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RDC:DIALOGUE NATIONAL;LA DIASPORA SE BOUSCULE-T-ELLE?!

 
 

 

Le dialogue national initié par le président Joseph Kabila suscite un vif intérêt auprès des Congolais de l’étranger. Ils se bousculent au portillon et revendiquent leur participation à ces assises. Mais si tous peuvent légitimement prétendre y prendre part, un grand nombre n’a pas les compétences à offrir pour trouver des solutions novatrices aux problèmes qui se posent en RDC. Il revient donc aux autorités congolaises de sélectionner les plus aptes tout en évitant d’opérer des choix partisans.


Dans les réseaux sociaux, les échanges vont bon train. Les adhérents à l’initiative  du président de la République sont nombreux. Parmi ceux-ci, on peut citer principalement les Congolais de l’étranger. Mais toutes ces bonnes volontés ont-elles les compétences nécessaires pour y participer ? Rien n’est moins sûr.

Ce n’est pas parce que l’on milite dans un groupe politique à Paris, Londres,  Bruxelles, Montréal, Washington…  ou que l’on appartienne à une association qui fait la promotion de la participation politique des Congolais de l’étranger dans les affaires du pays, on peut donc aisément se prévaloir d’une expertise quelconque et prétendre apporter sa pierre à l’édifice du Congo en reconstruction. C’est aberrant !

Cette prétention a conduit le pays  dans le bourbier dans lequel il se trouve actuellement. Une grande majorité de ces « élites » congolaises diplômées des grandes écoles et universités occidentales, et certains d’entre eux ont fréquenté ou continuent de fréquenter des officines politiques étrangères, n’ont jamais su mettre leur  savoir-faire - parce qu’ils en sont incapables- au service de la nation, s’ils ne  l’ont pas spolié eux mêmes avec la complicité de leurs parrains occidentaux.

Le mythe de l’élite venue de l’étranger s’est installé dans l’espace de la pensée collective. Ils sont aujourd’hui ministres, députés nationaux ou provinciaux, sénateurs, gouverneurs, conseillers… Leur problème : ils continuent d’accumuler des fautes et des erreurs, et peinent à assurer le bien- être du peuple congolais. Il est grand temps que ces gens (et Dieu sait qu’ils sont nombreux), qui brillent par leur inefficacité et leur incompétence, changent ou alors qu’ils passent la main à de vrais patriotes responsables ayant une véritable vision de l’avenir de la nation !  Comment donc s’étonner que le commun des mortels, qui a tendance à généraliser, ne considère-t-il pas comme « pourris » tous les Congolais de l’étranger ?

En politique, pour paraphraser l’économiste, sociologue et philosophe Allemand, Max Weber (1864-1920),  il y’a deux péchés mortels : « ne défendre aucune cause et n’avoir aucun sens de responsabilité ». Les « élites » congolaises -la grande majorité viennent de l’étranger- défendent-elles une cause démocratique pour le progrès économique et social du pays ? Et si elles en défendent une, ont-elles le sens de la responsabilité ? Toutes ces  questions méritent  d’être posées.

FAIRE DES CHOIX JUDICIEUX

La promesse de la tenue d’un dialogue national faite par le président de la République a, d’ores et déjà, aiguisé les appétits des nouveaux aspirants au pouvoir (Même s’ils feignent de le reconnaître). A l’étranger, tout le monde ou presque croît à la nouvelle distribution des rôles, alors qu’il s’agit d’étudier les voies et moyens visant à mettre un terme  à la crise politique et sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays.

La situation de la RDC est particulièrement choquante, et elle suscite en toute personne qui aime ce pays une profonde tristesse.  La promesse du président de la République  n’est pas à prendre à la légère, car le Congo est confronté à des problèmes complexes. Il faudra être suffisamment préparé et qualifié pour prétendre participer à ces assises politiques. Ce n’est donc pas parce qu’on est Congolais résidant à l’étranger et militant dans une organisation politique ou syndicale occidentale, que l’on y a forcément sa place !

Selon certaines indiscrétions, les autorités congolaises sont en train d’étudier les cahiers de charges des candidats en vue de leur participation à ce forum. Mais il faudra qu’elles fassent des choix judicieux pour ne pas commettre les erreurs du passé où l’on a vu débarquer à Sun City, en 2003, les Congolais, notamment  de l’étranger à la recherche des strapontins ministériels.

EVITER DES CHOIX PARTISANS

Parce qu’il s’agit d’un appel à la cohésion nationale, toutes les composantes de la société congolaise, sans exclusive, devront participer au dialogue national : les partis politiques - de la Majorité présidentielle et de l’opposition parlementaire ou non -, les organisations de la Société civile, les Congolais de l’étranger… Une seule exigence pour tous : la compétence.

Des choix guidés par l’appartenance à un quelconque parti politique ou à un tel groupe de pression sont un poison pour la démocratie et conduirait à un lamentable échec pour son initiateur.

Une organisation en trompe-l’œil serait une trahison pour le peuple congolais à qui l’on a promis démocratie, justice et unité. En revanche, si ce forum est bien organisé, dans le respect de la pluralité des opinions et dans l’intérêt commun, c’est une victoire pour la démocratie congolaise et surtout pour le pouvoir en place.                            

CONGOSYNTHESE.COM



16/04/2013
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