Le samedi 15 septembre dernier les députés tout comme les sénateurs ont repris le chemin de l’hémicycle. Sauf que ces derniers ne siègent pas au Palais du Peuple. Provisoirement, en raison de la réfection de ce bâtiment - Sommet de la Francophonie oblige - l’Assemblée nationale siège au Grand Hôtel Kinshasa tandis que le Sénat siège au Salon bleu du ministère des Affaires Etrangères.

A l’Assemblée internationale comme au Sénat, la cérémonie d’ouverture de la session Otait rehaussée de la présence des membres du gouvernement conduits par le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, des ambassadeurs et chefs de mission diplomatique accrédités en République démocratique du Congo et autres personnalités d’horizons divers. Etant donné que la présente session est essentiellement budgétaire le président de l’Assemblée nationale a déclaré dans son discours d’ouverture que le projet de la loi financière portant budget de l’Etat de l’exercice 2013 sera la priorité des priorités.

Toutefois, il y a aussi des urgences. Parmi lesquelles, l’honorable président Aubin Minaku Djaladjoko a noté le projet de toi instituant la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la proposition de loi mettant sur pied la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Il va de soi que le débat autour du projet de loi instituant la CENI sera très houleux pour des raisons évidentes. Quant à la proposition de loi créant une Commission nationale des Droits de l’homme, le président Aubin a indiqué qu’elle devra être prête dès la première moitié du mois d’octobre prochain.

La cessation des hostilités dans l’Est de la République du Congo est aussi l’une de ces urgences sur laquelle devra s’appesantir l’Assemblée nationale. Car, il  apparaît de toute évidence qu’il est impossible de construire un développement durable dans un contexte de belligérance. Avec le concours du peuple épris de paix, le vaillant peuple congolais, uni comme un seul homme vaincra la guerre qui lui a été imposée pour reconquérir sa souveraineté a expliqué le speaker de la chambre basse du parlement. En tout, l’Assemblée national aura à éplucher des arriérés législatifs faits de 16 projets et propositions de loi. C’est dire que les députés ont trois mois de travail intense. De son côté, le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo a également prononcé le discours inaugural de la présente session, pratiquement devant le même auditoire que celui de l’Assemblée nationale.

Le président du Sénat a félicité le gouvernement pour avoir organisé le mois dernier les premières assises nationales sur l’amélioration du climat des affaires. Cependant, a-t-il fait regretter, les investisseurs et les opérateurs économiques continuent à subir des tracasseries administratives et autres qui les empêchent de bien faire leur travail.

La levée de l’immunité parlementaire des honorables Diomi Ndongala et Roger Lumbala

En outre, l’Assemblée nationale devra statuer, au cours de la présente session, statuer sur les réquisitions du Procureur Général de la République pour l’obtention de la levée de l’immunité des députés Eugène Diomi Ndongala et Roger Lumbala Tshitenge. Rappelons que le premier est en cavale après s’être soustrait à la justice étant présumé coupable de viol sur mineures le second avait trouvé refuge à l’ambassade de l’Afrique du Sud à Bujumbura après avoir été interpellé et entendu sur procès-verbal par les services de sécurité burundais. Mais, depuis dimanche, sous la protection de l’ambassadeur de l’Afrique du Sud et du Représentant du Haut Commissariat pour les Réfugiés au Burundi, Roger Lumbala a pris l’avion à destination de Paris en France.

Dans la capitale française, il a fait des déclarations à la presse niant tout ce qu’il avait affirmé lors de son interrogatoire, lesquelles affirmations sont consignées dans le procès-verbal qu’il avait pourtant signé de sa propre main. Quoiqu’il en soit, des que l’Assemblée nationale aura vote la levée de son immunité parlementaire, le Parquet Général de la République demandera l’extradition de l’intéressé à la France afin qu’il réponde de ses actes devant la justice congolaise. C’est du moins ce qua affirmé hier sur une chaîne de la place le porte-parole du gouvernement Lambert Mende en réponse à une question à ce sujet.

L’Avenir