dessous le communiqué coupe-gorge :

Le Conseil de sécurité et de paix et l’Union Africaine (UA), dans sa 35è Réunion tenue le 19 septembre 2012, a adopté la décision qui suit sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), et le déploiement d’une Force internationale Neutre dans cette région :

- Le Conseil,
1. Prend note de la communication faite par la Commission, ainsi que des déclarations des Représentants de l’Ouganda au niveau de la Présidence en exercice de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda.

- Le Conseil prend également note des déclarations faites par les Représentants de l’Union Européenne (UE) et des USA.

2. Rappelle le communiqué de presse adopté lors de sa 324è Réunion, tenue le 21 juin 2012 ainsi que la décision de Assemblée qui porte sur la situation à l’Est de la République Démocratique du Congo, adoptée par la 19è Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l‘Union Africaine à Addis-Abeba, le 15 et le 16 juillet 2012;

3. Réitère la préoccupation de l’union Africaine face à la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo et son attachement au respect de l’Unité et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ainsi que son rejet du recours à la rébellion armée qui fait peser une grave menace sur la paix, la sécurité et la stabilité en République Démocratique du Congo et dans la région, en même, temps de compromettre la viabilité du processus de démocratisation en cours dans ce pays.
A cet égard, le Conseil exprime à nouveau sa ferme condamnation de l’action du M23 et de toutes les autres forces négatives qui se trouvent à l’Est de la République Démocratique du Congo.

4. Souligne la nécessité des efforts soutenus pour éradiquer la présence des Forces négatives à l’Est de la République Démocratique du Congo, de restaurer effectivement l’autorité de l’Etat et de promouvoir durablement la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région ; y compris la mise en œuvre effective de l’accord de Goma du 23 mars 2009 entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) sur base d’une évaluation exhaustive des progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations des anciens envoyés spéciaux de la Conférence internationale de la Région des Grands Lacs, de l’Union Africaine et des Nations Unies, des anciens présidents Benjamin Mkapa et Olusegun Obasanjo, en vue de permettre au pays de la Région de décider de la voie à suivre : 

5. Se félicite des efforts des pays membres et du Secrétariat Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs pour trouver une solution durable à la situation qui prévaut à Est de la République Démocratique du Congo, et en particulier, exprime son appréciation au Président Yoweri K. Museveni, président en exercice de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs pour son rôle et les initiatives qu’il a prises et qui ont abouti à une suspension des affrontements armés entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le M23. A cet égard, le Conseil apporte son plein appui à toutes les mesures et déclarations adoptées lors de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs tenue à Kampala, en Ouganda le 08 septembre 2012, à savoir :

- Cessation des hostilités et efforts diplomatiques, la Force Internationale Neutre, le Mécanisme Conjoint de Vérification élargi et le Centre Conjoint de Fusion des Renseignements, et le fond d’assistance humanitaire.

Le Conseil se félicite également de la coopération entre la SADC et les pays de la Région dans la recherche d’une paix durable.

6. Souligne en particulier l’importance que revête l’opérationnalité intégrale du MCV ainsi que la constitution et le déploiement de la Force Internationale. Neutre envisagée et se réjouit des dispositions en cours en vue de l’envoi d’une équipe militaire dévaluation dans l’Est de la République Démocratique du Congo comprenant des Représentants des pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs et de la Commission de l’Union Africaine et à laquelle les partenaires internationaux notamment les Nations Unies et l’Union Européenne sont invités à participer.
Le Conseil se félicite de l’élaboration par le Comité des ministres de la Défense de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, réuni à Goma, en République Démocratique du Congo, le 15 septembre 2012 des termes de référence de l’équipe d’évaluation.
Le conseil demande à la Commission, en coopération avec le Secrétariat Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs et avec l’appui des Nations Unies et des autres partenaires internationaux, d’élaborer sur base des conclusions de l’équipe d’évaluation un document stratégique articulant, de façon holistique, les mesures politiques, militaires, sécuritaires à prendre ainsi que les synergies et complémentarités avec les mécanismes et dispositifs existants dans la région, notamment la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco), aux fins de faciliter l’aboutissement des efforts en cours.

7. Prend acte avec satisfaction des mesures déjà prises par la Commission, en appui aux efforts de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, y compris sa participation aux différentes réunions organisées par les pays de la région ; le soutien envisagé à la Mission de l’équipe militaire d’évaluation et sa contribution au renforcement des capacités du Secrétariat Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.
Le Conseil demande à la Commission des efforts engagés et de contribuer à la mobilisation du soutien international requis en vue de la mise en œuvre effective des décisions du Sommet de Kampala.

8. Lance un appel à tous les Etats membres de l’Union Africaine pour qu’ils contribuent aux efforts en cours de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs visant à trouver une solution durable y compris l’opérationnalisation de la Force Internationale Neutre et du MVC élargi ainsi qu’à l’assistance humanitaire aux populations affectées.

9. Demande aux Nations Unies d’apporter l’appui nécessaire aux pays de la Région, notamment en ce qui concerne l’opérationnalisation de la Force Internationale Neutre et du MVC élargi.
A cet égard le Conseil rappelle le rôle crucial du Conseil de Sécurité au titre de sa responsabilité principale en ce qui concerne le maintient de la paix et de la sécurité internationale.

Le Conseil en appelle à tous les autres membres de la Communauté internationale, en particulier les partenaires bilatéraux et multilatéraux de l’Union Africaine à apporter tout le soutien nécessaire aux efforts de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.
Le Conseil se réjouit de la tenue prévue le 27 septembre 2012 à New York d’une réunion de haut niveau sur la situation en RDC à l’initiative du Secrétariat général des Nations Unies ; 

10. Attend avec intérêt les  conclusions du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs le 08 octobre 2012 pour examiner l’état de la mise en œuvre des décisions prises le 08 septembre 2012 afin de lui permettre de se prononcer sur l’évolution de la situation et d’adopter toutes décisions appropriées sur la question ;

11. Décide de rester activement saisi de la question. 

LE PHARE

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