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L'EGLISE CATHOLIQUE N'EST PAS N'IMPORTE QUEL MAILLON D ELA SOCIETE CIVILE DIXIT MONSENGWO LAURENT!

LAURENT MONSENGWO : « L’EGLISE CATHOLIQUE N’EST PAS N’IMPORTE QUEL MAILLON DE LA SOCIÉTÉ CIVILE »

En visite de travail auprès du président Sassou

La présence de l’archevêque de Kinshasa à Brazzaville a surpris tout le monde, y compris les reporters les plus perspicaces. Médiation et rôle de l’Eglise catholique de la RD Congo étaient au menu des entretiens. Dans un langage limpide, l’archevêque de Kinshasa a martelé que l’Eglise catholique doit jouer un rôle prépondérant d’autant plus qu’elle n’est pas « n’importe quel maillon de la Société civile ». A Brazzaville, le cardinal Monsengwo s’est montré attentif sur toutes les évolutions au pays, tout en gardant la ligne sur le caractère interne de la crise congolaise.

L’aller-retour du président Joseph Kabila est suivi d’autres visites d’importance. Dans l’ordre chronologique, il y avait d’abord le président Alpha Condé de la Guinée-Conakry, puis l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Le dénominateur commun de ces trois visites reste la recherche de la stabilité en République démocratique du Congo, en proie à une guerre injuste imposée par les voisins de l’Est. Dans cette démarche, le président Kabila a initié des concertations nationales en vue de permettre une meilleure cohésion interne pour barrer la voie aux agresseurs. L’ensemble des Congolais a salué cette salvatrice initiative. Toutefois, des points de divergence sont apparus après la signature par le chef de l’Etat de l’ordonnance créant et déterminant le fonctionnement de cette structure.

 

A ce sujet, le président Kabila est clair : « Toutes les options sont sur la table ». Y compris donc l’option d’une médiation du président Sassou Nguesso qu’une frange de l’Opposition avait levé lors du conclave organisé à  Limete. D’ailleurs, le président de la République a révélé que la question de l’Est du pays a figuré au menu des entretiens, sans autres précisions, tout comme l’actualité politique et diplomatique.

 

En pareille circonstance, il ne faut pas se contenter des réponses devant les micros et caméras. La diplomatie a ses exigences et ses règles que les reporters enfreignent souvent pour dénicher ce qui est caché.

LE POIDS DE L’EGLISE CATHOLIQUE

A entendre le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, deux points figuraient au menu des entretiens avec Denis Sassou Nguesso. D’abord, le travail mené pour la réforme de l’Eglise où le cardinal Monsengwo est désigné par le pape François parmi sept autres prélats. Ensuite, la crise en RDC, particulièrement l’éventuelle médiation du président Sassou Nguesso serait l’essentiel de cette visite. « Nous sommes d’accord pour les concertations dans le cadre de notre pays, dans la justice et la paix. Il faut des concertations sincères qui s’occupent du peuple ».

Répondant à la question sur la médiation du président Sassou, le cardinal Monsengwo révèle : « Le président Kabila l’a demandé hier. Je suis d’accord que le président Sassou fasse la médiation parce qu’il connaît les uns et les autres. Le fleuve Congo nous unit plus qu’il nous sépare. Le président Sassou est également la qualité parce que signataire de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Lorsqu’il y a des problèmes de l’autre côté, tout le poids est porté ici à Brazzaville ».

 

Auparavant, le cardinal Monsengwo a reprécisé les choses en lien avec le poids de l’Eglise catholique.

Pour le prélat catholique, « l’Eglise catholique n’est pas n’importe quel maillon de la Société civile », par voie de conséquence des confessions religieuses. Même si on cherche à la confiner dans un rôle comme toutes les autres composantes de la société. L’archevêque de Kinshasa ajoute que le poids de l’Eglise catholique dans la société congolaise est tellement déterminant que l’avenir du pays ne peut se décider sans l’associer réellement à toutes les étapes. L’implosion de l’Eglise catholique induirait celle du pays, a-t-il conclu.

 

Quant au président Alpha Condé de Guinée-Conakry arrivé aussi à Brazzaville, il a déclaré à l’aéroport de Maya-Maya : « En tant que panafricaniste, je suis venu soutenir le président Sassou dans la recherche des solutions dans les questions brûlantes de l’heure au Congo-Kinshasa, notamment les concertations qui y seront organisées. Le président Kabila était ici hier ». Le président Sassou a, pour sa part, dit : « Sollicité ou pas, les problèmes de la RDC nous concernent. Si les autorités et l’Opposition nous le demandent, nous le ferons parce que nous sommes concernés ».

Trois visiteurs de marque en l’espace de quelques heures, c’est dire que quelque chose d’important se prépare. De plus, tous abondent dans le même sens, c’est dire que la crise congolaise intéresse tout le monde. Par ailleurs, « la proximité historique d’Alpha Condé avec le Sphinx de Limete présage d’une participation active de Tshisekedi aux concertations nationales, moyennant des aménagements internes », soutient un analyste indépendant.

Il se révèle donc qu’une volonté d’un large ratissage voit le jour en vue des concertations nationales. L’axe Kinshasa-Brazzaville qui vient de s’activer donne la mesure de ce que l’ensemble des acteurs attendent de cette rencontre historique.



L’offre de service de Denis Sassou Nguesso à la RDC suscite de nombreuses réactions

Le président du Congo/Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, s’est dit vendredi prêt à assurer une médiation en République démocratique du Congo dans les «concertations nationales» que l’Opposition (de ce pays voisin au Congo-Brazzaville) réclame depuis quelque temps. Il a fait cette annonce au terme d’une visite d’une journée de Joseph Kabila à Brazzaville. Tour d’horizon des réactions en RDC et au Congo même.

 

A Kinshasa, les différents camps politiques ont chacun une vision du rôle que pourrait jouer Denis Sassou Nguesso.

 

A l’UDPS, ils ont dit prendre acte de la disponibilité de Denis Sassou Nguesso, le président de l’autre Congo, à participer à la recherche de la cohésion nationale en RDC. Cependant, les partisans d’Étienne Tshisekedi se donnent un temps d’observation avant de décider de l’attitude à adopter face aux assises qui devraient permettre aux Congolais de débattre ensemble les questions qui se posent à leur pays.

 

Même réaction au sein de l’opposition institutionnelle. «Cela rejoint notre démarche», a estimé Vital Kamerhe, joint par RFI. Pour le leader de l’UNC, Sassou Nguesso, «un sage et un aîné, n’est impliqué, ni de loin, ni de près dans ce qui se passe au Congo-Kinshasa. Il ferait donc un bon arbitre, un arbitre neutre dans le débat, sans toutefois nous dicter ce qui doit être fait».

 

Dans la mouvance présidentielle, certains estiment que le président du Congo-Brazzaville pourrait aider avec des conseils en cas de discordance des notes, mais ne devrait pas présider les concertations. On en est encore là, en attendant de voir si le président Sassou sera sollicité et quel rôle lui permettrait-on de jouer dans les assises initiées par le président Joseph Kabila.

AU CONGO/BRAZZAVILLE, L’OPPOSITION S’ETONNE

L’offre de bons offices de Denis Sassou Nguesso n’est pas passée inaperçue à Brazzaville. Elle a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique où certains pensent qu’il est l’homme de la situation ; tandis que d’autres estiment que dans son propre pays le dialogue est inexistant.

 

Les réactions sont venues notamment du côté de l’opposition. Pour Bonaventure Boudzika, secrétaire général du Congrès pour la démocratie et la République, un parti de l’opposition républicaine, Denis Sassou-Nguesso est mieux placé que quiconque pour assurer la médiation en RDC parce qu’il est le voisin le plus immédiat : « Lorsque ça brûle chez le voisin, il est bien normal que le plus proche soit interpelé, directement ou indirectement. C’est bien normal que le président le plus proche offre ses offices, offre son expérience, offre un peu son savoir-faire justement dans le règlement de ces questions en RDC».

 

De son côté, Clément Mierrasa, du Parti démocrate congolais, une formation classée par le pouvoir à l’opposition radicale, se dit surpris, pour la simple raison qu’au Congo, le dialogue interne ne produit pas les effets escomptés. «Ce qui est le plus préoccupant c’est que le président Sassou, qui ne reçoit pas les opposants, qui n’accepte pas l’idée des états généraux, c’est-à-dire d’une concertation nationale, soit ouvert pour déclarer publiquement qu’il offre ses services pour une médiation en RDC, nous en sommes extrêmement surpris. Nous osons espérer que cela augure que, très bientôt, le Congo va également vers une concertation nationale », s’étonne Clément Mierrasa.

 

RFI/LP

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14/09/2013
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