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LA CRISE DU NORD-KIVU A NEW YORK:KABILA-KAGAME;LANGAGE DE SOURDS!



Ban Kin-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a ouvert hier mercredi à New York, le mini-sommet consacré à la guerre de l’Et de la République Démocratique du Congo. Les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame ont entretenu, à l’occasion, un véritable langage de sourds. Alors que le premier faisait état des ingérences extérieures dont était victime son pays, le second a répliqué que le Rwanda ne devait pas servir de bouc émissaire dans la crise congolo-congolaise. 


A dire vrai, les observateurs ne sont nullement surpris par l’attitude du numéro un rwandais. En effet, depuis la publication du rapport des experts des Nations Unies sur l’appui militaire, logistique et financier du Rwanda à la rébellion du M23, l’homme fort de Kigali n’a jamais reconnu la moindre évidence. En dépit des preuves qui abondent au sujet de la présence des militaires de son pays aux côtés des mutins qui massacrent des millions de Congolais au Nord-Kivu, pillent les ressources minières congolaises, lèvent des taxes douanières, fiscales et administratives illégales.....

 

Il a toujours campé sur sa fausse neutralité dans le conflit.

La ligne de défense basée sur des dénégations systématiques ainsi exhumée par le Rwanda devrait mettre la puce à l’oreille des délégués congolais. Etant donné que les Rwandais tiennent à se faire passer pour de petits saints dans la crise sécuritaire du Nord-Kivu, les délégués congolais ne devraient leur taire aucune concession dans le paquet des propositions relatives à la résolution de la question sécuritaire de l’Est.

Il est à espérer que ceux qui sont appelés à défendre les intérêts de la RDC à New York vont faire très attention au poids et au sens des termes à placer dans le communiqué final en ce qui concerne la Force Internationale Neutre, l’agression avérée du Rwanda contre notre pays à travers la rébellion du M23, l’Accord du 23 mars 2009 avec le CNDP et non avec le M23, la traqué de toutes les forces négatives et non des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) uniquement, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, etc.


New York ne devrait pas être le prolongement de la bourde d’Addis-Abeba, où les délégués congolais ont laissé l’union Africaine donner son quitus au M23, en mentionnant, au point 4 du communiqué final rendu public le 19 septembre, l’impératif de la réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et le M23, alors que ce mouvement rebelle n’en est pas signataire.

Inquiétants discours diplomatiques

Le mini-sommet de New York ne rassure pas les Congolais. Lorsque l’on entend Hillary Clinton, Secrétaire américaine, puis Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, marteler qu’une solution politique de la crise congolaise est attendue à l’issue des échanges entre participants, on ne peut que s’interroger sur le sens d’un tel discours diplomatique.

 

S’agirait-il d’un compromis politique à obtenir entre Congolais et Rwandais ou entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ? Dans la première- hypothèse, cela voudrait dire que l’ingérence rwandaise dans les affaires intérieures congolaises est tolérée. Dans la seconde, ce serait la confirmation de la thèse de la crise congolo-congolaise et partant du dédouanement du Rwanda de toute responsabilité.


Ce que les congolais attendent, dans leur majorité, ce n’est pas une « solution politiques » à la crise de l’Est mais plutôt le retrait sans conditions des mutins du M23 des territoires qu’ils occupent au Nord-Kivu.

 

Une telle option devrait être clairement affirmée à travers une résolution précisant le chronogramme de la mise en oeuvre de la Force Internationale Neutre pour la traque de cette rébellion ainsi que d’autres forces négatives très actives et nocives au Nord-Kivu.


En principe, si la Communauté internationale tient à faire respecter « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC » par ses voisins, comme le sou- tient Ban Ki-moon, l’usage de la force contre le M23, les FDLR et les nébuleuses Mai-Mai ne devrait plus faire l’objet d’atermoiements.

 

Rappeler aux Congolais l’inviolabilité de leur souveraineté et l’intangibilité des frontières de leur pays, le chapelet des millions de morts et personnes violées, les pillages des minerais sans attaquer le mal à la racine, par une riposte armée contre le M23 et les soldats rwandais qui se cachent derrière cette rébellion commence à paraître, à leurs yeux, comme une grande distraction.

Un calendrier précis du début des attaques de la Force Internationale Neutre contre les mutins du M23, les FDLR et d’autres groupes armés qi ont transformé l’Est de la RDC en jungle serait, pour les Congolais, la véritable avancée tant souhaitée dans la guerre de l’Est.


La confirmation de la condamnation du Rwanda comme pays agresseur de la RDC et des sanctions annoncées contre cet Etat par plusieurs puissances mondiales serait un autre message fort. Toutefois, les mesures de grâce annoncées par la Grande-Bretagne et l’Allemagne au chapitre des sanctions financières contre ce pays contrastent avec l’option de l’Union Européenne de fermer le robinet financier Rwanda.

 

Que signifient ces demi-mesures qui donnent l’air d’encourager le régime de Kigali à persévérer dans sa politique de déstabilisation de la RDC ? 


Kimp 

 

LE PHARE



29/09/2012
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