QUEL AVENIR POUR TSHISEKEDI ET SON PARTI UDPS?
Chers compatriotes et amis du Congo Démocratique,
Il fera bientôt une année que j’avais partagé sur le Net une lettre ouverte rédigée par un groupe de gens qui se disent du Grand Kasaï, lettre adressée à Etienne Tshisekedi dans laquelle les rédacteurs avaient souligné l’ambiguïté dans la gestion de l ’UDPS par le leader maximo et surtout sa lutte dans l’opposition depuis le temps du Zaïre de Mobutu, lutte qui a été caractérisée par l’absence de l’UDPS a tous les grands rendez-vous et sa politique de la chaise vide au moment où le peuple assoiffé du changement l’attendait ou lui avaient prêté toute leur confiance.
Ces rédacteurs ont senti que c’est leur droit, en tant que Congolais, d’exprimer leurs idées et poser des questions au nom de la démocratie et de la liberté d’expression.
Après avoir lu cette lettre ouverte, j’ai trouvé bon de la partager sur le Net avec d’autres congolais et amis du Congo. Mais un compatriote m’a immédiatement attaqué, regrettant pourquoi je devais partager cette lettre et me demandant quelles étaient mes intentions cachées derrière cette propagation ; car selon lui, le Congo est en guerre et est envahi par les Rwandais qui sont jusqu’au sommet de l’Etat et que la mission la plus impérative est de libérer le pays ; et que personne d’autre n’est mieux placé pour le faire à part Etienne Tshisekedi wa Mulumba dont la force et la popularité ne sont pas à démontrer.
Dans ma logique, j’ai toujours cru en la liberté de pensée et de paroles, et surtout encore j’ai toujours refusé que quelqu’un me fasse croire que tel ou tel individu demeure la solution unique aux problèmes du Congo (ou même du monde), et que sans lui rien ne marchera.
Selon moi, cette pensée limitée est plus cancéreuse encore que la crise dans laquelle le pays est plongé aujourd’hui ; car elle revient à dire que dans tout le grand Congo, parmi tous les 60 millions des Congolais rien qu’un seul homme raisonne ou demeure le salut pour le peuple.
Cette philosophie à laquelle on a habituée les Zaïrois les a endormi durant le règne de Mobutu qui a vu le même Tshisekedi en lutte acharnée contre Mobutu pour le contrôle du pays, lutte qui a longtemps été caractérisée par la sauvagerie de Mobutu et les caprices de Tshisekedi qui ont longtemps joué avec l’esprit du peuple jusqu’à ce qu’une 3eme force est venue les bousculer tous et mettre fin au règne dictatorial de Mobutu, règne que les 2 antagonistes et membres du Club de Binza avaient construit dans leur école de Makanda Kabobi où ils ont réussi à faire de Mobutu le Roi du Zaïre et du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) le parti Etat, légalisant ainsi la dictature et paralysant complétement toutes les institutions du pays pendant 3 décennies. Cette paralysie totale a ouvert les couloirs à une 3 eme force qui est venue de l’extérieur pour les départager, suivi de toutes les conséquences néfastes que les congolais sont en train de connaître jusqu’aujourd’hui. Et pourtant il y avait moyen d’éviter tout en réglant la crise congolaise entre eux, c’est-à- dire en plaçant l’intérêt suprême national devant tout autre chose.
Mais malheureusement, ils ont préféré nourrir leur ego et placer leurs intérêts personnels devant ceux de la patrie.
Pendant une transition et des tiraillements qui ont duré 7 ans (de 1990 à 1997), ils ont prouvé aux yeux des congolais et de la communauté internationale que c’étaient des leaders sans maturité politique, sans amour de la patrie et sans avenir !
Ils étaient « politiquement enfants » et avaient besoin d’un titulaire qui devait prendre les affaires du Congo en charge jusqu’au jour où ils allaient grandir pour avoir la responsabilité.
Je me souviens que pendant cette période de paralysie socio-politique (1994) Rochereau Tabu Ley avait même chanté une chanson intitulée « Requisitoire » faisant parti de l’album « Muzina » dans laquelle il disait : « Mobutu na Tshisekedi, boyokana » qui veut dire « Mobutu et Tshisekedi, entendez-vous ».
Ceci pour rappeler les 2 leaders égoïstes à l’instauration impérative de la démocratie au Zaïre.
Tabu Ley les avait même prévenu dans sa chanson que s’ils résistaient toujours dans leurs positions égoïstes, ils se réveilleraient un matin et verraient que le Congo serait aux mains des étrangers et que les congolais se retrouveraient esclaves.
Chanson prophétique que beaucoup de Congolais, même Tshisekedi, ont complétement oubliée!
http://youtu.be/PNO_eQVtKSg
Alors mon problème c’est quoi?
Mon problème c’est de dire à tous les compatriotes de cesser de croire que tout Congolais qui n’est pas derrière Tshisekedi et l’UDPS est automatiquement derrière Joseph Kabila, ou que sans Tshisekedi aucun autre congolais ne peut surgir aujourd’hui ou demain pour changer la donne politique en RDC.
Mon problème c’est aussi d’attirer l’attention du peuple congolais que de la même manière qu’on lui a enseigné dans le passé à croire que c’est Tshisekedi seul qui était habilité à chasser Mobutu du pouvoir, de même on est en train de le nourrir encore et toujours de la même philosophie que c’est le même Tshisekedi qui est seul capable de mettre fin à la crise au Congo aujourd’hui et capable de chasser les Rwandais du territoire congolais, même du sommet de l’Etat.
Qu’on n’oublie pas que la politique demeure un terrain chargé des surprises !
Et selon moi la solution à la crise politique actuelle au Congo est la suivante :
http://www.youtube.com/watch?v=Lp80jCy5Jaw
http://www.youtube.com/watch?v=Q7cfKwCHo3c
Quelques jours avant l’élection présidentielle du 23 novembre 2011 en République Démocratique du Congo, beaucoup de voix s’étaient t levées pour que l’opposition soit unie et désigne un seul candidat qui fera face à Joseph Kabila, le président sortant.
Les medias nous ont montré Tshisekedi dire clairement qu’il ne croit pas à la légende qui dit que l’opposition doit seulement s’unir pour choisir un candidat commun, et vu la maturité du peuple congolais et surtout la popularité du vieux qui venait d’effectuer quelques sorties, il était assuré de remporter seul les élections présidentielles du 23 Novembre 2011.
Témoin,cliquez ou copier-coller ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=HsoAIjI9DYE
Mais curieusement le 02 octobre 2011, on a assisté à une scène dans l’hôtel « le Châtelain » en plein centre de Bruxelles où le vieux sphinx a invité Léon Kengo pour solliciter son alliance, lui remettant un document et, ainsi contractant un accord tacite pour le choix d’un candidat unique pour l’Opposition Congolaise.
Ce qui est bizarre c’est que tous les jours, les combattants de l’UDPS chantent que la solution du Congo doit passer par un coup de balai sur tous les politiciens tels que Joseph Kabila, Vital Kamerhe, Kengo wa Dondo, Deogracias Bugera, Azarias Ruberwa, Laurent Nkundabatware, Bosco Ntaganda, etc.
Qui sont présentés comme envahisseurs rwandais.
A part les fanatiques qui applaudissaient aveuglement leur leader maximo, plusieurs critiques au Congo et à l’étranger étaient tombés des nues, se demandant pourquoi Ya Tshitshi
« le nationaliste incontournable, l’homme intègre, l’irréprochable, l’homme-providence » qui toujours se dit populaire et vrai sauveur du Congo pouvait aller jusqu’ à tisser des alliances avec les gens que l’UDPS et les combattants appellent étrangers et rwandais ?
N’est-ce pas une contradiction, une démence ou une autre insulte à l’endroit du peuple congolais? Une fois au pouvoir, allait-il apporter le vrai changement au Congo ou allait-il continuer avec ce que nous déplorons aujourd’hui, puisque la vérité c’est que –a l’instar de Mzee Laurent Désiré Kabila- s’il pouvait passer à la présidence après les élections du 23 Novembre 2011, il devrait rendre des comptes et partager le pouvoir avec tous ceux qui l’auraient aidé à accéder à la magistrature suprême, y compris les rwandais à qui il était en train de quémander la main.
Sinon, le Congo aurait entré dans une autre phase d’asservissement et des combats plus violents qu’avant.
Et tel qu’on se connait, si c’était un autre leader qui avait fait venir Leon Lobich Kengo (un polonais et tutsi rwandais) de loin pour contracter cette alliance ultime, les messieurs propres de l’UDPS et connaisseurs uniques de la politique congolaise allaient se lever de toute part, huer et vilipender l’homme en question et son parti politique.
Et dur encore, ils allaient le traiter de collabo, ennemi du peuple congolais, et jurer de mettre la main sur lui et le tabasser sérieusement !
Et bien qu’ils se soient tu devant l’ALLIANCE TSHISEKEDI-KENGO, une vérité avait bel et bien sauté aux yeux de beaucoup de congolais.
L’UDPS, et particulièrement Tshisekedi, reconnaissait la force de ce rwandais-là dans la politique du Congo.
Et cette alliance avait proclamé haut et fort que Kengo, contrairement à toutes les déclarations des combattants de l’UDPS, est plus congolais que rwandais.
Et cela fut aussi une révélation claire et nette que, contrairement à toutes les apparences que peut afficher le Sphinx de Limete, il n’est pas aussi fort et populaire qu’il veut le faire croire.
Cela devait être prouvé par les élections du 23 novembre 2011.
Bien qu’étant entachées des irrégularités administratives et logistiques, Joseph Kabila Kabange a été reconduit à la tête du Grand Congo pour un deuxième mandat présidentiel sur fond de crise économique nationale, mais aussi de crise sécuritaire dans la partie est du pays.
Et bien que sur le plan émotionnel cette réélection de Joseph Kabila ait suscité et continue de susciter un débat inter-congolais jusqu’aujourd’hui, la réalité du terrain a prouvé le contraire après enquête et contacts divers.
Les gens disent qu’il était impossible que Tshisekedi pouvait gagner cette élection pour des raisons suivantes :
- L’UDPS a de problèmes sérieux de finances. Ce qui n’a pas permis à Tshisekedi de commencer sa campagne présidentielle a temps. Et, faute toujours de moyens financiers, il a seulement mené campagne dans quelques grandes villes du Congo, mais n’a pas sillonné l’intérieur du pays là où le peuple, pour la plupart coupé du réseau de communication, n’a pas entendu parler de lui et n’a pas été au courant des enjeux politiques et du plan de société de l’UDPS devant les defis auxquels le pays fait face actuellement.
- Sentant sa défaite prochaine, Tshisekedi est tombé dans le piège de la frustration en s’autoproclamant président du Congo avant même les élections et en faisant appel à la violence, appelant au peuple d’user de force pour forcer les portes des prisons et libérer les prisonniers, créant ainsi un climat d’incertitude et un pressentiment de l’échec de son parti,
- Refusant d’apprendre les leçons du passé et toujours mu par cet esprit de surestimation, d’orgueil et d’égoïsme politique, Tshisekedi s’est détaché des autres membres de l’opposition ; créant ainsi un fossé entre lui et les autres politiciens, et de ce fait donnant trop de chance de victoire à Joseph Kabila et la majorité présidentielle.
- Tout comme Tshisekedi, les autres candidats de l’opposition n’ont pas pu trouver un terrain d’entente pour présenter leur candidat unique qui jouirait du soutien de tous électeurs de l’opposition. Tous ont fait cavaliers seuls, morcelant ainsi leur chance de remporter cette élection présidentielle!
- La donne politique ayant changé au Congo avec l’arrivée sur scène de nouvelles figures politiques et d’une nouvelle génération d’électeurs, l’UDPS a oublié de réviser et mettre à jour sa vision politique et l’adapter à la situation que traverse le Congo, c’est-à-dire l’invasion régulière du Congo par les troupes Rwandaises, et les massacres dans l’Est du pays. Ici Tshisekedi n’a pas su proposer ou présenter au peuple congolais son plan d’action pour finir la guerre qui était et est une urgence avant de penser à la réalisation de tout autre projet. Mais il est resté toujours figé dans sa philosophie de la Conférence Nationale Souveraine qui avait d’autres priorités différentes de celles que connait le Congo pour le moment.
- A la lumière des réalités du terrain, il a été difficile et impossible à Tshisekedi de remporter cette élection, parce qu’il n’avait plus devant lui Mobutu comme seul opposant qui jouissait d’une impopularité notoire au Zaïre, mais une nouvelle classe de politiciens tels que Jean-Pierre Bemba, Joseph Kabila Kabange, Vital Kamehre qui avaient une popularité incontestée dans certaines localités, villes et provinces du Congo. Ainsi, mathématiquement parlant, Tshisekedi ne pouvait point remporter cette élection la main haute dans les provinces du Katanga, Sud Kivu, Nord Kivu, Maniema, Province Orientale et Bandundu qui étaient le fief incontesté de Joseph Kabila et Vital Kamehre. Il ne pouvait non plus remporter la main haute dans l’Equateur qui est encore le fief de Jean-Pierre Bemba et du MLC, même si Bemba est en prison à la Haye. Ce n’est pas le fait de remporter la main haute au Kasai Oriental, au Kasai Occidental ou même à Kinshasa qui pouvait lui garantir la présidence du Grand Congo.
Et la plus grande difficulté c’est que l’UDPS a perdu beaucoup de ses gros poissons qui faisaient jadis la fierté et qui donnaient du poids au parti. La raison est connue de beaucoup :
le parti n’est pas géré démocratiquement. Il y a une sorte d’autoritarisme, d’opacité dans l’attribution des taches et, ce qui est pire encore, la réduction du parti à un bien familial.
Pour plus d’information, lisez la « Lettre Ouverte des Ressortissants du Grand Kasaï a Tshisekedi » que j’ai compilée et qui est publiée sur Ammafrica World. Il y a des raisons clairement stipulées par les ressortissants du Grand Kasaï notamment l’amour des slogans, le manque d’actions concrètes de la direction du parti sur terrain et la plus grande absence répétée de l’UDPS a des rendez-vous historiques qu’a connues le Congo Démocratique !
Ici je tiens à mettre en exergue une autre absence remarquable de Tshisekedi et de l’UDPS a un autre plus grand rendez-vous de l’histoire du Congo:
Son silence devant l’agression du Nord-Kivu par le M 23 bien que la quasi-totalité de la Communauté Internationale, des Organismes Non-Gouvernementaux, des Associations des Droits Humains et même des Gouvernements du monde condamnent et font pression sur Kagame pour qu’il cesse de supporter financièrement et matériellement ce groupe d’assaillants Rwandais sur le territoire congolais.
Devant tous ces nouveaux défis, l’on peut se poser la question de savoir quel est vraiment l’avenir de Tshisekedi et de son parti politique l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ?.
Sans ambages je me vois dans l’obligation de dire que l’avenir de ce parti s’avère plus incertain et sombre du fait qu’il a des difficultés pour évoluer selon les réalités du temps.
Compte tenu de l’âge du Sphinx de Limete, je crois qu’il est impératif qu’il songe déjà à la relève en fourbissant les organes du parti, c’est-à-dire permettant la promotion de nouveaux cerveaux a la tête des organes du parti non pas sur base des liens sanguins, mais ceux de compétence.
Un grand coup de balai est aussi nécessaire dans l’idéologie du parti qui doit cesser d’être trop rigide mais flexible tout en tenant compte du temps et de l’espace qui sont deux cadres non négligeables dans lesquels l’action politique d’un parti doit être conçue, tissée et lâchée.
Mac Lushimba
(Libre Penseur, Poète et Analyste Socio-Politique)
Fondateur et Président de Refugee Space Project
www.refugeespace.net
Partenaire avec Ammafrica worldRéseau des refléxions politique:RelfexPO dans Ammafrica world
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