RDC-REVELATIONS EPOUSTOUFLANTES:LES CADAVRES DANS LE PLACARD DE LEON KENGO WA DONDO
REVELATIONS EPOUSTOUFLANTES:
LES CADAVRES DANS LE PLACARD DE LEON KENGO WA DONDO
18 ans après la chute de la deuxième République et le départ des « mouventiers », l’opinion congolaise doit savoir comment tous les fonds amassés par ces dignitaires mobutistes, ces criminels économiques… sont allés renflouer des comptes bancaires privés en Afrique du Sud, au Canada, en Suisse et dans bien d’autres pays occidentaux. Retour sur les dossiers noirs de Léon Kengo wa Dondo durant la 2ème République: dévoire de mémoire oblige.
En juin 2003, Le quotidien belge « La Libre Belgique » a publié une information faisant état de la probable implication de Léon Kengo wa Dondo dans une affaire de blanchiment d’argent. Premier Ministre à trois reprises ( 1981-1986, 1988-1990, 1994-1997) durant le régime Mobutu, Léon Kengo wa Dondo a été un véritable dignitaire de la Deuxième République oů il a exercé beaucoup d’autres fonctions, męme en dehors du gouvernement.
Le dossier judiciaire dont il est question ici fut ouvert au lendemain de la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila le 17 mai 1997.
Selon Mme Estelle Arpigny, porte-parole du Parquet de Bruxelles à l’époque, Léon Kengo wa Dondo aurait comme co-inculpé, un ancien gouverneur de la Banque du Zaďre dont l’indentité n’a pas été révélée. Pourtant, selon « Africa n°1 », captée le jeudi 26 juin 2003 à Kinshasa, il s’agirait de l’un des anciens dignitaires dont les noms figuraient sur la liste des gens dont les biens étaient saisis à l’avènement de Laurent-Désiré Kabila. Parmi ces personnes dont certaines ont été déjà acquittées le 30 juin 1998, faute de preuves suffisantes, deux anciens gouverneurs de la Banque centrale seulement figuraient sur la liste : Pierre Pay-Pay wa Siaghasigué.
Pour M. Kengo wa Dondo qui n’a voulu faire aucune déclaration avant d’avoir rencontré son avocat, « ce sont les męmes griefs lui reprochés il y a cinq ans ». L’affaire remonte à juillet 1997, lorsque le nouveau gouvernement de Laurent-Désiré Kabila arrivé au pouvoir en mai de la męme année, avait demandé à la Belgique de geler les comptes bancaires de 83 dignitaires de l’ancien régime renversé dont ceux du Maréchal Mobutu et de sa famille.
Cette affaire qui avait fait autant de bruits n’était que la partie visible de l’Iceberg.
En effet, l’un de ceux qui ont travaillé avec lui aux côtés du « Maréchal du Zaďre », à savoir le Professeur Vunduawe Te Pemako, dernier directeur de cabinet de Mobutu, n’a-t-il pas accusé Kengo de s’enrichir illicitement et d’asphyxier l’économie nationale ?
Dans son livre « A l’ombre du Léopard : Vérités sur le régime de Mobutu Sese Seko », le professeur Vunduawe Te Pemako écrit notamment : « Bien qu’il s’évertue à renier Mobutu et le mobutisme, Kengo wa Dondo est un des anciens hauts cadres du MPR-Parti-Etat devenu millionnaire en dollars. Il faisait partie de ceux qui ont amassé des richesses ostentatoires. Des richesses mal acquises, fruit d’un véritable enrichissement sans cause et qui ont asphyxié l’économie nationale et réduit le peuple congolais à l’état de quasi sous-hommes ».
Le magazine « Cśur d’Afrique » de son côté, dans sa rubrique « LES DOSSIERS NOIRS DE LA IIème REPUBLIQUE » avait consacré ses colonnes au cas Kengo, notamment dans les parutions : n° 002 de la mi-aoűt/mi-oct 2000, n° 005 de janvier-février/février-mars 2002, n° 006 aoűt-sept 2002 et n°007 février-mars 2003. Ces dossiers que nous nous permettons de republier, pourront certainement éclairer la religion de ceux qui chercheraient à en savoir plus sur ce qu’il est convenu d’appeler « le cas Kengo ».
La destruction du pays est si profonde que des voix s’élèvent encore aujourd’hui pour se demander si en succédant à Mobutu qu’il a renversé à la satisfaction générale du peuple congolais. Laurent Désiré Kabila avait conscience de l’étendue du désastre qu’il héritait du régime déchu”. C’est par cette réflexion que nous avons dans notre précédent numéro, ouvert un important dossier sur tes Réserves Stratégiques Générales” (RSG), un organisme créé par le Président Kabila aussitôt après avoir pris le pouvoir. Cet organisme, rappelons-le, a pour mission de constituer, distribuer et réguler les stocks de produits stratégiques pour faire face à des situations de crises, de calamités naturelles ou de catastrophes.
La réflexion mérite d’ętre approfondie dans la mesure oů les auteurs ce cette destruction se découvrent aujourd’hui le rôle de donneurs de leçons, alors que par leur cupidité et leur gestion calamiteuse, ils ont mis ce pays par terre. Oui ne se souviendra pas d’ailleurs que leur responsabilité a été relevée à la Conférence Nationale Souveraine, et cela dans tous les domaines: politique, économique, social et culturel Mais sans s’ętre amendés pour les avoir commis ni avoir réparé le grave préjudice cause au peuple congolais, ils se permettent de violents réquisitoires contre le Président KabiIa et le Gouvernement de salut public: ils s’agitent et se livrent à des acrobaties tout aussi criminelles pour revenir au pouvoir. Sans froid aux yeux’
UN DEVOIR DE MEMOIRE
Etant donné que ces crimes ont complètement ruiné le pays, le peuple et opinion internationale qui s’est souvent montrée complaisante à l’endroit de ces pilleurs, doivent savoir qui a fait quoi, pourquoi et comment. C’est un devoir de mémoire. Ils doivent savoir, en effet pourquoi, alors que le pays n’était pas en guerre comme aujourd’hui, la population vivait déjà dans une misère indescriptible : pourquoi et se sur les richesses du pays, sur les entreprises publiques et sur le patrimoine national. Ils doivent savoir comment ces anciens responsables avaient accaparé l’import et rexport, détenu le monopole du commerce du café, du bois, du diamant, etc.: comment ils pompaient tous les services générateurs des recettes; comment l’appât
du gain, la corruption, la fraude et la concussion avaient suscité de véritables vocations de pilleurs. Le peuple et l’opinion internationale doivent savoir enfin, comment tous les fonds amasses par ces criminels allaient renflouer des comptes bancaires privés en Afrique du Sud, au Canada, en Suisse et dans bien d’autres pays occidentaux: comment ces fonds avaient également été investis dans des sociétés et dans l’immobilier à l’étranger.
KENGO ET SES EXPLOITS
Ayant dirigé le gouvernement de l’ex-Zaďre pendant plus de six ans le Premier ministre Léon Lobitch Kengo Wa Dondo a battu tous les records de longévité à la tęte de l’Exécutif congolais. Sous-tendue par sa politique de rigueur qui tranchait apparemment avec les fastes de l’ancien régime, cette longévité qui a permis de se constituer un réseau important d’adresses à l’extérieur et un groupe de fidèles, pour la plupart des technocrates dont l’expertise tant vantée a malheureusement servi à l’enrichissement illicite de tous les membres du groupe. Enrichissement qui a largement contribué à la ruine du pays.
Il faut du reste noter que sur ce plan de Kengo s’est révélée tellement sélective et suicidaire quelle a provoqué le limogeage de son initiateur en 1986. Ce dernier revient toutefois à la Primature à deux reprises, respectivement de 1988 à 1990 et lors de a transition, de juin 1994 à avril 1997.
En attendant de revenir bien d’autres méfaits commis par Kongo dont notamment la recherche effrénée des commissions qui devaient lui procurer sa politique de rigueur et son programme de privatisation. Les manipulations sur les chiffres dans la passation des marchés et dans la gestion des comptes du Trésor, nous épinglerons deux de ses tout derniers et triste exploits: le bradage du Domaine agricole industriel et présidentiel de la N’sele et la vente à l’Etat d’une villa inachevée à 5 millions de dollars alors que la valeur réelle de celle-ci était de + 200 mille dollars.
UN FABULEUX PATRIMOINE
Situé à quelque 60 Km de Kinshasa le domaine agro-industriel et présidentiel de la N’sele est un vaste site de 5.000 ha qui comme l’indique son nom, abrite des activités agricoles et industrielles le secteur agricole est essentiellement constitué de vastes étendues de terre cultivables. Tandis que la partie industrielle comprend deux fermes avicoles, une ferme porcine, une ferme laitière, un immense couvoir, une usine d’aliments pour bétail, une usine de lait, une ferblanterie, deux conserveries tomate et ananas), un complexe technique etc. A cela s’ajoutent un grand pavillon au marché central de Kinshasa des bureaux du personnel un camp de travailleurs et une station service (carburant).
C’est ce fabuleux patrimoine présenté comme délabré et obsolète qui cinq mois avant la chute de l’ancien régime a été bradé par Kengo et ses hommes de main au profit du groupe anglais Lonrho et des associés zaďrois jamais identifies
DE QUOI S’AGIT-IL?
A la suite des mesures de zaďrianisation prises en 1973 par Mobutu, les sociétés du groupe Lonrho nationalisées à savoir, cosmetic, plantadem et Vici-Zaďre, représentaient une créance de l’ordre de 1.093.011.646 FB, sait près de 34 millions de dollars us.
Pour récupérer sa créance, Lonrho présenta le projet de création d’une société privée à responsabilité limitée sous la dénomination de “Nouveau Domaine agro-industriel présidentiel de N’sele” (N’DAIPN). La République approuve le projet, qui va aboutir par la signature d’un protocole d’accord, le 31 janvier 1997.
Aux termes dudit protocole, l’Etat libère 99% et Lonrho 1% des parts socialos. L’Etat consent, par ailleurs à céder 59% de ses parts en compensation de sa dette envers Lonrho. D’oů 60% des parts devraient désormais revenir à Lonrho et 40 % à l’Etat congolais.
Le 3 février 1997, les deux parties mettent sur pied la SPRL N’DAIPN pour laquelle l’Etat souscrit et libère 990 parts sociales et Lonhro 10 parts. Le męme jour l’Etat congolais cède effectivement 59% de ses parts à Lonrho.
A la libération du pays, Lonrho demande l’aval des nouvelles autorités pour, selon lui, démarrer immédiatement ses activités.
LE GRAIN DE SABLE
Dans un premier temps, la requęte de Lonrho a impressionné les nouvelles autorités qui ne cherchaient pas mieux que de trouver des partenaires disposés à les accompagner dans l’oeuvre de reconstruction nationale, qu’elles venaient de lancer.
Seulement voilà : à l’analyse des éléments du contrat et des statuts de la N’DAIPN, il est apparu cinq points qui ont suscite la suspicion. Il s’agit de:
1. L’inexistence des conclusions d’une assemblée générale extraordinaire sous l’autorité de laquelle auraient dű ętre modifiés les statuts en ce qui concerne les dispositions relatives aux parts sociales. Cela conformément à la cession consentie par l’Etat ;
2. L’absence de preuve de libération de l’apport par Lonrho;
3. L’impossibilité de faire démarrer les activités de la nouvelle société étant donné que męme si le 1% de Lonrho était libéré, il n’aurait nullement suffi du fait que l’apport de l’Etat était essentiellement immobilier;
4. Les nombreuses exonérations exigées par Lonrho et lui accordées abusivement par l’Etat à savoir: exonération des droits d’entrée fiscal douanier, et de CCA sur les importations; exonération de la contribution sur la rémunération versée au personnel expatrié; exonération sur la superficie des propriétés foncières; exonération de la contribution cédulaire sur le revenu; exonération du droit proportionnel en cas de transformation de la SPRL en SARL et en cas d’augmentation du capital; exonération de toutes nouvelles taxes et non application de toute augmentation de taxes…
5. Lonrho qui prétendait attendre les avis des nouvelles autorités avait, curieusement, fait enregistrer déjà en juillet et aoűt 1997, les apports du gouvernement congolais au nom de la SPRL “N’DAIPN” alors que ces apports étaient une propriété de l’Etat. Ce qui aurait entraîné la privatisation pure et simple des biens de l’Etat.
Tous ces points constituent le grain de sable qui a tout bloqué et qui a permis de découvrir le pot aux roses. Car, il a suffi quelques jours d’investigations aux experts pour se rendre compte du plan monte par Kengo et ses hommes, sous le couvert de Lonhro, pour s’approprier le DAIPN.
L’ODIEUSE SUPERCHERIE
La supercherie a éclaté au grand jour quand le gouvernement s’est retire de la N’DAIPN provoquant de ce fait la dissolution pure et simple de la nouvelle SPRL.
Ayant repris en main le DAIPN, les pouvoirs publics n’ont déboursé, par exemple, que près de 100 mule dollars US pour réhabiliter l’usine d’aliments pour bétail, qui fonctionne parfaitement depuis un an. Or, pour la remise en marche de la męme usine, Kengo et ses enfants terribles avaient établi un devis de 2 millions de dollars.
Il en est de męme de toutes les autres unités de production du DAIPN, qui avaient été délibérément maintenues en inactivité pendant plus de dix ans et dont le projet financier de remise en état était exagérément surévalué dans le but d’amener l’Etat démuni a les céder à vil prix à des partenaires qui n’étaient en fait qu’eux-męmes apparus sous des pręte-noms.
Découvert de justesse, l’odieux montage a été démantelé et le DAIPN totalement repris en main par l’Etat qui continue à le réhabiliter avec bonheur.
5 MILLIONS DE DOLLARS POUR UNE VILLA QUI VAUT 200 MILLE DOLLARS
Pour ceux qui le connaissent Kengo est un homme prévoyant. Il l’a prouvé à sa manière peu avant de quitter la Primature pour la dernière fois.
En effet, juste avant de partir, l’ancien Premier ministre a vendu à l’Etat, par le canal de la Banque centrale et sans aucune expertise, sa villa de Binza Méteo pour une bagatelle de 5 millions de dollars. Or, selon des exports, cette villa ne vaut męme pas 200 mille dollars.
D’après des sources dignes de foi, cette transaction immobilière s’était déroulée avec la complicité d’un haut responsable de la banque centrale de l’époque. Epoque oů, par ailleurs Kengo Wa Dondo avait fait main basse sur la cagnotte de l’effort de guerre souscrit par toutes les forces vives de la Nation. Evalué à plus de 50 millions de dollars, ce fonds devait contribuer à enrayer la rébellion de…Kabila.
Comme à ses habitudes, l'ancien premier ministre connait seul la destination de cette importante somme d'argent, dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle avait mystérieusement disparu sans laisser des traces.
@Direct.cd et partenaires
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