Willie Lynch (1742-1820), anglais, propriétaire d’esclaves dans les caraïbes aurait vécu au 18e siècle. Il a voyagé des Antilles en Virginie, où il était réclamé pour ses dons en matière de « matage » des esclaves noirs. Les mots lyncher et lynchage tiendraient leur origine de son nom (William Lynch) – d’autres sources indiquent que ces mots viendraient de l’un des deux autres « Lynch » ayant vécu à peu près à la même époque.
Là où tout le monde s’accorde c’est que Willie serait à l’origine de l’héritage américain des massacres et lynchages de noirs. On parle d’une époque où la ville entière était alertée pour venir assister au spectacle, en pleine nuit on se rendait chez la personne visée, on la torturait, mutilait, brulait ou la pendait devant une foule déchainée. Ensuite certaines victimes étaient découpées en morceaux et ces morceaux étaient vendus aux gens, avides de rapporter un souvenir du spectacle. Ces scènes horribles n’ont jamais été reconstituées dans des documentaires ou dans des films.
Les victimes ? Des milliers de noirs, tel pour avoir embrassé une blanche, telle pour avoir refusé de coucher avec son patron blanc, tel simplement pour avoir répondu. Par exemple, le 20 juin 1921 à Moultrie, on coupa le sexe de John Henry Williams, accusé d’avoir tué un enfant blanc. On le força à en manger une partie tandis que le reste fut envoyé au Gouverneur Dorsey qui le mangea également. Une centaine de personnes s’amusaient en riant et en se donnant la main autour du feu de camp que formait le corps de l’homme brulé vif. Ce sont tous ces lynchages qui poussèrent à la création de la NAACP en 1909 – NAACP dont fit partie Rosa Parks.
William Lynch est célèbre pour son discours prononcé en 1712 dans une plantation de Virginie. La lettre de ce discours circule mais son authenticité n’est pas prouvée. C’est une professeur de l’Université du Missouri qui l’a diffusée pour la première fois et attestait alors que sa source souhaitait rester anonyme.
Un historien en études africaines, Manu Ampim, a voulu démontrer que ces écrits ne sont apparus qu’en 1993, écrits largement diffusés dans la communauté afro-américaine. Il a aussi souligné qu’il n’est pas fait mention de ceux-là dans les reliques administratives des maîtres d’esclaves de l’époque. Louis Farrakhan, afro-américain dirigeant de l’organisation « Nation of islam » avait repris les écrits de cette lettre lors de son célèbre discours du 16 octobre 1995 à Washington. D’autres auteurs s’interrogent sur la véracité de l’existence de ces lignes.
La lettre de Willie Lynch : The Willie Lynch letter
A quelques kilomètres d’ici j’ai vu le corps d’un esclave suspendu à un arbre. Ainsi vous perdez un précieux facteur de production en le sanctionnant par la pendaison ; mais vous risquez aussi des émeutes, des évasions, que les récoltes pourrissent dans les champs pendant ce temps, vous laissez échapper ainsi un profit maximum, des incendies occasionnels sont perpétrés, vos animaux tués.
N’oubliez pas, vous devrez dresser le vieux mâle noir contre le jeune, et le jeune contre le vieux. Vous devrez dresser les esclaves à la peau foncée contre ceux à la peau plus claire.
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Des écrits rapportent encore à ce jour dans les nouvelles parutions les méthodes de « cassage » de Willie Lynch, à commencer par le fait d’arriver à séparer les noirs entre eux.
ZAFRO