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LA BELGIQUE ET LE KONGO;TOUJOURS UNE RELATION (NEO)-COLONIALE?

LA BELGIQUE ET LE CONGO :

TOUJOURS UNE RELATION (NÉO)COLONIALE ?

photo-image de (aktion-deutschland-hilft.de)


D’année en année, le sort quotidien du Congolais moyen ne fait qu’empirer.Les rares hommes politiques belges qui s’expriment sur le Congo ont une explication rationnelle : il n’y a pas d’État dans ce pays, il y règne une corruption abyssale, les hommes politiques congolais ne peuvent pas affronter les contradictions de manière démocratique, il n’existe aucun respect des droits de l’homme et de l’État de droit…

 

Ces dernières années, des publications et organisations respectables comme The Lancet et l’International Rescue Committee l’ont confirmé à plusieurs reprises : de 1998 à 2003, entre 4 et 5 millions de personnes ont perdu la vie au Congo dans des circonstances de guerre. L’an dernier, la BBC mentionnait en passant que le conflit au Congo « avait exigé plus de vies humaines que n’importe quel autre conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale ». On peut difficilement enfermer la misère congolaise dans de seules statistiques. D’année en année, le sort quotidien du Congolais moyen ne fait qu’empirer.  

Les rares hommes politiques belges qui s’expriment sur le Congo ont une explication rationnelle : il n’y a pas d’État dans ce pays, il y règne une corruption abyssale, les hommes politiques congolais ne peuvent pas affronter les contradictions de manière démocratique, il n’existe aucun respect des droits de l’homme et de l’État de droit…

Jusque-là, ils sont tous d'accord, mais, à propos de ce qu’il faut faire, toutes les discussions concernant le Congo tournent autour de deux points de vue. Les uns recommandent d’être prudents et d’exiger d’abord des progrès au Congo avant de s’engager. Les autres plaident en faveur d’un engagement enthousiaste en vue de rendre possibles les progrès sur le terrain même. Assez curieusement, c’est le socialiste Van der Maelen qui est la figure de proue du camp des « prudents » et ce sont les libéraux Louis Michel et Armand De Decker qui font partie des « enthousiastes ».

Que dire alors de tout le cinéma qu’on retrouve chaque fois, immanquablement, dans des questions aussi fondamentales que de savoir si oui ou non le roi Albert II doit se rendre au Congo ou si Joseph Kabila peut recevoir ou pas un doctorat d’honneur de l’École royale militaire, ou encore s’il est justifié ou pas de promettre 195 millions d’euros pour la période 2008-2011, etc. ? Y a-t-il un seul rapport entre ce genre de discussions et l’énorme catastrophe humaine qui frappe le Congo ? Ceci témoigne-t-il quelque respect pour les droits de l’homme des Congolais ? Quelqu’un ne se demande-t-il donc jamais ce que les Congolais doivent penser de toutes ces chamailleries ?

Prenons maintenant ce fameux soutien budgétaire de 195 millions d’euros par an. Cela représente à peine 1,9 % du budget congolais. Et celui-ci même ne s’élève en moyenne qu’à 2 milliards d’euros par an. À titre de comparaison : en 2005, la ville d’Anvers a dépensé 1,4 milliard d’euros. À un pays 80 fois plus grand que la Belgique et qui s’enfonce dans une misère dénuée de perspectives, notre gouvernement entend donner autant qu’au… CPAS de Bruxelles.

TABOU

Dire que cette misère congolaise est bel et bien, et pour une part importante, d’origine belge équivaut à bousculer l’un des plus grands tabous entretenu par l’élite belge : celui du passé colonial. Dans peu de pays, on se tait aussi pudiquement sur les avantages économiques que la métropole a tirés de sa colonie. Ceux qui veulent en savoir plus sur la question doivent se mettre en quête de lectures spécialisées.

Ce mois-ci, par exemple, EPO a publié un ouvrage en néerlandais intitulé Congo, 1885-1960, een financieel-economische geschiedenis (Le Congo, 1885-1960, une histoire financière et économique), du professeur d’économie anversois Frans Buelens. Le livre compte 661 pages et propose un matériel de faits et de chiffres impressionnant avec, entre autres, des analyses de la comptabilité des entreprises belges. Ainsi, on apprend que 40 % des bénéfices de toutes les entreprises belges dans les années 50 provenaient du Congo. Que le taux de bénéfice des sociétés minières belges au Congo était parmi les plus élevés au monde (29 %). Que, dans les années 50, Union Minière, le fleuron de la couronne de la Société Générale, avait pu payer pas moins de 26 milliards de BEF à ses actionnaires, alors que cinquante ans plus tôt, elle avait été fondée avec un capital d’à peine 10 millions de BEF.

« Mais les Congolais ont quand même reçu une infrastructure, en lieu et place », entend-on dire parfois. Ce mythe est lui aussi soigneusement réfuté par Buelens. En 1960, aucune structure économique durable n’avait été mise en place. Le principal secteur de l’économie congolaise, l’agriculture, était complètement à l’abandon. L’infrastructure existante avait été bâtie en fonction de l’exploitation des mines et de l’exportation, et non en fonction du développement interne du Congo. Les Congolais n’avaient absolument pas été formés pour reprendre l’économie et l’État. À peu près tout le surplus économique avait disparu pour retourner à la métropole sous la forme des bénéfices et dividendes rapatriés.

« Mais tout ça, c’était il y a 47 ans », dit-on alors. « Ce sont les Congolais qui, depuis lors, en ont fait un monceau de ruines. » En fait, depuis l’indépendance, le Congo a surtout connu une longue série d’interventions militaires, politiques et économiques dans lesquelles étaient principalement impliqués la Belgique, la France et les États-Unis. Le but de ces interventions était généralement de protéger les intérêts occidentaux et ils n’avaient pour résultat que l’implosion permanente et incessante de l’économie et de l’État congolais.

KABILA

Le 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila vient alors au pouvoir avec une vision pour son peuple, pour le Congo et pour l’Afrique. Après des années d’inflation galopante, il stabilise la monnaie en quelques mois à peine. Lors de son accession au pouvoir, Kinshasa est infestée de bandits et d’anciens militaires armés de Mobutu. Chaque soir ou chaque nuit, on entend des fusillades. En trois mois, Kabila rétablit l’ordre. Pour la première fois dans l’histoire du Congo, des experts nationalistes élaborent, sans « conseillers » étrangers, un plan triennal visant à remettre à nouveau le Congo sur ses rails. La seule chose que Kabila demande pour faire redémarrer le Congo, c’est 950 millions de dollars par an, pendant trois ans. L’Occident, la Belgique y compris, refuse.

En août 1998, le Rwanda et l’Ouganda entament une guerre contre le Congo, dans le but principal d’éliminer Kabila père. Cette guerre de cinq ans ne peut s’éterniser et demeurer impunie que parce que les deux pays agresseurs sont de fidèles alliés des États-Unis et qu’ils peuvent compter sur le soutien militaire, politique et économique de ces derniers. L’Europe, y compris la Belgique, ne s’est pas notablement opposée à cette guerre d’agression.

Quand, au bout de trois ans, il est clair que sous la direction de Kabila, le Congo pourrait très bien gagner cette guerre, on se hâte de l’assassiner. Selon Louis Michel, sa mort a brusquement ouvert « a window of opportunity  » (une fenêtre sur des opportunités). Dès lors, l’Occident, avec la Belgique aux tout premiers rangs, repasse à l’offensive. Des milliards de dollars sont investis dans la MONUC (les Casques bleus des Nations unies pour le Congo) et dans l’organisation d’élections sous la tutelle de l’Occident. Au lieu de reconnaître que le Congo a été attaqué, les puissances occidentales font comme s’il s’était agi d’une guerre civile. Elles obligent le gouvernement congolais à négocier avec les anciens mobutistes et avec les « rebelles », c’est-à-dire les Congolais qui ont servi de couverture aux armes d’invasion rwandaises et ougandaises.

Durant l’été 2003, cette bande de voyous accède donc au pouvoir dans un État qui est dirigé par un président et quatre vice-présidents (la formule 1 + 4).

 

Joseph Kabila et les siens, qui ont défendu le pays contre l’agression, sont minoritaires, dans ce nouveau gouvernement.

L’INGÉRENCE

Ici, nous nous heurtons une fois de plus à un mythe qui a été érigé en principe élémentaire par nos hommes politiques : la démocratie ne pourrait prospérer au Congo que si ceux qui ont été rejetés par la population peuvent quand même être admis au gouvernement au nom de la réconciliation nationale. Karel De Gucht : « À cette occasion [les élections, NdlR], nous devons éviter que les ‘perdants’ soient marginalisés. Si nous ne le faisons pas, il existe le danger que les élections soient sabotées ou que certains groupes prennent à nouveau les armes. Il me semble valoir la peine de réfléchir à la possibilité de composer, après les élections, une vaste équipe d’unité nationale . »

Au cours du débat sur la loi électorale, Louis Michel se rend à plusieurs reprises à Kinshasa pour réclamer qu’on introduise un système électoral proportionnel, par lequel les plus petits partis ne resteraient pas sur leur faim. « Pour éviter les tensions. Pour l’instant, il existe un risque de voir les frustrations déboucher sur des mouvements rebelles . » Et, le 10 avril 2007, De Gucht fait encore la leçon à Kabila : « Pour une démocratie, il importe d’avoir un espace où l’opposition peut remplir complètement son rôle, afin de rendre possible un débat démocratique paisible . »    

Le petit plan de nos grands « réconciliateurs » n’est pas passé. L’ancien chef rebelle Ruberwa n’a reçu aucune fonction et, en raison des provocations de sa milice privée, cet autre chef rebelle mobutiste, Bemba, s’est mis dans une position impossible et s'est lui même mis hors-jeu.

Mais, début mai, les ambassades occidentales à Kinshasa peuvent quand même pousser un soupir de soulagement. Kengo wa Dondo, après Mobutu le principal homme politique de la dictature mobutiste, est élu à la présidence du Sénat. Pour ce faire, il a fallu qu’un tiers des sénateurs du camp de Kabila commettent une trahison. L’élection de Kengo est un sale coup pour Kabila et une étape importante vers le rétablissement du système néocolonial que le Congo a déjà connu sous Mobutu.

Depuis l’indépendance, en 1960, à nos jours, les Congolais n’auront pas eu l’occasion de prendre eux-mêmes leurs responsabilités au profit de leur propre pays. L’ingérence incessante de la part, entre autres, des milieux dirigeants belges a joué ici et joue toujours un rôle décisif. Que faut-il faire, alors ? Devons-nous rester indifférents et garder nos mains hors du Congo ? Non. La Belgique a une dette et une responsabilité énormes à l’égard du peuple congolais. Il est donc absolument correct de réclamer davantage de moyens auprès des autorités belges en vue de la reconstruction du Congo. Mais la classe politique belge ne peut plus s’inspirer de prémisses coloniales et néocoloniales. Aux associations, Mouvement et ONG, incombe la tâche énorme de sensibiliser sur le rôle que jouent les partis et homme politiques belges à l’égard du Congo..

 

Source:INTAL.BE

 

REFLEXION AMMAFRICA WORLD DANS LE CADRE DE LA "SOUFFRANCE D'UN CONTINENT"


RAPPEL EN IMAGES SUR LE "KONGO" DEVENU "CONGO":RAPPELONS L'HISTOIRE

VIDEO-REFLEXION:CONGO AVENIR DE TABU LEY:Si les hommes ne veulent parler-Kongo dans la verité, nous,les FEMMES parleront car, nous estimons avec flagrance et evidence que la FEMME Kongolaise est bien celle qui paie le lourd tribut dans cette IGNOBLE et INJUSTE Crise sans précéndente....

 

Mama Feza.

Visionnaire-fondatrice

Ammafrica world

 

Amour-conscience-réparation



28/02/2013
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