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KAMPALA III:LE DEFI DE 40 GROUPES ARMES EN RDC!

 

Après son historique coup de colère du jeudi 20 septembre à York, devant un aréopage de

« grands » de la planète réunis autour du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour échanger autour du dossier sécuritaire de l'Est de la RDCongo, le président rwandais Paul Kagame surpris tout le monde hier lundi 08 octobre 2012 en répondant présent à l'appel de Yoweri Museveni.

 

Avec les présences du Congolais Joseph Kabila, du Burundais Pierre Kurunziza et Sud soudanais Salva Kiir ainsi que celles des représentants des chefs de l'Etat de Tanzanie, de Zambie, de l'Angola, du Congo/Brazza et de entre Afrique, on a finalement compté du beau monde autour du président ougandais.

Cette troisième rencontre des chefs d'Etats et de Gouvernements de la Conférence Internationale sur la Région de Grands Lacs (CIRGL), devrait examiner le rapport des ministres de la Défense des 11 Etats membres de cette organisation sur les capacités de nuisance d'une quarantaine de groupes armés, nationaux et étrangers, présents voici des lustres dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, dont le M23 (Mouvement du 23 mars2009) et les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda).

Au regard dé la gravité de la situation sur le terrain,' notamment la poursuite des conquêtes militaires 'du M23 à travers le territoire de Rutshuru, ils ont donné 14 jours aux experts militaires pour finaliser leur rapport concernant les groupes armés et mouvements rebelles.

On rappelle que les données consignées dans ce rapport ont été collectées par un groupe de 32 experts venus des onze Etats membres.

 

Elles devraient, si elles sont adoptées par les participants au Sommet de Kampala III, permettre en principe la mise en oeuvre de la Force Internationale Neutre chargée de sécuriser la frontière commune entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo.

 

Si l'on devrait prendre en compte le délai de trois mois imparti aux Chefs d'Etat et de Gouvernements de la CIRGL, à partir du 8 septembre 2012, pour le déploiement de cette force, l'on doit constater qu'il ne leur reste que deux mois pour passer à la phase de la traque des forces négatives qui perturbent la paix à l'Est de la RDC.

Et, ç'est à ce niveau que se situe le noeud du problème.

 

  • La première inconnue concerne le nombre réel des mouvements rebelles et groupes armés qui contrôlent de larges espaces au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

 

A en croire les Ong et autres sources onusiennes qui opèrent ces dernières années dans cette partie du territoire congolais, il n'y a pas moins de quarante groupes armés, internes et externes, qui l'ont transformé en non-Etat.

  • La seconde se rapporte aux effectifs volatiles et aux stocks d'armes et munitions en libre circulation.
  • La troisième renvoie aux complicités internes et externes


Suite aux différentes primes accordées aux belligérants depuis le Dialogue Intercongolais', aux accords secrets entre le gouvernement congolais et des seigneurs de guerre, à travers des opérations innombrables de vraie-fausse démobilisation, vraie-fausse reddition de brassage et mixage mais aussi aux parrainages des pays voisins, les milices et rébellions de toutes sortes poussent chaque jour comme des champignons à l'Est.

Ce qui est le plus à craindre est une mauvaise évaluation, par les experts militaires mandatés par les ministres de la Défense de la CIRGL, des réalités du terrain.

 

En moins d'un mois, ont-ils eu le temps matériel et les moyens nécessaires pour faire un état des lieux exhaustif de la situation sécuritaire de l'Est.

 

Concrètement, compte tenu de l'insécurité, qui règne partout et de l'existence de plusieurs zones interdites aussi bien aux troupes de la Monusco qu'à celles des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, ces experts militaires étaient-ils en mesure de se rendre partout, d'évaluer les effectifs et la puissance de feu du M23, des FDLR, des Mai-Mai et autres groupés armés ? Il est permis d'en douter

D'où, il y a risque de sous-estimation des nébuleuses congolaises et étrangères à traquer au Nord et Sud-Kivu.

 

Par conséquent, la Force Internationale Neutre, même si elle était réellement déployée dans les 60 jours à venir, risque d'être un phénomène de grandes villes.

 

Les Congolais résidant dans les villages de l'Est pourraient rapidement déchanter car la paix tant attendue ne pourrait s'obtenir avec une Force Internationale Neutre incapable de traquer les troupes armés sur les collines et dans les forêts, là où ils se montrent pourtant les plus nuisibles aux populations civiles.

 

Dans ce cas, Kampala III, à l'image de Kampala I, Kampala II, Addis-Abeba I, Addis-Abeba II et New York, n'aura rien résolu face à la guerre de l'Est.

 

Paul Kagame et Yoweri Museveni, qui n'ont jamais cru en l'efficacité de cette force, pourraient alors se frotter les mains et déclarer sur les toits que la solution du conflit congolo-congolais passe par la réévaluation de l'Accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement de Kinshasa et la M23.

 

Comme quoi, la RDC est loin de sortir de l'auberge de l'insécurité.

Kimp

7sur7.cd

LE PHARE

 

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11/10/2012
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